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« Affaire Agnès Le Roux » : différence entre les versions

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=== Derniers développements judiciaires et troisième procès ===
=== Derniers développements judiciaires et troisième procès ===
En {{date-|||2009}}, il saisit la [[Cour européenne des droits de l'homme]], estimant que les droits de la défense n'ont pas été respectés et en {{date-|||2010}}, demande sa [[libération conditionnelle]]<ref>[http://www.laprovence.com/actu/region-en-direct/maurice-agnelet-a-demande-sa-liberation-conditionnelle « Maurice Agnelet a demandé sa libération conditionnelle »].</ref>. En {{date-|||2011}}, un ancien [[Milieu marseillais|truand marseillais]] affirme connaître le vrai nom de l'assassin et que Maurice Agnelet « n'a jamais été un assassin ». En {{date-||septembre|2012}}, la Commission des révisions pénales rejette la demande de révision du procès de Maurice Agnelet mais le {{date-|10|janvier|2013}}, la [[Cour européenne des droits de l'homme]] condamne la [[France]], car l'acte d'accusation de meurtre n'est pas formellement établi (en raison, notamment, de l'absence de cadavre) et que le verdict rendu à [[Aix-en-Provence]] n'a pas été [[Cour d'assises (France)#Histoire|motivé]]. La [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]] ordonne un troisième procès et Maurice Agnelet est libéré.
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Le {{date-|7 avril 2014}}, Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet, accuse son père de l'assassinat d'Agnès Le Roux. Il précise qu'il a reçu des confessions de son père et de sa mère, Annie Litas. Agnès Le Roux aurait été tuée par arme à feu et son corps dissimulé à [[Monte Cassino]] en [[Italie]]. La Cour ordonne le placement sous mandat de dépôt de Maurice Agnelet, alors âgé de 76 ans. Le {{date-|9|avril|2014}}, Annie Litas, première femme de Maurice Agnelet, désavoue formellement son fils. Le {{date-|11|avril|2014}}, Maurice Agnelet est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Le {{date-|12|avril|2014}}, Maurice Agnelet se pourvoit en [[Cour de cassation (France)|cassation]]. Son pourvoi est rejeté le {{date-|8|juillet|2015}}<ref>{{Article |auteur1=Le Monde avec AFP et Reuters |titre=Disparition d’Agnès Le Roux : Maurice Agnelet débouté en cassation |périodique=[[Le Monde]] |date=08-07-2015 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/07/08/disparition-d-agnes-le-roux-maurice-agnelet-deboute-en-cassation_4675655_1653578.html}}.</ref> : la condamnation de l'accusé devient alors définitive<ref>[http://www.europe1.fr/faits-divers/le-pourvoi-en-cassation-de-maurice-agnelet-rejete-1366030 Agnelet définitivement condamné pour l'assassinat d'Agnès Le Roux], ''[[Europe 1]]'', 8 juillet 2015.</ref>. En mai 2015, la famille Le Roux obtient la restitution de 3 millions d'euros, héritage d'Agnès qui lui avait été donnés par Fratoni en échange de ses actions<ref>{{Article |langue=fr |titre=Un magot sulfureux n’ira pas aux bonnes œuvres |périodique=24 heures |issn=1424-4039 |lire en ligne=https://www.24heures.ch/vaud-regions/magot-sulfureux-ira-bonnes-uvres/story/27096322 |consulté le=2020-08-20 |date=18 mai 2015}}.</ref>. Renée Le Roux meurt un an plus tard, en {{date-||juin|2016}} à l'âge de 93 ans<ref>[http://www.europe1.fr/societe/la-mere-dagnes-le-roux-renee-le-roux-est-morte-a-93-ans-2764423 La mère d'Agnès Le Roux, Renée Le Roux, est morte à 93 ans], ''Europe 1'', 6 juin 2016.</ref>.
Le {{date-|7 avril 2014}}, Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet, accuse son père de l'assassinat d'Agnès Le Roux. Il précise qu'il a reçu des confessions de son père et de sa mère, Annie Litas. Agnès Le Roux aurait été tuée par arme à feu et son corps dissimulé à [[Monte Cassino]] en [[Italie]]. La Cour ordonne le placement sous mandat de dépôt de Maurice Agnelet, alors âgé de 76 ans. Le {{date-|9|avril|2014}}, Annie Litas, première femme de Maurice Agnelet, désavoue formellement son fils. Le {{date-|11|avril|2014}}, Maurice Agnelet est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Le {{date-|12|avril|2014}}, Maurice Agnelet se pourvoit en [[Cour de cassation (France)|cassation]]. Son pourvoi est rejeté le {{date-|8|juillet|2015}}<ref>{{Article |auteur1=Le Monde avec AFP et Reuters |titre=Disparition d’Agnès Le Roux : Maurice Agnelet débouté en cassation |périodique=[[Le Monde]] |date=08-07-2015 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/07/08/disparition-d-agnes-le-roux-maurice-agnelet-deboute-en-cassation_4675655_1653578.html}}.</ref> : la condamnation de l'accusé devient alors définitive<ref>[http://www.europe1.fr/faits-divers/le-pourvoi-en-cassation-de-maurice-agnelet-rejete-1366030 Agnelet définitivement condamné pour l'assassinat d'Agnès Le Roux], ''[[Europe 1]]'', 8 juillet 2015.</ref>. En mai 2015, la famille Le Roux obtient la restitution de 3 millions d'euros, héritage d'Agnès qui lui avait été donnés par Fratoni en échange de ses actions<ref>{{Article |langue=fr |titre=Un magot sulfureux n’ira pas aux bonnes œuvres |périodique=24 heures |issn=1424-4039 |lire en ligne=https://www.24heures.ch/vaud-regions/magot-sulfureux-ira-bonnes-uvres/story/27096322 |consulté le=2020-08-20 |date=18 mai 2015}}.</ref>. Renée Le Roux meurt un an plus tard, en {{date-||juin|2016}} à l'âge de 93 ans<ref>[http://www.europe1.fr/societe/la-mere-dagnes-le-roux-renee-le-roux-est-morte-a-93-ans-2764423 La mère d'Agnès Le Roux, Renée Le Roux, est morte à 93 ans], ''Europe 1'', 6 juin 2016.</ref>.

