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« Guerre de Saintonge » : différence entre les versions

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Apportée en dot aux Plantagenêts par le mariage d'[[Aliénor d'Aquitaine]] avec Henri Plantagenêt (futur [[Henri II d'Angleterre]]) en 1152, le [[Comté de Poitou|Poitou]] constitue depuis lors un des principaux fiefs d'un [[duché d'Aquitaine]] sous influence anglaise. En 1204, dans un contexte de fortes tensions entre [[Capétiens]], qui cherchent à reprendre pied en Aquitaine, et leurs vassaux Plantagenêts, le roi [[Philippe Auguste]] déclare son rival anglais [[Jean sans Terre]] [[félonie|félon]] et confisque conformément au [[Commise|droit de commise]] ses terres du Poitou, décision contestée par le roi-duc Jean puis par son fils et successeur [[Henri III d'Angleterre|Henri III]].
Apportée en dot aux Plantagenêts par le mariage d'[[Aliénor d'Aquitaine]] avec Henri Plantagenêt (futur [[Henri II d'Angleterre]]) en 1152, le [[Comté de Poitou|Poitou]] constitue depuis lors un des principaux fiefs d'un [[duché d'Aquitaine]] sous influence anglaise. En 1204, dans un contexte de fortes tensions entre [[Capétiens]], qui cherchent à reprendre pied en Aquitaine, et leurs vassaux Plantagenêts, le roi [[Philippe Auguste]] déclare son rival anglais [[Jean sans Terre]] [[félonie|félon]] et confisque conformément au [[Commise|droit de commise]] ses terres du Poitou, décision contestée par le roi-duc Jean puis par son fils et successeur [[Henri III d'Angleterre|Henri III]].


Quelques années plus tard, le roi de France [[Louis VIII de France|Louis VIII]], successeur de [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]], offre à son fils cadet [[Alphonse de Poitiers|Alphonse]] le Poitou, pendant que l'aîné hérite du trône sous le nom de [[Louis IX de France|Louis IX]]. En {{date-|juin 1241}}, [[Louis IX]] annonce lors des festivités de [[Saumur]] que son frère est maintenant assez âgé pour prendre possession du [[comté de Poitou]]. Mécontents de voir se réduire leur domination sur le nord-aquitain, au profit des [[Capétiens]], [[Hugues X de Lusignan]], [[Liste des comtes de la Marche|comte de la Marche]] et son épouse [[Isabelle d'Angoulême|Isabelle Taillefer, comtesse d'Angoulême]] et mère du roi [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri III d'Angleterre]] rassemblent une partie de la noblesse poitevine et saintongeaise, mais les négociations entre [[Hugues X de Lusignan|Hugues X]] et [[Alphonse de Poitiers]] n'aboutissent pas. Afin de soutenir son frère, le roi [[Louis IX]] rassemble une armée que certains chroniqueurs ont estimé à {{formatnum:50000}} hommes, chiffre vraisemblablement exagéré. Les Français marchent sur l'Aquitaine et prennent plusieurs places fortes appartenant aux Lusignan. Afin de contrer l'armée française, le roi-duc [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri III d'Angleterre]] accoste à [[Royan]] et rejoint le seigneur de Lusignan, son beau-père. L'armée commandée par les deux hommes a été estimée à {{formatnum:30000}} combattants, chiffre là encore probablement exagéré. Les échanges de lettres entre les deux souverains ne purent sauver la paix, et [[Louis IX]] décida de prendre la ville de [[Saintes]], capitale du [[Saintonge|comté de Saintonge]].
Quelques années plus tard, le roi de France [[Louis VIII de France|Louis VIII]], successeur de [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]], offre à son fils cadet [[Alphonse de Poitiers|Alphonse]] le Poitou, pendant que l'aîné hérite du trône sous le nom de [[Louis IX de France|Louis IX]]. En {{date-|juin 1241}}, [[Louis IX]] annonce lors des festivités de [[Saumur]] que son frère est maintenant assez âgé pour prendre possession du [[comté de Poitou]]. Mécontents de voir se réduire leur domination sur le nord-aquitain, au profit des [[Capétiens]], [[Hugues X de Lusignan]], [[Liste des comtes de la Marche|comte de la Marche]] et son épouse [[Isabelle d'Angoulême|Isabelle Taillefer]], [[Liste des comtes et ducs d'Angoulême|comtesse d'Angoulême]] et mère du roi [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri III d'Angleterre]] rassemblent une partie de la noblesse poitevine et saintongeaise, mais les négociations entre [[Hugues X de Lusignan|Hugues X]] et [[Alphonse de Poitiers]] n'aboutissent pas. Afin de soutenir son frère, le roi [[Louis IX]] rassemble une armée que certains chroniqueurs ont estimé à {{formatnum:50000}} hommes, chiffre vraisemblablement exagéré. Les Français marchent sur l'Aquitaine et prennent plusieurs places fortes appartenant aux Lusignan. Afin de contrer l'armée française, le roi-duc [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri III d'Angleterre]] accoste à [[Royan]] et rejoint le seigneur de Lusignan, son beau-père. L'armée commandée par les deux hommes a été estimée à {{formatnum:30000}} combattants, chiffre là encore probablement exagéré. Les échanges de lettres entre les deux souverains ne purent sauver la paix, et [[Louis IX]] décida de prendre la ville de [[Saintes]], capitale du [[Saintonge|comté de Saintonge]].


