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|image= The Battle of Taillebourg, 21st July 1242.png
|image= The Battle of Taillebourg, 21st July 1242.png
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La '''''Guerre de Saintonge''''' est un court conflit entre le roi [[Louis IX de France]] et le roi [[Henri III d'Angleterre]] et ses alliés [[Duché d'Aquitaine|aquitains]]. Le principal affrontement eut lieu à [[bataille de Taillebourg|Taillebourg]] où les Français remportèrent la victoire. Forts de ce succès, ils assiégèrent victorieusement la ville de [[Saintes]].
La '''Guerre de Saintonge''' est un court conflit entre le roi {{souverain3|Louis IX de France}} et le roi {{souverain3|Henri III d'Angleterre}} et ses alliés [[Duché d'Aquitaine|aquitains]]. Le principal affrontement eut lieu à [[Saintes]] où les Français remportèrent une victoire décisive.


== Causes de la guerre ==
== Causes de la guerre ==
Apportée en dot aux Plantagenêt par le mariage d'[[Aliénor d'Aquitaine]] avec Henri Plantagenêt (futur {{souverain3|Henri II d'Angleterre}}) en [[1152]], le [[Comté de Poitou|Poitou]] constitue depuis lors un des principaux fiefs d'un [[duché d'Aquitaine]] sous influence anglaise. En 1204, dans un contexte de fortes tensions entre [[Capétiens]], qui cherchent à reprendre pied en Aquitaine, et leurs vassaux Plantagenêt, le roi [[Philippe Auguste]] déclare son rival anglais [[Jean sans Terre]] [[félonie|félon]] et confisque conformément au [[Commise|droit de commise]] ses terres du Poitou, décision contestée par le roi-duc [[Jean sans Terre]] puis par son fils et successeur {{souverain2|Henri III d'Angleterre}}.
Le roi [[Louis VIII de France]] avait offert à son fils [[Alphonse de Poitiers]] le Poitou, pendant que l'aîné héritait du trône en tant que Louis IX. En juin 1241, Louis IX annonça lors des festivités de Saumur que son frère était maintenant assez âgé pour prendre possession du [[comté de Poitou]]. Mécontents de la présence des [[Capétiens]] à proximité de l'Aquitaine, le baron [[Hugues X de Lusignan]] et sa femme [[Isabelle d'Angoulême]] rassemblèrent des hommes d'armes de la noblesse poitevine, et les négociations entre Hugues et Alphonse n'aboutirent pas. Alphonse rassembla autour de lui ses alliés aquitains. Afin de soutenir son frère, le roi Louis IX assembla une armée que certains chroniqueurs ont estimé à {{formatnum:50000}} hommes, chiffre vraisemblablement exagéré. Les Français marchèrent sur l'Aquitaine et prirent plusieurs places fortes appartenant aux Lusignan. Afin de contrer l'armée française, le roi Henri III d'Angleterre accosta à [[Royan]] et rejoignit le baron de Lusignan. L'armée commandée par les deux hommes a été estimée à {{formatnum:30000}} combattants, chiffre là encore probablement exagéré. Les échanges de lettres entre les deux souverains ne purent sauver la paix, et Louis IX décida de prendre la ville de [[Saintes]], capitale du comté de Saintonge.

=== Alphonse, comte apanagiste de Poitou ===
Quelques années plus tard, le roi de France {{souverain2|Louis VIII de France}}, successeur de [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]], offre à son fils cadet, [[Alphonse de Poitiers|Alphonse]], le [[Poitou]], pendant que l'aîné hérite du trône sous le nom de {{souverain2|Louis IX de France}}. En {{date-|juin 1241}}, {{souverain2|Louis IX}} annonce lors des festivités de [[Saumur]] que son frère est maintenant assez âgé pour prendre possession du [[comté de Poitou]]. Mécontents de voir se réduire leur domination sur le nord-aquitain, au profit des [[Capétiens]], {{souverain3|Hugues X de Lusignan}}, [[Liste des comtes de la Marche|comte de la Marche]] et son épouse [[Isabelle d'Angoulême|Isabelle Taillefer]], [[Liste des comtesses et duchesses d'Angoulême|comtesse d'Angoulême]] et mère du roi {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)|d'Angleterre}} soulèvent une partie de la noblesse poitevine et saintongeaise. Les négociations entre {{souverain2|Hugues X de Lusignan}} et [[Alphonse de Poitiers|{{souverain2|Louis IX}}]] n'aboutissent pas et {{souverain2|Hugues X de Lusignan}} retire son allégeance à [[Alphonse de Poitiers|Alphonse]] en {{date-|décembre 1241}} à Poitiers.


