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« MAS (bateau) » : différence entre les versions

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{{Infobox Classe navire de guerre
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Le '''MAS''', acronyme pour '''Motoscafo Armato Silurante''' ou '''Motoscafo Anti Sommergibile''', est un petit [[torpilleur]] utilisé comme moyen rapide d'assaut par la [[Regia Marina]] pendant la [[Première Guerre mondiale|première]] et la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.treccani.it/enciclopedia/mas/|site=Treccani.it|titre=MAS}}</ref>.
Le '''MAS''', acronyme pour '''Motoscafo Armato Silurante''' ou '''Motoscafo Anti Sommergibile''', est une vedette lance-torpilles utilisée comme moyen rapide d'assaut par la [[Regia Marina]] pendant la [[Première Guerre mondiale|Première]] et la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.treccani.it/enciclopedia/mas/|site=Treccani.it|titre=MAS}}</ref>.


Il est parfois désigné comme « motobarca armata SVAN », '' SVAN'' étant le nom de la société [[Venise|vénitienne]] « Società Veneziana Automobili Navali » qui le produit<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.marina.difesa.it/storia/almanacco/Navi012.asp|site=Marina.difesa.it|titre=Notice}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.historynet.com/naval-weaponry-italys-mas-torpedo-boats.htm|site=Historynet.comNaval|titre= Weaponry: Italy's MAS Torpedo Boats}}</ref>.
Il est parfois désigné comme « motobarca armata SVAN », '' SVAN'' étant le nom de la société [[Venise|vénitienne]] « Società Veneziana Automobili Navali » qui le produit<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.marina.difesa.it/storia/almanacco/Navi012.asp|site=Marina.difesa.it|titre=Notice}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.historynet.com/naval-weaponry-italys-mas-torpedo-boats.htm|site=Historynet.comNaval|titre= Weaponry: Italy's MAS Torpedo Boats}}</ref>.
Cette embarcation rapide est une vedette de {{nombre|20}} à {{unité|30|tonnes}} de [[Déplacement (navire)|déplacement]] selon la classe, avec une dizaine d'hommes d'équipage, l'armement est constitué généralement de deux [[torpille]]s, de [[grenade anti-sous-marine]], une [[mitrailleuse]] ou un petit canon.
Cette embarcation rapide est une vedette de {{nombre|20}} à {{unité|30|tonnes}} de [[Déplacement (navire)|déplacement]] selon la classe, avec une dizaine d'hommes d'équipage. Son armement est constitué généralement de deux [[torpille]]s, de [[Grenade anti-sous-marine|grenades anti-sous-marines]], d'une [[mitrailleuse]] ou d'un petit canon.


Le terme « MAS » est aussi l'acronyme de ''{{langue|it|Mezzi d'Assalto}}'', (« véhicules d'assaut »), qui figure dans le nom de l'unité ''{{langue|it|Flottiglia MAS}}'' dont la plus célèbre est la [[Xe Flottiglia MAS|{{Xe}} Flottiglia MAS]] (Dixième flottille MAS) active pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le terme « MAS » est aussi l'acronyme de ''{{langue|it|Mezzi d'Assalto}}'', (« moyens d'assaut »), qui figure dans le nom de l'unité ''{{langue|it|[[Flottiglia MAS]]}}'' dont la plus célèbre est la [[Xe Flottiglia MAS|{{Xe}} Flottiglia MAS]] (Dixième flottille MAS) active pendant la Seconde Guerre mondiale.


== Conception et développement technique ==
== Conception et développement technique ==
Le développement des bateaux appelés ''MAS'' a commencé avant la Première Guerre mondiale, en effet la modification de canots civils en les équipant de systèmes pour la chasse anti-sous-marine près des côtes ou pour le lancement de torpilles, avait été envisagée vers 1904-1906 aussi bien par les marines italienne, britannique ou française<ref>{{ouvrage|langue=it|prénom1= Franco|nom1= Favre|titre= La marina nella Grande Guerra|passage= 49}}.</ref>.
Le développement des bateaux appelés ''MAS'' a commencé avant la Première Guerre mondiale. En effet, la modification de canots civils - en les équipant de systèmes pour la chasse anti-sous-marine près des côtes ou pour le lancement de torpilles - avait été envisagée vers 1904-1906 aussi bien par les marines italienne, britannique que française<ref>{{Ouvrage|langue=it|prénom1=Franco|nom1=Favre|titre=La marina nella Grande Guerra|éditeur=|année=|passage=49|isbn=}}.</ref>.


En 1913, Thaon de Revel, nommé à la tête de l’état-major de la marine, demande à nouveau une étude sur la possibilité de modifier les vedettes de tourisme pour en faire des embarcations d’assaut de surface. En novembre 1914 un prototype de vedette de {{unité|15|m}} de long et pouvant atteindre une vitesse de {{unité|30|nœuds}} est commandé à la société ''Maccia Marchini'' de Milan, mais, celle-ci ne pouvant assurer une production en série, un capitaine du génie naval se rend en décembre 1914 aux États-Unis afin de négocier avec la société ''Standart Motor Construction'' la fourniture d'embarcations rapides lance-torpille<ref>{{ouvrage|langue=it|titre= Rapport de mission du capitaine Galileo, le 23 décembre 1914, dans « La gesta dei MAS », Cronistoria documentata della guerra marittima italo-austriaca|éditeur= Ufficio Storico della Regia Marina|volume=fascicule IX|passage= 3}}</ref>.
En 1913, Thaon de Revel, nommé à la tête de l’état-major de la marine, demande à nouveau une étude sur la possibilité de modifier les vedettes de tourisme pour en faire des embarcations d’assaut de surface. En {{date-|novembre 1914}}, un prototype de vedette de {{unité|15|m}} de long et pouvant atteindre une vitesse de {{unité|30|nœuds}} est commandé à la société ''Maccia Marchini'' de Milan, mais, celle-ci ne pouvant assurer une production en série, un capitaine du génie naval se rend en {{date-|décembre 1914}} aux États-Unis afin de négocier avec la société ''Standart Motor Construction'' la fourniture d'embarcations rapides lance-torpilles<ref>{{Ouvrage|langue=it|titre=Rapport de mission du capitaine Galileo, le 23 décembre 1914, dans « La gesta dei MAS », Cronistoria documentata della guerra marittima italo-austriaca|volume=fascicule IX|éditeur=Ufficio Storico della Regia Marina|année=|passage=3|isbn=}}</ref>.
Cette approche américaine reste sans suite et le 26 février 1915 la commande est finalement passée à la ''Societa Veneziana Automobili Nautiche'' (SVAN), dont le chantier situé à la ''Giudecca'' à [[Venise]] réalisait des bateaux-taxi) et des [[vaporetto|vaporetti]]<ref>{{ouvrage|langue=it|titre= Lettre {{n°}} 4788 du 26 février 1915 du chef d’état-major à l’amiral Viale, ministre de la Marine, demandant l’autorisation de commander deux prototypes à la SVAN pour {{unité|105000| lires}} chacun et « qui seraient affectés, à titre d’essai, à la défense de Venise». L’accord du ministère est signifié le 11 mars suivant. « La gesta dei MAS»|passage= 4}}</ref>.
Cette approche américaine reste sans suite et le {{date-|26 février 1915}}, la commande est finalement passée à la ''Societa Veneziana Automobili Nautiche'' (SVAN), dont le chantier situé à la ''Giudecca'' à [[Venise]] réalisait des bateaux-taxi et des [[vaporetto|vaporetti]]<ref>{{Ouvrage|langue=it|titre=Lettre {{n°}} 4788 du 26 février 1915 du chef d’état-major à l’amiral Viale, ministre de la Marine, demandant l’autorisation de commander deux prototypes à la SVAN pour {{unité|105000| lires}} chacun et « qui seraient affectés, à titre d’essai, à la défense de Venise». L’accord du ministère est signifié le 11 mars suivant. « La gesta dei MAS»|éditeur=|année=|passage=4|isbn=}}</ref>.


Au cours du mois de mai 1915, l’ingénieur Attilio Bisio, directeur du ''SVAN'' propose les « vedettes armées » sous le nom de « Motobarche armate SVAN » (''MAS'').
Au cours du mois de {{date-|mai 1915}}, l’ingénieur Attilio Bisio, directeur du ''SVAN'' propose les « vedettes armées » sous le nom de « Motobarche armate SVAN » (''MAS'').
Au départ, il s'agit de la simple modification des « motoscafi » de bois vernis, pontés et effilés déjà produits dans les ateliers. Les deux premiers exemplaires, immatriculés « MAS 1 » et « MAS2 », sont des vedettes à coque de bois de {{unité|16|m}} de long qui sont mis à la mer dans le bassin de l’Arsenal, à Venise en juillet 1915, livrés à la marine le {{1er}} septembre.
Au départ, il s'agit de la simple modification des « motoscafi » de bois vernis, pontés et effilés déjà produits dans les ateliers. Les deux premiers exemplaires, immatriculés « MAS 1 » et « MAS2 », sont des vedettes à coque de bois de {{unité|16|m}} de long qui sont mises à la mer dans le bassin de l’Arsenal, à Venise en {{date-|juillet 1915}} et livrées à la marine le {{1er}} septembre.
Au départ, les bateaux à moteur dont le fuselage est en bois et en aluminium, d'un poids d'environ {{unité|10|t}} sont armés d'une ou plusieurs mitrailleuses et deux torpilles (sans [[Tube lance-torpilles]]). L'équipe se compose d'environ {{nombre|7}} à {{nombre|8}} hommes. Lors des essais, il s'avèrent instables et pas adaptés aux attaques de surface et sont transformés d'abord en canonniers puis en poseurs de mines en décembre 1916<ref>{{ouvrage|langue=it|prénom1=Erminio|nom1= Bagnasco|titre= MAS e mezzi d’assalto di superficie italiani|lieu= Rome|éditeur= Ufficio Storico Marina Militare|année= 1996|passage= 35}}</ref>.
Au départ, les bateaux à moteur dont le fuselage est en bois et en aluminium, d'un poids d'environ {{unité|10|t}} sont armés d'une ou plusieurs mitrailleuses et de deux torpilles (sans [[tube lance-torpilles]]). L'équipage se compose d'environ {{nombre|7}} à {{nombre|8}} hommes. Lors des essais, il s'avèrent instables et peu adaptés aux attaques de surface et sont transformés, d'abord en canonnières puis en poseurs de mines en {{date-|décembre 1916}}<ref>{{Ouvrage|langue=it|prénom1=Erminio|nom1=Bagnasco|titre=MAS e mezzi d’assalto di superficie italiani|lieu=Rome|éditeur=Ufficio Storico Marina Militare|année=1996|passage=35|isbn=}}</ref>.


