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== Préambule ==
== Préambule ==

Les 18 et 19 prairial (an III, 6 et {{date|7|juin|1795}}) une division de l'escadre française composée de trois vaisseaux ''le [[Nestor (1793)|Nestor]]'', ''le Zélé'' et ''le Fougueux'' et de 6 ou 7 frégates avait été chassée sous [[Belle-Île-en-Mer|Belle-Île]]. Le [[8 juin]] au matin, un convoi, escorté par l'[[Jean Gaspard de Vence|amiral de Vence]], revenant de [[Bordeaux]] fut abordé par la division britannique, les frégates qui l'escortaient se battirent et parvinrent à en sauver la majeure partie; les Britanniques ne prirent que sept vaisseaux marchands, quatre s'étant réfugiés sous la [[batterie de Kerdonis]] à [[Belle-Île-en-Mer|Belle-Île]]. Un vaisseau rasé britannique vint pour les y prendre, la batterie tira dessus à boulets rouges sans parvenir à l'incendier, mais elle le força d'abandonner son dessein ; en revanche, il envoya une bordée à la batterie mais elle passa par-dessus le corps de garde. À ce moment, la division britannique avait disparu.
Lors des deux premières années des [[guerres de la Révolution française]], la flotte française de l'[[Atlantique]] basée principalement dans le port de [[Brest]] subit une série de revers. La marine connaît alors des tensions, reflets des divisions de la société française d'alors. En septembre 1793, une mutinerie éclate, suivie d'une purge frappant ceux soupçonnés d'être contre la [[Première République|République]]. Plusieurs officiers expérimentés sont emprisonnés ou exécutés. En mai 1794, la flotte française fait voile vers l'océan pour protéger un convoi de grain venant des [[Etats-Unis]]. Elle est attaquée par la ''[[Royal Navy]]'' lors de la [[bataille du 13 prairial an II]] et perd sept navires tout en sauvant le convoi. Au cours de l'hiver 1794-1795, cinq autres navires sont perdus lors d'une sortie désastreuse, la [[campagne du Grand Hiver]], en plein milieu d'une tempête hivernale. Lors du printemps qui suit, la flotte britannique profite de son ascendant pour mettre en oeuvre un blocus de la marine basée à Brest.

En mai 1795, la plupart des pertes de l'hiver ont été comblées et le vice-amiral [[Louis Thomas Villaret de Joyeuse]] peut envoyer une escadre de trois vaisseaux de ligne et plusieurs frégates vers [[Bordeaux]], sous la direction du contre-amiral [[Jean Gaspard de Vence]]. Elle a pour mission d'escorter des navires transportant du vin et du [[brandy]] depuis la [[Gironde]] vers Brest. Le 8 juin, le convoi protégé par Vence passe [[Belle-Île]] quand elle est découverte par une escadre britannique de cinq navires de ligne et deux frégates, conduite par le vice-amiral [[William Cornwallis]]. Vence est alors en infériorité numérique et il ordonne à ses navires de se mettre sous la protection des batteries de Belle-Île. Après un bref accrochage, Cornwallis se retire en s'étant emparé de huit navires marchands, avant de faire route vers la Manche. Peu après, Vence quitte Belle-Île pour s'apercevoir, le 15 juin, que le gros de la flotte de l'Atlantique a fait voile pour le secourir. Cette mission, soutenue par le gouvernement, a rencontré l'opposition des officiers de la flotte, certains que Vence est en mesure d'appareiller sans dommage grâce à la proximité du port de [[Lorient]].

Le matin du 16 juin, Cornwallis revient au sud de la Bretagne pour pourchasser Vence mais tombe sur l'armada de Villaret de Joyeuse. Il est contraint de battre en retraite vers la pleine mer, poursuivi par les Français. L'amiral britannique doit composer avec deux équipages malhabiles et, le matin du 17 juin, son arrière garde est à portée des canons adverses. Tout au long de la journée, les navires français tirent à distance mais de façon régulière sur le HMS ''Mars'', dernier navire de l'escadre anglaise. Cornwallis tente de le protéger en s'interposant avec son navire amiral, le [[HMS Royal Sovereign (1786)|HMS Royal Sovereign]] et ses cent canons, suffisamment dissuasifs pour repousser les Français. Au même moment, Cornwallis ordonne à la frégate [[HMS Phaeton (1782)|HMS Phaeton]] de prendre la tête et de déployer de faux signaux annonçant l'arrivée du gros de la flotte britannique. Combinés à l'apparition de navires non identifiés au nord, ils poussent Villaret à abandonner la poursuite à 18h40 pour revenir vers le littoral, laissant Cornwallis revenir en Angleterre.