== Déroulement de la guerre ==
== Déroulement de la guerre ==
Afin de soutenir son jeune frère, le roi {{souverain2|Louis IX}} aurait rassemblé, d'après [[Matthieu Paris]], une armée comprenant {{nb|4000 chevaliers}}, {{nb|20000 sergents}} et arbalétriers, accompagnés d'une intendance de {{nb|1000 chariots}} pour porter les tentes, les machines de siège démontées, les vivres et les armes. De plus, le roi aurait envoyé {{nobr|80 galères}} pour protéger [[La Rochelle]]. Le {{date-|28 avril 1242}}, l'ost royal est rassemblé à [[Chinon]].
Les deux armées se rencontrèrent à [[Taillebourg (Charente-Maritime)|Taillebourg]], de part et d'autre de la [[Charente (fleuve)|Charente]] que franchissait un unique pont praticable à cet endroit. Le roi de France fut hébergé par le seigneur de Taillebourg, Godefroi de Rancon, et les Anglo-Aquitains campèrent au sud du fleuve, vers le village de Saint-James. Au bout de deux jours d'observation, le 22 juillet, l'avant garde anglo-aquitaine reçut l'ordre d'aller prendre possession de la rive gauche du fleuve. Cependant ils rencontrèrent des troupes françaises et un combat s'engagea. Louis IX envoya alors la totalité de son armée traverser le fleuve en utilisant non seulement le pont mais aussi des bateaux et des pontons. Ne pouvant résister à la charge de la chevalerie française, les anglais battirent en retraite et se réfugièrent dans la ville fortifiée de Saintes. À la suite d'une dispute avec Hugues de Lusignan, qui lui avait menti sur le nombre de soldats qu'il possédait, le roi Henri préféra quitter la ville et se réfugia à [[Bordeaux]]. Louis IX assiégea Saintes le 23 juillet. Hugues de Lusignan, estimant qu'il ne disposait pas de moyens suffisants pour résister à un siège, se rendit le lendemain.

=== La conquête du Poitou ===
Le {{date-|4 mai 1242}}, [[Louis IX|Louis]] et [[Alphonse de Poitiers|Alphonse]] sont à [[Poitiers]] et marchent sur les fiefs des Lusignan. Les Français prennent plusieurs de leurs places fortes, dont [[Château de Montreuil-Bonnin|Montreuil-Bonnin]] (le {{date-|9 mai 1242-}}), la tour de Ganne à [[Béruges]], [[Vieux château de Fontenay-le-Comte|Fontenay]], [[Château de Moncontour|Moncontour]], [[Enceinte fortifiée de Vouvant|Vouvant]] (le {{date-|6 juin 1242-}})<ref>Soumission de {{souverain2|Geoffroy II de Lusignan (seigneur de Vouvant)|de Lusignan}}, le {{date-|6 juin 1242-}} à Vouvant.</ref> et surtout la forteresse de [[Frontenay-Rohan-Rohan|Frontenay]], considérée comme inexpugnable à l'époque.

=== Le soutien d'Henri III d’Angleterre ===
Afin de contrer l'armée française, {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)|d'Angleterre}} accoste à [[Royan]] le {{date-|13 mai 1242-}}<ref>{{Henri III}} est accompagné de son frère Richard, de sept comtes et de {{nobr|300 chevaliers}}.</ref> et rejoint le [[Liste des seigneurs de Lusignan|seigneur de Lusignan]], son beau-père. Les échanges de lettres entre les deux souverains et une ambassade nommée le {{date-|30 mai 1242-}} ne parviennent pas à sauver la paix et le souverain anglais déclare la guerre à {{souverain2|Louis IX}} le {{date-|16 juin 1242-}}.

{{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}} passe six semaines à chercher des alliances et à réunir des troupes. Pendant ce temps, les Français en profitent pour finir de pacifier le Poitou. À la mi-{{date-|juillet 1242-}}, l'armée rassemblée par {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}} et le [[Liste des comtes de la Marche|comte de la Marche]] a été estimée à un détachement composé de {{nb|1600 chevaliers}}, {{nb|20000 piétons}} et {{nobr|700 arbalétriers}}.