L’état-major, sans attendre les résultats des premiers essais demande la mise en fabrication des série de «Motobarche armate » pouvant atteindre la vitesse de {{unité|25|nœuds}}, un tirant inférieur à {{unité|130|cm}} et une autonomie minimale de {{unité|200| milles}}.
L’état-major, sans attendre les résultats des premiers essais, demande la mise en fabrication des séries de «Motobarche armate » pouvant atteindre la vitesse de {{unité|25|nœuds}}, d'un tirant inférieur à {{unité|130|cm}} et d'une autonomie minimale de {{unité|200| milles}}.
L'entrée en guerre de l’Italie le 24 mai 1915 incite le gouvernement italien à passer rapidement commande de {{nombre|50}} embarcations pour un total de {{unité|6000000|lire}}. Les modèles ''MAS'' du 3 au 22 sont commandés à la ''SVAN'' et les modèles 23 à 52 à l'[[Ansaldo]] de [[Gênes]]<ref>{{ouvrage|titre=Demande de Thaon di Revel au ministre de la Marine le 3 juin 1915, autorisation accordée par le conseil des ministres du 16 juillet}}</ref> .
L'entrée en guerre de l’Italie le {{date-|24 mai 1915}} incite le gouvernement italien à passer rapidement commande de {{nombre|50}} embarcations pour un total de {{unité|6000000|lire}}. Les modèles ''MAS'' 3 à 22 sont commandés à la ''SVAN'' et les modèles 23 à 52 à l'[[Ansaldo]] de [[Gênes]]<ref>{{Ouvrage|titre=Demande de Thaon di Revel au ministre de la Marine le 3 juin 1915, autorisation accordée par le conseil des ministres du 16 juillet|éditeur=|année=|isbn=}}</ref>.
Cette première série, aux performances décevantes, conçue initialement pour le torpillage sera finalement destinée à la défense côtière. Les torpilles laissant la place aux canons de {{unité|57|mm}} et aux grenades anti-sous-marines.
Cette première série, aux performances décevantes, conçue initialement pour le torpillage, sera finalement destinée à la défense côtière. Les torpilles laissant la place aux canons de {{unité|57|mm}} et aux grenades anti-sous-marines.


La Regia marina commande en août 1916 dix exemplaires de {{nombre|12}} à {{nombre|19}} tonneaux aux ''Cantieri navali Orlando'' qui seront équipés d’un moteur ''Isotta'' de {{nombre|250}} chevaux et dont les {{nombre|29}} nœuds pourraient permettre l'attaque de la flotte autrichienne.
La Regia marina commande en {{date-|août 1916}} dix exemplaires de {{nombre|12}} à {{nombre|19}} tonneaux aux ''Cantieri navali Orlando'' qui seront équipés d’un moteur ''Isotta'' de {{nombre|250}} chevaux et dont les {{nombre|29}} nœuds pourraient permettre l'attaque de la flotte autrichienne.
Des chaînes de montage sont installées dans les arsenaux de la marine italienne afin de construire des vedettes plus lourdes et mieux armées.
Des chaînes de montage sont installées dans les arsenaux de la marine italienne afin de construire des vedettes plus lourdes et mieux armées.
À partir de 1917, la Regia Marina passe commande de deux séries de cent embarcations chacune, dont 20 sont même livrées depuis les États-Unis.
À partir de 1917, la Regia Marina passe commande de deux séries de cent embarcations chacune, dont 20 sont même livrées depuis les États-Unis.


Au fil des ans, les bateaux sont graduellement améliorés, en particulier en ce qui concerne la gamme et la navigabilité. Le nouveau type de bateau « Baglietto » construit dans les dernières années de la première guerre mondiale fait {{unité|12|tonnes}}, mesure {{unité|16|m}} de long par {{unité|2.66|m}} de large, a {{unité|1.1|m}} de [[tirant d'eau]] , {{unité|13.4|t}} de [[Déplacement (navire)|déplacement]] . Il est équipé de deux moteurs de puissance totale de {{nombre|480}} [[Cheval-vapeur|chevaux]], atteignant une vitesse de {{unité|28|nœuds}}<ref name=Baglietto/>.
Au fil des ans, les bateaux sont graduellement améliorés, en particulier en ce qui concerne la gamme et la navigabilité. Le nouveau type de bateau « Baglietto » construit dans les dernières années de la Première Guerre mondiale fait {{unité|12|tonnes}}, mesure {{unité|16|m}} de long par {{unité|2.66|m}} de large, a {{unité|1.1|m}} de [[tirant d'eau]] et déplace {{unité|13.4|t}}. Il est équipé de deux moteurs d'une puissance totale de {{nombre|480}} [[Cheval-vapeur|chevaux]], atteignant une vitesse de {{unité|28|nœuds}}<ref name=Baglietto/>.


Les {{unité|1.25|tonnes}} de carburant transportés lui permettent de parcourir {{unité|230|milles nautiques}} à une vitesse de croisière de {{unité|16|nœuds}}. Armé de deux torpilles de {{unité|45|cm}}, d'un canon de {{unité|5.7|cm}}, d'une mitrailleuse de {{unité|6.6|mm}}, il peut emporter jusqu'à {{unité|10|grenades}} anti-sous-marine et une [[mitrailleuse]]. L'équipage est composé de {{unité|8|hommes}}<ref name=Baglietto>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/classes.asp?nid=121&lid=1&class=Baglietto 12 ton|site=Regiamarina.net|titre=Baglietto 12 tonnes}}</ref>.
Les {{unité|1.25|tonne}} de carburant transporté lui permettent de parcourir {{unité|230|milles nautiques}} à une vitesse de croisière de {{unité|16|nœuds}}. Armé de deux torpilles de {{unité|45|cm}}, d'un canon de {{unité|5.7|cm}} et d'une mitrailleuse de {{unité|6.6|mm}}, il peut emporter jusqu'à {{unité|10|grenades}} anti-sous-marines et une [[mitrailleuse]]. L'équipage est composé de {{unité|8|hommes}}<ref name=Baglietto>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/classes.asp?nid=121&lid=1&class=Baglietto 12 ton|site=Regiamarina.net|titre=Baglietto 12 tonnes}}</ref>.


Les embarcations dont la vitesse dépasse {{nombre|29}} nœuds, environ un quart du nombre total, sont utilisés pour des actions offensives en Adriatique : Torpillage, dépose d’agents sur les côtes ennemies ; récupération d’hydravions.
Les embarcations dont la vitesse dépasse {{nombre|29}} nœuds, environ un quart du nombre total, sont utilisées pour des actions offensives en Adriatique : torpillage, dépose d’agents sur les côtes ennemies et récupération d’hydravions.
En 1917, l'ajout de moteurs électriques de {{nombre|5}} chevaux sur les MAS les plus légers, permettent l’attaque de nuit des cuirassés ennemis.
En 1917, l'ajout de moteurs électriques de {{nombre|5}} chevaux sur les MAS les plus légers, permet l’attaque de nuit des cuirassés ennemis.
Les vedettes les plus lourdes, ne dépassant pas le {{nombre|20}} nœuds sont employées pour la pose des mines et des réseaux de défense, l’escorte des convois à travers le [[canal d’Otrante]] et pour la lutte anti-sous-marine.
Les vedettes les plus lourdes, ne dépassant pas les {{nombre|20}} nœuds, sont employées pour la pose de mines et de réseaux de défense, l’escorte des convois à travers le [[canal d’Otrante]], et pour la lutte anti-sous-marine.


Au jour de l’armistice il existe {{nombre|244}} ''MAS'' de cinq types différents et d’innombrables variantes et {{nombre| 178}} sont en construction<ref>{{Ouvrage|langue=it|prénpm1=Erminio|nom1=Bagnasco|titre= MAS e mezzi d’assalto|passage= 9-10}}</ref>.
Au jour de l’armistice il existe {{nombre|244}} ''MAS'' de cinq types différents et d’innombrables variantes et {{nombre| 178}} sont en construction<ref>{{Ouvrage|langue=it|prénom1=Erminio|nom1=Bagnasco|titre=MAS e mezzi d’assalto|éditeur=|année=|passage=9-10|isbn=}}</ref>.


La marine légère italienne connaît un développement particulier au cours de l’entre-deux-guerres.
La marine légère italienne connaît un développement particulier au cours de l’entre-deux-guerres.
En effet, 40 % des vedettes commandées pendant la Première Guerre mondiale sont livrées après l’armistice faisant de l'Italie le pays des « escadrilles maritimes » offensives, poursuivant la production et la recherche. Les autres pays européens comme la France et la Suède s'en inspirent<ref>De 1920 à 1925, la Suède s’équipe ainsi en ''MAS'' fabriqués par Orlando. La Marine nationale française crée en partenariat avec la ''Regia marina'', le ''VTB 7''</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=it|auteur= Erminio Bagnasco|titre= MAS e mezzi d’assalto…|passage=20}}</ref>. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les belligérants déploient plus de {{nombre|2 500}} vedettes de combat<ref>{{harvsp| Erminio Bagnasco| page= 31}}</ref>.
En effet, 40 % des vedettes commandées pendant la Première Guerre mondiale sont livrées après l’armistice, faisant de l'Italie le pays des « escadrilles maritimes » offensives, poursuivant la production et la recherche dans le domaine. Les autres pays européens comme la France et la Suède s'en inspirent<ref>De 1920 à 1925, la Suède s’équipe ainsi en ''MAS'' fabriqués par Orlando. La Marine nationale française crée en partenariat avec la ''Regia marina'', le ''VTB 7''</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Erminio Bagnasco|titre=MAS e mezzi d’assalto…|éditeur=|année=|passage=20|isbn=}}</ref>. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les belligérants déploient plus de {{nombre|2 500}} vedettes de combat<ref>{{harvsp| Erminio Bagnasco| page= 31}}</ref>.


Après la fin du conflit, une seconde génération de « motoscafi » voit le jour, le développement technique du ''MAS'' se porte sur les moteurs, tandis que la conception de base reste inchangée. Le modèle mis au point en 1931 par le chantier [[Cantieri Navali Baglietto S.p.a]], le « Baglietto 1931 »<ref>Le premier modèle est le ''MAS 431''</ref>{{,}}<ref name=Baglietto1931/> équipé de deux moteurs à essence [[Fiat]] d'une puissance totale de {{unité|750|chevaux}}, atteint une vitesse de pointe de {{unité|45|nœuds}}. Le bateau fait {{unité|16|m}} de long par {{unité|3.95|m}} de large, {{unité|1.3|m}} de tirant d'eau et {{unité|15.9|tonnes}} de déplacement. La vitesse de pointe officielle du bateau atteint {{unité|41|nœuds}}. La tonne de carburant embarquée lui permet de parcourir {{unité|200|milles marins}} à {{unité|40|nœuds}}. L'armement se compose de deux torpilles de {{unité|45|cm}}, deux canons de {{unité|6.5|cm}}. L'équipage est de {{unité|7|hommes}}<ref name=Baglietto1931>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/classes.asp?nid=121&lid=1&class=Baglietto 1931|site=Regiamarina.net|titre=Baglietto 1931}}</ref>.
Après la fin du conflit, une seconde génération de « motoscafi » voit le jour, le développement technique du ''MAS'' se porte sur les moteurs, tandis que la conception de base reste inchangée. Le modèle mis au point en 1931 par le chantier [[Cantieri Navali Baglietto S.p.a]], le « Baglietto 1931 »<ref>Le premier modèle est le ''MAS 431''</ref>{{,}}<ref name=Baglietto1931/> équipé de deux moteurs à essence [[Fiat]] d'une puissance totale de {{unité|750|chevaux}}, atteint une vitesse de pointe de {{unité|45|nœuds}}. Le bateau fait {{unité|16|m}} de long par {{unité|3.95|m}} de large, {{unité|1.3|m}} de tirant d'eau et {{unité|15.9|tonnes}} de déplacement. La vitesse de pointe officielle du bateau est de {{unité|41|nœuds}}. La tonne de carburant embarquée lui permet de parcourir {{unité|200|milles marins}} à {{unité|40|nœuds}}. L'armement se compose de deux torpilles de {{unité|45|cm}}, deux canons de {{unité|6.5|cm}}. L'équipage est de {{unité|7|hommes}}<ref name=Baglietto1931>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/classes.asp?nid=121&lid=1&class=Baglietto 1931|site=Regiamarina.net|titre=Baglietto 1931}}</ref>.