== Escarmouche ==
== Escarmouche ==

Version du 1 janvier 2018 à 20:05

Bataille de Groix
Description de cette image, également commentée ci-après
View of the Close of the Action Between the British and French Fleets, off Port L'Orient on the 23rd of June 1795 , aquatinte de Robert Dodd
Informations générales
Date
Lieu Au large de Groix
Morbihan, Bretagne, France
Issue Victoire britannique
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de la Grande-Bretagne. Royaume de Grande-Bretagne
Commandants
Louis Thomas Villaret de Joyeuse Alexander Hood
Forces en présence
12 vaisseaux de ligne 14 vaisseaux de ligne
Pertes
3 navires capturés
670 morts ou blessés
aucun navire perdu
31 morts
113 blessés

Guerres de la Révolution
Chouannerie

Batailles

Coordonnées 47° 38′ 21″ nord, 3° 35′ 12″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Groix
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Bataille de Groix
Géolocalisation sur la carte : Morbihan
(Voir situation sur carte : Morbihan)
Bataille de Groix

La bataille navale de Groix oppose au large de Groix, le (5 messidor an III dans le calendrier révolutionnaire), les flottes française et britannique, sans issue marquée. Néanmoins, ce dénouement permit le débarquement des émigrés à Quiberon.

Préambule

Lors des deux premières années des guerres de la Révolution française, la flotte française de l'Atlantique basée principalement dans le port de Brest subit une série de revers. La marine connaît alors des tensions, reflets des divisions de la société française d'alors. En septembre 1793, une mutinerie éclate, suivie d'une purge frappant ceux soupçonnés d'être contre la République. Plusieurs officiers expérimentés sont emprisonnés ou exécutés. En mai 1794, la flotte française fait voile vers l'océan pour protéger un convoi de grain venant des Etats-Unis. Elle est attaquée par la Royal Navy lors de la bataille du 13 prairial an II et perd sept navires tout en sauvant le convoi. Au cours de l'hiver 1794-1795, cinq autres navires sont perdus lors d'une sortie désastreuse, la campagne du Grand Hiver, en plein milieu d'une tempête hivernale. Lors du printemps qui suit, la flotte britannique profite de son ascendant pour mettre en oeuvre un blocus de la marine basée à Brest.

En mai 1795, la plupart des pertes de l'hiver ont été comblées et le vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse peut envoyer une escadre de trois vaisseaux de ligne et plusieurs frégates vers Bordeaux, sous la direction du contre-amiral Jean Gaspard de Vence. Elle a pour mission d'escorter des navires transportant du vin et du brandy depuis la Gironde vers Brest. Le 8 juin, le convoi protégé par Vence passe Belle-Île quand elle est découverte par une escadre britannique de cinq navires de ligne et deux frégates, conduite par le vice-amiral William Cornwallis. Vence est alors en infériorité numérique et il ordonne à ses navires de se mettre sous la protection des batteries de Belle-Île. Après un bref accrochage, Cornwallis se retire en s'étant emparé de huit navires marchands, avant de faire route vers la Manche. Peu après, Vence quitte Belle-Île pour s'apercevoir, le 15 juin, que le gros de la flotte de l'Atlantique a fait voile pour le secourir. Cette mission, soutenue par le gouvernement, a rencontré l'opposition des officiers de la flotte, certains que Vence est en mesure d'appareiller sans dommage grâce à la proximité du port de Lorient.

Le matin du 16 juin, Cornwallis revient au sud de la Bretagne pour pourchasser Vence mais tombe sur l'armada de Villaret de Joyeuse. Il est contraint de battre en retraite vers la pleine mer, poursuivi par les Français. L'amiral britannique doit composer avec deux équipages malhabiles et, le matin du 17 juin, son arrière garde est à portée des canons adverses. Tout au long de la journée, les navires français tirent à distance mais de façon régulière sur le HMS Mars, dernier navire de l'escadre anglaise. Cornwallis tente de le protéger en s'interposant avec son navire amiral, le HMS Royal Sovereign et ses cent canons, suffisamment dissuasifs pour repousser les Français. Au même moment, Cornwallis ordonne à la frégate HMS Phaeton de prendre la tête et de déployer de faux signaux annonçant l'arrivée du gros de la flotte britannique. Combinés à l'apparition de navires non identifiés au nord, ils poussent Villaret à abandonner la poursuite à 18h40 pour revenir vers le littoral, laissant Cornwallis revenir en Angleterre.

Escarmouche

Environ le 27 prairial (15 juin) une escadre française, composée d'un vaisseau à 3 ponts, de huit vaisseaux de ligne et de douze frégates parut et vint joindre la division qui était sous Belle-Île ; ils disparurent le 30 (18 juin) pour aller chercher la division britannique.

Combats des 21, 22 et 23 juin

Les Britanniques étaient commandés par Lord Alexander Hood, 1er vicomte Bridport, vice-amiral, qui était parti du port de Portsmouth pour aller chercher la flotte française sortie de Brest, et qui lui livra les combats des 21, 22 et 23 juin. Sir John Warren, amiral britannique, qui avait son pavillon à bord de la Pomone, dirigea spécialement les opérations du premier débarquement d’émigrés venus de Grande-Bretagne, et concourut à la prise du fort de Penthièvre.

Une escadre britannique de quatorze vaisseaux de ligne, sous le commandement de l’amiral Hood, sur le HMS Royal George, prend en chasse l’escadre, composée de douze vaisseaux de ligne, du vice-amiral Louis Thomas Villaret de Joyeuse au large de l’île de Groix.