=== Bataille de Taillebourg ===
Le {{date-|19 juillet 1242}}, {{souverain-|Geoffroy V}} de Rancon, insulté par {{souverain3|Hugues X de Lusignan}}, trahit le roi d'Angleterre et ouvre aux Français son [[château de Taillebourg]] qui contrôle un pont en pierre sur le fleuve. {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}} réagit, rassemble ses forces, positionnées à [[Saintes]], et les positionne pour bloquer le pont.

Le soir du {{date-|20 juillet 1242}}, les deux armées campent de part et d'autre de la Charente<ref>Les Anglo-Aquitains campent au sud du fleuve, vers le village de Saint-James.</ref>. Le {{date-|21 juillet 1242-}}, lorsque {{souverain2|Louis IX}} se prépare à passer le pont, {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}} déploie son armée sur l'autre rive. C'est à ce moment qu'une dispute aurait éclatée entre {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}}, son frère [[Richard de Cornouailles]], et {{souverain3|Hugues X de Lusignan}} : les deux princes anglais auraient reproché à leur beau-père de leur avoir menti sur le nombre de soldats qu'il possédait en Poitou pour combattre le roi de France.

[[Bataille de Taillebourg|La bataille de Taillebourg]] se résume, en fait, à une charge des chevaliers français pendant que {{nobr|500 sergents}} avec des arbalètes auraient traversé la Charente sur un pont de bateaux, vraisemblablement au niveau de la cale actuelle de Port-d’Envaux, permettant ainsi de prendre les Anglais à revers, quand ceux-ci tentaient de repousser {{souverain2|Louis IX}} sur l’étroit pont de Taillebourg. Ne pouvant résister à la charge de la chevalerie française, les Anglais et leurs alliés battent en retraite en direction de la ville de [[Saintes]]. Si de réelle bataille il n’y eut point, le franchissement du pont de Taillebourg fut crucial.

=== Bataille de Saintes ===
Le lendemain, le {{date-|22 juillet 1242-}}, l'armée française se lance à la poursuite des fuyards. Une escarmouche survient entre des [[Fourrageur|fourrageurs]] français et {{souverain3|Hugues X de Lusignan}}, accompagné de trois de ses fils<ref>{{souverain2|Hugues XI de Lusignan|le Brun}}, [[Guy de Lusignan (seigneur de Cognac)|Guy de Lusignan]] et {{souverain2|Geoffroy Ier de Lusignan (seigneur de Jarnac)|de Lusignan}}.</ref> et de quelques hommes d'armes. Très vite, des renforts arrivent de part et d'autre et l'accrochage tourne à une véritable bataille sous les murs de [[Saintes]]. À son issue, {{souverain2|Hugues X de Lusignan}} et {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}} se réfugient dans la ville fortifiée de [[Saintes]]. Le {{date-|23 juillet 1242-}}, le roi d'Angleterre décide de se replier vers [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]], suivi du [[Liste des comtes de la Marche|comte de la Marche]]. À la suite du départ d'{{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}}, {{souverain2|Louis IX}} pénètre dans [[Saintes]] qui lui ouvre ses portes. Exposé, {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}} se retire en direction de [[Barbezieux-Saint-Hilaire|Barbezieux]]. Le {{date-|25 juillet 1242-}}, {{lien|Renaud II de Pons|texte={{souverain-|Renaud II}} de Pons}} se soumet à [[Alphonse de Poitiers]]. Le {{date-|26 juillet 1242-}}, au camp de Pons, c'est au tour d'{{souverain3|Hugues X de Lusignan}} et de son épouse la comtesse-reine [[Isabelle d'Angoulême|Isabelle Taillefer]] de se rendre. {{souverain2|Henri III (roi d'Angleterre)}}, esseulé, se réfugie à [[Blaye]], puis le {{date-|18 août 1242-}} à [[Bordeaux]].