Version du 21 janvier 2021 à 14:40

Affaire Le Roux
Titre Affaire Agnès Le Roux
Affaire Maurice Agnelet
Fait reproché Disparition
Chefs d'accusation Assassinat
Pays Drapeau de la France France
Date octobre-novembre 1977
Nombre de victimes 1 : Agnès Le Roux
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Cour d'assises des Alpes-Maritimes
Cour d'assises des Bouches-du-Rhône
Cour d'assises de l'Ille-et-Vilaine
Formation Cour d'appel d'Aix-en-Provence
Cour d'appel de Rennes
Date du jugement , et
Recours en appel à la cour d'assises d'Aix-en-Provence, le

L'affaire Agnès Le Roux, également appelée de manière abrégée Affaire Le Roux ou Affaire Agnelet, est une affaire criminelle survenue à Nice en France en 1977, qui a pour point de départ la disparition de l'héritière du palais de la Méditerranée, Agnès Le Roux, née le et âgée de 29 ans, qui n'a plus donné signe de vie depuis le . À ce jour, son corps n'a pas été retrouvé et aucun élément matériel n'a démontré sa mort. L'affaire a défrayé la chronique pendant une trentaine d'années et conserve encore une part de mystère.

Le principal suspect est l'ancien amant de la disparue, l'ex-avocat niçois Jean-Maurice Agnelet dit Maurice, né le . L'enquête est relancée en grande partie grâce aux actions de Renée Le Roux, mère de la victime présumée. Maurice Agnelet est finalement condamné pour assassinat par la Cour d'assises de Rennes, le , après 37 années d'atermoiements et d'hésitations judiciaires. Libéré par anticipation pour raisons de santé, Agnelet meurt en [1].

Chronologie de l'affaire

Origines de l'affaire

Lors de la Toussaint, en , à une période estimée entre le et le , Agnès Gloria Le Roux, née le à Neuilly-sur-Seine, héritière d'une part du casino Palais de la Méditerranée disparaît. Une enquête est lancée mais la police considère initialement l'hypothèse du suicide comme très probable. Le corps d'Agnès le Roux n'a jamais été retrouvé.

En , Jean-Maurice Agnelet, qui a transféré l'argent d'Agnès Le Roux sur un compte ouvert à son nom avec procuration à son autre maîtresse Françoise Lausseure, est placé en garde à vue. Maurice Agnelet affirme qu'il était avec elle en Suisse lors de la disparition d'Agnès Le Roux. Il est alors libéré.

