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[[Image:Peter von Cornelius 001.jpg|thumb|320px|[[Peter von Cornelius]], ''Die klugen und die törichten Jungfrauen'' (Les vierges sages et les vierges folles)<br />Huile sur toile, 1813 - 1819<br />[[Düsseldorf]], Kunstmuseum]]
[[Image:Peter von Cornelius 001.jpg|vignette|320px|[[Peter von Cornelius]], ''Die klugen und die törichten Jungfrauen'' (Les vierges sages et les vierges folles)<br />Huile sur toile, 1813 - 1819<br />[[Düsseldorf]], Kunstmuseum]]
{{Voir homonymes|Nazaréen}}
{{Voir homonymes|Nazaréen}}
Le '''mouvement nazaréen''' est un [[mouvement artistique]] fondé au début du {{XIXe siècle}} par un groupe de six élèves artistes [[Allemagne|allemands]].
« '''Nazaréen''' » qualifie un [[mouvement artistique]] formé au début du {{XIXe siècle}} par un groupe d'[[artiste peintre|artistes peintres]] originaires des pays [[Saint-Empire|germaniques]] : rattachés au [[romantisme allemand|romantisme]], les nazaréens souhaitaient refonder et revitaliser l'art par la [[religion chrétienne]], en ses valeurs spirituelles et morales.

== Origine du nom ==
Ces peintres sont appelés « les nazaréens » (de l'italien ''i Nazareni''), en référence à [[Nazareth]] et donc à Jésus et aux [[premiers chrétiens]]<ref>[http://www.cnrtl.fr/definition/nazar%C3%A9en « Nazaréen »], définition du CNRTL.</ref>, non pas par les tenants du groupe mais par des témoins et dans un sens péjoratif car les peintres en question prennent l'habitude de s'habiller et de se coiffer à la manière des personnages archétypaux bibliques représentés depuis la fin du Moyen Âge, notamment par les [[primitifs italiens]].

== Les fondateurs ==
En 1809, six étudiants de l'[[Académie des beaux-arts de Vienne]] décident de fonder une sorte de corporation basée à Vienne et appelée ''Lukasbund'' (Confrérie de Saint-Luc), en référence à la fameuse [[Guilde de Saint-Luc|guilde du même nom]] qui existait depuis le {{s|XIV}} en Italie. En 1810, quatre d'entre eux, [[Johann Friedrich Overbeck]], [[Franz Pforr]], [[Ludwig Vogel]] et Johann Konrad Hottinger partent pour Rome dans le cadre du ''[[Grand Tour]]'', et s'installent dans le monastère abandonné de [[Église Sant'Isidoro a Capo le Case|San Isidoro]]. Ils sont rejoints en 1810 par [[Philipp Veit]], [[Peter von Cornelius]], [[Julius Schnorr von Carolsfeld]], [[Friedrich Wilhelm Schadow]] et quelques autres.