== Conséquences de la guerre ==
== Conséquences de la guerre ==
La bataille, sous les murs de [[Saintes]], signa la défaite des Anglo-Aquitains. Le roi d’Angleterre accepta une trêve de cinq ans à Pons, le {{date-|1 août 1242}}. Une paix plus durable est actée dans le [[Traité de Paris (1259)|Traité de Paris]], le {{date-|4 décembre 1259}}.
Louis IX ne poussa pas son avantage et renonça à prendre le reste de la [[Guyenne]] aux [[Plantagenêts]], car il craignait que la conquête pusse être qualifiée d'illégitime, et aussi afin d'entamer une période de paix avec les Anglais et de se consacrer aux Croisades. Une trêve de 5 ans fut signée à [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]] et les Capétiens restituèrent ultérieurement aux Plantagenêts une partie des territoires occupés.

{{souverain2|Louis IX}} ne pousse pas son avantage et renonce à prendre le reste de la [[Guyenne]] aux [[Plantagenêts|Plantagenêt]], car il craint que la conquête puisse être qualifiée d'illégitime, et aussi afin d'entamer une période de paix avec les Anglais et de se consacrer aux [[Croisade|Croisades]]. Une trêve de {{nobr|5 ans}} est signée à [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]]. Le [[Traité de Paris (1259)|traité de Paris]] de 1259 consacre la victoire du parti français. D'âpres négociations font cependant qu'il intègre une clause spécifiant qu'au cas où [[Alphonse de Poitiers]] viendrait à mourir sans héritier, les terres situées au sud du fleuve [[Charente (fleuve)|Charente]] (la [[Haute Saintonge]]) reviendraient dans le giron Anglo-Aquitain. C'est précisément ce qu'il advient en 1271. Le [[Poitou]] et la [[Basse Saintonge]] restent sous administration française, et la [[Haute Saintonge]] repasse sous l'autorité des [[Liste des monarques d'Angleterre|rois d'Angleterre]] en leur qualité de [[Liste des ducs d'Aquitaine|ducs d'Aquitaine]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}


== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* [[Charles Bémont]], [https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1893_num_5_19_3118 "La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes", ''Annales du Midi'', {{vol.|5}}, {{n°|5-19}}, 1893, {{p.|289-314}}].
* Jean Chapelot, "La bataille de Taillebourg a-t-elle eu lieu ?", L'Histoire, {{n°|350}}, 2010, {{p.|68-73}}.
* [https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1904_num_16_63_3618 Alfred Jeanroy, "Le soulèvement de 1242 dans la poésie des troubadours", ''Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale'', {{nobr|Tome 16}}, {{n°|63}}, 1904. {{pp.|311-329}}.]
* Marie-Aline de Mascureau, ''Les Lusignan ou l'insurrection des grands féodaux du duché d'Aquitaine entre 1154 et 1242'', Mémoire de Maîtrise de l'université de Poitiers sous la direction de [[Martin Aurell]], 2000.
* [https://nantilus.univ-nantes.fr/vufind/Record/PPN240438752 Clément de Vasselot de Régné, ''Le "Parentat" Lusignan ({{sp-|X|-|XIV|s}}) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent,'' Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4{{nb vol.}}, {{nb|2797{{nb p.}}}}, {{date-|décembre 2018}}.]
* [https://cescm.hypotheses.org/14131 Amicie Pélissié du Raussas, ''De guerre, de trêve et de paix : les relations franco-anglaises de la bataille de Taillebourg au traité de Paris (1242-1259)'', thèse de doctorat en histoire de l'Université de Poitiers sous la direction de Martin Aurell et David Carpenter, Poitiers, {{date-|novembre 2020}}.]
* [http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/6825b5b91bad4ab78327acaa7e3959f4.pdf Antoine Thomas, "Une chanson française sur la bataille de Taillebourg", Extrait des ''Annales du midi'', {{nobr rom|tome IV}}, Toulouse, 1892.]

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Conflit entre Capétiens et Plantagenêts]]
* [[Bataille de Taillebourg]]
* [[Bataille de Taillebourg]]
* {{souverain2|Louis IX|de France}}
*[[Histoire de la Saintonge]]
* [[Alphonse de Poitiers]]
=== Liens externes ===
* {{souverain2|Henri II (roi d'Angleterre)|Henri III Plantagenêt}}
*http://xenophongroup.com/montjoie/taillebr.htm
* [[Richard de Cornouailles]]
* {{souverain3|Hugues X de Lusignan}}
* [[Traité de Paris (1259)]]
* [[Histoire de la Charente-Maritime]]
* [[Histoire de la Saintonge]]
{{Palette|Guerres de la France au XIIIe siècle}}
{{Palette|Guerres de la France au XIIIe siècle}}
{{Portail|histoire militaire|Moyen Âge|Charente-Maritime}}
{{Portail|histoire militaire|Moyen Âge|Charente-Maritime}}
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[[Catégorie:Histoire de la Saintonge]]
[[Catégorie:Histoire de la Saintonge]]
[[Catégorie:Charente-Maritime au Moyen Âge]]
[[Catégorie:Charente-Maritime au Moyen Âge]]
[[Catégorie:Louis IX]]
[[Catégorie:Henri III (roi d'Angleterre)]]