La tentative de résoudre le problème du risque d'explosion de l'essence en utilisant des [[moteur diesel|moteurs diesel]] n'est pas satisfaisante. En effet, le « Stefano Tur », prototype réalisé par [[Costruzioni Meccaniche Aeronautiche S.A.]] de [[Marina di Pisa]], est un {{unité|59|t}} soit {{unité|64|t}} maximum, poids très supérieur à celui des bateaux précédents, équipé de quatre moteurs diesel Fiat de {{unité|750|chevaux}}.
La tentative de résoudre le problème du risque d'explosion de l'essence en utilisant des [[moteur diesel|moteurs diesel]] n'est pas satisfaisante. En effet, le « Stefano Tur », prototype réalisé par [[Costruzioni Meccaniche Aeronautiche S.A.]] de [[Marina di Pisa]], est un {{unité|59|t}} soit {{unité|64|t}} maximum, poids très supérieur à celui des bateaux précédents, équipé de quatre moteurs diesel Fiat de {{unité|750|chevaux}}.


Le bateau mesure {{unité|32|m}} de long sur {{unité|5.49|m}} de large et {{unité|0.84|m}} de tirant d'eau. Il atteint une vitesse de {{unité|34|nœuds}}. Le fuselage n'est plus, comme dans les précédents bateaux, en bois et en aluminium. L'armement se compose de quatre tubes lance-torpilles de {{unité|45|cm}}, trois mitrailleuses de {{unité|13.2|mm}} et {{nombre|12}} grenades sous-marines. Les moteurs se révèlent peu fiables et le bateau a été abandonné en 1941.
Le bateau mesure {{unité|32|m}} de long sur {{unité|5.49|m}} de large et {{unité|0.84|m}} de tirant d'eau. Il atteint une vitesse de {{unité|34|nœuds}}. Le fuselage n'est plus, comme dans les précédents bateaux, en bois et en aluminium. L'armement se compose de quatre tubes lance-torpilles de {{unité|45|cm}}, trois mitrailleuses de {{unité|13.2|mm}} et {{nombre|12}} grenades anti-sous-marines. Les moteurs se révèlent peu fiables et le bateau est abandonné en 1941.


La poursuite du développement repose donc sur le « Baglietto 1931 ». Quatre séries de bateaux légèrement améliorées sont construites de 1936 à 1941 (26, 11, 25 et 14 bateaux). Ils sont équipés du moteur ''Asso 1000'' de la société milanaise [[Isotta Fraschini]] et atteignent en configuration de combat la vitesse de {{nombre|40}}-{{unité|42|nœuds}}. Le déplacement est compris entre {{nombre|23}} et {{unité|30 t}}, ils sont armés de deux tubes lance-torpilles de {{unité|45|cm}} et un ou deux mitrailleuses de {{unité|13.2|mm}} ou {{unité|20|mm}}<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.icsm.it/regiamarina/carmezas.htm |site=Icsm.it|titre=MAS}}</ref>.
La poursuite du développement repose donc sur le « Baglietto 1931 ». Quatre séries de bateaux légèrement améliorées sont construites de 1936 à 1941 (26, 11, 25 et 14 bateaux). Ils sont équipés du moteur ''Asso 1000'' de la société milanaise [[Isotta Fraschini]] et atteignent en configuration de combat la vitesse de {{nombre|40}}-{{unité|42|nœuds}}. Le déplacement est compris entre {{nombre|23}} et {{unité|30 t}}, ils sont armés de deux tubes lance-torpilles de {{unité|45|cm}} et de une ou deux mitrailleuses de {{unité|13.2|mm}} ou {{unité|20|mm}}<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.icsm.it/regiamarina/carmezas.htm |site=Icsm.it|titre=MAS}}</ref>.


Les bateaux du type « Baglietto Velocissimo », par exemple, mesurent {{unité|18|m}} de long par {{unité|4.78|m}} de large, ont {{unité|1.56|m}} de tirant d'eau et {{unité|24.5|tonnes}} de déplacement. Ses deux moteurs de {{unité|2200|ch}} assurent une vitesse de {{unité|42|nœuds}}. Les {{unité|3.2|t}} de carburant permettent de parcourir {{unité|330|milles}}. L'armement se compose de deux tubes lance-torpilles de {{unité|45|cm}} et d'une mitrailleuse de {{unité|13.2|mm}}. L'équipage est de {{nombre|11}}hommes<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/classes.asp?nid=121&lid=1&class=Tipo Biglietto Velocissimo|site=Regiamarina.net|titre=Tipo Biglietto Velocissimo}}</ref>. Finalement, les bateaux de la troisième série de la classe « Velocissimo 500 » assurent un déplacement {{unité|29.4|t}}. Armé de deux tubes lance-torpilles de {{unité|45|mm}}, d'une mitrailleuse de {{unité|20|mm}}, ils atteignent une vitesse de {{unité|43|nœuds}}. Leur équipage est de {{nombre|13}} hommes.
Les bateaux du type « Baglietto Velocissimo », par exemple, mesurent {{unité|18|m}} de long par {{unité|4.78|m}} de large, ont {{unité|1.56|m}} de tirant d'eau et {{unité|24.5|tonnes}} de déplacement. Ses deux moteurs de {{unité|2200|ch}} assurent une vitesse de {{unité|42|nœuds}}. Les {{unité|3.2|t}} de carburant permettent de parcourir {{unité|330|milles}}. L'armement se compose de deux tubes lance-torpilles de {{unité|45|cm}} et d'une mitrailleuse de {{unité|13.2|mm}}. L'équipage est de {{nombre|11}} hommes<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/classes.asp?nid=121&lid=1&class=Tipo Biglietto Velocissimo|site=Regiamarina.net|titre=Tipo Biglietto Velocissimo}}</ref>. Finalement, les bateaux de la troisième série de la classe « Velocissimo 500 » assurent un déplacement de {{unité|29.4|t}}. Armé de deux tubes lance-torpilles de {{unité|45|mm}}, d'une mitrailleuse de {{unité|20|mm}}, ils atteignent une vitesse de {{unité|43|nœuds}}. Leur équipage est de {{nombre|13}} hommes.


Les premières années de la Seconde Guerre mondiale ont mis en évidence les faiblesses des bateaux ''MAS'' à haute vitesse. La construction légère et la coque affectent la navigabilité des bateaux dans une mer agitée.
Les premières années de la Seconde Guerre mondiale ont mis en évidence les faiblesses des bateaux ''MAS'' à haute vitesse. La construction légère et la coque affectent la navigabilité des bateaux dans une mer agitée.


En avril 1941, l'[[Campagne des Balkans|invasion de l'Yougoslavie]] permet la capture à [[Kotor]] de 6 vedettes rapides de production allemande du type ''S 1''<ref>{{lien web|langue=en|url=http://schnellboot.net/de/kriegsmarine/schnellboote/schnellboot-typ-s1/|site=Schnellboot.net|titre=Schnellboot-typ-S1}}</ref>. À partir de ces modèles, la marine italienne charge les ''Cantieri riuniti Adriatico'' (CRDA) à [[Monfalcone]] de construire la nouvelle génération de classe « CRDA 60 t » presque identique au modèle allemand. En avril 1942, 18 navires vedettes de ce type sont déjà en service. Les bateaux ne sont plus nommés « MAS », mais « MS » (Moto Siluranti), mettant fin à la construction des bateaux MAS.
En {{date-|avril 1941}}, l'[[Campagne des Balkans|invasion de la Yougoslavie]] permet la capture à [[Kotor]] de 6 vedettes rapides de production allemande du type ''S 1''<ref>{{lien web|langue=en|url=http://schnellboot.net/de/kriegsmarine/schnellboote/schnellboot-typ-s1/|site=Schnellboot.net|titre=Schnellboot-typ-S1}}</ref>. À partir de ces modèles, la marine italienne charge les ''Cantieri riuniti Adriatico'' (CRDA) à [[Monfalcone]] de construire la nouvelle génération de classe « CRDA 60 t » presque identique au modèle allemand. En {{date-|avril 1942}}, 18 vedettes de ce type sont déjà en service. Les bateaux ne sont plus nommés « MAS », mais « MS » (Moto Siluranti), mettant fin à la construction des bateaux MAS.


Toutefois les flottilles de 1940 n’ont que peu de traits en commun avec ceux de la Première Guerre mondiale. Le personnel naviguant des premiers MAS est entièrement retraité et le théâtre des opérations se sont déplacés l’Adriatique à la Méditerranée. La marine légère italienne s’oriente désormais vers le torpillage de vaisseaux alliés entre Gibraltar et l’Égypte.
Toutefois les flottilles de 1940 n’ont que peu de traits en commun avec ceux de la Première Guerre mondiale. Le personnel navigant des premiers MAS est entièrement retraité et le théâtre des opérations s'est déplacé de l’Adriatique vers la Méditerranée. La marine légère italienne s’oriente désormais vers le torpillage de vaisseaux alliés entre Gibraltar et l’Égypte.


Les nouvelles unités, dont la plus célèbre, commandée à partir de 1939 par le prince [[Valerio Borghese]], est la [[Xe Flottiglia MAS|Decima MAS]], remplacent les ''motoscafi'' par des « barchini explosivi », pilotés par un seul homme et employés comme « naufrageurs » [[kamikaze]]s, ainsi que des torpilles guidées montées par des nageurs de combats<ref>{{ouvrage|langue=it|auteur1=Marco Spertini|Auteur2=Erminio Bagnasco|titre= I mezzi d’assalto della X Flottiglia MAS (1940-1945)|lieu= Parme|éditeur= Ermanno Albertelli|année= 1991}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=|auteur=Enzo Berrafato|titre= Decima Mas, les nageurs de combat de Mussolini|lieu= Paris|éditeur= Histoire et collections|année= 2001}}</ref>.
Les nouvelles unités, dont la plus célèbre, commandée à partir de 1939 par le prince [[Valerio Borghese]], est la [[Xe Flottiglia MAS|Decima MAS]], remplacent les ''motoscafi'' par des « barchini explosivi », pilotés par un seul homme et employés comme « naufrageurs » [[kamikaze]]s, ainsi que des torpilles guidées montées par des nageurs de combat<ref>{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Marco Spertini|auteur2=Erminio Bagnasco|titre=I mezzi d’assalto della X Flottiglia MAS (1940-1945)|lieu=Parme|éditeur=Ermanno Albertelli|année=1991|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Enzo Berrafato|titre=Decima Mas, les nageurs de combat de Mussolini|lieu=Paris|éditeur=Histoire et collections|année=2001|isbn=}}</ref>.


Jusqu’en 1943, ces unités attaquent en Méditerranée les navires britanniques, comme à [[Crète]], à [[Gibraltar]], à [[Malte]] en 1941 et à [[Syracuse]] en juillet 1943<ref>{{harvsp|Erminio Bagnasco| page= 407-422}}</ref>.
Jusqu’en 1943, ces unités attaquent en Méditerranée les navires britanniques, comme en [[Crète]], à [[Gibraltar]], à [[Malte]] en 1941 et à [[Syracuse]] en {{date-|juillet 1943}}<ref>{{harvsp|Erminio Bagnasco| page= 407-422}}</ref>.