== Histoire ==
== Histoire ==
Ces six élèves souhaitaient ardemment un renouveau de la peinture allemande, qui avait vu successivement l'influence notable du romantisme germanique succéder à [[Albrecht Dürer|Dürer]], suivi, dans l'histoire de l'art par le mouvement ''[[Sturm und Drang]]'' puis de l'art bourgeois du [[Biedermeier]]. L'époque était aussi mouvementée : après avoir vu passer l'''Aufklärung'' (« Les Lumières »), la sécularisation des biens ecclésiastiques, l'absolutisme et la monarchie constitutionnelle, le [[Saint-Empire romain germanique]] finissait aux alentours de 1806, c'est-à-dire à peu près au même moment que naissait le mouvement nazaréen. Ces six élèves, artistes à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], définirent l'idéal nazaréen : le renouveau de l'art par la religion, en s'inspirant de Dürer et de Raphaël. De Vienne, ils partirent ensuite pour [[Rome]]. Le mouvement nazaréen allait ainsi devenir rapidement un mouvement collectif des régions catholiques du sud. Les peintres nazaréens, influencés à la fois par le [[catholicisme]] et le [[romantisme]] se donnèrent pour objectif de renouveler l'[[Peinture religieuse|art religieux]] par l'étude des anciens maîtres italiens et allemands. Ainsi l'un des fondateurs du mouvement, [[Franz Pforr]], déclara :
Ces élèves souhaitent ardemment un renouveau de la [[peinture allemande]], qui vivait sous l'influence notable du romantisme germanique et du mouvement ''[[Sturm und Drang]]'', mais surtout du [[néoclassicisme]]. L'époque était agitée : outre l'impact des idées révolutionnaires françaises, la jeunesse subissait l'influence de l'''Aufklärung'' (« Les Lumières »), la sécularisation des biens ecclésiastiques, l'absolutisme et la monarchie constitutionnelle, tandis que le [[Saint-Empire romain]] agonisait aux alentours de 1806.
Ces six élèves, artistes à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], définirent l'idéal nazaréen : le renouveau de l'art par la religion, en s'inspirant d'[[Albrecht Dürer]] et de [[Raphaël (peintre)|Raphaël]]. De Vienne, ils partirent ensuite pour [[Rome]]. Le mouvement nazaréen allait ainsi devenir rapidement un mouvement collectif des régions catholiques du sud. Les peintres nazaréens, influencés à la fois par le [[catholicisme]] et le [[romantisme]] se donnèrent pour objectif de renouveler l'[[Peinture religieuse|art religieux]] par l'étude des anciens maîtres italiens et allemands. Ainsi l'un des fondateurs du mouvement, [[Franz Pforr]], déclara :
{{citation bloc|Mon inclination m'attire à l'époque du Moyen Âge où la dignité de l'homme se montre encore dans toute sa vigueur.}}
{{citation bloc|Mon inclination m'attire à l'époque du Moyen Âge où la dignité de l'homme se montre encore dans toute sa vigueur.}}


Les artistes suivants effectuent un voyage en Italie fondateur d'un mouvement réclamant une évolution par rapport au [[néoclassicisme]] qui les lasse : [[Johann Friedrich Overbeck]], [[Franz Pforr]], [[Ludwig Vogel]] ({{lien|lang=de|Ludwig Vogel}}) and [[Johann Konrad Hottinger]] ({{lien|lang=de|Johann Konrad Hottinger}}), dans le monastère abandonné de Saint-Isidore, à [[Rome]]. Les rejoignent [[Philipp Veit]], [[Peter von Cornelius]], [[Julius Schnorr von Carolsfeld]], [[Friedrich Wilhelm Schadow]] (entre autres. Ils rencontrent le [[paysagiste]] [[Romantisme|romantique]] autrichien [[Joseph Anton Koch]], qui deviendra le chef de file. [[Carl Joseph Begas]] s'inspire d'eux. En [[1827]], [[Joseph von Führich]] ({{lien|lang=de|Joseph von Führich}}) se joint au mouvement.
Les artistes suivants effectuent un voyage en Italie fondateur d'un mouvement réclamant une évolution par rapport au [[néoclassicisme]] qui les lasse : [[Johann Friedrich Overbeck]], [[Franz Pforr]], [[Ludwig Vogel]] ([[Ludwig Vogel]]), Johann Konrad Hottinger, dans le monastère abandonné de Saint-Isidore, à [[Rome]]. Les rejoignent [[Philipp Veit]], [[Peter von Cornelius]], [[Julius Schnorr von Carolsfeld]], [[Friedrich Wilhelm Schadow]] (entre autres). Ils rencontrent le [[paysagiste]] [[Romantisme|romantique]] autrichien [[Joseph Anton Koch]], qui deviendra le chef de file. [[Carl Joseph Begas]] s'inspire d'eux. En [[1827]], [[Joseph von Führich]] se joint au mouvement.

Le mouvement nazaréen se diversifie à partir des années 1859, et inspire d'autres mouvements artistiques comme l'[[école de Beuron]].