En , Agnelet est radié du barreau, car dans le volet financier de l'affaire, il s'est rendu coupable de graves manquements aux règles de sa profession[2].

Premier procès

En , un avis de recherche international est émis contre Agnelet, inculpé d'homicide et d'abus de confiance. Maurice Agnelet, qui vit depuis au Canada, rentre en France le [3]. Il est interpellé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et écroué. Le , la justice abandonne les charges pour le volet criminel, si bien qu'il est libéré le .

Le , Maurice Agnelet bénéficie d'un non-lieu, mais, pour le volet financier, la Cour d'appel de Lyon le condamne à trente mois d'emprisonnement, dont six avec sursis pour abus de confiance et complicité d'achat de votes.

Second procès

En , Françoise Lausseure est menacée d'accusation de complicité de recel de cadavre grâce aux enquêtes de Renée le Roux, mère d'Agnès et ancienne PDG du Palais de la Méditerranée qui a porté plainte contre elle et Agnelet en 1997[4]. Lausseure prend peur et se récuse en déclarant qu'elle avait menti, qu'Agnelet n'était pas avec elle en Suisse lors de la disparition d'Agnès Le Roux. Elle confirme ce revirement en . Le , le dossier d'homicide volontaire est rouvert chez la juge Anne Vella. Agnelet se retrouve mis en examen pour homicide[5].

En , les faits sont requalifiés en assassinat. Agnelet comparaît le devant les assises des Alpes-Maritimes. Il est acquitté le mais le ministère public fait appel[6]. Le , il comparaît en appel devant les assises d'Aix-en-Provence. Il est condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour assassinat [7],[8]. Il se pourvoit en cassation. Le , sa demande de mise en liberté est rejetée. Le , son pourvoi en cassation est rejeté : la condamnation à vingt années de réclusion criminelle devient définitive[9].

Agnès Le Roux est déclarée officiellement morte le [10].

Derniers développements judiciaires et troisième procès

En , il saisit la Cour européenne des droits de l'homme, estimant que les droits de la défense n'ont pas été respectés et en , demande sa libération conditionnelle[11]. En , un ancien truand marseillais affirme connaître le vrai nom de l'assassin et que Maurice Agnelet « n'a jamais été un assassin ». En , la Commission des révisions pénales rejette la demande de révision du procès de Maurice Agnelet mais le , la Cour européenne des droits de l'homme condamne la France, car l'acte d'accusation de meurtre n'est pas formellement établi (en raison, notamment, de l'absence de cadavre) et le verdict rendu à Aix-en-Provence n'a pas été motivé. La Cour de cassation ordonne un troisième procès et Maurice Agnelet est libéré.

Le , Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet, accuse son père de l'assassinat d'Agnès Le Roux. Il précise qu'il a reçu des confessions de son père et de sa mère, Annie Litas. Agnès Le Roux aurait été tuée par arme à feu et son corps dissimulé à Monte Cassino en Italie. La Cour ordonne le placement sous mandat de dépôt de Maurice Agnelet, alors âgé de 76 ans. Le , Annie Litas, première femme de Maurice Agnelet, désavoue formellement son fils. Le , Maurice Agnelet est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Le , Maurice Agnelet se pourvoit en cassation. Son pourvoi est rejeté le [12] : la condamnation de l'accusé devient alors définitive[13]. En mai 2015, la famille Le Roux obtient la restitution de 3 millions d'euros, héritage d'Agnès qui lui avait été donnés par Fratoni en échange de ses actions[14]. Renée Le Roux meurt un an plus tard, en à l'âge de 93 ans[15].

Thèses en présence

Thèse du ministère public et des parties civiles

Les hôtels en front de mer de Nice au début du XXe siècle, dont le Palais de la Méditerranée, au premier plan à droite.