Après l’ [[armistice de Cassibile]] du 8 septembre 1943 signé avec les [[Alliés]], les navires, hommes et matériel de la Regia Marina sont consignés, pour presque la totalité, par les forces britanniques et américaines. Un accord de coopération avec les ex-ennemis permet aux marins italiens de continuer à combattre aux côtés de ceux-ci pour libérer le pays de l'occupation [[Nazisme|nazie]].
Après l’ [[armistice de Cassibile]] du {{date-|8 septembre 1943}} signé avec les [[Alliés]], les navires, hommes et matériels de la Regia Marina sont consignés, pour presque la totalité, par les forces britanniques et américaines. Un accord de coopération avec les ex-ennemis permet aux marins italiens de continuer à combattre aux côtés de ceux-ci pour libérer le pays de l'occupation [[Nazisme|nazie]].
Le ''MAS'' se range donc du côté des alliés, hormis la ''Decima MAS'', regroupée par Valerio Borghèse, qui reste fidèle à [[Mussolini]] et rejoint la [[république de Salò]] <ref>{{ouvrage|langue=it|auteur=Junio Valerio Borghese|titre= X Flottiglia MAS|lieu= Milan|éditeur= Garzanti|année= 1950}}</ref>
Le ''MAS'' se range donc du côté des alliés, hormis la ''Decima MAS'', regroupée par Valerio Borghèse, qui reste fidèle à [[Mussolini]] et rejoint la [[république de Salò]] <ref>{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Junio Valerio Borghese|titre=X Flottiglia MAS|lieu=Milan|éditeur=Garzanti|année=1950}}</ref>


== Première Guerre mondiale ==
== Première Guerre mondiale ==
[[Paolo Emilio Thaon di Revel]], partisan de ce mode d’action est affecté à Venise avec des pouvoirs accrus. Sa première décision est de passer commande des ''MAS'' qui sont largement employés par la Regia Marina pendant la Première Guerre mondiale<ref> {{lien web|url=http://cdlm.revues.org/5535|site=Cdlm.revues.org|titre=MAS}}</ref>.
[[Paolo Emilio Thaon di Revel]], partisan de ce mode d’action est affecté à Venise avec des pouvoirs accrus. Sa première décision est de passer commande des ''MAS'' qui sont largement employés par la Regia Marina pendant la Première Guerre mondiale<ref> {{lien web|url=http://cdlm.revues.org/5535|site=Cdlm.revues.org|titre=MAS}}</ref>.
Les modèles utilisés provenaient directement de la modification de bateaux à moteur civils, équipés de moteurs à essence. Ils ont été utilisés dans la patrouille anti-sous-marine et dans l'attaque de grandes unités de la [[marine austro-hongroise]].
Les modèles utilisés provenaient directement de la modification de bateaux à moteur civils, équipés de moteurs à essence. Ils ont été utilisés dans la patrouille anti-sous-marine et dans l'attaque de grandes unités de la [[marine austro-hongroise]].


Les bateaux ''MAS'' ont été déployés principalement dans la [[mer Adriatique]] et y opéraient contre Marine austro-hongroise. La circulaire 5013 du 11 avril 1916 avait établi trois bases pour les ''MAS'', [[Tarente]], [[Brindisi]] et [[Valona]].
Les bateaux ''MAS'' ont été déployés principalement dans la [[mer Adriatique]] et y opéraient contre la marine austro-hongroise. La circulaire 5013 du {{date-|11 avril 1916}} avait établi trois bases pour les ''MAS'', [[Tarente]], [[Brindisi]] et [[Vlora|Valona]].


En 1918, le nombre de bateaux dans la mer Adriatique s'élevait à {{nombre|75}}. Comme les Autrichiens n'avaient aucune vedette similaire, ils décident d'en voler une dans le port d'[[Ancône]] pour la copier. Cette opération est menée le 5 avril 1918. Une troupe sous le commandement d'officiers italophones, munis de faux papiers ont pénétré dans le port militaire fermé d'Ancône. À la suite d'une trahison, l'opération échoue et les intrus sont capturés<ref>{{ouvrage|éditeur=Arte-Reportage|titre=Torpedos im Morgengrauen|url= http://www.arte.tv/de/Programm/244,broadcastingNum=934236,day=2,week=45,year=2008.html}}</ref>.
En 1918, le nombre de bateaux dans la mer Adriatique s'élevait à {{nombre|75}}. Comme les Autrichiens n'avaient aucune vedette similaire, ils décident d'en voler une dans le port d'[[Ancône]] pour la copier. Cette opération est menée le {{date-|5 avril 1918}}. Une troupe sous le commandement d'officiers italophones, munis de faux papiers, a pénétré dans le port militaire fermé d'Ancône. À la suite d'une trahison, l'opération échoue et les intrus sont capturés<ref>{{Ouvrage|titre=Torpedos im Morgengrauen|éditeur=Arte-Reportage|année=|isbn=|lire en ligne=http://www.arte.tv/de/Programm/244,broadcastingNum=934236,day=2,week=45,year=2008.html}}</ref>.


=== Le ''camouflet de Bakar'' (Beffa di Buccari) ===
=== Le ''camouflet de Bakar'' (Beffa di Buccari) ===
{{article principal|Camouflet de Bakar}}
Dans la nuit du 10 au 11 février 1918, une escadre de trois MAS, les 94, 95 et 96 , sous le commandement de Costanzo Ciano , père de Galeazzo Ciano, le futur gendre de Mussolini, réussit une difficile incursion dans le port Austro Hongrois de Bakar, sur la côte dalmate. Le poète et écrivain Gabriele d'Annunzio était embarqué sur la MAS 96, commandée par Luigi Rizzo, en qualité de correspondant de guerre<ref name="marina.it">{{lien web|langue=it|url=http://www.marina.difesa.it/storiacultura/storia/palazzomarina/Pagine/LabeffadiBuccari.aspx|titre=La beffa di Buccari (10-11 febbraio 1918) |site=Marina.difesa.it|consulté le=14 mars 2015}}</ref>.
Dans la nuit du 10 au {{date-|11 février 1918}}, une escadre de trois MAS, les 94, 95 et 96, sous le commandement de [[Costanzo Ciano]], père de [[Galeazzo Ciano]], le futur gendre de Mussolini, réussit une difficile incursion dans le port Austro-Hongrois de Bakar, sur la côte dalmate. Le poète et écrivain Gabriele d'Annunzio était embarqué sur la MAS 96, commandée par Luigi Rizzo, en qualité de correspondant de guerre<ref name="marina.it">{{lien web|langue=it|url=http://www.marina.difesa.it/storiacultura/storia/palazzomarina/Pagine/LabeffadiBuccari.aspx|titre=La beffa di Buccari (10-11 febbraio 1918) |site=Marina.difesa.it|consulté le=14 mars 2015}}</ref>.
L'action n'eut pas de résultats militairement significatifs (les navires visés étaient protégés par des filets pare - torpille et de plus certaines torpilles défectueuses frappèrent les quais et non les navires -cibles) mais Gabriele d'Annunzio sut exploiter médiatiquement ce raid audacieux au cours duquel il jeta dans le port de Bakar des bouteilles contenant des tracts patriotiques enrubannés de tricolore vert - blanc- rouge<ref name="marina.it"/>.
L'action n'eut pas de résultats militairement significatifs (les navires visés étaient protégés par des filets pare-torpille et de plus certaines torpilles défectueuses frappèrent les quais et non les navires-cibles) mais Gabriele d'Annunzio sut exploiter médiatiquement ce raid audacieux au cours duquel il jeta dans le port de Bakar des bouteilles contenant des tracts patriotiques enrubannés de tricolore vert-blanc-rouge<ref name="marina.it"/>.


Cette action venait en effet à point pour soutenir le moral des troupes terrestres italiennes , engluées dans une guerre de positions difficile sur le front du Piave , et démoralisées par la déroute de Caporetto<ref name="marina.it"/>.
Cette action venait en effet à point pour soutenir le moral des troupes terrestres italiennes, engluées dans une guerre de positions difficile sur le front du Piave, et démoralisées par la déroute de Caporetto<ref name="marina.it"/>.


Féru de culture latine D' Annunzio décréta que l'acronyme M.A.S. (à l'origine une simple dénomination d'inventaire naval désignant le chantier constructeur) devait désormais se comprendre comme ''Memento Audere Semper'' (« Souviens-toi d' Oser Toujours ») , qui devint la devise des unités navales spéciales italiennes, et notamment des nageurs de combat<ref name="marina.it"/>.
Féru de culture latine, d'Annunzio décréta que l'acronyme M.A.S. (à l'origine une simple dénomination d'inventaire naval désignant le chantier constructeur) devait désormais se comprendre comme ''Memento Audere Semper'' (« Souviens-toi d' Oser Toujours ») , qui devint la devise des unités navales spéciales italiennes, et notamment des nageurs de combat<ref name="marina.it"/>.


=== L'attaque du Szent István ===
=== L'attaque du Szent István ===
Le plus important succès du ''MAS'' a été le naufrage du cuirassé autrichien SMS « Szent István ».
Le plus important succès du ''MAS'' a été le naufrage du cuirassé autrichien SMS « Szent István ».


Le {{Date|10|juin|1918}}, au petit matin alors que le [[SMS Szent István]] naviguait par temps de brume avec les {{SMS|Tegetthoff|1912|6}} et {{SMS|Prinz Eugen}} vers le [[barrage d'Otrante]] près de l'[[Premuda|île de Premuda]], il est coulé par la vedette ''MAS.15'' de la [[Regia Marina|marine italienne]] sous les ordres de Luigi Rizzo, et sombre moins de trois heures après avoir été torpillé. Une seconde MAS , commandée par l'enseigne de Vaisseau Giuseppe Aonzo avait effectué un lancement de torpilles tout aussi audacieux sur le cuirassé amiral, le ''SMS Tegetthof'', mais les torpilles mal réglées passèrent sous la coque du cuirassé. Les efforts de ballastage ou de rééquilibrage du navire en pointant les tourelles du côté opposé à la gîte furent vains. A bord du ''SMS Tegetthof , ''le commandant de l'escadre, l 'Amiral Horthy, futur dictateur de la Hongrie dans la période de l'entre deux guerres, hésita à venir prendre en remorque le cuirassé endommagé, craignant que l'attaque n'ait été le fait d'un sous-marin.
Le {{Date|10|juin|1918}}, au petit matin alors que le [[SMS Szent István]] naviguait par temps de brume avec les {{SMS|Tegetthoff|1912|6}} et [[SMS Prinz Eugen (1912)|SMS ''Prinz Eugen'']] vers le [[barrage d'Otrante]] près de l'[[Premuda|île de Premuda]], il est coulé par la vedette ''MAS 15'' de la [[Regia Marina|marine italienne]] sous les ordres de Luigi Rizzo, et sombre moins de trois heures après avoir été torpillé. Une seconde MAS, commandée par l'enseigne de Vaisseau Giuseppe Aonzo avait effectué un lancement de torpilles tout aussi audacieux sur le cuirassé amiral, le ''SMS Tegetthof'' mais les torpilles, mal réglées, passèrent sous la coque du cuirassé. Les efforts de ballastage ou de rééquilibrage du navire en pointant les tourelles du côté opposé à la gîte furent vains. A bord du ''SMS Tegetthof, ''le commandant de l'escadre, l'Amiral Horthy, futur dictateur de la Hongrie dans la période de l'entre-deux-guerres, hésita à venir prendre en remorque le cuirassé endommagé, craignant que l'attaque n'ait été le fait d'un sous-marin.