== L'académie des Beaux-Arts de Vienne ==
== L'académie des Beaux-Arts de Vienne ==
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Le mouvement artistique des nazaréens a débuté grâce à des élèves de l'[[académie des Beaux-Arts de Vienne]]. Cette académie avait une très bonne réputation dans toute l'Europe. [[Johann Friedrich Overbeck]] et [[Franz Pforr]] y ont commencé leur formation.
Le mouvement artistique des nazaréens a débuté grâce à des élèves de l'[[académie des Beaux-Arts de Vienne]]. Cette académie avait une très bonne réputation dans toute l'Europe. [[Johann Friedrich Overbeck]] et [[Franz Pforr]] y ont commencé leur formation.


Le programme de l'académie, mis au point par [[Heinrich Friedrich Füger]] était rigoureux. Les aspects techniques l'emportent sur l'expression artistique. Des peintres comme [[Albrecht Dürer]], [[Hans Helein]], et [[Hans Baldung Grien]] étaient pris comme modèles.
Le programme de l'académie, mis au point par [[Heinrich Friedrich Füger]], était rigoureux, les aspects techniques l'emportant sur l'expression artistique. Des peintres comme [[Albrecht Dürer]], [[Hans Holbein le Jeune]], et [[Hans Baldung Grien]] étaient pris comme modèles.


== La confrérie de Saint-Luc ==
== La confrérie de Saint-Luc ==
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Certains des étudiants de l'académie pensaient qu'ils manquaient cruellement de formation dans le domaine de l'esprit, ce qu'ils considéraient comme essentiel :
Certains des étudiants de l'académie pensaient qu'ils manquaient cruellement de formation dans le domaine de l'esprit, ce qu'ils considéraient comme essentiel :


{{Citation bloc|sont portés disparus.. le cœur, l'âme et le sentiment.|dit à dix-neuf ans par Friedrich Overbeck, le 27 avril 1808, dans une lettre à son père.}}
{{Citation bloc|[…] sont portés disparus […] le cœur, l'âme et le sentiment.|Écrit à dix-neuf ans par Friedrich Overbeck, le 27 avril 1808, dans une lettre à son père.}}
Pforr, qui s'inspire déjà des anciens peintres allemands, en qui il voyait l'expression des émotions, ce qui lui manque dans sa formation, se lie d'amitié avec Overbeck. Leur point commun : leur point de vue critique sur la formation de l'académie d'art de Vienne.
Pforr, qui s'inspire déjà des anciens peintres allemands, en qui il voyait l'expression des émotions, ce qui lui manque dans sa formation, se lie d'amitié avec Overbeck. Leur point commun : leur point de vue critique sur la formation de l'académie d'art de Vienne.


Le cercle d'amis s'élargit pendant l'été 1808 grâce à l'arrivée de [[Joseph Sutter]], de [[Joseph Wintergarst]], de Johen Kenrad Hotting, et de [[Ludwig Vogel]]. Les amis se réunissent pour parler de thèmes artistiques. Un an plus tard, quand les amis fêtent le premier anniversaire de leur rencontre, ils se sont baptisés en « confrérie de Saint-Luc ». Ils ont choisi [[Luc (évangéliste)|saint Luc]], comme les confréries anciennes de peintres depuis le Moyen Âge (cet [[évangile|évangéliste]] est le patron des peintres).
Le cercle d'amis s'élargit pendant l'été 1808 grâce à l'arrivée de Joseph Sutter, de [[Josef Wintergerst]], de Johen Kenrad Hotting, et de [[Ludwig Vogel]]. Les amis se réunissent pour parler de thèmes artistiques. Un an plus tard, quand ils fêtent le premier anniversaire de leur rencontre, ils se baptisent « confrérie de Saint-Luc ». Ils ont choisi [[Luc (évangéliste)|saint Luc]], comme les confréries anciennes de peintres depuis le Moyen Âge (cet [[évangile|évangéliste]] est le patron des peintres).