Dernière version du 26 janvier 2024 à 06:46

Guerre de Saintonge
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Taillebourg, par Eugène Delacroix en 1837. Au centre, le roi Louis IX.
Informations générales
Date
Lieu Aquitaine (comté de Saintonge)
Casus belli Accession du capétien Alphonse au comté de Poitou
Issue Victoire française
Belligérants
Royaume de France
Comté de Poitiers
Royaume d'Angleterre
Maison de Lusignan
Commandants
Louis IX de France
Alphonse de Poitiers
Henri III d'Angleterre
Hugues X de Lusignan
Forces en présence
24 000 22 300
Pertes
inconnues inconnues

Batailles

Bataille de Taillebourg

La Guerre de Saintonge est un court conflit entre le roi Louis IX de France et le roi Henri III d'Angleterre et ses alliés aquitains. Le principal affrontement eut lieu à Saintes où les Français remportèrent une victoire décisive.

Causes de la guerre

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Apportée en dot aux Plantagenêt par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt (futur Henri II d'Angleterre) en 1152, le Poitou constitue depuis lors un des principaux fiefs d'un duché d'Aquitaine sous influence anglaise. En 1204, dans un contexte de fortes tensions entre Capétiens, qui cherchent à reprendre pied en Aquitaine, et leurs vassaux Plantagenêt, le roi Philippe Auguste déclare son rival anglais Jean sans Terre félon et confisque conformément au droit de commise ses terres du Poitou, décision contestée par le roi-duc Jean sans Terre puis par son fils et successeur Henri III.

Alphonse, comte apanagiste de Poitou

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Quelques années plus tard, le roi de France Louis VIII, successeur de Philippe Auguste, offre à son fils cadet, Alphonse, le Poitou, pendant que l'aîné hérite du trône sous le nom de Louis IX. En , Louis IX annonce lors des festivités de Saumur que son frère est maintenant assez âgé pour prendre possession du comté de Poitou. Mécontents de voir se réduire leur domination sur le nord-aquitain, au profit des Capétiens, Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et son épouse Isabelle Taillefer, comtesse d'Angoulême et mère du roi Henri III d'Angleterre soulèvent une partie de la noblesse poitevine et saintongeaise. Les négociations entre Hugues X et [[Alphonse de Poitiers|Louis IX]] n'aboutissent pas et Hugues X retire son allégeance à Alphonse en à Poitiers.

Déroulement de la guerre

[modifier | modifier le code]

Afin de soutenir son jeune frère, le roi Louis IX aurait rassemblé, d'après Matthieu Paris, une armée comprenant 4 000 chevaliers, 20 000 sergents et arbalétriers, accompagnés d'une intendance de 1 000 chariots pour porter les tentes, les machines de siège démontées, les vivres et les armes. De plus, le roi aurait envoyé 80 galères pour protéger La Rochelle. Le , l'ost royal est rassemblé à Chinon.

La conquête du Poitou

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Le , Louis et Alphonse sont à Poitiers et marchent sur les fiefs des Lusignan. Les Français prennent plusieurs de leurs places fortes, dont Montreuil-Bonnin (le ), la tour de Ganne à Béruges, Fontenay, Moncontour, Vouvant (le )[1] et surtout la forteresse de Frontenay, considérée comme inexpugnable à l'époque.

Le soutien d'Henri III d’Angleterre

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Afin de contrer l'armée française, Henri III d'Angleterre accoste à Royan le [2] et rejoint le seigneur de Lusignan, son beau-père. Les échanges de lettres entre les deux souverains et une ambassade nommée le ne parviennent pas à sauver la paix et le souverain anglais déclare la guerre à Louis IX le .

