Aller au contenu

« Bataille de Groix » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Vlaam (discuter | contributions)
m v1.43 - Homonymies : Correction de 3 liens - Belle-Île, Gironde, Première République
Spartan 117 (discuter | contributions)
Ligne 34 : Ligne 34 :


A l'insu des deux amiraux français, la flotte britannique de la Manche a pris la mer depuis [[Spithead]] le 12 juin avec quatorze vaisseaux de ligne et onze navires plus petits, sous le commandement de l'amiral [[Alexander Hood (1er vicomte Bridport)|Alexander Hood]]. Sa mission est d'escorter un convoi de transports dirigé par le Commodore [[John Borlase Warren]], emmenant une troupe de Français royalistes en direction de [[Quiberon]] pour lever un mouvement contre-révolutionnaire en Bretagne. En plus de cinquante navires de transports, ce convoi comprend déjà trois vaisseaux de ligne et six frégates. Le 19 juin, cette armada arrive au large de Belle-Île. Hood ordonne à Warren de s'approcher de Quiberon tandis qu'il reste au large avec le gros de la flotte de la Manche, pour intercepter toute attaque éventuelle de la Marine française depuis le sud. Toutefois, l'amiral britannique ignore que les navires français ont quitté Brest depuis une semaine déjà et sont toujours en mer. En effet, les navires de Villaret sont pris dans une rude tempête le 18 juin et doivent trouver refuge près de Belle-Île.
A l'insu des deux amiraux français, la flotte britannique de la Manche a pris la mer depuis [[Spithead]] le 12 juin avec quatorze vaisseaux de ligne et onze navires plus petits, sous le commandement de l'amiral [[Alexander Hood (1er vicomte Bridport)|Alexander Hood]]. Sa mission est d'escorter un convoi de transports dirigé par le Commodore [[John Borlase Warren]], emmenant une troupe de Français royalistes en direction de [[Quiberon]] pour lever un mouvement contre-révolutionnaire en Bretagne. En plus de cinquante navires de transports, ce convoi comprend déjà trois vaisseaux de ligne et six frégates. Le 19 juin, cette armada arrive au large de Belle-Île. Hood ordonne à Warren de s'approcher de Quiberon tandis qu'il reste au large avec le gros de la flotte de la Manche, pour intercepter toute attaque éventuelle de la Marine française depuis le sud. Toutefois, l'amiral britannique ignore que les navires français ont quitté Brest depuis une semaine déjà et sont toujours en mer. En effet, les navires de Villaret sont pris dans une rude tempête le 18 juin et doivent trouver refuge près de Belle-Île.

== Bataille de Groix ==

=== La retraite de Villaret ===

La flotte française de Villaret est découverte par le HMS ''Arethusa'', l'un des navires de Warren. Les guetteurs du navire britannique comptent mal le nombre de navire français puisqu'ils identifient seize vaisseaux de ligne et dix frégates. Warren communique immédiatement ces informations à Bridport et ordonne à son convoi de se détourner de la route des Français. Villaret ne poursuit pas les Britanniques, peut-être parce qu'il sous-estime ses forces. Ses navires commencent à manquer de provisions puisqu'ils n'ont emporté que quinze jours de vivres du fait de leur départ hâtif de Brest une semaine avant. Le matin du 20 juin, la flotte de Warren arrive en vue de celle de Bridport. L'amiral envoie comme instruction à Warren de détacher ses trois vaisseaux de ligne pour renforcer sa propre flotte, dans la perspective d'affronter une force française considérée comme supérieure en nombre. Sans attendre ces renforts, Bridport fait voile vers le littoral et contre le vent dans le but de positionner sa flotte entre l'expédition de Quiberon et les navires de Villaret.

A cette période de l'année, les vents du sud-est sont des adversaires coriaces pour les deux flottes. Ce n'est qu'au petit matin du 22 juin que les guetteurs des frégates britanniques d'avant-garde ([[HMS Nymphe (1780)|HMS ''Nymphe'']] et HMS ''Astrea'') n'aperçoivent les navires français au sud-est. Les Britanniques sont alors à près de quatre-vingt kilomètres des côtes françaises. Villaret se rend rapidement compte qu'il est en infériorité numérique et il décide de se replier vers la terre, poursuivi par Bridport. L'amiral anglais essaie alors de maximiser ses chances d'intercepter l'adversaire et ordonne à ses meilleurs navires, les HMS ''Sans Pareil'', HMS ''Orion'', HMS ''Colossus'', HMS ''Irresistible'', HMS ''Valiant'' et HMS ''Russell'' de rompre la formation et de mener la poursuite. Bridport suit avec son navire amiral, le HMS ''Royal George'', accompagné par le reste de sa flotte, comprenant le [[HMS Queen Charlotte (1790)|HMS ''Queen Charlotte'']], lui aussi doté de cent canons et sept navires de 98 canons.


