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« Batailles navales dans la Méditerranée au cours de la Première Guerre mondiale » : différence entre les versions

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| guerre = [[Guerre navale durant la Première Guerre mondiale]]
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| image = Mediterranean Relief.jpg
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| légende = La mer Méditerranée et les régions environnantes
| légende = La mer Méditerranée et les régions environnantes
| date = Août 1914 - octobre 1918
| date = Août 1914 - octobre 1918
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| issue = Victoire des Alliés
| issue = Victoire des Alliés
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| combattants2 = {{Marine austro-hongroise}}<br />{{Kaiserliche Marine}}<br />{{Marine ottomane}}
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| commandant1 = {{drapeau|Royaume d'Italie|naval}} [[Louis-Amédée de Savoie]]<br>{{drapeau|Royaume d'Italie|naval}} [[Paolo Emilio Thaon di Revel]]<br>{{drapeau|France|naval}} [[Auguste Boué de Lapeyrère]]<br />{{drapeau|France|naval}} [[Dominique Gauchet]]
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==La marine royale italienne==
==La marine royale italienne==
[[Fichier:GiulioCesare1914.jpg|thumb|right|200px|Le ''[[Giulio Cesare (cuirassé)|Giulio Cesare]]'', à Otrante en 1915]]
[[Fichier:GiulioCesare1914.jpg|thumb|right|Le ''[[Giulio Cesare (cuirassé)|Giulio Cesare]]'', à Otrante en 1915]]


Le royaume d'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale disposait de six cuirassés [[dreadnought]] (le prototype ''[[Dante Alighieri (cuirassé)|Dante Alighieri]]'', le ''[[Giulio Cesare (cuirassé)|Giulio Cesare]]'', le ''[[Conte di Cavour (cuirassé)|Conte di Cavour]]'' et le ''[[Leonardo da Vinci (cuirassé)|Leonardo da Vinci]]'' tous trois de la [[classe Conte di Cavour]], et enfin de l’''[[Andrea Doria (cuirassé)|Andrea Doria]]'' et le ''[[Caio Duilio]]'' de la [[Classe Andrea Doria (cuirassé)|classe Andrea Doria]]).
Le royaume d'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale disposait de six cuirassés [[dreadnought]] (le prototype ''[[Dante Alighieri (cuirassé)|Dante Alighieri]]'', le ''[[Giulio Cesare (cuirassé)|Giulio Cesare]]'', le ''[[Conte di Cavour (cuirassé)|Conte di Cavour]]'' et le ''[[Leonardo da Vinci (cuirassé)|Leonardo da Vinci]]'' tous trois de la [[classe Conte di Cavour]], et enfin de l’''[[Andrea Doria (cuirassé, 1913)|Andrea Doria]]'' et le ''[[Caio Duilio (cuirassé)|Caio Duilio]]'' de la [[Classe Andrea Doria (cuirassé)|classe Andrea Doria]]).


Pendant la guerre, la marine royale italienne concentra ses en majorité ses efforts dans la [[mer Adriatique]], pour combattre la [[marine austro-hongroise]].<ref>[http://worldatwar.net/chandelle/v1/v1n2/adriatic.html Italian Navy in WWI]</ref> La [[campagne de l’Adriatique durant la Première Guerre mondiale]] fut constituée principalement de bombardements de la côte adriatique italienne par les Austro-hongrois, d’une guerre sous marine plus vaste menée par les sous-marins allemands et hongrois dans l'Adriatique et de la Méditerranée, et caractérisé par l'utilisation de nouvelles armes par les Italiens (principalement des {{lien|lang=it|trad=Motoscafo armato silurante|fr=MAS (bateau)|texte=MAS}} et des [[Propulseur de plongée|torpilles humaines]]) qui parvinrent à couler deux navires de guerre autrichiens.
Pendant la guerre, la marine royale italienne concentra la majorité de ses efforts dans la [[mer Adriatique]], pour combattre la [[marine austro-hongroise]]<ref>[http://worldatwar.net/chandelle/v1/v1n2/adriatic.html Italian Navy in WWI]</ref>. La [[campagne de l'Adriatique durant la Première Guerre mondiale]] fut constituée principalement de bombardements de la côte adriatique italienne par les Austro-hongrois, d’une guerre sous marine plus vaste menée par les sous-marins allemands et hongrois dans l'Adriatique et de la Méditerranée, et caractérisé par l'utilisation de nouvelles armes par les Italiens (principalement des [[MAS (bateau)|MAS]] et des [[Propulseur de plongée|torpilles humaines]]) qui parvinrent à couler deux navires de guerre autrichiens.