La confrérie de Saint-Luc est fort inspirée par le [[romantisme]] et les idées [[piétisme|piétistes]] en vogue à l'époque. Ils ont bien sûr puisé dans les théories des romantiques allemands, comme [[William Henry Wackenroder]], [[Friedrich Schlegel]], [[Novalis]] et [[Ludwig Tieck]].
La confrérie de Saint-Luc est fort inspirée par le [[romantisme]] et les idées [[piétisme|piétistes]] en vogue à l'époque. Ils ont bien sûr puisé dans les théories des romantiques allemands, comme [[Wilhelm Heinrich Wackenroder]], [[Friedrich Schlegel]], [[Novalis]] et [[Ludwig Tieck]].


== La confrérie à Rome ==
== La confrérie à Rome ==
Franz Pforr, Overbeck, Vogel et Hottinger s'en vont pour Rome en 1810 et étudient là-bas leurs modèles italiens. Ils y ont alors occupé le [[Église Sant'Isidoro a Capo le Case|monastère de San-Isidore]] vacant. Contrairement aux artistes qui ont précédemment fait le voyage, les Nazaréens ne cherchent pas la Rome de l'Antiquité, mais la Rome du [[Moyen Âge]] et la chrétienne.
En 1810, Franz Pforr, Overbeck, Vogel et Hottinger partent à Rome étudier leurs modèles italiens. Ils occupent alors le [[Église Sant'Isidoro a Capo le Case|monastère de San-Isidore]] vacant. Contrairement aux artistes qui ont précédemment fait le voyage, les nazaréens ne cherchent pas la Rome de l'Antiquité, mais la Rome du [[Moyen Âge]] et la chrétienne. Une fois sur place, ils seront rejoints par plusieurs autres artistes, notamment [[Peter von Cornelius]] en 1812, [[Wilhelm von Schadow]] en 1813 et [[Philipp Veit]] en 1816, qui joueront un rôle important dans l’exécution d’une commande de [[Jakob Ludwig Salomon Bartholdy|Jakob Bartholdy]], le consul général de Prusse pour les États italiens : la décoration de l’intérieur de la Casa Bartholdy. Pour ce projet collaboratif, Cornelius, Schadow, Veit et Overbeck décident d’expérimenter avec des grandes fresques, et de représenter des scènes de la vie de Joseph dans l’[[Ancien Testament]]. Les fresques témoignent de leur mission de redonner vie à la peinture religieuse et historique, ainsi que de renouveler la [[fresque]] en tant que forme d'art. Ces œuvres collaboratives donnent à la Confrérie un statut international et marquent le renouvellement de la peinture murale monumentale<ref>{{Ouvrage|langue=Anglais|auteur1=Cordula Grewe|titre=The Nazarenes: romantic avant-garde and the art of the concept|passage=p. 4|lieu=Pennsylvania|éditeur=The Pennsylvania State University Press|date=2015}}.</ref>.