== Escarmouche ==
== Escarmouche ==

Version du 14 janvier 2018 à 12:50

Bataille de Groix
Description de cette image, également commentée ci-après
View of the Close of the Action Between the British and French Fleets, off Port L'Orient on the 23rd of June 1795 , aquatinte de Robert Dodd
Informations générales
Date
Lieu Au large de Groix
Morbihan, Bretagne, France
Issue Victoire britannique
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de la Grande-Bretagne. Royaume de Grande-Bretagne
Commandants
Louis Thomas Villaret de Joyeuse Alexander Hood
Forces en présence
12 vaisseaux de ligne 14 vaisseaux de ligne
Pertes
3 navires capturés
670 morts ou blessés
aucun navire perdu
31 morts
113 blessés

Guerres de la Révolution
Chouannerie

Batailles

Coordonnées 47° 38′ 21″ nord, 3° 35′ 12″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Groix
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Bataille de Groix
Géolocalisation sur la carte : Morbihan
(Voir situation sur carte : Morbihan)
Bataille de Groix

La bataille navale de Groix oppose au large de Groix, le (5 messidor an III dans le calendrier révolutionnaire), les flottes française et britannique, sans issue marquée. Néanmoins, ce dénouement permit le débarquement des émigrés à Quiberon.

Préambule

Lors des deux premières années des guerres de la Révolution française, la flotte française de l'Atlantique basée principalement dans le port de Brest subit une série de revers. La marine connaît alors des tensions, reflets des divisions de la société française d'alors. En septembre 1793, une mutinerie éclate, suivie d'une purge frappant ceux soupçonnés d'être contre la République. Plusieurs officiers expérimentés sont emprisonnés ou exécutés. En mai 1794, la flotte française fait voile vers l'océan pour protéger un convoi de grain venant des Etats-Unis. Elle est attaquée par la Royal Navy lors de la bataille du 13 prairial an II et perd sept navires tout en sauvant le convoi. Au cours de l'hiver 1794-1795, cinq autres navires sont perdus lors d'une sortie désastreuse, la campagne du Grand Hiver, en plein milieu d'une tempête hivernale. Lors du printemps qui suit, la flotte britannique profite de son ascendant pour mettre en oeuvre un blocus de la marine basée à Brest.

En mai 1795, la plupart des pertes de l'hiver ont été comblées et le vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse peut envoyer une escadre de trois vaisseaux de ligne et plusieurs frégates vers Bordeaux, sous la direction du contre-amiral Jean Gaspard de Vence. Elle a pour mission d'escorter des navires transportant du vin et du brandy depuis la Gironde vers Brest. Le 8 juin, le convoi protégé par Vence passe Belle-Île quand elle est découverte par une escadre britannique de cinq navires de ligne et deux frégates, conduite par le vice-amiral William Cornwallis. Vence est alors en infériorité numérique et il ordonne à ses navires de se mettre sous la protection des batteries de Belle-Île. Après un bref accrochage, Cornwallis se retire en s'étant emparé de huit navires marchands, avant de faire route vers la Manche. Peu après, Vence quitte Belle-Île pour s'apercevoir, le 15 juin, que le gros de la flotte de l'Atlantique a fait voile pour le secourir. Cette mission, soutenue par le gouvernement, a rencontré l'opposition des officiers de la flotte, certains que Vence est en mesure d'appareiller sans dommage grâce à la proximité du port de Lorient.

Le matin du 16 juin, Cornwallis revient au sud de la Bretagne pour pourchasser Vence mais tombe sur l'armada de Villaret de Joyeuse. Il est contraint de battre en retraite vers la pleine mer, poursuivi par les Français. L'amiral britannique doit composer avec deux équipages malhabiles et, le matin du 17 juin, son arrière garde est à portée des canons adverses. Tout au long de la journée, les navires français tirent à distance mais de façon régulière sur le HMS Mars, dernier navire de l'escadre anglaise. Cornwallis tente de le protéger en s'interposant avec son navire amiral, le HMS Royal Sovereign et ses cent canons, suffisamment dissuasifs pour repousser les Français. Au même moment, Cornwallis ordonne à la frégate HMS Phaeton de prendre la tête et de déployer de faux signaux annonçant l'arrivée du gros de la flotte britannique. Combinés à l'apparition de navires non identifiés au nord, ils poussent Villaret à abandonner la poursuite à 18h40 pour revenir vers le littoral, laissant Cornwallis revenir en Angleterre.