Pendant la plupart de la guerre, les marines italienne et austro-hongroise surveillèrent relativement passivement sur leurs homologues. La flotte italienne perdit le cuirassé pré-dreadnought ''[[Benedetto Brin]]'' à [[Brindisi]] (27 septembre 1915) et le cuirassé ''[[Leonardo da Vinci (cuirassé)|Leonardo da Vinci]]'' à [[Tarente]] (2 août 1916) à cause de l’explosion du magasin (bien que certains historiens parlent d’un sabotage autrichien). Dans la dernière partie de la guerre, la Regia Marina développa de nouvelles armes navales: les bateaux MAS qui coulèrent le cuirassé austro-hongrois {{SMS|Szent Istvan}} dans la [[mer Adriatique]], le 10 juin 1918, et un type primitif de torpille humaine (''Mignatta'') qui entra dans le port de [[Pula]] et coula le navire amiral austro-hongrois, le {{SMS|Viribus Unitis}} le 1er novembre 1918.
Pendant la plupart de la guerre, les marines italienne et austro-hongroise surveillèrent relativement passivement leurs homologues. La flotte italienne perdit le cuirassé pré-dreadnought ''[[Benedetto Brin (cuirassé)|Benedetto Brin]]'' à [[Brindisi]] (27 septembre 1915) et le cuirassé {{navire|Leonardo da Vinci|cuirassé}} à [[Tarente]] (2 août 1916) à cause de l’explosion du magasin (bien que certains historiens parlent d’un sabotage autrichien). Dans la dernière partie de la guerre, la Regia Marina développa de nouvelles armes navales: les [[Xe Flottiglia MAS#Les pr.C3.A9curseurs|bateaux MAS]] qui coulèrent le cuirassé austro-hongrois {{SMS|Szent Istvan}} dans la [[mer Adriatique]], le 10 juin 1918, et un type primitif de torpille humaine (''Mignatta'') qui entra dans le port de [[Pula]] et coula le navire amiral austro-hongrois, le {{SMS|Viribus Unitis}} le {{date-|1 novembre 1918}}.


==Campagnes==
== Les campagnes ==
[[Fichier:Bataille navale des Dardanelles 1915 carte ancienne.jpg|thumb|Plan de la tentative navale anglo-française de forcer les Dardanelles le 18 mars 1915.]]
{{Article détaillé|Campagne de l’Adriatique durant la Première Guerre mondiale|Campagne des U-boot en Méditerranée durant la Première Guerre mondiale|Opérations navales durant la campagne des Dardanelles}}
[[Fichier:Les Dardanelles vues d'avion à 2 000 m d'altitude en 1915.jpg|thumb|Vue aérienne du champ de bataille naval et terrestre des Dardanelles pendant l'été 1915.]]
{{Article détaillé|Campagne de l'Adriatique durant la Première Guerre mondiale|Campagne des U-boote en Méditerranée durant la Première Guerre mondiale|Opérations navales durant la campagne des Dardanelles}}


Dans la [[mer Méditerranée]], la guerre commença pour la [[Marine nationale (France)|flotte française]], la plus grande mais aussi la plus ancienne flotte de la Méditerranée, en un déploiement d’escorte pour protéger les convois à travers la Méditerranée contre la [[Marine austro-hongroise|flotte autrichienne]] (plus petite, mais plus récente) et pour se prémunir contre une éventuelle entrée dans la guerre de l’[[Italie]] aux côtés de l'Autriche. Plusieurs navires britanniques furent également envoyés à [[Malte]] pour renforcer la [[Mediterranean Fleet|flotte britannique en Méditerranée]]. L’Allemagne disposait aussi d’une petite flotte en Méditerranée (basé à la base navale autrichienne de Pola aujourd’hui en Croatie) et au début des hostilités, le puissant cuirassé {{SMS|Goeben}} et le croiseur léger {{SMS|Breslau}}, patrouillaient en Méditerranée occidentale. La flotte de la Méditerranée allemande ne trouva pas les convois français, et donc bombarda les villes françaises de [[Bizerte]] et [[Bône]] (aujourd’hui en [[Tunisie]]). Poursuivis par des forces françaises et britanniques supérieures, le ''Goeben'' et le ''Breslau'' rejoignirent la [[Turquie]], où ils furent transférés à la flotte ottomane, lorsque l'[[Empire ottoman]] entra dans la guerre aux côtés des puissances centrales. Elle livra de nombreuses batailles contre la flotte russe de la mer Noire jusqu'à la capitulation de la Russie en 1917.
Dans la [[mer Méditerranée]], la guerre commença pour la [[Histoire de la marine française depuis 1789#La guerre de 1914 à 1916|flotte française]], la plus grande mais aussi la plus ancienne flotte de la Méditerranée, en un déploiement d’escorte pour protéger les convois à travers la Méditerranée contre la [[Marine austro-hongroise|flotte autrichienne]] (plus petite, mais plus récente) et pour se prémunir contre une éventuelle entrée dans la guerre de l’[[Italie]] aux côtés de l'Autriche. Plusieurs navires britanniques furent également envoyés à [[Malte]] pour renforcer la [[Mediterranean Fleet|flotte britannique en Méditerranée]]. L’Allemagne disposait aussi d’une petite flotte en Méditerranée (basée à la base navale autrichienne de Pola aujourd’hui en Croatie) et au début des hostilités, le puissant cuirassé {{SMS|Goeben}} et le croiseur léger {{SMS|Breslau}}, patrouillaient en Méditerranée occidentale. La flotte de la Méditerranée allemande ne trouva pas les convois français, et donc bombarda les villes françaises de Philippeville et [[Bône]] (aujourd’hui en Algérie). Poursuivis par des forces françaises et britanniques supérieures, le ''Goeben'' et le ''Breslau'' rejoignirent la [[Turquie]], où ils furent transférés à la flotte ottomane, lorsque l'[[Empire ottoman]] entra dans la guerre aux côtés des puissances centrales. Elle livra de nombreuses batailles contre la flotte russe de la mer Noire jusqu'à la sortie de la guerre de la Russie en 1917.