== Liste de peintres nazaréens ==
== Liste de peintres nazaréens ==
[[Image:Friedrich Overbeck 010.jpg|thumb|200px|[[Johann Friedrich Overbeck]], ''Portrait du peintre [[Franz Pforr]]'' ([[1810]])]]
[[Image:Friedrich Overbeck 010.jpg|vignette|200px|[[Johann Friedrich Overbeck]], ''Portrait du peintre [[Franz Pforr]]'' ([[1810]])]]
[[Image:Italia and Germania Friedrich Overbeck 1828.jpg|thumb|200px|[[Johann Friedrich Overbeck]], ''Italie et Allemagne (Sulamith et Maria)'' ([[1811]]-[[1828]])]]
[[Image:Italia and Germania Friedrich Overbeck 1828.jpg|vignette|200px|[[Johann Friedrich Overbeck]], ''Italie et Allemagne (Sulamith et Maria)'' ([[1811]]-[[1828]])]]
[[File:Joseph Anton Koch 004.jpg|thumb|200px|[[Joseph Anton Koch]], Detail des Dante-Zyklus in der Casa Massimo]]
[[Fichier:Joseph Anton Koch 004.jpg|vignette|200px|[[Joseph Anton Koch]], Detail des Dante-Zyklus in der Casa Massimo]]
*[[Carl Joseph Begas]]
* [[Carl Joseph Begas]]
*[[Peter von Cornelius]]
* [[Peter von Cornelius]]
*[[Ernst Deger]]
* [[Ernst Deger]]
*[[Konrad Eberhard]]
* [[Konrad Eberhard]]
*[[Carl Eggers]]
* [[Carl Eggers]]
*[[Marie Ellenrieder]]
* [[Marie Ellenrieder]]
*[[Gebhard Flatz]]
* [[Gebhard Flatz]]
*[[Joseph von Führich]]
* [[Joseph von Führich]]
* {{lien|lang=de|Matthias Goebbels}}
*[[Josef von Hempel]]
*[[Matthias Goebbels]]
* [[Josef Gold]]
* {{lien|lang=de|Josef von Hempel}}
*[[Franz Ittenbach]]
* [[Franz Ittenbach]]
*[[Gustav Jäger (Maler)|Gustav Jäger]]
* {{lien|lang=de|trad=Gustav Jäger (Maler)|fr=Gustav Jäger (peintre)|texte=Gustav Jäger}}
*[[Johannes Kaspar]]
* {{lien|lang=de|trad=Johannes Kaspar (Maler)|fr=Johannes Kaspar}}
*[[Leopold Kupelwieser]]
*[[Friedrich Lange]]
* [[Leopold Kupelwieser]]
* {{lien|lang=de|trad=Friedrich Lange (Maler)|fr=Friedrich Lange (peintre)|texte=Friedrich Lange}}
*[[Ferdinand Johann von Olivier|Ferdinand Olivier]]
*[[Friedrich Olivier]]
* [[Ferdinand Johann von Olivier|Ferdinand Olivier]]
*[[Johann Friedrich Overbeck]]
* [[Friedrich Olivier]]
*[[Johann David Passavant]]
* [[Johann Friedrich Overbeck]]
*[[Carl Gottlieb Peschel]]
* [[Johann David Passavant]]
*[[Franz Pforr]]
* [[Carl Gottlieb Peschel]]
*[[Johann Anton Ramboux]]
* [[Franz Pforr]]
*[[Theodor Rehbenitz]]
* [[Johann Anton Ramboux]]
*[[Wilhelm von Schadow]]
* [[Theodor Rehbenitz]]
*[[Johann Scheffer von Leonhartshof]]
* [[Wilhelm von Schadow]]
* {{lien|lang=de|Johann Scheffer von Leonhardshoff}}
*[[Julius Schnorr von Carolsfeld]]
*[[Ludwig Ferdinand Schnorr von Carolsfeld|Ludwig Schnorr von Carolsfeld]]
* [[Julius Schnorr von Carolsfeld]]
* {{lien|lang=de|Ludwig Ferdinand Schnorr von Carolsfeld}}
*[[Johann von Schraudolph]]
* [[Johann von Schraudolph]]
*[[Claudius Schraudolph der Ältere]]
* {{lien|lang=de|trad=Claudius Schraudolph der Ältere|fr=Claudius Schraudolph l'Ancien}}
*[[Joseph Anton Nikolaus Settegast]]
* {{lien|lang=de|trad=Alexander Maximilian Seitz|fr=Maximilien Seitz}}
*[[Eduard Jakob von Steinle|Eduard von Steinle]]
* [[Joseph Anton Nikolaus Settegast]]
*[[Philipp Veit]]
*[[Johannes Veit]]
* [[Edward von Steinle]]
*[[Josef Wintergerst]]
* [[Philipp Veit]]
*[[Johann Michael Wittmer]]
* [[Johannes Veit]]
*[[Friedrich Wasmann]]
* [[Josef Wintergerst]]
* [[Johann Michael Wittmer]]
* [[Carl Philipp Fohr]]
* [[Max Schmalzl]], dit ''le dernier nazaréen''

