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Version du 20 novembre 2020 à 21:38

Bataille de Dol
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d'Antrain, gravure de Tome Drake.
Informations générales
Date -
Lieu Dol-de-Bretagne et Antrain
Issue Victoire vendéenne
Belligérants
Républicains Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
Jean-Antoine Rossignol
Jean-Baptiste Kléber
François Séverin Marceau
François-Joseph Westermann
François Muller
Jean Fortuné Boüin de Marigny
Henri de La Rochejaquelein
Jean-Nicolas Stofflet
Antoine-Philippe de La Trémoille de Talmont
Henri Forestier
Gaspard de Marigny
Forces en présence
22 000 hommes 30 000 hommes
Pertes
Plusieurs milliers de morts ou de blessés 900 morts[1]

Guerre de Vendée

Coordonnées 48° 32′ 59″ nord, 1° 45′ 03″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Dol
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
(Voir situation sur carte : Bretagne (région administrative))
Bataille de Dol
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
(Voir situation sur carte : Ille-et-Vilaine)
Bataille de Dol

La bataille de Dol se déroule du au lors de la guerre de Vendée. Les Vendéens repoussent une offensive des républicains contre la ville de Dol-de-Bretagne, puis contre-attaquent et prennent d'assaut Antrain, où siège l'état-major des patriotes. Les forces républicaines subissent une de leurs plus lourdes défaites du conflit et se replient sur Rennes.

Prélude

Pendant que l'armée vendéenne échouait à s'emparer de Granville, l'armée de l'Ouest réorganisait ses troupes à Angers, se remettant difficilement de sa défaite à la bataille d'Entrammes. Le général en chef Jean Léchelle était de plus remplacé par le général Jean Antoine Rossignol après que Alexis Chalbos a assuré l'intérim. Après six jours de réorganisation effectuée essentiellement par Kléber, l'armée était forte de 16 000 hommes. Cependant les officiers républicains durent supprimer l'armée de Mayence sur ordre du Comité de salut public. Les Mayençais étaient ensuite amalgamés à différents corps.

Le 12 novembre, l'armée fit sa jonction à Rennes avec 4 000 hommes de l'armée des côtes de Brest ; de plus, 6 000 hommes de l'Armée des côtes de Cherbourg, dirigée par Charles Guillaume Sepher, étaient en marche depuis la Normandie pour se joindre à l'armée de l'Ouest.

Le 17 novembre, les Républicains prenaient position, les troupes de Kléber, Marceau et Muller tenaient la ligne du Couesnon, les troupes de Bouin de Marigny occupaient Saint-Ouen-la-Rouërie et Montanel, celles de Marceau étaient à Tremblay tandis que celles de Muller, Boucret et Amey étaient à Antrain. De son côté, Tribout occupait Pontorson avec 4 000 hommes.

Le 18 novembre, Canuel et Amey furent envoyés occuper Fougères. Le même jour, Tribout était écrasé à la bataille de Pontorson.

Le 20 novembre, l'avant-garde républicaine, composée de cavalerie et commandée par Bouin de Marigny et François-Joseph Westermann, lança une première attaque, sans en avoir reçu l'ordre, à Dol, que les Vendéens occupaient. L'attaque fut repoussée et se replia à Pontorson.

Kléber exposa ensuite son plan aux représentants en mission Pierre Bourbotte, Prieur de la Marne et Louis Turreau. Il prévoyait d'encercler les Vendéens et de les prendre en étau grâce à la mer.

Cependant, alors que ce plan venait d'être approuvé, les représentants reçurent une lettre de Westermann : celui-ci affirmait que si l'on passait immédiatement à l'attaque, il était sûr de la victoire. Faisant fi du plan de Kléber, les représentants donnèrent aussitôt leur accord à Westermann.

La bataille

Le 21 novembre, à 1 heure du matin, les troupes de Westermann et Marigny, fortes de 6 000 hommes, se mirent en marche depuis Pontorson pour Dol-de-Bretagne tandis que les troupes de Marceau, fortes elles aussi de 6 000 hommes, parties depuis Antrain, faisaient route vers la même direction. Rossignol restait à Antrain avec 10 000 hommes en réserve.

La progression des Républicains se fit en silence mais les Vendéens les repérèrent malgré tout. Les forces vendéennes se divisèrent en deux, la première dirigée par La Rochejaquelein, se porta à la rencontre de Westermann, la deuxième dirigée par Stofflet, alla s'opposer à la colonne de Marceau.

À quatre heures du matin, le combat s'engagea entre Stofflet et Marceau, l'affrontement dura trois heures mais Marceau finit par prendre le dessus, les Vendéens furent mis en déroute et se replièrent à Dol. Cependant les Républicains, gênés par la brume matinale, n'osèrent pas se lancer à leur poursuite.

La fuite des Vendéens à Dol provoqua un grand mouvement de panique notamment auprès des femmes et des enfants qui étaient restés dans la ville. Mais comme à la bataille de Tiffauges, des femmes tentèrent de renvoyer leurs hommes au combat, mais cette fois-ci ce furent surtout les exhortations des prêtres et notamment de l'abbé Doussin, qui parvinrent à rallier les soldats vendéens.

Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein écrivit à ce propos dans ses mémoires:

« Les prêtres exercèrent une bien plus grande influence encore. C'est la seule fois que je les ai vus fanatiser les soldats, comme le disaient les républicains, en employant tous les moyens de la religion pour les animer. Et je ne concevrais pas qu'on pût leur en faire un reproche puisque le massacre était certain, et que l'humanité exigeait leur zèle. Pendant un instant où l'on faisait un peu de silence pour écouter le canon, le curé de Ste Marie de Rhé monta sur un tertre auprès de moi; il éleva un grand crucifix, et d'une voix de Stentor, se mit à prêcher les Vendéens. Il était hors de lui- même, et parlait à la fois en prêtre et en militaire: il demanda aux soldats s'ils auraient bien l'infamie de livrer leurs femmes et leurs enfants au couteau des Bleus : il leur dit que le seul moyen de les sauver était de retourner au combat « Mes enfans, disait-il, je marcherai à votre tête, le crucifix à la main; que ceux qui veulent me suivre se mettent à genoux, je leur donnerai l'absolution: s'ils meurent, ils iront en paradis ; mais les poltrons qui trahissent Dieu et qui abandonnent leurs familles, les bleus les égorgeront, et ils iront en enfer[2]. »

2 000 Vendéens repartirent alors au combat sous les cris de « Vive le Roi ! Nous allons au paradis[3] ».

De son côté, Marceau reçut les troupes de François Muller en renfort, mais celui-ci était ivre, ainsi que plusieurs de ses soldats qui jetèrent le désordre dans les rangs. Les Vendéens revenaient au combat, Marceau appela alors Kléber à l'aide. Celui-ci, accompagné de Rossignol, arriva bientôt pour appuyer ses troupes, la bataille continuait dans une grande confusion lorsque les Vendéens attaquèrent les républicains sur leur flanc droit. C'étaient les troupes de Henri de La Rochejaquelein, qui était parvenu à surprendre Westermann et à le mettre en déroute. Dès lors, les républicains furent obligés de battre en retraite et se réfugièrent à Antrain. Les Vendéens, épuisés, ne les poursuivirent pas et s'endormirent même sur le champ de bataille.

À 10 heures du soir, Stofflet fit réveiller ses hommes, comptant bien achever la déroute des républicains. Pendant la nuit, les Vendéens attaquèrent Antrain. Leur attaque, silencieuse, provoqua la panique des "Bleus" qui déroutèrent jusqu'à Rennes.

Plusieurs républicains se rendirent, mais à Antrain, les Vendéens apprirent le massacre de leurs blessés, dont de nombreuses femmes à Fougères, le 18 novembre. De plus, plusieurs cadavres ou prisonniers républicains avaient le crâne tondu, marque de ceux qui avaient trahi leur serment de ne plus combattre les royalistes. Il s'ensuivit une vague d'exécutions sommaires, freinée toutefois par La Rochejaquelein et notamment aussi par l'abbé Doussin. Plusieurs prisonniers furent libérés et renvoyés à Rennes.

Pertes

Les pertes ne sont pas connues avec exactitude. Au début du XIXe siècle, l'auteur Pierre-Victor Berthre de Bourniseaux porte le nombre de républicains tués ou blessés à 12 000[4],[1] et l'abbé Félix Deniau à près de 10 000 à 12 000[5]. Ces deux auteurs royalistes portent également les pertes vendéennes à 900[4],[5].

Notoriété

Ces évènements historiques sont rappelés, notamment dans des odonymes tels que la Rue Novembre-1793 à Dol-de-Bretagne[6].

Références

  1. a et b Mémoires de la Société académique du Cotentin, t. XV, 1900, p. 23.
  2. Mémoires de Madame de La Rochejaquelein, p.354-355
  3. Mémoires de Madame de La Rochejaquelein, p.355
  4. a et b Berthre de Bourniseaux t. II 1819, p. 183.
  5. a et b Deniau, t. III, 1878, p. 282.
  6. Google Maps Rue Novembre 1793, Dol-de-Bretagne, Ille-et-Vilaine, Bretagne, France.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article indique les principales sources de cet article.

  • Pierre Victor Jean Berthre de Bourniseaux, Histoire des guerres de la Vendée et des Chouans : depuis l'année 1792 jusqu'en 1815, vol. II, Bruno-Labbé, Imprimeur de l'Université, , 433 p. (lire en ligne).
  • Félix Deniau, Histoire de la Vendée d'après des documents nouveaux et inédits, t. III, Angers, Imprimerie La Chèse et Dolbau, , 656 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Emile Gabory et Xavier Du Boisrouvray (édition), Les Guerres de Vendée, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1476 p. (ISBN 978-2-221-11309-7), p. 302-305.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote (1793-1800), Tome III, édition Paul Dupont, 1893-1895, p. 317-327.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Yves Gras, La guerre de Vendée : 1793-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes et stratégies », , 184 p. (ISBN 978-2-717-82600-5), p. 107-109.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Mémoires de la Société académique du Cotentin (archéologie, belles-lettres, sciences et beaux-arts), t. XV, Avranches, Imprimerie Alfred Perrin, , 264 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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