Après que le [[Royaume d'Italie (1861-1946)|royaume d'Italie]] fût entré en guerre aux côtés des Alliés en 1915, la stratégie des Alliés fut de bloquer l'[[Adriatique]] et de suivre les mouvements de la flotte autrichienne. Globalement, cette stratégie fut un succès, mais les Allemands et les Autrichiens furent en mesure d'envoyer des sous-marins en Méditerranée où ils firent quelques dégâts. Le nombre total des navires de guerre alliés perdus à cause de sous-marins allemands et autrichiens étaient : deux cuirassés de 2e ligne, deux croiseurs cuirassés, cinq destroyers et deux sous-marins (en plus de nombreux navires de la marine endommagés et des cargos coulés).<ref>[[Georg Ludwig von Trapp]], of ''[[The Sound of Music]]'' fame, was a captain in the Austro-Hungarian navy, commanding the Austrian submarine ''[[SMU U-5 (Autriche-Hongrie)|SMU U-5]]'' during the war, which sank the French armoured cruiser ''[[Léon Gambetta (croiseur cuirassé)]]''</ref> Les bases de mer principales pour l'Autriche et la flotte allemande dans l'Adriatique étaient [[Pola]] (en [[Istrie]]) et Cattaro (dans le sud de la [[Dalmatie]]).
Après que le [[Royaume d'Italie (1861-1946)|royaume d'Italie]] fût entré en guerre aux côtés des Alliés en 1915, la stratégie des Alliés fut de bloquer l'[[Adriatique]] et de suivre les mouvements de la flotte autrichienne. Globalement, cette stratégie fut un succès, mais les Allemands et les Autrichiens furent en mesure d'envoyer des sous-marins en Méditerranée où ils firent quelques dégâts. Le nombre total des navires de guerre alliés perdus à cause de sous-marins allemands et autrichiens étaient : deux cuirassés de {{2e|ligne}}, deux croiseurs cuirassés, cinq destroyers et deux sous-marins (en plus de nombreux navires de la marine endommagés et des cargos coulés)<ref>[[Georg von Trapp|Georg Ludwig von Trapp]], of ''The Sound of Music'' fame, was a captain in the Austro-Hungarian navy, commanding the Austrian submarine ''[[SMU U-5 (Autriche-Hongrie)|SMU U-5]]'' during the war, which sank the French armoured cruiser {{navire|Léon Gambetta|croiseur cuirassé|Léon Gambetta}}</ref>. Les bases de mer principales pour l'Autriche et la flotte allemande dans l'Adriatique étaient [[Pula|Pola]] (en [[Istrie]]) et Cattaro (dans le sud de la [[Dalmatie]]).


Du côté allié, leurs marines purent naviguer relativement librement dans toute la Méditerranée en gardant les unités de surface des puissances centrales coincée dans l'Adriatique ou à Constantinople. Cette liberté de mouvement fut extrêmement importante pour les Alliés, car ils purent non seulement de maintenir ouvertes leurs voies d'approvisionnement (vers l’Egypte par exemple), mais aussi évacuer l'armée serbe (la prévenant de la capture) et même lancer (et approvisionner) les invasions amphibies à [[Péninsule de Gallipoli|Gallipoli]] en 1915 et à [[Salonique]] en 1916.
Du côté allié, leurs marines purent naviguer relativement librement dans toute la Méditerranée en gardant les unités de surface des puissances centrales coincées dans l'Adriatique ou à Constantinople. Cette liberté de mouvement fut extrêmement importante pour les Alliés, car ils purent non seulement maintenir ouvertes leurs voies d'approvisionnement (vers l’Égypte par exemple), mais aussi évacuer l'armée serbe (la prévenant de la capture) et même lancer (et approvisionner) les invasions amphibies à [[Péninsule de Gallipoli|Gallipoli]] en 1915 et à [[Salonique]] en 1916.


En 1915, l'action majeure de la flotte consista en la tentative alliée de frapper l'Empire ottoman pour le faire sortir de la guerre grâce à une attaque sur Constantinople. Les Alliés avaient besoin pour passer le [[détroit des Dardanelles]] afin d’approvisionner la Russie. La [[bataille des Dardanelles]] dura presque toute l'année, mais fut un échec. Un assaut naval initial fut dissuadé par les mines et les forteresses côtières, et l'assaut terrestre fut également une défaite, mais avec de lourdes pertes des deux côtés.
En 1915, l'action majeure de la flotte consista en la tentative alliée de frapper l'Empire ottoman pour le faire sortir de la guerre grâce à une attaque sur Constantinople. Les Alliés avaient besoin de passer le [[détroit des Dardanelles]] afin d’approvisionner la Russie. La [[bataille des Dardanelles]] dura presque toute l'année, mais fut un désastre. L'assaut naval initial fut un échec complet à cause des mines et de l'artillerie des forteresses côtières qui coulèrent plusieurs cuirassés. Le débarquement et l'assaut terrestre furent également une défaite, avec de très lourdes pertes des deux camps. En janvier 1916, les Alliés durent se rembarquer, laissant la victoire défensive aux Turcs et la Russie sans possibilité de ravitaillement par la mer Noire, ce qui fut une des causes de la chute du tsarisme en 1917.