Le mobile présumé serait le vol de trois millions de francs que détenait Agnès Le Roux dans un contexte de conflit entre associés pour le contrôle et la direction du Palais de la Méditerranée (« guerre des casinos » entre Jean-Dominique Fratoni et le Groupe Lucien Barrière)[16]. Dans le but de permettre à un groupe de casinos concurrent, dirigé par Jean-Dominique Fratoni[17], de prendre le contrôle du Palais de la Méditerranée au détriment de sa mère, Renée Le Roux (née Bousquet le , décédée le [18] et veuve depuis 1967 d'Henri Le Roux, un riche homme d'affaires né en 1899), Agnès Le Roux aurait cédé ses parts pour la somme de trois millions de francs versés sur un compte en Suisse ouvert en commun avec son amant Maurice Agnelet. En effet, Renée Le Roux est en difficulté financière après que son casino a perdu en une soirée quatre millions de francs à une partie de 30 et 40. Elle est persuadée que la partie a été truquée par son concurrent Jean-Dominique Fratoni, soupçonné d'être en lien avec la mafia locale et proche du maire de Nice Jacques Médecin, et refuse de lui vendre l'établissement. Jean-Dominique Fratoni engage Maurice Agnelet, avocat niçois proche de la famille Le Roux, pour convaincre Agnès de s'allier à lui et intervenir dans la rédaction de l'acte de cession, l'avocat ayant eu l'ambition de devenir le nouveau directeur du Palais de la Méditerranée[19]. C'est ainsi que le , en échange de 3 millions de francs (environ 450 000 euros) promis par Fratoni, Agnès Le Roux met sa mère Renée en minorité lors du conseil d'administration du casino, en votant contre le renouvellement de son mandat de PDG. L'argent est versé sur un compte bancaire de la SBS (aujourd’hui UBS) à Genève en Suisse au nom d'Agnès Le Roux et de Maurice Agnelet[20],[21].

Agnelet connaissait Agnès Le Roux, ayant été engagé par elle lors de son divorce avec Jean-Pierre Hennequet en 1975. Agnelet aurait éliminé Agnès, dont la Range Rover blanche n'a jamais été retrouvée. Les soupçons se précisent lorsque l'enquête montre qu'il a récupéré en septembre 1978 une partie des fonds versés par Fratoni dans une banque Suisse en échange des parts d'Agnès dans le casino niçois. Inculpé en 1983, il bénéficie d'un non-lieu en 1985 de la part du juge Michel Mallard. Cette ordonnance a été confirmée par la chambre de l’instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

Maurice Agnelet a longtemps bénéficié du doute grâce à un alibi fourni par son ancienne compagne, Françoise Lausseure, qui avait affirmé s'être trouvée en Suisse avec lui lors de la disparition d'Agnès Le Roux. La position de Maurice Agnelet a basculé lorsque Françoise Lausseure, qui entre-temps est devenue son épouse avant de s'en séparer, a reconnu en 1999 qu'elle avait menti pour rendre service à son amant, à la demande de ce dernier.

Thèses de Maurice Agnelet

Disparition volontaire suivie d'un suicide

Dans la mesure où le corps n'a jamais été retrouvé, la première explication de Maurice Agnelet est celle d'une disparition volontaire d'Agnès Le Roux, qui se serait suicidée en un endroit inconnu.

Assassinat par la « mafia des casinos »

Agnès Le Roux était au centre d'un conflit intense en un lieu, la Côte d'Azur française, et spécialement la ville de Nice, et en une période, en l'occurrence la seconde moitié des années 1970, où plusieurs acteurs importants de la vie économique, politique et mafieuse locale étaient en train d'élaborer des stratégies. Les noms de divers protagonistes ont été cités (Jean-Dominique Fratoni, Tony Zampa, Jacques Médecin, etc).

La mort suivie de la disparition matérielle d'Agnès Le Roux aurait pu servir à la mafia locale à imposer ses vues sur certaines actions stratégiques.

Les procès en cour d'assises

Assises des Alpes-Maritimes (Nice, 2006)

Déroulement

Inculpé, écroué et bénéficiant d'un non-lieu en 1985, Agnelet est à nouveau accusé en 2000. Le , le jury de la cour d'assises des Alpes-Maritimes l'acquitte en 2006 au bénéfice du doute. Le parquet fait appel du jugement.

Assises des Bouches-du-Rhône (Aix-en-Provence, 2007)

Déroulement

Le , le jury de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône le condamne en appel à vingt ans de réclusion pour le meurtre d'Agnès le Roux. Le , son pourvoi en cassation est rejeté par la Cour de cassation et ses avocats saisissent aussitôt la CEDH. Le , à la suite d'une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme pour « violation du droit à un procès équitable », la commission de réexamen de la Cour de cassation libère Agnelet et ordonne un troisième procès.