{{nombre|89}} membres de l'équipage furent noyés, sur un équipage de plus d'un millier de marins, ce qui est relativement peu et est attribué au fait qu'à cette époque la marine austro - hongroise, contrairement à la Royal Navy Britannique ou à la marine française imposait aux recrues de savoir nager. Un film du chavirage et du naufrage fut tourné par un officier du ''Tegetthof'' <ref>Film du chavirage et du naufrage tourné par un officier du ''Tegetthof'' visionnable sur Youtube.com[https://www.youtube.com/watch?v=Nt8rJPsDOAc]</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=|url=http://www.laroyale-modelisme.net/t12756-la-fin-tragique-du-sms-szent-istvan|site=Laroyale-modelisme.net|titre= La fin tragique du SMS Szent Itsván|consulté le=1 mars 2015}}</ref>
{{nombre|89}} membres de l'équipage furent noyés, sur un équipage de plus d'un millier de marins, ce qui est relativement peu et est attribué au fait qu'à cette époque la marine austro-hongroise, contrairement à la Royal Navy Britannique ou à la Marine française imposait aux recrues de savoir nager. Un film du chavirage et du naufrage fut tourné par un officier du ''Tegetthof'' <ref>Film du chavirage et du naufrage tourné par un officier du ''Tegetthof'' visionnable sur Youtube.com[https://www.youtube.com/watch?v=Nt8rJPsDOAc]</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.laroyale-modelisme.net/t12756-la-fin-tragique-du-sms-szent-istvan|site=Laroyale-modelisme.net|titre= La fin tragique du SMS Szent Itsván|consulté le=1 mars 2015}}</ref>


Déjà les 9-10 décembre 1917, un ''MAS 9'' avait coulé le vieux cuirassé {{SMS|Wien}} dans le port de [[Trieste]].
Déjà les 9-{{date-|10 décembre 1917}}, un ''MAS 9'' avait coulé le vieux cuirassé {{SMS|Wien}} dans le port de [[Trieste]].


== Seconde Guerre mondiale ==
== Seconde Guerre mondiale ==
Au cours de la seconde guerre mondiale, le ''MAS'' a enregistré plusieurs succès notables.
Au cours de la seconde guerre mondiale, le ''MAS'' a enregistré plusieurs succès notables.
=== Bassin méditerranéen ===
=== Bassin méditerranéen ===
* le 6 avril 1941, le ''MAS 213'' [[Massawa]] dans la [[mer Rouge]] le croiseur britannique ''HMS Townsend'' est lourdement endommagé.
* le {{date-|6 avril 1941}}, le ''MAS 213'' [[Massawa]] attaque dans la [[mer Rouge]] le croiseur britannique ''HMS Townsend'' qui est lourdement endommagé.
* le 24 juillet 1941, le ''MAS 532'' torpille le cargo britannique ''Star Sydney'', gravement endommagé près de Malte<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=David Brown|titre=The Royal Navy and the Mediterranean: November 1940-December1941|volume=1|éditeur= Routledge|année= 2002|isbn= 0-7146-5205-9|passage= 147-148}}</ref>.
* le {{date-|24 juillet 1941}}, le ''MAS 532'' torpille près de Malte<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=David Brown|titre=The Royal Navy and the Mediterranean|sous-titre=November 1940-December1941|volume=1|éditeur=[[Routledge]]|année=2002|passage=147-148|isbn=0-7146-5205-9}}</ref> le cargo britannique ''Star Sydney'' qui est gravement endommagé .
* le 26 juillet 1941, les ''MAS 451'' et ''452 MAS'' avec la « Decima MAS » participent à l'attentat manqué sur le port de la [[Valette]] (Malte).
* le {{date-|26 juillet 1941}}, les ''MAS 451'' et ''452'' participent avec la « Decima MAS » à l'attentat manqué sur le port de [[la Valette]] (Malte).
* le 13 août 1942, lors de l'[[Opération Pedestal]], les ''MAS 553'' et ''564 MAS'' coulent le cargo britannique ''Almeria'', ''MAS 554'' le cargo britannique ''Wairangi'' et ''552 MAS'' le cargo britannique ''Château de Rochester''. ''MAS 557'' torpille le cargo américain ''Santa Eliza'', qui est abandonné par l'équipage et coulé par des bombardiers allemands<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Jack Greene|auteur2= Alessandro Massignani|titre=The Naval War in the Mediterranean, 1940-1943|éditeur= Chatam Publishing|année=1998|isbn= 1-86176-057-4|passage=253-255}}</ref>. Le naufrage du croiseur britannique ''HMS Manchester'' est attribuée au ''MAS'', atteint par la torpille de l'un des deux bateaux ''MS 16'' ou ''MS 22''.
* le {{date-|13 août 1942}}, lors de l'[[Opération Pedestal]], les ''MAS 553'' et ''564'' coulent le cargo britannique ''Almeria'', le ''MAS 554'' le cargo britannique ''Wairangi'' et le ''MAS'' 552 le cargo britannique ''Château de Rochester''. Le ''MAS 557'' torpille le cargo américain ''Santa Eliza'', qui est abandonné par l'équipage et coulé par des bombardiers allemands<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jack Greene|auteur2=Alessandro Massignani|titre=The Naval War in the Mediterranean, 1940-1943|lieu=Londres|éditeur=Chatam Publishing|année=1998|pages totales=352|passage=253-255|isbn=1-86176-057-4}}</ref>. Le naufrage du croiseur britannique ''HMS Manchester'' est attribuée au ''MAS'', atteint par la torpille de l'un des deux bateaux ''MS 16'' ou ''MS 22''.


=== Mer Noire ===
=== Mer Noire ===
En avril - mai 1942, à la demande allemande, plusieurs bateaux MAS et autres petits véhicules de combat sont regroupés dans la {{101e|flottille}} qui est acheminée par voie terrestre de [[La Spezia]], via [[Vienne (Autriche)|Vienne]] sur le Danube et la [[mer Noire]] à [[Yalta]] et [[Feodosia]] afin de soutenir l'attaque sur [[Sébastopol]].
En avril - {{date-|mai 1942}}, à la demande allemande, plusieurs bateaux MAS et autres petits véhicules de combat sont regroupés dans la {{101e|flottille}} qui est acheminée par voie terrestre de [[La Spezia]], via [[Vienne (Autriche)|Vienne]] sur le Danube et la [[mer Noire]] à [[Yalta]] et [[Feodosia]] afin de soutenir l'attaque sur [[Sébastopol]].


Les MAS remplissent leur mission et résistent aux attaques intenses des avions soviétiques et de torpilleurs. Ils coulent des barges et de bateaux de transport soviétiques. Le 11 juin 1942, le ''MAS 571'' coule le cargo de {{unité|5000|tonnes}} ''Abkhaziia'' (Абхазия) ; le 13 juin 1942, le ''MAS 568'' touche le ''de Fabritius '' ({{unité|10000|tonnes}}) achevé par les bombardiers allemands ; le 19 juin, le ''MAS 571'' coule le sous-marin ''SHCH-214'' ; le 2 juillet, le sous-marin Hunter SKA-021 est attaqué par quatre bateaux ''MAS'', 570, 571, 572 et est finalement détruit par le ''MAS 573''. Le 2 août, le ''Molotow Kreuzer'' est endommagé lors de l'attaque simultanée d'un MAS et d'un [[Heinkel He 111]] allemand ; le croiseur pouvait néanmoins être à nouveau réparé<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Jürgen Rohwer|titre=Chronology of the War at Sea 1939-1945: The Naval History of World War Two|éditeur= Naval Institute Press|lieu= Annapolis|année= 2005|isbn= 1-59114-119-2|passage= 184}}</ref> .
Les MAS remplissent leur mission et résistent aux attaques intenses des avions soviétiques et des torpilleurs. Ils coulent des barges et des bateaux de transport soviétiques. Le {{date-|11 juin 1942}}, le ''MAS 571'' coule le cargo de {{unité|5000|tonnes}} ''Abkhaziia'' (Абхазия) ; le {{date-|13 juin 1942}}, le ''MAS 568'' touche le ''de Fabritius '' ({{unité|10000|tonnes}}), achevé par les bombardiers allemands ; le {{date-|19 juin}}, le ''MAS 571'' coule le sous-marin ''SHCH-214'' ; le {{date-|2 juillet}}, le sous-marin Hunter SKA-021 est attaqué par quatre bateaux ''MAS'', 570, 571, 572 et est finalement détruit par le ''MAS 573''. Le {{date-|2 août}}, le ''Molotow Kreuzer'' est endommagé lors de l'attaque simultanée d'un MAS et d'un [[Heinkel He 111]] allemand ; le croiseur pourra néanmoins être réparé<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jürgen Rohwer|titre=Chronology of the War at Sea 1939-1945|sous-titre=The Naval History of World War Two|lieu=Annapolis|éditeur=Naval Institute Press|année=2005|pages totales=532|passage=184|isbn=1-59114-119-2}}</ref>.


Le 9 septembre 1942, un important bombardement aérien soviétique du port de Yalta provoque la perte des MAS 567, 569, 571, 572, 573.[14] Ceux-ci sont remplacés par d'autres embarcations provenant d'Italie.
Le {{date-|9 septembre 1942}}, un important bombardement aérien soviétique du port de Yalta provoque la perte des MAS 567, 569, 571, 572, 573. Ceux-ci sont remplacés par d'autres embarcations provenant d'Italie.


En octobre 1942, l'offensive hivernale soviétique et le manque de carburant rendent les opérations des ''MAS'' de plus en plus difficiles, néanmoins le 12 mars 1943 les MAS 568 et 570 coulent la chaloupe soviétique TKA-092.
En {{date-|octobre 1942}}, l'offensive hivernale soviétique et le manque de carburant rendent les opérations des ''MAS'' de plus en plus difficiles, néanmoins le {{date-|12 mars 1943}} les MAS 568 et 570 coulent la chaloupe soviétique TKA-092.


Du 18 au 17 avril, au cours de la contre-offensive allemande à [[Novorossisk]], sept MAS avec les vedettes allemandes de la {{1ère}} flottille cherchent à faire obstacle au trafic soviétique alimentant la tête de pont au cap Myskhako (Мысхако) le long de la côte, mais après quelques tentatives infructueuses, le 25 avril, toutes les opérations sont abandonnées<ref name=S-boot.net/>.
Du 18 au {{date-|17 avril}}, au cours de la contre-offensive allemande à [[Novorossisk]], sept MAS avec les vedettes allemandes de la {{1ère}} flottille cherchent à faire obstacle au trafic soviétique alimentant la tête de pont au cap Myskhako (Мысхако) le long de la côte, mais après quelques tentatives infructueuses, le {{date-|25 avril}}, toutes les opérations sont abandonnées<ref name=S-boot.net/>.