A l'insu des deux amiraux français, la flotte britannique de la Manche a pris la mer depuis Spithead le 12 juin avec quatorze vaisseaux de ligne et onze navires plus petits, sous le commandement de l'amiral Alexander Hood. Sa mission est d'escorter un convoi de transports dirigé par le Commodore John Borlase Warren, emmenant une troupe de Français royalistes en direction de Quiberon pour lever un mouvement contre-révolutionnaire en Bretagne. En plus de cinquante navires de transports, ce convoi comprend déjà trois vaisseaux de ligne et six frégates. Le 19 juin, cette armada arrive au large de Belle-Île. Hood ordonne à Warren de s'approcher de Quiberon tandis qu'il reste au large avec le gros de la flotte de la Manche, pour intercepter toute attaque éventuelle de la Marine française depuis le sud. Toutefois, l'amiral britannique ignore que les navires français ont quitté Brest depuis une semaine déjà et sont toujours en mer. En effet, les navires de Villaret sont pris dans une rude tempête le 18 juin et doivent trouver refuge près de Belle-Île.

Bataille de Groix

La retraite de Villaret

La flotte française de Villaret est découverte par le HMS Arethusa, l'un des navires de Warren. Les guetteurs du navire britannique comptent mal le nombre de navire français puisqu'ils identifient seize vaisseaux de ligne et dix frégates. Warren communique immédiatement ces informations à Bridport et ordonne à son convoi de se détourner de la route des Français. Villaret ne poursuit pas les Britanniques, peut-être parce qu'il sous-estime ses forces. Ses navires commencent à manquer de provisions puisqu'ils n'ont emporté que quinze jours de vivres du fait de leur départ hâtif de Brest une semaine avant. Le matin du 20 juin, la flotte de Warren arrive en vue de celle de Bridport. L'amiral envoie comme instruction à Warren de détacher ses trois vaisseaux de ligne pour renforcer sa propre flotte, dans la perspective d'affronter une force française considérée comme supérieure en nombre. Sans attendre ces renforts, Bridport fait voile vers le littoral et contre le vent dans le but de positionner sa flotte entre l'expédition de Quiberon et les navires de Villaret.

A cette période de l'année, les vents du sud-est sont des adversaires coriaces pour les deux flottes. Ce n'est qu'au petit matin du 22 juin que les guetteurs des frégates britanniques d'avant-garde (HMS Nymphe et HMS Astrea) n'aperçoivent les navires français au sud-est. Les Britanniques sont alors à près de quatre-vingt kilomètres des côtes françaises. Villaret se rend rapidement compte qu'il est en infériorité numérique et il décide de se replier vers la terre, poursuivi par Bridport. L'amiral anglais essaie alors de maximiser ses chances d'intercepter l'adversaire et ordonne à ses meilleurs navires, les HMS Sans Pareil, HMS Orion, HMS Colossus, HMS Irresistible, HMS Valiant et HMS Russell de rompre la formation et de mener la poursuite. Bridport suit avec son navire amiral, le HMS Royal George, accompagné par le reste de sa flotte, comprenant le HMS Queen Charlotte, lui aussi doté de cent canons et sept navires de 98 canons.

Escarmouche

Environ le 27 prairial (15 juin) une escadre française, composée d'un vaisseau à 3 ponts, de huit vaisseaux de ligne et de douze frégates parut et vint joindre la division qui était sous Belle-Île ; ils disparurent le 30 (18 juin) pour aller chercher la division britannique.

Combats des 21, 22 et 23 juin

Les Britanniques étaient commandés par Lord Alexander Hood, 1er vicomte Bridport, vice-amiral, qui était parti du port de Portsmouth pour aller chercher la flotte française sortie de Brest, et qui lui livra les combats des 21, 22 et 23 juin. Sir John Warren, amiral britannique, qui avait son pavillon à bord de la Pomone, dirigea spécialement les opérations du premier débarquement d’émigrés venus de Grande-Bretagne, et concourut à la prise du fort de Penthièvre.

Une escadre britannique de quatorze vaisseaux de ligne, sous le commandement de l’amiral Hood, sur le HMS Royal George, prend en chasse l’escadre, composée de douze vaisseaux de ligne, du vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse au large de l’île de Groix.