== Les nazaréens français ==
Un certain nombre d'artistes français ont été regroupés sous ce nom : [[Victor Orsel|André-Victor Orsel]], [[Alphonse Périn|Alphonse-Henri Périn]], [[Émile Signol]], [[Charles Soulacroix]]…{{refnec}}

== Notes et références ==
{{références}}


== Annexes ==
== Les Nazaréens français ==
=== Bibliographie ===
* Un certain nombre d'artistes français ont été regroupés sous ce nom :
* [[Victor Orsel|André-Victor Orsel]], [[Alphonse Périn|Alphonse-Henri Périn]], [[Émile Signol]]...
* Michel Caffort ''Les Nazaréens français'', Rennes, 2009, Presses Universitaires de Rennes {{ISBN|978-2-7535-0891-0}}.
* Michel Caffort ''Les Nazaréens français'', Rennes, 2009, Presses Universitaires de Rennes {{ISBN|978-2-7535-0891-0}}.
* {{lien|lang=de|trad=Keith Andrews (Kunsthistoriker)|fr=Keith Andrews (historien)|texte=Keith Andrews}}: ''Die Nazarener''. München 1974.
{{Commons-inline|Category:Nazarener|Nazaréens}}
* Rudolf Bachleitner: ''Die Nazarener.'' Heyne, München 1976 {{ISBN|3-453-41182-X}}.
* {{lien|lang=de|Klaus Gallwitz}}: ''Die Nazarener.'' Katalog. Städel’sches Kunstinstitut und Städtische Galerie, Frankfurt am Main 1977, {{OCLC|164955391}}.
* {{lien|lang=de|trad=Herbert Schindler (Kunsthistoriker)|fr=Herbert Schindler}}: ''Nazarener – Romantischer Geist und christliche Kunst im 19. Jahrhundert.'' Friedrich Pustet, Regensburg 1982 {{ISBN|3-7917-0745-0}}.
* Lionel Gossman: « The Making of a Romantic Icon: The Religious Context of Friedrich Overbeck’s “Italia und Germania », dans Transactions of the American Philosophical Society New Series, Vol. 97, No. 5, 2007
* Lionel Gossman, ''Unwilling Moderns: The Nazarene Painters of the Nineteenth century,'' Volume 2, Issue 3, Automne 2003


== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
{{Autres projets
* [[Préraphaélites]]
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* [[Style néogothique|Néogothique]]
* [[Style néogothique|Néogothique]]


==Liens externes==
=== Liens externes ===
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*{{en}} [http://www.arthistoryarchive.com/arthistory/romanticism/Franz-Pforr-and-the-Nazarenes.html Franz Pforr and the Nazarenes] sur The Art History Archive.
* {{en}} [http://www.arthistoryarchive.com/arthistory/romanticism/Franz-Pforr-and-the-Nazarenes.html Franz Pforr and the Nazarenes] sur The Art History Archive.


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[[Catégorie:Mouvement artistique]]

Dernière version du 7 avril 2024 à 12:31

Peter von Cornelius, Die klugen und die törichten Jungfrauen (Les vierges sages et les vierges folles)
Huile sur toile, 1813 - 1819
Düsseldorf, Kunstmuseum

« Nazaréen » qualifie un mouvement artistique formé au début du XIXe siècle par un groupe d'artistes peintres originaires des pays germaniques : rattachés au romantisme, les nazaréens souhaitaient refonder et revitaliser l'art par la religion chrétienne, en ses valeurs spirituelles et morales.

Origine du nom

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Ces peintres sont appelés « les nazaréens » (de l'italien i Nazareni), en référence à Nazareth et donc à Jésus et aux premiers chrétiens[1], non pas par les tenants du groupe mais par des témoins et dans un sens péjoratif car les peintres en question prennent l'habitude de s'habiller et de se coiffer à la manière des personnages archétypaux bibliques représentés depuis la fin du Moyen Âge, notamment par les primitifs italiens.