Par la suite, vue la supériorité aérienne soviétique, les bases de [[Feodosia]] et d'Ivan Baba sont abandonnées. Les bateaux MAS ont conduit leur dernière mission depuis Yalta le 13 mai 1943.
Par la suite, vu la supériorité aérienne soviétique, les bases de [[Feodosia]] et d'Ivan Baba sont abandonnées. Les bateaux MAS ont conduit leur dernière mission depuis Yalta le {{date-|13 mai 1943}}.


En mai 1943, le haut commandement de la marine italienne décide de faire rentrer les équipages MAS en Italie. Le 20 mai, les sept bateaux restants sont transmis au cours d'une cérémonie à la [[Kriegsmarine]] ainsi qu'une partie des nouveaux basés à [[Pula]] équipés de moteurs [[Isotta Fraschini]]<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/detail_text.asp?nid=34&lid=1|site=Regiamarina.net|titre=Notice}}</ref>. Les bateaux sont regroupés au sein de la {{11e}} ''Schnellbootflottille''.
En {{date-|mai 1943}}, le haut commandement de la marine italienne décide de faire rentrer les équipages MAS en Italie. Le {{date-|20 mai}}, les sept bateaux restants sont transmis au cours d'une cérémonie à la [[Kriegsmarine]] ainsi qu'une partie des nouveaux, basés à [[Pula]] et équipés de moteurs [[Isotta Fraschini]]<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.regiamarina.net/detail_text.asp?nid=34&lid=1|site=Regiamarina.net|titre=Notice}}</ref>. Les bateaux sont regroupés au sein de la {{11e}} ''Schnellbootflottille''.
La liste des bateaux affectés est la suivante : ''S 501'' (ex ''MAS 566''), ''S 502'' (ex ''MAS 567''), ''S 503'' (ex ''MAS 568''), ''S 504'' (ex ''MAS 569''), ''S 505'' (ex ''MAS 570''), ''S 506'' (ex ''MAS 574'') und ''S 507'' (ex ''MAS 575''). Le bateau ''S 506'' (ex ''MAS 574'') endommagé lors d'un bombardement a été écarté<ref name=S-boot.net>{{lien web|langue=de|url=http://s-boot.net/sboote-km-schwarzmeer.html|site=S-boot.net|titre=Notice}}</ref>.
La liste des bateaux affectés est la suivante : ''S 501'' (ex ''MAS 566''), ''S 502'' (ex ''MAS 567''), ''S 503'' (ex ''MAS 568''), ''S 504'' (ex ''MAS 569''), ''S 505'' (ex ''MAS 570''), ''S 506'' (ex ''MAS 574'') und ''S 507'' (ex ''MAS 575''). Le bateau ''S 506'' (ex ''MAS 574''), endommagé lors d'un bombardement a été écarté<ref name=S-boot.net>{{lien web|langue=de|url=http://s-boot.net/sboote-km-schwarzmeer.html|site=S-boot.net|titre=Notice}}</ref>.


=== Lac Ladoga ===
=== Lac Ladoga ===
En juillet 1942, en 26 jours, deux bateaux, MAS 527 et 528, sont transportés par camion de La Spezia jusqu'au [[lac Ladoga]] au nord de [[Saint-Pétersbourg]]. Sous le nom {{12e|flottille}} MAS ils sont exploités jusqu'en novembre 1942. Le 28 août, le ''MAS 528'' coule un ''Prahm 1000-t'' effectuant un transport de troupes.
En {{date-|juillet 1942}}, en 26 jours, deux bateaux, MAS 527 et 528, sont transportés par camion de La Spezia jusqu'au [[lac Ladoga]] au nord de [[Saint-Pétersbourg]]. Sous le nom {{12e|flottille}} MAS, ils sont exploités jusqu'en {{date-|novembre 1942}}. Le {{date-|28 août}}, le ''MAS 528'' coule un ''Prahm 1000-t'' effectuant un transport de troupes.


La dernière mission a lieu le 22 octobre quand la flottille livre bataille à trois canonnières. Comme le lac est trop gelé, les deux bateaux sont cédés à la marine finlandaise en novembre et leurs équipages rentrent en Italie<ref>{{ouvrage|langue=en|url=http://www.comandosupremo.com/Blacksea.html|site=Comandosupremo.com|titre=M.A.S. and Midget Submarines in the Black Sea 1942-1943}}</ref>.
La dernière mission a lieu le {{date-|22 octobre}} quand la flottille livre bataille à trois canonnières. Comme le lac est trop gelé, les deux bateaux sont cédés à la marine finlandaise en novembre et leurs équipages rentrent en Italie<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=M.A.S. and Midget Submarines in the Black Sea 1942-1943|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=http://www.comandosupremo.com/Blacksea.html}}</ref>.


== MAS actuels==
== MAS actuels ==
Quatre MAS sont encore conservés en Italie :
Quatre MAS sont encore conservés en Italie :
*''MAS 15'', origine Première Guerre mondiale, conservé au [[Vittoriano]] ([[Rome]]);
*''MAS 15'', origine Première Guerre mondiale, conservé au [[Vittoriano]] ([[Rome]]);
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*''MS 472'', origine Seconde Guerre mondiale, conservé à [[Marina di Ravenna]];
*''MS 472'', origine Seconde Guerre mondiale, conservé à [[Marina di Ravenna]];
*''MS 473'', origine Seconde Guerre mondiale, [[Museo storico navale]], Venise.
*''MS 473'', origine Seconde Guerre mondiale, [[Museo storico navale]], Venise.
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MAS 96 (Vittoriale degli italiani) - DSC02044.JPG|''MAS-96'', musée Vittoriale degli italiani, [[Gardone Riviera]]|alt=''MAS-96'' exposé au musée Vittoriale degli italiani à Gardone Riviera
MAS 96 (Vittoriale degli italiani) - DSC02044.JPG|''MAS-96'', musée Vittoriale degli italiani, [[Gardone Riviera]]|alt=''MAS-96'' exposé au musée Vittoriale degli italiani à Gardone Riviera
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== MAS dans la littérature==
== MAS dans la littérature ==
Le poète italien [[Gabriele d'Annunzio]] a utilisé l'acronyme ''MAS'' pour sa devise en Latin : « Memento audere semper » (''Souvenez-vous toujours d'oser'')<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.treccani.it/vocabolario/memento-audere-semper/|site=Treccani.it|titre=Memento audere semper|consulté le=3 mars 2015}}</ref>.
Le poète italien [[Gabriele d'Annunzio]] a utilisé l'acronyme ''MAS'' pour sa devise en Latin : « Memento audere semper » (''Souvenez-vous toujours d'oser'')<ref>{{lien web|langue=it|url=http://www.treccani.it/vocabolario/memento-audere-semper/|site=Treccani.it|titre=Memento audere semper|consulté le=3 mars 2015}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=it|auteur1=Marco Spertini|auteur2= Erminio Bagnasco|titre=I mezzi d'assalto della Xa Flottiglia MAS, 1940-1945|éditeur= Arbetelli|lieu= Parme|année= 1991}}.
* {{Ouvrage|langue=it|auteur1=Marco Spertini|auteur2=Erminio Bagnasco|titre=I mezzi d'assalto della Xa Flottiglia MAS, 1940-1945|lieu=Parme|éditeur=Arbetelli|année=1991|isbn=}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jack Greene|auteur2= Alessandro Massignani|titre=The Naval War in the Mediterranean, 1940-1943|lieu= Londres|éditeur= Landsdowne Press|année= 1981}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jack Greene|auteur2=Alessandro Massignani|titre=The Naval War in the Mediterranean, 1940-1943|lieu=Londres|éditeur=Landsdowne Press|année=1981|isbn=}}.
*{{ouvrage|auteur=Louis Panel|titre=De la guerre des vedettes en Adriatique à la légende des MAS : histoire et mémoire des Motoscafi Armati Siluranti|éditeur= Cahiers de la Méditerranée|numéro= 81 |année= 2010|passage= 133-145}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Louis N. Panel|titre=De la guerre des vedettes en Adriatique à la légende des MAS : histoire et mémoire des Motoscafi Armati Siluranti|éditeur=Cahiers de la Méditerranée|année=2010|passage=133-145|isbn=|numéro chapitre=81}}.
* Walter S. Zapotoczny Jr., ''Decima Flottiglia MAS: The Best Commandos of the Second World War'', 2017


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Flottiglia MAS]]
* [[Xe Flottiglia MAS]]
* [[Xe Flottiglia MAS]]
* [[Vedette-torpilleur]]
* [[Vedette-torpilleur]]
* [[Schnellboot]]
* [[Schnellboot]]
* [[Motor Torpedo Boat]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===

Dernière version du 16 avril 2024 à 18:10

MAS
Image illustrative de l'article MAS (bateau)
Motoscafo Armato Silurante
Motoscafo Anti Sommergibile
Motobarca Armata SVAN
Caractéristiques techniques
Type Vedette lance-torpilles
Caractéristiques militaires
Armement 2 torpilles
grenades anti-sous-marine
une mitrailleuse ou un petit canon.
Autres caractéristiques
Équipage 10
Histoire
Constructeurs torpedo b
A servi dans  Regia Marina
Période de service 1916-1944
Navires préservés 4

Le MAS, acronyme pour Motoscafo Armato Silurante ou Motoscafo Anti Sommergibile, est une vedette lance-torpilles utilisée comme moyen rapide d'assaut par la Regia Marina pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale[1].

Il est parfois désigné comme « motobarca armata SVAN », SVAN étant le nom de la société vénitienne « Società Veneziana Automobili Navali » qui le produit[2],[3].

Cette embarcation rapide est une vedette de 20 à 30 tonnes de déplacement selon la classe, avec une dizaine d'hommes d'équipage. Son armement est constitué généralement de deux torpilles, de grenades anti-sous-marines, d'une mitrailleuse ou d'un petit canon.

Le terme « MAS » est aussi l'acronyme de Mezzi d'Assalto, (« moyens d'assaut »), qui figure dans le nom de l'unité Flottiglia MAS dont la plus célèbre est la Xe Flottiglia MAS (Dixième flottille MAS) active pendant la Seconde Guerre mondiale.

Conception et développement technique

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Le développement des bateaux appelés MAS a commencé avant la Première Guerre mondiale. En effet, la modification de canots civils - en les équipant de systèmes pour la chasse anti-sous-marine près des côtes ou pour le lancement de torpilles - avait été envisagée vers 1904-1906 aussi bien par les marines italienne, britannique que française[4].

En 1913, Thaon de Revel, nommé à la tête de l’état-major de la marine, demande à nouveau une étude sur la possibilité de modifier les vedettes de tourisme pour en faire des embarcations d’assaut de surface. En , un prototype de vedette de 15 m de long et pouvant atteindre une vitesse de 30 nœuds est commandé à la société Maccia Marchini de Milan, mais, celle-ci ne pouvant assurer une production en série, un capitaine du génie naval se rend en aux États-Unis afin de négocier avec la société Standart Motor Construction la fourniture d'embarcations rapides lance-torpilles[5]. Cette approche américaine reste sans suite et le , la commande est finalement passée à la Societa Veneziana Automobili Nautiche (SVAN), dont le chantier situé à la Giudecca à Venise réalisait des bateaux-taxi et des vaporetti[6].

Au cours du mois de , l’ingénieur Attilio Bisio, directeur du SVAN propose les « vedettes armées » sous le nom de « Motobarche armate SVAN » (MAS). Au départ, il s'agit de la simple modification des « motoscafi » de bois vernis, pontés et effilés déjà produits dans les ateliers. Les deux premiers exemplaires, immatriculés « MAS 1 » et « MAS2 », sont des vedettes à coque de bois de 16 m de long qui sont mises à la mer dans le bassin de l’Arsenal, à Venise en et livrées à la marine le 1er septembre. Au départ, les bateaux à moteur dont le fuselage est en bois et en aluminium, d'un poids d'environ 10 t sont armés d'une ou plusieurs mitrailleuses et de deux torpilles (sans tube lance-torpilles). L'équipage se compose d'environ 7 à 8 hommes. Lors des essais, il s'avèrent instables et peu adaptés aux attaques de surface et sont transformés, d'abord en canonnières puis en poseurs de mines en [7].

L’état-major, sans attendre les résultats des premiers essais, demande la mise en fabrication des séries de «Motobarche armate » pouvant atteindre la vitesse de 25 nœuds, d'un tirant inférieur à 130 cm et d'une autonomie minimale de 200 milles. L'entrée en guerre de l’Italie le incite le gouvernement italien à passer rapidement commande de 50 embarcations pour un total de 6 000 000 lire. Les modèles MAS 3 à 22 sont commandés à la SVAN et les modèles 23 à 52 à l'Ansaldo de Gênes[8]. Cette première série, aux performances décevantes, conçue initialement pour le torpillage, sera finalement destinée à la défense côtière. Les torpilles laissant la place aux canons de 57 mm et aux grenades anti-sous-marines.

La Regia marina commande en dix exemplaires de 12 à 19 tonneaux aux Cantieri navali Orlando qui seront équipés d’un moteur Isotta de 250 chevaux et dont les 29 nœuds pourraient permettre l'attaque de la flotte autrichienne. Des chaînes de montage sont installées dans les arsenaux de la marine italienne afin de construire des vedettes plus lourdes et mieux armées. À partir de 1917, la Regia Marina passe commande de deux séries de cent embarcations chacune, dont 20 sont même livrées depuis les États-Unis.

Au fil des ans, les bateaux sont graduellement améliorés, en particulier en ce qui concerne la gamme et la navigabilité. Le nouveau type de bateau « Baglietto » construit dans les dernières années de la Première Guerre mondiale fait 12 tonnes, mesure 16 m de long par 2,66 m de large, a 1,1 m de tirant d'eau et déplace 13,4 t. Il est équipé de deux moteurs d'une puissance totale de 480 chevaux, atteignant une vitesse de 28 nœuds[9].

Les 1,25 tonne de carburant transporté lui permettent de parcourir 230 milles nautiques à une vitesse de croisière de 16 nœuds. Armé de deux torpilles de 45 cm, d'un canon de 5,7 cm et d'une mitrailleuse de 6,6 mm, il peut emporter jusqu'à 10 grenades anti-sous-marines et une mitrailleuse. L'équipage est composé de 8 hommes[9].

Les embarcations dont la vitesse dépasse 29 nœuds, environ un quart du nombre total, sont utilisées pour des actions offensives en Adriatique : torpillage, dépose d’agents sur les côtes ennemies et récupération d’hydravions. En 1917, l'ajout de moteurs électriques de 5 chevaux sur les MAS les plus légers, permet l’attaque de nuit des cuirassés ennemis. Les vedettes les plus lourdes, ne dépassant pas les 20 nœuds, sont employées pour la pose de mines et de réseaux de défense, l’escorte des convois à travers le canal d’Otrante, et pour la lutte anti-sous-marine.

Au jour de l’armistice il existe 244 MAS de cinq types différents et d’innombrables variantes et 178 sont en construction[10].

La marine légère italienne connaît un développement particulier au cours de l’entre-deux-guerres. En effet, 40 % des vedettes commandées pendant la Première Guerre mondiale sont livrées après l’armistice, faisant de l'Italie le pays des « escadrilles maritimes » offensives, poursuivant la production et la recherche dans le domaine. Les autres pays européens comme la France et la Suède s'en inspirent[11],[12]. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les belligérants déploient plus de 2 500 vedettes de combat[13].

Après la fin du conflit, une seconde génération de « motoscafi » voit le jour, le développement technique du MAS se porte sur les moteurs, tandis que la conception de base reste inchangée. Le modèle mis au point en 1931 par le chantier Cantieri Navali Baglietto S.p.a, le « Baglietto 1931 »[14],[15] équipé de deux moteurs à essence Fiat d'une puissance totale de 750 chevaux, atteint une vitesse de pointe de 45 nœuds. Le bateau fait 16 m de long par 3,95 m de large, 1,3 m de tirant d'eau et 15,9 tonnes de déplacement. La vitesse de pointe officielle du bateau est de 41 nœuds. La tonne de carburant embarquée lui permet de parcourir 200 milles marins à 40 nœuds. L'armement se compose de deux torpilles de 45 cm, deux canons de 6,5 cm. L'équipage est de 7 hommes[15].

La tentative de résoudre le problème du risque d'explosion de l'essence en utilisant des moteurs diesel n'est pas satisfaisante. En effet, le « Stefano Tur », prototype réalisé par Costruzioni Meccaniche Aeronautiche S.A. de Marina di Pisa, est un 59 t soit 64 t maximum, poids très supérieur à celui des bateaux précédents, équipé de quatre moteurs diesel Fiat de 750 chevaux.

Le bateau mesure 32 m de long sur 5,49 m de large et 0,84 m de tirant d'eau. Il atteint une vitesse de 34 nœuds. Le fuselage n'est plus, comme dans les précédents bateaux, en bois et en aluminium. L'armement se compose de quatre tubes lance-torpilles de 45 cm, trois mitrailleuses de 13,2 mm et 12 grenades anti-sous-marines. Les moteurs se révèlent peu fiables et le bateau est abandonné en 1941.

La poursuite du développement repose donc sur le « Baglietto 1931 ». Quatre séries de bateaux légèrement améliorées sont construites de 1936 à 1941 (26, 11, 25 et 14 bateaux). Ils sont équipés du moteur Asso 1000 de la société milanaise Isotta Fraschini et atteignent en configuration de combat la vitesse de 40-42 nœuds. Le déplacement est compris entre 23 et 30 t, ils sont armés de deux tubes lance-torpilles de 45 cm et de une ou deux mitrailleuses de 13,2 mm ou 20 mm[16].

Les bateaux du type « Baglietto Velocissimo », par exemple, mesurent 18 m de long par 4,78 m de large, ont 1,56 m de tirant d'eau et 24,5 tonnes de déplacement. Ses deux moteurs de 2 200 ch assurent une vitesse de 42 nœuds. Les 3,2 t de carburant permettent de parcourir 330 milles. L'armement se compose de deux tubes lance-torpilles de 45 cm et d'une mitrailleuse de 13,2 mm. L'équipage est de 11 hommes[17]. Finalement, les bateaux de la troisième série de la classe « Velocissimo 500 » assurent un déplacement de 29,4 t. Armé de deux tubes lance-torpilles de 45 mm, d'une mitrailleuse de 20 mm, ils atteignent une vitesse de 43 nœuds. Leur équipage est de 13 hommes.

Les premières années de la Seconde Guerre mondiale ont mis en évidence les faiblesses des bateaux MAS à haute vitesse. La construction légère et la coque affectent la navigabilité des bateaux dans une mer agitée.

En , l'invasion de la Yougoslavie permet la capture à Kotor de 6 vedettes rapides de production allemande du type S 1[18]. À partir de ces modèles, la marine italienne charge les Cantieri riuniti Adriatico (CRDA) à Monfalcone de construire la nouvelle génération de classe « CRDA 60 t » presque identique au modèle allemand. En , 18 vedettes de ce type sont déjà en service. Les bateaux ne sont plus nommés « MAS », mais « MS » (Moto Siluranti), mettant fin à la construction des bateaux MAS.

Toutefois les flottilles de 1940 n’ont que peu de traits en commun avec ceux de la Première Guerre mondiale. Le personnel navigant des premiers MAS est entièrement retraité et le théâtre des opérations s'est déplacé de l’Adriatique vers la Méditerranée. La marine légère italienne s’oriente désormais vers le torpillage de vaisseaux alliés entre Gibraltar et l’Égypte.

Les nouvelles unités, dont la plus célèbre, commandée à partir de 1939 par le prince Valerio Borghese, est la Decima MAS, remplacent les motoscafi par des « barchini explosivi », pilotés par un seul homme et employés comme « naufrageurs » kamikazes, ainsi que des torpilles guidées montées par des nageurs de combat[19],[20].

Jusqu’en 1943, ces unités attaquent en Méditerranée les navires britanniques, comme en Crète, à Gibraltar, à Malte en 1941 et à Syracuse en [21].

Après l’ armistice de Cassibile du signé avec les Alliés, les navires, hommes et matériels de la Regia Marina sont consignés, pour presque la totalité, par les forces britanniques et américaines. Un accord de coopération avec les ex-ennemis permet aux marins italiens de continuer à combattre aux côtés de ceux-ci pour libérer le pays de l'occupation nazie. Le MAS se range donc du côté des alliés, hormis la Decima MAS, regroupée par Valerio Borghèse, qui reste fidèle à Mussolini et rejoint la république de Salò [22]

Première Guerre mondiale

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Paolo Emilio Thaon di Revel, partisan de ce mode d’action est affecté à Venise avec des pouvoirs accrus. Sa première décision est de passer commande des MAS qui sont largement employés par la Regia Marina pendant la Première Guerre mondiale[23]. Les modèles utilisés provenaient directement de la modification de bateaux à moteur civils, équipés de moteurs à essence. Ils ont été utilisés dans la patrouille anti-sous-marine et dans l'attaque de grandes unités de la marine austro-hongroise.

Les bateaux MAS ont été déployés principalement dans la mer Adriatique et y opéraient contre la marine austro-hongroise. La circulaire 5013 du avait établi trois bases pour les MAS, Tarente, Brindisi et Valona.

En 1918, le nombre de bateaux dans la mer Adriatique s'élevait à 75. Comme les Autrichiens n'avaient aucune vedette similaire, ils décident d'en voler une dans le port d'Ancône pour la copier. Cette opération est menée le . Une troupe sous le commandement d'officiers italophones, munis de faux papiers, a pénétré dans le port militaire fermé d'Ancône. À la suite d'une trahison, l'opération échoue et les intrus sont capturés[24].

Le camouflet de Bakar (Beffa di Buccari)

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Dans la nuit du 10 au , une escadre de trois MAS, les 94, 95 et 96, sous le commandement de Costanzo Ciano, père de Galeazzo Ciano, le futur gendre de Mussolini, réussit une difficile incursion dans le port Austro-Hongrois de Bakar, sur la côte dalmate. Le poète et écrivain Gabriele d'Annunzio était embarqué sur la MAS 96, commandée par Luigi Rizzo, en qualité de correspondant de guerre[25].

L'action n'eut pas de résultats militairement significatifs (les navires visés étaient protégés par des filets pare-torpille et de plus certaines torpilles défectueuses frappèrent les quais et non les navires-cibles) mais Gabriele d'Annunzio sut exploiter médiatiquement ce raid audacieux au cours duquel il jeta dans le port de Bakar des bouteilles contenant des tracts patriotiques enrubannés de tricolore vert-blanc-rouge[25].