Assises d'Ille-et-Vilaine (Rennes, 2014)

La Cour d'assises d'Île-et-Vilaine où fut jugé et condamné Maurice Agnelet
Déroulement

Début mars 2011, Jean-Pierre Hernandez, ancien truand jadis impliqué dans la « French Connection », affirme qu'Agnelet est innocent[22], car selon lui, l'assassinat aurait été commis par Jeannot Lucchesi, autre membre de la pègre qui, au moment des faits, appartenait au clan du parrain marseillais Gaëtan Zampa. Lucchesi lui aurait confié quelques mois avant sa mort, en 1987, qu'il avait tué l'héritière du casino de Nice le Palais de la Méditerranée en 1977, dans le cadre d'un contrat. Il aurait jeté son corps dans les calanques puis aurait fait écraser sa voiture et l'aurait mise à la ferraille[23]. La famille Le Roux considère qu'il s'agit d'un coup de publicité à l'occasion de la sortie du livre de Jean-Pierre Hernandez tandis que les avocats de Maurice Agnelet, Maîtres Saint-Pierre et Versini-Campinchi y voient un fait nouveau qui leur permet de saisir la Cour de cassation d'un recours en révision[24]: leur demande est rejetée en septembre 2012[25].

À la suite de cette révélation, l’avocat de la famille Zampa, Me Gilles-Jean Portejoie, dépose plainte pour complicité de « diffamation publique envers la mémoire d'un mort », accusant Hernandez d'avoir porté atteinte à l'honneur de Gaëtan Zampa[26].

Le procès à la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine a lieu du au . Le , Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet, déclare au parquet de Chambéry : « J'ai un cas de conscience. J'ai un témoignage à apporter : je suis convaincu que mon père est le meurtrier [d'Agnès Le Roux] ». Une déclaration lue à l'ouverture de l'audience à la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine et que Guillaume Agnelet a répétée à la Cour lors d'une visioconférence depuis Chambéry[27]. Selon Guillaume Agnelet, son père aurait reconnu être l'auteur du crime, ce qu'aurait ensuite confirmé sa mère. Il aurait tué la jeune femme de 29 ans dans son sommeil d'une balle dans la tête en Italie, près du Mont Cassin, aurait jeté ses affaires dans une rivière, abandonné le corps dans une forêt, « dénudé et à même le sol », avant de garer la Range Rover blanche d’Agnès, clé sur le tableau de bord, sur le parking d’une gare et de regagner Nice en train[28]. Le , l'affaire tourne au psychodrame familial avec la menace de suicide, via un courriel adressé par Annie Litas, la première épouse de l'accusé, à son fils Guillaume Agnelet. Annie Litas rejette toutes les accusations de son fils en déclarant à l'audience : « Je trouve ça totalement irréaliste et rocambolesque. Je n'ai jamais prononcé ces propos »[29]. Le , le jury confirme la condamnation à vingt ans de réclusion de Maurice Agnelet. Le , son pourvoi en cassation est rejeté, rendant sa condamnation défintive.

Maurice Agnelet obtient en septembre 2020 du tribunal d'application des peines de Caen une suspension de peine pour raison médicale. Sa libération est retardée par le parquet qui a fait appel de cette décision, estimant que "la libération anticipée pour raison médicale n'est pas justifiée". Il bénéficie finalement d'une libération anticipée le 24 décembre 2020 et part rejoindre son fils en Nouvelle-Calédonie. Il décède à Nouméa, dans son sommeil, le 12 janvier 2021. [30]

Bibliographie

  • Bernard Hautecloque, « Agnès Le Roux, d'Electre à Iphigénie », in Les Affaires non élucidées, pp. 263-306, De Borée, 2019
  • Michel Henry, Agnelet, l’homme que l’on n’aimait pas, Odile Jacob, , 314 p. (lire en ligne)
  • Pascale Robert-Diard, La Déposition, Iconoclaste, , 240 p. (lire en ligne)

Adaptation cinématographique

Documentaires télévisés

  • « La disparition d'Agnès le Roux » le dans Faites entrer l'accusé présenté par Christophe Hondelatte sur France 2.
  • « Meurtre d'Agnès Le Roux : l'amant condamné 30 ans après » le dans Secrets d'actualité sur M6.
  • « Casino de Nice, l'héritière assassinée » le et « Procès de Maurice Agnelet : l'incroyable règlement de comptes familial » le dans Enquêtes criminelles : le magazine des faits divers sur W9.
  • Affaires criminelles le , premier reportage : « L'affaire Maurice Agnelet » sur NT1.
  • « Affaire Agnès Le Roux : la disparue de la Riviera » le dans Tout l'accuse sur C8.
  • « Agnès Le Roux, les secrets de Maître Agnelet » le dans Mémoire du Crime sur C8.
  • « Mystérieuse disparition de la riche héritière » (deuxième reportage) dans « Ces guerres d'héritages qui ont fait la une » le dans Héritages sur NRJ 12.