Le 22 juin, une escadre française rencontra la division britannique ; celle-ci s’enfuit à la vue des Français qui la poursuivit ; déjà quatre des vaisseaux français l’avaient jointe et avaient commencé le combat ; une frégate qui était à la découverte vit et signala environ 70 voiles ; le vice-amiral Joyeuse qui commande l’escadre fit signal de ralliement ; les vents étaient contraires ; pour revenir ils furent obligés de louvoyer ; sur ces entrefaites il vint un coup de vent du nord-est qui démâta un des vaisseaux français (l'Alexander, pris sur les Britanniques il y a un an). Cet accident arriva en présence d’une escadre britannique composée de vingt-trois vaisseaux de ligne, ce qui, joint à la division chassée, faisait une escadre de vingt-huit vaisseaux dont dix à trois ponts, que suivaient environ 50 bâtiments de transport ; dès que les vents eurent changés, l’escadre française revint à toutes voiles, les Britanniques la poursuivirent de même.

Le 23 juin 1795

Le 5 messidor (23 juin), les deux escadres parurent à la vue de Groix à 4 heures du matin, à 5 heures et demie elles étaient toutes les deux à 4 lieues de terre, ce fut là que le combat commença. Les Français continuaient toujours leur route tout en se battant ; ils étaient à une demi-lieue de la pointe ouest de l'île, quand le feu prit par accident au vaisseau français le Formidable. Il fut obligé de jeter à bas son mât d'artimon et de noyer ses poudres ; un vaisseau britannique l'obligea d'amener son pavillon. Un instant après l’Alexandre et le Tigre, deux autres vaisseaux français, furent coupés et pris.

L'affrontement dure deux heures et quarante minutes et permet aux Britanniques de capturer trois vaisseaux français, ce qui n'empêchera pas Bridport d'être critiqué dans la Navy pour n'avoir pas remporté une victoire plus décisive.

Les Britanniques s'arrêtèrent à une lieue de la première batterie de l'île de Groix[1] en sorte qu'elle n'eut aucune part à l'affaire. L'escadre française entra, partie dans la rade de Lorient, partie dans celle du Port Liberté et partie dans celle de l'actuelle Larmor[2], l'escadre britannique amarina  [sic] ses prises et passa la nuit à une lieue et demie de la pointe ouest de l'île ; trois frégates et un vaisseau de ligne allèrent à la pointe de l'est. Comme elles faisaient route, une frégate française voulut sortir mais elles la chassèrent et la forcèrent à rentrer. La première frégate lui envoya environ 30 boulets, mais elle n'était pas à portée ; elles passèrent la nuit à une heure et demie de la pointe de l'est ; le convoi était resté à environ quatre lieues dans le sud ; il y passa la nuit. D'après ces dispositions des Britanniques, toute la garnison passa la nuit au bivouac, c'était le jour de la Saint-Jean (24 juin) ; tous les feux de joie étaient finis à six heures et demie ; à dix heures les frégates qui étaient à la pointe de l'est firent des signaux ; aussitôt il parut des feux sur la côte depuis la baie du Pouldu[3] jusqu'à Quiberon[4].

Bilan

Le bilan est lourd pour la flotte française : 670 morts et trois navires pris. L'escadre britannique dénombre 31 tués. En France, une commission d'enquête fut nommée et releva de leurs fonctions les capitaines n'ayant pas suivi les ordres du vice-amiral Villaret.

À propos du combat naval de Groix du les marins et soldats pris sur les vaisseaux Alexandre, Formidable et Tigre ont séjourné dans les prisons britanniques jusqu'à leur libération en 1797[5].

Liste des vaisseaux

Seuls les vaisseaux marqués par une étoile ont réellement participé à la bataille.

Français

commandés par Louis Thomas Villaret de Joyeuse

Britanniques

commandés par Alexander Hood

Notes et références

  1. La première batterie de l'île de Groix doit être celle de la pointe du Grognon, au nord ; elle défend l'entrée des Couraux, et la côte nord-est.
  2. La rade de Larmor, au nord, en face de celle de Port-Louis, est défendue par la batterie de Loqueltas à l'ouverture du chenal conduisant à Port-Louis et à Lorient.
  3. La baie du Pouldu, dans laquelle se jette la Laïta venant de Quimperlé, à environ 12 kilomètres Nord-Ouest de Larmor.
  4. Il s'agissait sans doute de signaux entre les Chouans et les Britanniques.
  5. On dispose des listes nominatives des prisonniers débarqués à Cherbourg le du navire parlementaire La Cérès, soit 40 hommes du Formidable, 22 du Tigre et 11 de l'Alexandre. D'autres parlementaires en ont certainement rapatrié dans d'autres ports. La source indiquée ici est le registre 4P3 1 du SHD Cherbourg.
  6. Bâtiment britannique précédemment capturé par les Français

Voir aussi

Source partielle

Articles connexes

Lien externe