Après Gallipoli, la seule bataille navale importante eut lieu le 15 mai 1917, lorsque trois croiseurs autrichiens commandés par le capitaine [[Miklós Horthy]] organisèrent une série de raids coup de poings contre les transports italiens et britanniques près de [[Vlorë]], en [[Albanie]] qui essayaient d’évacuer l'armée serbe en passe d'être défaite. Le raid fut un succès partiel, mais les raideurs furent presque détruits lorsqu’un obus toucha un moteur du croiseur autrichien {{SMS|Novara|1913|6}}. Face à des forces alliées supérieures, les Autrichiens retournèrent vers Pola. Les Autrichiens décidèrent alors de faire des raids contre les bateaux de patrouille qui gardaient le détroit d’Otrante entre l'Italie, [[Corfou]] et l'Albanie. Pour plus de détails voir la bataille du [[barrage d’Otrante]].
Après Gallipoli, la seule bataille navale importante eut lieu le 15 mai 1917, lorsque trois croiseurs autrichiens commandés par le capitaine [[Miklós Horthy]] organisèrent une série de raids coup de poing contre les transports italiens et britanniques près de [[Vlorë]], en [[Albanie]] qui essayaient d’évacuer l'armée serbe en passe d'être défaite. Le raid fut un succès partiel, mais les raideurs furent presque détruits lorsqu’un obus toucha un moteur du croiseur autrichien {{SMS|Novara|1913|6}}. Face à des forces alliées supérieures, les Autrichiens retournèrent vers Pola. Les Autrichiens décidèrent alors de faire des raids contre les bateaux de patrouille qui gardaient le détroit d’Otrante entre l'Italie, [[Corfou]] et l'Albanie. Pour plus de détails voir la bataille du [[Barrage d'Otrante|barrage d’Otrante]].


Le 2 août 1916, le cuirassé dreadnought italien ''[[Leonardo da Vinci (cuirassé)|Leonardo da Vinci]]'' explosa à [[Tarente]], tuant 249 membres de son équipage. Faisant suite au naufrage de l'[[USS Maine (ACR-1)|USS Maine]], l'événement fut largement rapporté dans la presse italienne, qui accusa immédiatement des saboteurs autrichiens ou allemands, ce que les puissances centrales n'infirmèrent pas. La cause de l'explosion ne jamais établie. Cela eut un effet considérable sur la propagande pour les deux parties.
Le 2 août 1916, le cuirassé dreadnought italien ''[[Leonardo da Vinci (cuirassé)|Leonardo da Vinci]]'' explosa à [[Tarente]], tuant {{nombre|249|membres}} de son équipage. Faisant suite au naufrage de l'{{USS|Maine|ACR-1|6}}, l'événement fut largement rapporté dans la presse italienne, qui accusa immédiatement des saboteurs autrichiens ou allemands, ce que les puissances centrales n'infirmèrent pas. La cause de l'explosion ne jamais établie. Cela eut un effet considérable sur la propagande pour les deux parties.


En décembre 1917, [[Luigi Rizzo]] avec son [[MAS (bateau)|MAS]] coula le [[Pré-Dreadnought|cuirassé pré-dreadnought]] austro-hongrois {{SMS|Wien}}, qui était à l'ancre à l'intérieur des défenses du port de [[Trieste]].<ref>[http://query.nytimes.com/mem/archive-free/pdf?_r=2&res=950CE5DD163EE433A25754C1A9639C946996D6CF NY Times article on Luigi Rizzo sinking of the ''Wien'' and other attacks]</ref>
En décembre 1917, [[Luigi Rizzo]] avec son [[MAS (bateau)|MAS]] coula le [[Pré-Dreadnought|cuirassé pré-dreadnought]] austro-hongrois {{SMS|Wien}}, qui était à l'ancre à l'intérieur des défenses du port de [[Trieste]]<ref>{{en}} [https://query.nytimes.com/mem/archive-free/pdf?_r=2&res=950CE5DD163EE433A25754C1A9639C946996D6CF NY Times article on Luigi Rizzo sinking of the ''Wien'' and other attacks]</ref>.


==Attaque de deux cuirassés autrichiens par la marine italienne==
==Attaque de deux cuirassés autrichiens par la marine italienne==
[[Fichier:Szent Istvan.jpg|thumb|right|200px|{{SMS|Szent István}} était l'un des quatre cuirassés [[dreadnought]]s austro-hongrois. Il fut coulé au cours de la dernière année de la guerre, après une attaque à la torpille par le MAS de [[Luigi Rizzo]].]]
[[Fichier:Szent Istvan.jpg|thumb|right|Le {{SMS|Szent István}} était l'un des quatre cuirassés [[dreadnought]]s austro-hongrois. Il fut coulé en 1918, après une attaque à la torpille par le MAS de [[Luigi Rizzo]].]]
[[File:Vedettes rapides italiennes faisant la chasse aux sous-marins dans l'Adriatique en 1917.jpg|thumb|right|Des vedettes italiennes chargées de la lutte contre les sous-marins dans l'Adriatique en 1917.]]

En 1918, deux des cuirassés autrichiens furent coulés.
En 1918, deux des cuirassés autrichiens furent coulés.


Un fut coulé au cours d'une bataille près de l'île de [[Premuda]] en Dalmatie. Le {{SMS|Szent István}}, fut coulé, lors d'une sortie (10 juin) contre le blocus allié, vedettes lance-torpilles rapides italiennes de [[Luigi Rizzo]].
Un fut coulé au cours d'une bataille près de l'île de [[Premuda]] en Dalmatie. Le {{SMS|Szent István}}, fut coulé, lors d'une sortie (10 juin) contre le blocus allié, vedettes lance-torpilles rapides italiennes de [[Luigi Rizzo]].