Henri III passe six semaines à chercher des alliances et à réunir des troupes. Pendant ce temps, les Français en profitent pour finir de pacifier le Poitou. À la mi-, l'armée rassemblée par Henri III et le comte de la Marche a été estimée à un détachement composé de 1 600 chevaliers, 20 000 piétons et 700 arbalétriers.

Bataille de Taillebourg

[modifier | modifier le code]

Le , Geoffroy V de Rancon, insulté par Hugues X de Lusignan, trahit le roi d'Angleterre et ouvre aux Français son château de Taillebourg qui contrôle un pont en pierre sur le fleuve. Henri III réagit, rassemble ses forces, positionnées à Saintes, et les positionne pour bloquer le pont.

Le soir du , les deux armées campent de part et d'autre de la Charente[3]. Le , lorsque Louis IX se prépare à passer le pont, Henri III déploie son armée sur l'autre rive. C'est à ce moment qu'une dispute aurait éclatée entre Henri III, son frère Richard de Cornouailles, et Hugues X de Lusignan : les deux princes anglais auraient reproché à leur beau-père de leur avoir menti sur le nombre de soldats qu'il possédait en Poitou pour combattre le roi de France.

La bataille de Taillebourg se résume, en fait, à une charge des chevaliers français pendant que 500 sergents avec des arbalètes auraient traversé la Charente sur un pont de bateaux, vraisemblablement au niveau de la cale actuelle de Port-d’Envaux, permettant ainsi de prendre les Anglais à revers, quand ceux-ci tentaient de repousser Louis IX sur l’étroit pont de Taillebourg. Ne pouvant résister à la charge de la chevalerie française, les Anglais et leurs alliés battent en retraite en direction de la ville de Saintes. Si de réelle bataille il n’y eut point, le franchissement du pont de Taillebourg fut crucial.

Bataille de Saintes

[modifier | modifier le code]

Le lendemain, le , l'armée française se lance à la poursuite des fuyards. Une escarmouche survient entre des fourrageurs français et Hugues X de Lusignan, accompagné de trois de ses fils[4] et de quelques hommes d'armes. Très vite, des renforts arrivent de part et d'autre et l'accrochage tourne à une véritable bataille sous les murs de Saintes. À son issue, Hugues X et Henri III se réfugient dans la ville fortifiée de Saintes. Le , le roi d'Angleterre décide de se replier vers Pons, suivi du comte de la Marche. À la suite du départ d'Henri III, Louis IX pénètre dans Saintes qui lui ouvre ses portes. Exposé, Henri III se retire en direction de Barbezieux. Le , Renaud II de Pons (en) se soumet à Alphonse de Poitiers. Le , au camp de Pons, c'est au tour d'Hugues X de Lusignan et de son épouse la comtesse-reine Isabelle Taillefer de se rendre. Henri III, esseulé, se réfugie à Blaye, puis le à Bordeaux.

Conséquences de la guerre

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La bataille, sous les murs de Saintes, signa la défaite des Anglo-Aquitains. Le roi d’Angleterre accepta une trêve de cinq ans à Pons, le . Une paix plus durable est actée dans le Traité de Paris, le .

Louis IX ne pousse pas son avantage et renonce à prendre le reste de la Guyenne aux Plantagenêt, car il craint que la conquête puisse être qualifiée d'illégitime, et aussi afin d'entamer une période de paix avec les Anglais et de se consacrer aux Croisades. Une trêve de 5 ans est signée à Pons. Le traité de Paris de 1259 consacre la victoire du parti français. D'âpres négociations font cependant qu'il intègre une clause spécifiant qu'au cas où Alphonse de Poitiers viendrait à mourir sans héritier, les terres situées au sud du fleuve Charente (la Haute Saintonge) reviendraient dans le giron Anglo-Aquitain. C'est précisément ce qu'il advient en 1271. Le Poitou et la Basse Saintonge restent sous administration française, et la Haute Saintonge repasse sous l'autorité des rois d'Angleterre en leur qualité de ducs d'Aquitaine.

Notes et références

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  1. Soumission de Geoffroy II de Lusignan, le à Vouvant.
  2. Henri III est accompagné de son frère Richard, de sept comtes et de 300 chevaliers.
  3. Les Anglo-Aquitains campent au sud du fleuve, vers le village de Saint-James.
  4. Hugues XI le Brun, Guy de Lusignan et Geoffroy Ier de Lusignan.

Bibliographie

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Articles connexes

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