Les fondateurs

[modifier | modifier le code]

En 1809, six étudiants de l'Académie des beaux-arts de Vienne décident de fonder une sorte de corporation basée à Vienne et appelée Lukasbund (Confrérie de Saint-Luc), en référence à la fameuse guilde du même nom qui existait depuis le XIVe siècle en Italie. En 1810, quatre d'entre eux, Johann Friedrich Overbeck, Franz Pforr, Ludwig Vogel et Johann Konrad Hottinger partent pour Rome dans le cadre du Grand Tour, et s'installent dans le monastère abandonné de San Isidoro. Ils sont rejoints en 1810 par Philipp Veit, Peter von Cornelius, Julius Schnorr von Carolsfeld, Friedrich Wilhelm Schadow et quelques autres.

Ces élèves souhaitent ardemment un renouveau de la peinture allemande, qui vivait sous l'influence notable du romantisme germanique et du mouvement Sturm und Drang, mais surtout du néoclassicisme. L'époque était agitée : outre l'impact des idées révolutionnaires françaises, la jeunesse subissait l'influence de l'Aufklärung (« Les Lumières »), la sécularisation des biens ecclésiastiques, l'absolutisme et la monarchie constitutionnelle, tandis que le Saint-Empire romain agonisait aux alentours de 1806.

Ces six élèves, artistes à Vienne, définirent l'idéal nazaréen : le renouveau de l'art par la religion, en s'inspirant d'Albrecht Dürer et de Raphaël. De Vienne, ils partirent ensuite pour Rome. Le mouvement nazaréen allait ainsi devenir rapidement un mouvement collectif des régions catholiques du sud. Les peintres nazaréens, influencés à la fois par le catholicisme et le romantisme se donnèrent pour objectif de renouveler l'art religieux par l'étude des anciens maîtres italiens et allemands. Ainsi l'un des fondateurs du mouvement, Franz Pforr, déclara :

« Mon inclination m'attire à l'époque du Moyen Âge où la dignité de l'homme se montre encore dans toute sa vigueur. »

Les artistes suivants effectuent un voyage en Italie fondateur d'un mouvement réclamant une évolution par rapport au néoclassicisme qui les lasse : Johann Friedrich Overbeck, Franz Pforr, Ludwig Vogel (Ludwig Vogel), Johann Konrad Hottinger, dans le monastère abandonné de Saint-Isidore, à Rome. Les rejoignent Philipp Veit, Peter von Cornelius, Julius Schnorr von Carolsfeld, Friedrich Wilhelm Schadow (entre autres). Ils rencontrent le paysagiste romantique autrichien Joseph Anton Koch, qui deviendra le chef de file. Carl Joseph Begas s'inspire d'eux. En 1827, Joseph von Führich se joint au mouvement.

Le mouvement nazaréen se diversifie à partir des années 1859, et inspire d'autres mouvements artistiques comme l'école de Beuron.

L'académie des Beaux-Arts de Vienne

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Le mouvement artistique des nazaréens a débuté grâce à des élèves de l'académie des Beaux-Arts de Vienne. Cette académie avait une très bonne réputation dans toute l'Europe. Johann Friedrich Overbeck et Franz Pforr y ont commencé leur formation.

Le programme de l'académie, mis au point par Heinrich Friedrich Füger, était rigoureux, les aspects techniques l'emportant sur l'expression artistique. Des peintres comme Albrecht Dürer, Hans Holbein le Jeune, et Hans Baldung Grien étaient pris comme modèles.

La confrérie de Saint-Luc

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Certains des étudiants de l'académie pensaient qu'ils manquaient cruellement de formation dans le domaine de l'esprit, ce qu'ils considéraient comme essentiel :

« […] sont portés disparus […] le cœur, l'âme et le sentiment. »

— Écrit à dix-neuf ans par Friedrich Overbeck, le 27 avril 1808, dans une lettre à son père.