Le second, le {{SMS|Viribus Unitis}}, fut coulé par une nouvelle arme créé et utilisé par l'ingénieur et officier de marine [[Raffaele Rossetti]]: la [[Propulseur de plongée|torpille humaine]] appelée "Mignatta". A la fin de la guerre, une [[mutinerie de Cattaro|mutinerie]] se déclara dans la marine autrichienne et Horthy reçu l‘ordre de remettre la totalité de la flotte autrichienne au [[État des Slovènes, Croates et Serbes|Conseil national de Slovènes, Croates et Serbes]]. Rossetti n’était pas au courant de cette décision et mis en œuvre son attaque bien planifiée le même jour.<ref>[http://www.worldwar1.com/sfvu.htm Assault on the Viribus Unitis]</ref> Ainsi, un autre cuirassé austro-hongrois fut coulé. L'explosion se produisit sous le navire le 1er novembre (juste après le gouvernement austro-hongrois s'était effondré) et le Conseil national slave ne fit aucun effort pour renflouer la coque, jusqu’à ce que l'Italie occupât la région quelques jours plus tard.
Le second, le {{SMS|Viribus Unitis}}, fut coulé par une nouvelle arme créé et utilisé par l'ingénieur et officier de marine [[Raffaele Rossetti]]: la [[Propulseur de plongée|torpille humaine]] appelée "Mignatta". À la fin de la guerre, une [[mutinerie de Cattaro|mutinerie]] se déclara dans la marine autrichienne et Horthy reçu l‘ordre de remettre la totalité de la flotte autrichienne au [[État des Slovènes, Croates et Serbes|Conseil national de Slovènes, Croates et Serbes]]. Rossetti n’était pas au courant de cette décision et mis en œuvre son attaque bien planifiée le même jour<ref>[http://www.worldwar1.com/sfvu.htm Assault on the Viribus Unitis]</ref>. Ainsi, un autre cuirassé austro-hongrois fut coulé. L'explosion se produisit sous le navire le {{1er}} [[novembre 1918 (guerre mondiale)|novembre]] (juste après le gouvernement austro-hongrois s'était effondré) et le Conseil national slave ne fit aucun effort pour renflouer la coque, jusqu’à ce que l'Italie occupât la région quelques jours plus tard.


==Campagnes et des interventions secondaires==
==Campagnes et des interventions secondaires==
Les flottes alliées jouèrent également un rôle pour contraindre le gouvernement grec de rejoindre les Alliés et plus tard pour ravitailler les campagnes en [[Palestine]] et en [[Macédoine (région)|Macédoine]]. Bien que l'Allemagne réussit à prendre le contrôle de la [[mer Noire]] et d’une partie de la flotte russe après l'effondrement de l'Empire russe, ils ne furent jamais été en mesure de sortir dans la [[mer Egée]]. La flotte germano-turque essaya en 1918, mais se heurta à un champ de mines; le Breslau coula et le Gœben fut à deux doigts de suivre le même chemin, mais son capitaine fut en mesure d'échouer le navire sur une plage avant de chavirer. Le Gœben ne fut qu'après la guerre.
Les flottes alliées jouèrent également un rôle pour contraindre le gouvernement grec de rejoindre les Alliés et plus tard pour ravitailler les campagnes en [[Palestine (région)|Palestine]] et en [[Macédoine (région)|Macédoine]]. Bien que l'Allemagne réussit à prendre le contrôle de la [[mer Noire]] et d’une partie de la flotte russe après l'effondrement de l'Empire russe, ils ne furent jamais en mesure de sortir dans la [[mer Égée]]. La flotte germano-turque essaya en 1918, mais se heurta à un champ de mines; le Breslau coula et le Gœben fut à deux doigts de suivre le même chemin, mais son capitaine fut en mesure d'échouer le navire sur une plage avant de chavirer. Le Gœben ne fut qu'après la guerre.


Les flottes alliées occupèrent brièvement Constantinople après l'[[armistice de Moudros]], jusqu'à ce que la nouvelle république turque sous la direction de [[Mustafa Kemal Atatürk|Mustafa Kemal]] ne reprit le contrôle de la ville en 1923.
Les flottes alliées occupèrent brièvement Constantinople après l'[[armistice de Moudros]], jusqu'à ce que la nouvelle république turque sous la direction de [[Mustafa Kemal Atatürk|Mustafa Kemal]] ne reprit le contrôle de la ville en 1923.
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Les navires alliés continuèrent à intervenir en Russie après la fin de la guerre, apportant des forces expéditionnaires et de l’approvisionnement via la Méditerranée aux [[armées blanches]] dans le sud de la Russie.
Les navires alliés continuèrent à intervenir en Russie après la fin de la guerre, apportant des forces expéditionnaires et de l’approvisionnement via la Méditerranée aux [[armées blanches]] dans le sud de la Russie.


Le Japon, un allié de la Grande-Bretagne, envoya un total de 14 destroyers en Méditerranée à partir d’avril 1917. Les navires japonais furent très efficaces en patrouille et dans les activités anti-sous-marines.<ref>Falls, p. 295</ref> La marine austro-hongroise perdit neuf sous-marins pendant la guerre : cinq coulés par la marine italienne (''[[SM U-10 (Autriche-Hongrie)|U-10]]'', ''[[SM U-12 (Autriche-Hongrie)|U-12]]'', ''[[SM U-16 (Autriche-Hongrie)|U-16]]'', ''[[SM U-20 (Autriche-Hongrie)|U-20]]'', ''[[SM U-23 (Autriche-Hongrie)|U-23]])'', un par les unités françaises et italiennes (''[[SM U-30 (Autriche-Hongrie)|U-30]]''), l'un par des unités britanniques (''[[SM U-3 (Autriche-Hongrie)|U-3]]''), aucun par la marine japonaise,<ref>[http://www.naval-history.net/WW1NavyAustrian.htm Austro-Hungarian Navy]</ref> qui enregistra 68 morts et des dommages importants sur le destroyer ''[[Sakaki (destroyer)|Sakaki]]'', torpillé par le sous-marin autrichien ''[[SM U-27 (Autriche-Hongrie)|U-27]]''.<ref>[http://www.naval-history.net/WW1NavyJapanese.htm Imperial Japanese Navy]</ref>
Le Japon, un allié de la Grande-Bretagne, envoya un total de 14 destroyers en Méditerranée à partir d’avril 1917. Les navires japonais furent très efficaces en patrouille et dans les activités anti-sous-marines<ref>Falls, {{p.|295}}</ref>. La marine austro-hongroise perdit neuf sous-marins pendant la guerre : cinq coulés par la marine italienne (''[[SM U-10 (Autriche-Hongrie)|U-10]]'', ''{{lien|lang=en|trad=SM U-12 (Austria-Hungary)|fr=SM U-12 (Autriche-Hongrie)|texte=U-12}}'', ''{{lien|lang=en|trad=SM U-16 (Austria-Hungary)|fr=SM U-16 (Autriche-Hongrie)|texte=U-16}}'', ''{{lien|lang=en|trad=SM U-20 (Austria-Hungary)|fr=SM U-20 (Autriche-Hongrie)|texte=U-20}}'', ''[[SM U-23 (Autriche-Hongrie)|U-23]])'', un par les unités françaises et italiennes (''{{lien|lang=en|trad=SM U-30 (Austria-Hungary)|fr=SM U-30 (Autriche-Hongrie)|texte=U-30}}''), l'un par des unités britanniques (''{{lien|lang=en|trad=SM U-3 (Austria-Hungary)|fr=SM U-3 (Autriche-Hongrie)|texte=U-3}}''), aucun par la marine japonaise<ref>[http://www.naval-history.net/WW1NavyAustrian.htm Austro-Hungarian Navy]</ref>, qui enregistra {{nombre|68|morts}} et des dommages importants sur le destroyer ''[[Sakaki (destroyer)|Sakaki]]'', torpillé par le sous-marin autrichien ''{{lien|lang=en|trad=SM U-27 (Austria-Hungary)|fr=SM U-27 (Autriche-Hongrie)|texte=U-27}}''<ref>[http://www.naval-history.net/WW1NavyJapanese.htm Imperial Japanese Navy]</ref>.


== Notes et références ==
==Références==
{{Traduction/Référence|en|Naval warfare in the Mediterranean during World War I|3=606657952}}
{{reflist}}
{{références}}


==Bibliographie==
== Bibliographie ==
* Falls, Cyril (1961). ''The Great War''. Capricorn Books.
* {{en}} Cyril Falls, ''The Great War'', Capricorn Books, 1961.
* Halpern, Paul G. (1995). ''A Naval History of World War I''. Routledge. ISBN 1-85728-498-4.
* {{en}} Paul G. Halpern, ''A Naval History of World War I'', Routledge, 1995 {{ISBN|1-85728-498-4}}
* [http://www.naval-history.net/WW1NavyAustrian.htm Austrian Navy WWI] downloaded from Naval-History.net (May, 2006)
* [http://www.naval-history.net/WW1NavyAustrian.htm Austrian Navy WWI] sur Naval-History.net, mai 2006
* [http://www.naval-history.net/WW1CampaignsSerbia.htm Mediterranean Campaign] downloaded from Naval-History.net (May, 2006)
* [http://www.naval-history.net/WW1CampaignsSerbia.htm Mediterranean Campaign] sur from Naval-History.net, mai 2006
* {{Ouvrage|auteur1=[[François Cochet]]|directeur1=oui|auteur2=[[Rémy Porte]]|directeur2=oui|titre=Dictionnaire de la Grande guerre 1914-1918|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|collection=Inédit ; Bouquins|année=2008|pages totales=1120|isbn=978-2-221-10722-5|oclc=265644254}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Michel|nom1=Vergé-Franceschi|lien auteur1=Michel Vergé-Franceschi|directeur1=oui|titre=Dictionnaire d’Histoire maritime|lieu=Paris|éditeur=éditions Robert Laffont|collection=Bouquins|année=2002|pages totales=1508|isbn=2-221-08751-8|isbn2=2-221-09744-0}}.
== Voir aussi ==
*[[Blocus de la Méditerranée orientale pendant la Première Guerre mondiale]]


==Liens externes==
== Liens externes ==
* [http://www.worldwar1atsea.net World's Navies in World War 1, Campaigns, Battles, Warship losses]
* [http://www.worldwar1atsea.net World's Navies in World War 1, Campaigns, Battles, Warship losses]
* [http://www.worldwar1atsea.net/WW1AreaMed1914-18.htm Detailed War in the Mediterranean sea]
* [http://www.worldwar1atsea.net/WW1AreaMed1914-18.htm Detailed War in the Mediterranean sea]


{{Portail|maritime|Première Guerre mondiale|mer Méditerranée}}

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Il y eut des combats navals sporadiques dans la Méditerranée pendant la Première Guerre mondiale entre les marines des empires centraux de l'Autriche-Hongrie, de l'Allemagne et de l'Empire ottoman et les marines alliées de l'Italie, de la France, de la Grèce, du Japon, des États-Unis et de l'Empire britannique.

Marine impériale austro-hongroise et la marine royale britannique[modifier | modifier le code]

L’Autriche-Hongrie était une puissance navale de taille moyenne en 1914. Avec un littoral relativement restreint (de Trieste, maintenant en Italie à Cattaro aujourd’hui au Monténégro) et pas de colonies, l'Autriche-Hongrie était beaucoup plus une puissance terrestre qu'une puissance maritime.

En effet, la marine austro-hongroise disposait de quatre cuirassés de la classe Tegetthoff puissants et d’un certain nombre de sous-marins. En outre, les Allemands réussirent à envoyer des U-boot en Méditerranée qui opérèrent à partir des bases navales autrichiennes, d'abord sous la bannière de la marine autrichienne, puis plus tard, sous celle de la marine allemande.

La marine royale italienne[modifier | modifier le code]

Le Giulio Cesare, à Otrante en 1915

Le royaume d'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale disposait de six cuirassés dreadnought (le prototype Dante Alighieri, le Giulio Cesare, le Conte di Cavour et le Leonardo da Vinci tous trois de la classe Conte di Cavour, et enfin de l’Andrea Doria et le Caio Duilio de la classe Andrea Doria).

Pendant la guerre, la marine royale italienne concentra la majorité de ses efforts dans la mer Adriatique, pour combattre la marine austro-hongroise[1]. La campagne de l'Adriatique durant la Première Guerre mondiale fut constituée principalement de bombardements de la côte adriatique italienne par les Austro-hongrois, d’une guerre sous marine plus vaste menée par les sous-marins allemands et hongrois dans l'Adriatique et de la Méditerranée, et caractérisé par l'utilisation de nouvelles armes par les Italiens (principalement des MAS et des torpilles humaines) qui parvinrent à couler deux navires de guerre autrichiens.

Pendant la plupart de la guerre, les marines italienne et austro-hongroise surveillèrent relativement passivement leurs homologues. La flotte italienne perdit le cuirassé pré-dreadnought Benedetto Brin à Brindisi (27 septembre 1915) et le cuirassé Leonardo da Vinci à Tarente (2 août 1916) à cause de l’explosion du magasin (bien que certains historiens parlent d’un sabotage autrichien). Dans la dernière partie de la guerre, la Regia Marina développa de nouvelles armes navales: les bateaux MAS qui coulèrent le cuirassé austro-hongrois SMS Szent Istvan dans la mer Adriatique, le 10 juin 1918, et un type primitif de torpille humaine (Mignatta) qui entra dans le port de Pula et coula le navire amiral austro-hongrois, le SMS Viribus Unitis le .

Les campagnes[modifier | modifier le code]

Plan de la tentative navale anglo-française de forcer les Dardanelles le 18 mars 1915.
Vue aérienne du champ de bataille naval et terrestre des Dardanelles pendant l'été 1915.

Dans la mer Méditerranée, la guerre commença pour la flotte française, la plus grande mais aussi la plus ancienne flotte de la Méditerranée, en un déploiement d’escorte pour protéger les convois à travers la Méditerranée contre la flotte autrichienne (plus petite, mais plus récente) et pour se prémunir contre une éventuelle entrée dans la guerre de l’Italie aux côtés de l'Autriche. Plusieurs navires britanniques furent également envoyés à Malte pour renforcer la flotte britannique en Méditerranée. L’Allemagne disposait aussi d’une petite flotte en Méditerranée (basée à la base navale autrichienne de Pola aujourd’hui en Croatie) et au début des hostilités, le puissant cuirassé SMS Goeben et le croiseur léger SMS Breslau, patrouillaient en Méditerranée occidentale. La flotte de la Méditerranée allemande ne trouva pas les convois français, et donc bombarda les villes françaises de Philippeville et Bône (aujourd’hui en Algérie). Poursuivis par des forces françaises et britanniques supérieures, le Goeben et le Breslau rejoignirent la Turquie, où ils furent transférés à la flotte ottomane, lorsque l'Empire ottoman entra dans la guerre aux côtés des puissances centrales. Elle livra de nombreuses batailles contre la flotte russe de la mer Noire jusqu'à la sortie de la guerre de la Russie en 1917.

Après que le royaume d'Italie fût entré en guerre aux côtés des Alliés en 1915, la stratégie des Alliés fut de bloquer l'Adriatique et de suivre les mouvements de la flotte autrichienne. Globalement, cette stratégie fut un succès, mais les Allemands et les Autrichiens furent en mesure d'envoyer des sous-marins en Méditerranée où ils firent quelques dégâts. Le nombre total des navires de guerre alliés perdus à cause de sous-marins allemands et autrichiens étaient : deux cuirassés de 2e ligne, deux croiseurs cuirassés, cinq destroyers et deux sous-marins (en plus de nombreux navires de la marine endommagés et des cargos coulés)[2]. Les bases de mer principales pour l'Autriche et la flotte allemande dans l'Adriatique étaient Pola (en Istrie) et Cattaro (dans le sud de la Dalmatie).

Du côté allié, leurs marines purent naviguer relativement librement dans toute la Méditerranée en gardant les unités de surface des puissances centrales coincées dans l'Adriatique ou à Constantinople. Cette liberté de mouvement fut extrêmement importante pour les Alliés, car ils purent non seulement maintenir ouvertes leurs voies d'approvisionnement (vers l’Égypte par exemple), mais aussi évacuer l'armée serbe (la prévenant de la capture) et même lancer (et approvisionner) les invasions amphibies à Gallipoli en 1915 et à Salonique en 1916.

En 1915, l'action majeure de la flotte consista en la tentative alliée de frapper l'Empire ottoman pour le faire sortir de la guerre grâce à une attaque sur Constantinople. Les Alliés avaient besoin de passer le détroit des Dardanelles afin d’approvisionner la Russie. La bataille des Dardanelles dura presque toute l'année, mais fut un désastre. L'assaut naval initial fut un échec complet à cause des mines et de l'artillerie des forteresses côtières qui coulèrent plusieurs cuirassés. Le débarquement et l'assaut terrestre furent également une défaite, avec de très lourdes pertes des deux camps. En janvier 1916, les Alliés durent se rembarquer, laissant la victoire défensive aux Turcs et la Russie sans possibilité de ravitaillement par la mer Noire, ce qui fut une des causes de la chute du tsarisme en 1917.

Après Gallipoli, la seule bataille navale importante eut lieu le 15 mai 1917, lorsque trois croiseurs autrichiens commandés par le capitaine Miklós Horthy organisèrent une série de raids coup de poing contre les transports italiens et britanniques près de Vlorë, en Albanie qui essayaient d’évacuer l'armée serbe en passe d'être défaite. Le raid fut un succès partiel, mais les raideurs furent presque détruits lorsqu’un obus toucha un moteur du croiseur autrichien SMS Novara. Face à des forces alliées supérieures, les Autrichiens retournèrent vers Pola. Les Autrichiens décidèrent alors de faire des raids contre les bateaux de patrouille qui gardaient le détroit d’Otrante entre l'Italie, Corfou et l'Albanie. Pour plus de détails voir la bataille du barrage d’Otrante.

Le 2 août 1916, le cuirassé dreadnought italien Leonardo da Vinci explosa à Tarente, tuant 249 membres de son équipage. Faisant suite au naufrage de l'USS Maine, l'événement fut largement rapporté dans la presse italienne, qui accusa immédiatement des saboteurs autrichiens ou allemands, ce que les puissances centrales n'infirmèrent pas. La cause de l'explosion ne jamais établie. Cela eut un effet considérable sur la propagande pour les deux parties.

En décembre 1917, Luigi Rizzo avec son MAS coula le cuirassé pré-dreadnought austro-hongrois SMS Wien, qui était à l'ancre à l'intérieur des défenses du port de Trieste[3].

Attaque de deux cuirassés autrichiens par la marine italienne[modifier | modifier le code]

Le SMS Szent István était l'un des quatre cuirassés dreadnoughts austro-hongrois. Il fut coulé en 1918, après une attaque à la torpille par le MAS de Luigi Rizzo.
Des vedettes italiennes chargées de la lutte contre les sous-marins dans l'Adriatique en 1917.

En 1918, deux des cuirassés autrichiens furent coulés.

Un fut coulé au cours d'une bataille près de l'île de Premuda en Dalmatie. Le SMS Szent István, fut coulé, lors d'une sortie (10 juin) contre le blocus allié, vedettes lance-torpilles rapides italiennes de Luigi Rizzo.

Le second, le SMS Viribus Unitis, fut coulé par une nouvelle arme créé et utilisé par l'ingénieur et officier de marine Raffaele Rossetti: la torpille humaine appelée "Mignatta". À la fin de la guerre, une mutinerie se déclara dans la marine autrichienne et Horthy reçu l‘ordre de remettre la totalité de la flotte autrichienne au Conseil national de Slovènes, Croates et Serbes. Rossetti n’était pas au courant de cette décision et mis en œuvre son attaque bien planifiée le même jour[4]. Ainsi, un autre cuirassé austro-hongrois fut coulé. L'explosion se produisit sous le navire le 1er novembre (juste après le gouvernement austro-hongrois s'était effondré) et le Conseil national slave ne fit aucun effort pour renflouer la coque, jusqu’à ce que l'Italie occupât la région quelques jours plus tard.

Campagnes et des interventions secondaires[modifier | modifier le code]

Les flottes alliées jouèrent également un rôle pour contraindre le gouvernement grec de rejoindre les Alliés et plus tard pour ravitailler les campagnes en Palestine et en Macédoine. Bien que l'Allemagne réussit à prendre le contrôle de la mer Noire et d’une partie de la flotte russe après l'effondrement de l'Empire russe, ils ne furent jamais en mesure de sortir dans la mer Égée. La flotte germano-turque essaya en 1918, mais se heurta à un champ de mines; le Breslau coula et le Gœben fut à deux doigts de suivre le même chemin, mais son capitaine fut en mesure d'échouer le navire sur une plage avant de chavirer. Le Gœben ne fut qu'après la guerre.

Les flottes alliées occupèrent brièvement Constantinople après l'armistice de Moudros, jusqu'à ce que la nouvelle république turque sous la direction de Mustafa Kemal ne reprit le contrôle de la ville en 1923.

Les navires alliés continuèrent à intervenir en Russie après la fin de la guerre, apportant des forces expéditionnaires et de l’approvisionnement via la Méditerranée aux armées blanches dans le sud de la Russie.

Le Japon, un allié de la Grande-Bretagne, envoya un total de 14 destroyers en Méditerranée à partir d’avril 1917. Les navires japonais furent très efficaces en patrouille et dans les activités anti-sous-marines[5]. La marine austro-hongroise perdit neuf sous-marins pendant la guerre : cinq coulés par la marine italienne (U-10, U-12 (en), U-16 (en), U-20 (en), U-23), un par les unités françaises et italiennes (U-30 (en)), l'un par des unités britanniques (U-3 (en)), aucun par la marine japonaise[6], qui enregistra 68 morts et des dommages importants sur le destroyer Sakaki, torpillé par le sous-marin autrichien U-27 (en)[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Italian Navy in WWI
  2. Georg Ludwig von Trapp, of The Sound of Music fame, was a captain in the Austro-Hungarian navy, commanding the Austrian submarine SMU U-5 during the war, which sank the French armoured cruiser Léon Gambetta (croiseur cuirassé)
  3. (en) NY Times article on Luigi Rizzo sinking of the Wien and other attacks
  4. Assault on the Viribus Unitis
  5. Falls, p. 295
  6. Austro-Hungarian Navy
  7. Imperial Japanese Navy

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]