== Déroulement de la guerre ==
== Déroulement de la guerre ==

Version du 28 février 2021 à 00:52

Guerre de Saintonge
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Taillebourg, par Eugène Delacroix en 1837. Au centre, le roi Louis IX.
Informations générales
Date Juillet 1242
Lieu Aquitaine (comté de Saintonge)
Casus belli Accession du capétien Alphonse au comté de Poitou
Issue Victoire française
Belligérants
Royaume de France
Comté de Poitiers
Royaume d'Angleterre
Maison de Lusignan
Commandants
Louis IX de France
Alphonse de Poitiers
Henri III d'Angleterre
Hugues X de Lusignan
Forces en présence
8 500 18 000
Pertes
1 500 11 000

Batailles

Bataille de Taillebourg

La Guerre de Saintonge est un court conflit entre le roi Louis IX de France et le roi Henri III d'Angleterre et ses alliés aquitains. Le principal affrontement eut lieu à Taillebourg où les Français remportèrent la victoire. Forts de ce succès, ils assiégèrent victorieusement la ville de Saintes.

Causes de la guerre

Apportée en dot aux Plantagenêts par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt (futur Henri II d'Angleterre) en 1152, le Poitou constitue depuis lors un des principaux fiefs d'un duché d'Aquitaine sous influence anglaise. En 1204, dans un contexte de fortes tensions entre Capétiens, qui cherchent à reprendre pied en Aquitaine, et leurs vassaux Plantagenêts, le roi Philippe Auguste déclare son rival anglais Jean sans Terre félon et confisque conformément au droit de commise ses terres du Poitou, décision contestée par le roi-duc Jean puis par son fils et successeur Henri III.

Quelques années plus tard, le roi de France Louis VIII, successeur de Philippe Auguste, offre à son fils cadet Alphonse le Poitou, pendant que l'aîné hérite du trône sous le nom de Louis IX. En , Louis IX annonce lors des festivités de Saumur que son frère est maintenant assez âgé pour prendre possession du comté de Poitou. Mécontents de voir se réduire leur domination sur le nord-aquitain, au profit des Capétiens, Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et son épouse Isabelle Taillefer, comtesse d'Angoulême et mère du roi Henri III d'Angleterre rassemblent une partie de la noblesse poitevine et saintongeaise, mais les négociations entre Hugues X et Alphonse de Poitiers n'aboutissent pas. Afin de soutenir son frère, le roi Louis IX rassemble une armée que certains chroniqueurs ont estimé à 50 000 hommes, chiffre vraisemblablement exagéré. Les Français marchent sur l'Aquitaine et prennent plusieurs places fortes appartenant aux Lusignan. Afin de contrer l'armée française, le roi-duc Henri III d'Angleterre accoste à Royan et rejoint le seigneur de Lusignan, son beau-père. L'armée commandée par les deux hommes a été estimée à 30 000 combattants, chiffre là encore probablement exagéré. Les échanges de lettres entre les deux souverains ne purent sauver la paix, et Louis IX décida de prendre la ville de Saintes, capitale du comté de Saintonge.

Déroulement de la guerre

Les deux armées se rencontrent à Taillebourg, de part et d'autre de la Charente que franchissait un unique pont praticable à cet endroit. Le roi de France est hébergé par le seigneur de Taillebourg, Geffroy de Rancon, et les Anglo-Aquitains campent au sud du fleuve, vers le village de Saint-James. Au bout de deux jours d'observation, le , l'avant garde anglo-aquitaine reçoit l'ordre d'aller prendre possession de la rive gauche du fleuve. Cependant ils rencontrent des troupes françaises et un combat s'engage. Louis IX envoie alors la totalité de son armée traverser le fleuve en utilisant non seulement le pont mais aussi des bateaux et des pontons. Ne pouvant résister à la charge de la chevalerie française, les Anglais battent en retraite et se réfugient dans la ville fortifiée de Saintes. À la suite d'une dispute avec Hugues X de Lusignan, qui lui avait menti sur le nombre de soldats qu'il possédait, le roi Henri III préfère quitter la ville et se réfugie à Blaye, puis à Bordeaux. Louis IX assiège Saintes le . Hugues X de Lusignan, estimant ne pas disposer de moyens suffisants pour résister à un siège, se rend le lendemain.

Conséquences de la guerre

Louis IX ne pousse pas son avantage et renonce à prendre le reste de la Guyenne aux Plantagenêts, car il craint que la conquête puisse être qualifiée d'illégitime, et aussi afin d'entamer une période de paix avec les Anglais et de se consacrer aux Croisades. Une trêve de 5 ans est signée à Pons. Le traité de Paris de 1259 consacre la victoire du parti français. D'âpres négociations font cependant qu'il intègre une clause spécifiant qu'au cas où Alphonse de Poitiers viendrait à mourir sans héritier, les terres situées au sud du fleuve Charente (la Haute Saintonge) reviendraient dans le giron anglo-aquitain. C'est précisément ce qu'il advient en 1271. Le Poitou et la Basse Saintonge restent sous administration française, et la Haute Saintonge repasse sous l'autorité des rois d'Angleterre en leur qualité de ducs d'Aquitaine.

Notes et références

Charles BÉMONT, "La campagne de Poitou, 1242-1243, Taillebourg et Saintes", Annales du Midi, 1893, vol. 5, no 5-19, p. 289-314.

Articles connexes