Émission radiophonique

Notes et références

  1. « Décès de Maurice Agnelet, condamné pour l’assassinat d’Agnès Le Roux », sur lepoint.fr (consulté le )
  2. Michel Henry, Agnelet : l’homme que l’on n’aimait pas, Odile Jacob, , p. 116.
  3. Michel Henry, Agnelet : l’homme que l’on n’aimait pas, Odile Jacob, , p. 125.
  4. « Agnès Le Roux, pas de cadavre mais deux procès », sur Libération.fr, (consulté le )
  5. Michel Henry, Agnelet : l’homme que l’on n’aimait pas, Odile Jacob, , p. 311.
  6. « Affaire Le Roux Agnelet acquitté » publié le 21 décembre 2006 dans Le Nouvel observateur
  7. La Provence 12 octobre 2007
  8. « Vingt ans pour qu'un alibi d'Agnelet vole en éclats »
  9. « L'affaire Agnelet est close », sur L'Humanité,
  10. « Agnès Le Roux déclarée morte », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  11. « Maurice Agnelet a demandé sa libération conditionnelle ».
  12. Le Monde avec AFP et Reuters, « Disparition d’Agnès Le Roux : Maurice Agnelet débouté en cassation », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. Agnelet définitivement condamné pour l'assassinat d'Agnès Le Roux, Europe 1, 8 juillet 2015.
  14. « Un magot sulfureux n’ira pas aux bonnes œuvres », 24 heures,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le ).
  15. La mère d'Agnès Le Roux, Renée Le Roux, est morte à 93 ans, Europe 1, 6 juin 2016.
  16. Le quotidien Libération du jeudi 12 octobre 2006
  17. Surnommé le « Napoléon des tapis verts », ce patron de l'autre casino de la Promenade des Anglais, le Ruhl, il est soupçonné par la police d'avoir des liens avec la pègre de la Côte d'azur et la mafia italienne, et rêve avec Jacques Médecin, député-maire de Nice et alors secrétaire d'État au Tourisme, de faire de sa ville le « Las Vegas européen »
  18. Anne Le Hars, « Nice : la mère d'Agnès Le Roux, Renée Le Roux, est morte à 94 ans » sur le site de France 3 Côte d'Azur, 6 juin 2016
  19. On refait le crime : L’Affaire Agnès LEROUX émission RTL du 4 février 2011
  20. « L'affaire Agnès Le Roux : 30 ans d'énigme », sur leparisien.fr, 2008-10-15cest14:35:00+02:00 (consulté le )
  21. « Disparition d'Agnès Le Roux : les parties se disputent 3 millions d'euros », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Confessions d'un caïd, Jean-Pierre Hernandez, François Mattei, Du Moment,
  23. « Meurtre d'Agnès Le Roux : un ancien truand parle »
  24. Geoffroy Tomasovitch, « Affaire Le Roux : l’avocat d’Agnelet va demander sa remise en liberté », sur Le Parisien,
  25. « Affaire Agnès Le Roux : la demande de révision de Jean-Maurice Agnelet rejetée », sur lepoint.fr,
  26. leparisien.fr, « Un ancien gangster accusé d'avoir sali la mémoire du caïd Gaëtan Zampa »,
  27. Le fils Agnelet accuse son père du meurtre d'Agnès Le Roux »
  28. « Meurtre d'Agnès Le Roux : l'ex-épouse d'Agnelet demande à témoigner », sur liberation.fr/,
  29. Procès Agnelet : la mère désavoue son fils qui accuse son père, Le Parisien, 9 avril 2014
  30. « Maurice Agnelet, condamné pour l'assassinat d'Agnès Le Roux, est mort », sur Nice-Matin, (consulté le )
  31. « Agnès Le Roux, la disparition d’une héritière » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes