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« Grève de février 1941 » : différence entre les versions

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[[File:Arrestanten razzia Amsterdam Meijerplein 1941.jpg|thumb|Rafle de Juifs à Amsterdam.]]
La '''grève de février''' à [[Amsterdam]] est une grève générale de la population qui dura deux jours et amena à la paralysie de la ville le [[26 février]] [[1941]]. Organisée par le [[Parti communiste des Pays-Bas]], elle fut soutenue par quasiment tous les habitants de la capitale néerlandaise et s'étendit à d'autres grandes villes. Les grévistes protestaient contre la ségrégation systématique des Juifs par l'occupant nazi.
La '''grève de février 1941''' (en [[néerlandais]] : ''Februaristaking'', soit {{citation|grève de février}}) est une grève générale de la population à [[Amsterdam]] qui dure deux jours, les [[25 février|25]] et [[26 février]], pour protester contre les rafles de [[Juifs]] par l'[[Histoire des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale|occupant nazi]].

Elle amène à la paralysie de la ville le second jour, avec des mouvements similaires dans les autres villes de la région, notamment [[Zaandam]], [[Haarlem]], [[Velsen]], [[Hilversum]], [[Bussum]], [[Weesp]], [[Muiden]] et [[Utrecht]]. Organisée par le [[Parti communiste des Pays-Bas]], elle est soutenue par une grande majorité des habitants de la capitale néerlandaise. Trois organisateurs sont exécutés par les nazis au Waalsdorpervlakte, un lieu-dit près de [[La Haye]], où durant l'occupation, plus de 250 résistants néerlandais trouveront la mort, fusillés par les nazis.


== Description de l'événement ==
== Description de l'événement ==
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[[File:Opgepakt tijdens razzia.jpg|thumb|Rafle de Juifs à Amsterdam.]]
[[Image:Februari1941staking.gif|thumb|Le tract annonçant la grève.]]
Au début de la [[Seconde Guerre mondiale]], la population juive aux [[Pays-Bas]] était très élevée, plus de 140 000 personnes étant recensées. Plus de trois quarts des Juifs seront déportés. Amsterdam, plus grande agglomération du pays, avait notamment une importante communauté juive qui résidait dans les quartiers comme le [[Plantage (Amsterdam)|Plantage]] et [[Waterlooplein]]. C'est en février que débutent les premières rafles à Amsterdam, organisées par le gouverneur nazi des Pays-Bas, [[Arthur Seyss-Inquart]], à la suite d'affrontements de rues dans le quartier juif de Waterlooplein provoqués par le parti nazi néerlandais, le [[Nationaal-Socialistische Beweging|NSB]] et son bras armé, les WA (''Weerbaarheidsafdeling'') à partir du 11 février.
Au début de la [[Seconde Guerre mondiale]], la population juive aux [[Pays-Bas]] compte plus de 140 000 personnes recensées. Plus de trois quarts des Juifs seront déportés. Amsterdam, plus grande agglomération du pays, avait notamment une importante communauté juive qui réside dans des quartiers tel le [[Plantage (Amsterdam)|Plantage]] et autour de la [[Waterlooplein]].
[[Image:Februari1941staking.gif|thumb|Le tract annonçant la grève]]
Le ''Reichskommissar'' Seyss-Inquart était très peu accepté de la population amstellodamoise : rares sont ceux qui adhèrent au NSB. Le début des arrestations de Juifs provoque ainsi un mouvement contestataire de la population amstellodamoise le 25 février : un meeting en plein air est organisé sur le [[Noordermarkt]], afin d'organiser une résistance pacifique contre la ségrégation des Juifs. Les communistes, pourchassés par les Allemands, avaient imprimés des tracts pour appeler à la grève générale dès le lendemain matin. Les premiers grévistes furent les conducteurs du [[tramway d'Amsterdam]], vite rejoints par les fonctionnaires des autres services municipaux dont le personnel enseignant. La grande entreprise [[De Bijenkorf]] se mit également en grève. Le 26 février 1941, {{formatnum:300000}} personnes défilent ainsi, bloquant la vie de la ville et prenant les occupants nazis par surprise.


En février débutent les premières rafles à Amsterdam, organisées par le gouverneur autrichien des Pays-Bas, [[Arthur Seyss-Inquart]], à la suite d'affrontements de rues dans le quartier juif de la Waterlooplein provoqués par le parti nazi néerlandais, le [[Mouvement national-socialiste aux Pays-Bas|NSB]] et son bras armé, les WA (''Weerbaarheidsafdelingen'') à partir du {{date-|11 février}}.
Bien que le 27 février suivant, la police allemande mena des opérations de répression pour empêcher toute nouvelle manifestation, cet acte est le premier de grande ampleur de [[Résistance intérieure aux Pays-Bas|Résistance contre les Nazis aux Pays-Bas]].

Le ''Reichskommissar'' Seyss-Inquart est très peu accepté de la population amstellodamoise : rares sont ceux qui adhèrent au NSB. Le début des arrestations de Juifs provoque ainsi un mouvement contestataire de la population amstellodamoise le {{date-|25 février}} : une réunion en plein air est organisée sur le [[Noordermarkt]], afin d'organiser une résistance pacifique contre la ségrégation des Juifs. Les communistes, pourchassés par les Allemands, impriment des tracts pour appeler à la grève générale dès le lendemain matin. Les premiers grévistes sont les conducteurs du [[tramway d'Amsterdam]], rejoints par les fonctionnaires des autres services municipaux dont le personnel enseignant. Le grand magasin [[De Bijenkorf]] se met également en grève. Le {{date-|26 février 1941}}, {{formatnum:300000}} personnes défilent ainsi, bloquant la vie de la ville et prenant les occupants nazis par surprise.

Bien que le {{date-|27 février}} suivant, la police allemande mène des opérations de répression pour empêcher toute nouvelle manifestation, cet acte est le premier de grande ampleur de [[Résistance intérieure aux Pays-Bas|Résistance contre les nazis aux Pays-Bas]]. Les Allemands démettent de leurs fonctions les officiels municipaux dont le [[Bourgmestre (Pays-Bas)|bourgmestre]] Willem de Vlught, les remplaçant par des sympathisants.

== Reconnaissance ==
La ville d'Amsterdam est collectivement remerciée et honorée par [[Israël]] comme [[Juste parmi les nations|Justes parmi les nations]] dans le mémorial de [[Yad Vashem]], un arbre et une plaque en gardent la mémoire<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Related Sites |description=Au total, en 2021, 5 collectifs ont été honorés par Yad Vashem : la grève de 1941 à Amsterdam, l'organisation Zegota en Pologne, le village néerlandais de Nieuwlande, celui de Le Chambon-sur-Lignon, et la résistance danoise . |url=https://www.yadvashem.org/righteous/about-the-righteous/related-sites.html |site=www.yadvashem.org |consulté le=2021-11-15}}</ref>.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Liste chronologique des grèves générales]]
* [[Liste chronologique des grèves]]
* [[Résistance intérieure aux Pays-Bas]]
* [[Résistance intérieure aux Pays-Bas]]
* [[Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale]]
* [[Histoire des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale]]
* [[Famine aux Pays-Bas en 1944]]

=== Lien externe ===
* {{nl}} [https://web.archive.org/web/20110929140015/http://www.joodsmonument.nl/page/274192 Februaristaking] sur www.joodsmonument.nl

== Notes et références ==
{{Références}}


{{Portail|Histoire|années 1940|Seconde Guerre mondiale|Pays-Bas}}
{{Portail|années 1940|Seconde Guerre mondiale|Pays-Bas|judaïsme|droit|politique}}


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[[Catégorie:1941 aux Pays-Bas]]
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[[Catégorie:Février 1941]]
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[[Catégorie:Grève]]
[[Catégorie:Grève générale]]
[[Catégorie:Grève générale]]
[[Catégorie:Histoire d'Amsterdam]]
[[Catégorie:Grève au XXe siècle]]

Dernière version du 23 mars 2023 à 22:39

Rafle de Juifs à Amsterdam.

La grève de février 1941 (en néerlandais : Februaristaking, soit « grève de février ») est une grève générale de la population à Amsterdam qui dure deux jours, les 25 et 26 février, pour protester contre les rafles de Juifs par l'occupant nazi.

Elle amène à la paralysie de la ville le second jour, avec des mouvements similaires dans les autres villes de la région, notamment Zaandam, Haarlem, Velsen, Hilversum, Bussum, Weesp, Muiden et Utrecht. Organisée par le Parti communiste des Pays-Bas, elle est soutenue par une grande majorité des habitants de la capitale néerlandaise. Trois organisateurs sont exécutés par les nazis au Waalsdorpervlakte, un lieu-dit près de La Haye, où durant l'occupation, plus de 250 résistants néerlandais trouveront la mort, fusillés par les nazis.

Description de l'événement[modifier | modifier le code]

Le tract annonçant la grève.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la population juive aux Pays-Bas compte plus de 140 000 personnes recensées. Plus de trois quarts des Juifs seront déportés. Amsterdam, plus grande agglomération du pays, avait notamment une importante communauté juive qui réside dans des quartiers tel le Plantage et autour de la Waterlooplein.

En février débutent les premières rafles à Amsterdam, organisées par le gouverneur autrichien des Pays-Bas, Arthur Seyss-Inquart, à la suite d'affrontements de rues dans le quartier juif de la Waterlooplein provoqués par le parti nazi néerlandais, le NSB et son bras armé, les WA (Weerbaarheidsafdelingen) à partir du .

Le Reichskommissar Seyss-Inquart est très peu accepté de la population amstellodamoise : rares sont ceux qui adhèrent au NSB. Le début des arrestations de Juifs provoque ainsi un mouvement contestataire de la population amstellodamoise le  : une réunion en plein air est organisée sur le Noordermarkt, afin d'organiser une résistance pacifique contre la ségrégation des Juifs. Les communistes, pourchassés par les Allemands, impriment des tracts pour appeler à la grève générale dès le lendemain matin. Les premiers grévistes sont les conducteurs du tramway d'Amsterdam, rejoints par les fonctionnaires des autres services municipaux dont le personnel enseignant. Le grand magasin De Bijenkorf se met également en grève. Le , 300 000 personnes défilent ainsi, bloquant la vie de la ville et prenant les occupants nazis par surprise.

Bien que le suivant, la police allemande mène des opérations de répression pour empêcher toute nouvelle manifestation, cet acte est le premier de grande ampleur de Résistance contre les nazis aux Pays-Bas. Les Allemands démettent de leurs fonctions les officiels municipaux dont le bourgmestre Willem de Vlught, les remplaçant par des sympathisants.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

La ville d'Amsterdam est collectivement remerciée et honorée par Israël comme Justes parmi les nations dans le mémorial de Yad Vashem, un arbre et une plaque en gardent la mémoire[1].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Related Sites », Au total, en 2021, 5 collectifs ont été honorés par Yad Vashem : la grève de 1941 à Amsterdam, l'organisation Zegota en Pologne, le village néerlandais de Nieuwlande, celui de Le Chambon-sur-Lignon, et la résistance danoise ., sur www.yadvashem.org (consulté le )