Le 22 juin, une escadre française rencontra la division britannique ; celle-ci s’enfuit à la vue des Français qui la poursuivit ; déjà quatre des vaisseaux français l’avaient jointe et avaient commencé le combat ; une frégate qui était à la découverte vit et signala environ 70 voiles ; le vice-amiral Joyeuse qui commande l’escadre fit signal de ralliement ; les vents étaient contraires ; pour revenir ils furent obligés de louvoyer ; sur ces entrefaites il vint un coup de vent du nord-est qui démâta un des vaisseaux français (l'Alexander, pris sur les Britanniques il y a un an). Cet accident arriva en présence d’une escadre britannique composée de vingt-trois vaisseaux de ligne, ce qui, joint à la division chassée, faisait une escadre de vingt-huit vaisseaux dont dix à trois ponts, que suivaient environ 50 bâtiments de transport ; dès que les vents eurent changés, l’escadre française revint à toutes voiles, les Britanniques la poursuivirent de même.

Le 23 juin 1795

Le 5 messidor (23 juin), les deux escadres parurent à la vue de Groix à 4 heures du matin, à 5 heures et demie elles étaient toutes les deux à 4 lieues de terre, ce fut là que le combat commença. Les Français continuaient toujours leur route tout en se battant ; ils étaient à une demi-lieue de la pointe ouest de l'île, quand le feu prit par accident au vaisseau français le Formidable. Il fut obligé de jeter à bas son mât d'artimon et de noyer ses poudres ; un vaisseau britannique l'obligea d'amener son pavillon. Un instant après l’Alexandre et le Tigre, deux autres vaisseaux français, furent coupés et pris.

L'affrontement dure deux heures et quarante minutes et permet aux Britanniques de capturer trois vaisseaux français, ce qui n'empêchera pas Bridport d'être critiqué dans la Navy pour n'avoir pas remporté une victoire plus décisive.

Les Britanniques s'arrêtèrent à une lieue de la première batterie de l'île de Groix[1] en sorte qu'elle n'eut aucune part à l'affaire. L'escadre française entra, partie dans la rade de Lorient, partie dans celle du Port Liberté et partie dans celle de l'actuelle Larmor[2], l'escadre britannique amarina  [sic] ses prises et passa la nuit à une lieue et demie de la pointe ouest de l'île ; trois frégates et un vaisseau de ligne allèrent à la pointe de l'est. Comme elles faisaient route, une frégate française voulut sortir mais elles la chassèrent et la forcèrent à rentrer. La première frégate lui envoya environ 30 boulets, mais elle n'était pas à portée ; elles passèrent la nuit à une heure et demie de la pointe de l'est ; le convoi était resté à environ quatre lieues dans le sud ; il y passa la nuit. D'après ces dispositions des Britanniques, toute la garnison passa la nuit au bivouac, c'était le jour de la Saint-Jean (24 juin) ; tous les feux de joie étaient finis à six heures et demie ; à dix heures les frégates qui étaient à la pointe de l'est firent des signaux ; aussitôt il parut des feux sur la côte depuis la baie du Pouldu[3] jusqu'à Quiberon[4].

Bilan

Le bilan est lourd pour la flotte française : 670 morts et trois navires pris. L'escadre britannique dénombre 31 tués. En France, une commission d'enquête fut nommée et releva de leurs fonctions les capitaines n'ayant pas suivi les ordres du vice-amiral Villaret.

À propos du combat naval de Groix du les marins et soldats pris sur les vaisseaux Alexandre, Formidable et Tigre ont séjourné dans les prisons britanniques jusqu'à leur libération en 1797[5].

Liste des vaisseaux

Seuls les vaisseaux marqués par une étoile ont réellement participé à la bataille.

Français

commandés par Louis Thomas Villaret de Joyeuse

Britanniques

commandés par Alexander Hood

Notes et références

  1. La première batterie de l'île de Groix doit être celle de la pointe du Grognon, au nord ; elle défend l'entrée des Couraux, et la côte nord-est.
  2. La rade de Larmor, au nord, en face de celle de Port-Louis, est défendue par la batterie de Loqueltas à l'ouverture du chenal conduisant à Port-Louis et à Lorient.
  3. La baie du Pouldu, dans laquelle se jette la Laïta venant de Quimperlé, à environ 12 kilomètres Nord-Ouest de Larmor.
  4. Il s'agissait sans doute de signaux entre les Chouans et les Britanniques.
  5. On dispose des listes nominatives des prisonniers débarqués à Cherbourg le du navire parlementaire La Cérès, soit 40 hommes du Formidable, 22 du Tigre et 11 de l'Alexandre. D'autres parlementaires en ont certainement rapatrié dans d'autres ports. La source indiquée ici est le registre 4P3 1 du SHD Cherbourg.
  6. Bâtiment britannique précédemment capturé par les Français

Voir aussi

Source partielle

Articles connexes

Lien externe