Cette action venait en effet à point pour soutenir le moral des troupes terrestres italiennes, engluées dans une guerre de positions difficile sur le front du Piave, et démoralisées par la déroute de Caporetto[25].

Féru de culture latine, d'Annunzio décréta que l'acronyme M.A.S. (à l'origine une simple dénomination d'inventaire naval désignant le chantier constructeur) devait désormais se comprendre comme Memento Audere Semper (« Souviens-toi d' Oser Toujours ») , qui devint la devise des unités navales spéciales italiennes, et notamment des nageurs de combat[25].

L'attaque du Szent István

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Le plus important succès du MAS a été le naufrage du cuirassé autrichien SMS « Szent István ».

Le , au petit matin alors que le SMS Szent István naviguait par temps de brume avec les SMS Tegetthoff et SMS Prinz Eugen vers le barrage d'Otrante près de l'île de Premuda, il est coulé par la vedette MAS 15 de la marine italienne sous les ordres de Luigi Rizzo, et sombre moins de trois heures après avoir été torpillé. Une seconde MAS, commandée par l'enseigne de Vaisseau Giuseppe Aonzo avait effectué un lancement de torpilles tout aussi audacieux sur le cuirassé amiral, le SMS Tegetthof mais les torpilles, mal réglées, passèrent sous la coque du cuirassé. Les efforts de ballastage ou de rééquilibrage du navire en pointant les tourelles du côté opposé à la gîte furent vains. A bord du SMS Tegetthof, le commandant de l'escadre, l'Amiral Horthy, futur dictateur de la Hongrie dans la période de l'entre-deux-guerres, hésita à venir prendre en remorque le cuirassé endommagé, craignant que l'attaque n'ait été le fait d'un sous-marin.

89 membres de l'équipage furent noyés, sur un équipage de plus d'un millier de marins, ce qui est relativement peu et est attribué au fait qu'à cette époque la marine austro-hongroise, contrairement à la Royal Navy Britannique ou à la Marine française imposait aux recrues de savoir nager. Un film du chavirage et du naufrage fut tourné par un officier du Tegetthof [26],[27]

Déjà les 9-, un MAS 9 avait coulé le vieux cuirassé SMS Wien dans le port de Trieste.

Seconde Guerre mondiale

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Au cours de la seconde guerre mondiale, le MAS a enregistré plusieurs succès notables.

Bassin méditerranéen

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  • le , le MAS 213 Massawa attaque dans la mer Rouge le croiseur britannique HMS Townsend qui est lourdement endommagé.
  • le , le MAS 532 torpille près de Malte[28] le cargo britannique Star Sydney qui est gravement endommagé .
  • le , les MAS 451 et 452 participent avec la « Decima MAS » à l'attentat manqué sur le port de la Valette (Malte).
  • le , lors de l'Opération Pedestal, les MAS 553 et 564 coulent le cargo britannique Almeria, le MAS 554 le cargo britannique Wairangi et le MAS 552 le cargo britannique Château de Rochester. Le MAS 557 torpille le cargo américain Santa Eliza, qui est abandonné par l'équipage et coulé par des bombardiers allemands[29]. Le naufrage du croiseur britannique HMS Manchester est attribuée au MAS, atteint par la torpille de l'un des deux bateaux MS 16 ou MS 22.

En avril - , à la demande allemande, plusieurs bateaux MAS et autres petits véhicules de combat sont regroupés dans la 101e flottille qui est acheminée par voie terrestre de La Spezia, via Vienne sur le Danube et la mer Noire à Yalta et Feodosia afin de soutenir l'attaque sur Sébastopol.

Les MAS remplissent leur mission et résistent aux attaques intenses des avions soviétiques et des torpilleurs. Ils coulent des barges et des bateaux de transport soviétiques. Le , le MAS 571 coule le cargo de 5 000 tonnes Abkhaziia (Абхазия) ; le , le MAS 568 touche le de Fabritius (10 000 tonnes), achevé par les bombardiers allemands ; le , le MAS 571 coule le sous-marin SHCH-214 ; le , le sous-marin Hunter SKA-021 est attaqué par quatre bateaux MAS, 570, 571, 572 et est finalement détruit par le MAS 573. Le , le Molotow Kreuzer est endommagé lors de l'attaque simultanée d'un MAS et d'un Heinkel He 111 allemand ; le croiseur pourra néanmoins être réparé[30].

Le , un important bombardement aérien soviétique du port de Yalta provoque la perte des MAS 567, 569, 571, 572, 573. Ceux-ci sont remplacés par d'autres embarcations provenant d'Italie.

En , l'offensive hivernale soviétique et le manque de carburant rendent les opérations des MAS de plus en plus difficiles, néanmoins le les MAS 568 et 570 coulent la chaloupe soviétique TKA-092.

Du 18 au , au cours de la contre-offensive allemande à Novorossisk, sept MAS avec les vedettes allemandes de la 1re flottille cherchent à faire obstacle au trafic soviétique alimentant la tête de pont au cap Myskhako (Мысхако) le long de la côte, mais après quelques tentatives infructueuses, le , toutes les opérations sont abandonnées[31].

Par la suite, vu la supériorité aérienne soviétique, les bases de Feodosia et d'Ivan Baba sont abandonnées. Les bateaux MAS ont conduit leur dernière mission depuis Yalta le .

En , le haut commandement de la marine italienne décide de faire rentrer les équipages MAS en Italie. Le , les sept bateaux restants sont transmis au cours d'une cérémonie à la Kriegsmarine ainsi qu'une partie des nouveaux, basés à Pula et équipés de moteurs Isotta Fraschini[32]. Les bateaux sont regroupés au sein de la 11e Schnellbootflottille. La liste des bateaux affectés est la suivante : S 501 (ex MAS 566), S 502 (ex MAS 567), S 503 (ex MAS 568), S 504 (ex MAS 569), S 505 (ex MAS 570), S 506 (ex MAS 574) und S 507 (ex MAS 575). Le bateau S 506 (ex MAS 574), endommagé lors d'un bombardement a été écarté[31].

En , en 26 jours, deux bateaux, MAS 527 et 528, sont transportés par camion de La Spezia jusqu'au lac Ladoga au nord de Saint-Pétersbourg. Sous le nom 12e flottille MAS, ils sont exploités jusqu'en . Le , le MAS 528 coule un Prahm 1000-t effectuant un transport de troupes.

La dernière mission a lieu le quand la flottille livre bataille à trois canonnières. Comme le lac est trop gelé, les deux bateaux sont cédés à la marine finlandaise en novembre et leurs équipages rentrent en Italie[33].

MAS actuels

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Quatre MAS sont encore conservés en Italie :

MAS dans la littérature

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Le poète italien Gabriele d'Annunzio a utilisé l'acronyme MAS pour sa devise en Latin : « Memento audere semper » (Souvenez-vous toujours d'oser)[34].

Notes et références

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  1. (it) « MAS », sur Treccani.it
  2. (it) « Notice », sur Marina.difesa.it
  3. (en) « Weaponry: Italy's MAS Torpedo Boats », sur Historynet.comNaval
  4. (it) Franco Favre, La marina nella Grande Guerra, p. 49.
  5. (it) Rapport de mission du capitaine Galileo, le 23 décembre 1914, dans « La gesta dei MAS », Cronistoria documentata della guerra marittima italo-austriaca, vol. fascicule IX, Ufficio Storico della Regia Marina, p. 3
  6. (it) Lettre no  4788 du 26 février 1915 du chef d’état-major à l’amiral Viale, ministre de la Marine, demandant l’autorisation de commander deux prototypes à la SVAN pour 105 000 lires chacun et « qui seraient affectés, à titre d’essai, à la défense de Venise». L’accord du ministère est signifié le 11 mars suivant. « La gesta dei MAS», p. 4
  7. (it) Erminio Bagnasco, MAS e mezzi d’assalto di superficie italiani, Rome, Ufficio Storico Marina Militare, , p. 35
  8. Demande de Thaon di Revel au ministre de la Marine le 3 juin 1915, autorisation accordée par le conseil des ministres du 16 juillet
  9. a et b (it) « Baglietto 12 tonnes », sur Regiamarina.net
  10. (it) Erminio Bagnasco, MAS e mezzi d’assalto, p. 9-10
  11. De 1920 à 1925, la Suède s’équipe ainsi en MAS fabriqués par Orlando. La Marine nationale française crée en partenariat avec la Regia marina, le VTB 7
  12. (it) Erminio Bagnasco, MAS e mezzi d’assalto…, p. 20
  13. Erminio Bagnasco, p. 31
  14. Le premier modèle est le MAS 431
  15. a et b (it) « Baglietto 1931 », sur Regiamarina.net
  16. (it) « MAS », sur Icsm.it
  17. (it) « Tipo Biglietto Velocissimo », sur Regiamarina.net
  18. (en) « Schnellboot-typ-S1 », sur Schnellboot.net
  19. (it) Marco Spertini et Erminio Bagnasco, I mezzi d’assalto della X Flottiglia MAS (1940-1945), Parme, Ermanno Albertelli,
  20. Enzo Berrafato, Decima Mas, les nageurs de combat de Mussolini, Paris, Histoire et collections,
  21. Erminio Bagnasco, p. 407-422
  22. (it) Junio Valerio Borghese, X Flottiglia MAS, Milan, Garzanti,
  23. « MAS », sur Cdlm.revues.org
  24. Torpedos im Morgengrauen, Arte-Reportage (lire en ligne)
  25. a b c et d (it) « La beffa di Buccari (10-11 febbraio 1918) », sur Marina.difesa.it (consulté le )
  26. Film du chavirage et du naufrage tourné par un officier du Tegetthof visionnable sur Youtube.com[1]
  27. « La fin tragique du SMS Szent Itsván », sur Laroyale-modelisme.net (consulté le )
  28. (en) David Brown, The Royal Navy and the Mediterranean : November 1940-December1941, vol. 1, Routledge, (ISBN 0-7146-5205-9), p. 147-148
  29. (en) Jack Greene et Alessandro Massignani, The Naval War in the Mediterranean, 1940-1943, Londres, Chatam Publishing, , 352 p. (ISBN 1-86176-057-4), p. 253-255
  30. (en) Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939-1945 : The Naval History of World War Two, Annapolis, Naval Institute Press, , 532 p. (ISBN 1-59114-119-2), p. 184
  31. a et b (de) « Notice », sur S-boot.net
  32. (it) « Notice », sur Regiamarina.net
  33. (en) M.A.S. and Midget Submarines in the Black Sea 1942-1943 (lire en ligne)
  34. (it) « Memento audere semper », sur Treccani.it (consulté le )

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Source de la traduction

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Bibliographie

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  • (it) Marco Spertini et Erminio Bagnasco, I mezzi d'assalto della Xa Flottiglia MAS, 1940-1945, Parme, Arbetelli, .
  • (en) Jack Greene et Alessandro Massignani, The Naval War in the Mediterranean, 1940-1943, Londres, Landsdowne Press, .
  • Louis N. Panel, De la guerre des vedettes en Adriatique à la légende des MAS : histoire et mémoire des Motoscafi Armati Siluranti, Cahiers de la Méditerranée, , chap. 81, p. 133-145.
  • Walter S. Zapotoczny Jr., Decima Flottiglia MAS: The Best Commandos of the Second World War, 2017

Articles connexes

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Liens externes

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