Pforr, qui s'inspire déjà des anciens peintres allemands, en qui il voyait l'expression des émotions, ce qui lui manque dans sa formation, se lie d'amitié avec Overbeck. Leur point commun : leur point de vue critique sur la formation de l'académie d'art de Vienne.

Le cercle d'amis s'élargit pendant l'été 1808 grâce à l'arrivée de Joseph Sutter, de Josef Wintergerst, de Johen Kenrad Hotting, et de Ludwig Vogel. Les amis se réunissent pour parler de thèmes artistiques. Un an plus tard, quand ils fêtent le premier anniversaire de leur rencontre, ils se baptisent « confrérie de Saint-Luc ». Ils ont choisi saint Luc, comme les confréries anciennes de peintres depuis le Moyen Âge (cet évangéliste est le patron des peintres).

La confrérie de Saint-Luc est fort inspirée par le romantisme et les idées piétistes en vogue à l'époque. Ils ont bien sûr puisé dans les théories des romantiques allemands, comme Wilhelm Heinrich Wackenroder, Friedrich Schlegel, Novalis et Ludwig Tieck.

La confrérie à Rome

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En 1810, Franz Pforr, Overbeck, Vogel et Hottinger partent à Rome étudier leurs modèles italiens. Ils occupent alors le monastère de San-Isidore vacant. Contrairement aux artistes qui ont précédemment fait le voyage, les nazaréens ne cherchent pas la Rome de l'Antiquité, mais la Rome du Moyen Âge et la chrétienne. Une fois sur place, ils seront rejoints par plusieurs autres artistes, notamment Peter von Cornelius en 1812, Wilhelm von Schadow en 1813 et Philipp Veit en 1816, qui joueront un rôle important dans l’exécution d’une commande de Jakob Bartholdy, le consul général de Prusse pour les États italiens : la décoration de l’intérieur de la Casa Bartholdy. Pour ce projet collaboratif, Cornelius, Schadow, Veit et Overbeck décident d’expérimenter avec des grandes fresques, et de représenter des scènes de la vie de Joseph dans l’Ancien Testament. Les fresques témoignent de leur mission de redonner vie à la peinture religieuse et historique, ainsi que de renouveler la fresque en tant que forme d'art. Ces œuvres collaboratives donnent à la Confrérie un statut international et marquent le renouvellement de la peinture murale monumentale[2].

Liste de peintres nazaréens

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Johann Friedrich Overbeck, Portrait du peintre Franz Pforr (1810)
Johann Friedrich Overbeck, Italie et Allemagne (Sulamith et Maria) (1811-1828)
Joseph Anton Koch, Detail des Dante-Zyklus in der Casa Massimo

Les nazaréens français

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Un certain nombre d'artistes français ont été regroupés sous ce nom : André-Victor Orsel, Alphonse-Henri Périn, Émile Signol, Charles Soulacroix[réf. nécessaire]

Notes et références

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  1. « Nazaréen », définition du CNRTL.
  2. (en) Cordula Grewe, The Nazarenes: romantic avant-garde and the art of the concept, Pennsylvania, The Pennsylvania State University Press, , p. 4.

Bibliographie

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  • Michel Caffort Les Nazaréens français, Rennes, 2009, Presses Universitaires de Rennes (ISBN 978-2-7535-0891-0).
  • Keith Andrews (de): Die Nazarener. München 1974.
  • Rudolf Bachleitner: Die Nazarener. Heyne, München 1976 (ISBN 3-453-41182-X).
  • Klaus Gallwitz (de): Die Nazarener. Katalog. Städel’sches Kunstinstitut und Städtische Galerie, Frankfurt am Main 1977, (OCLC 164955391).
  • Herbert Schindler (de): Nazarener – Romantischer Geist und christliche Kunst im 19. Jahrhundert. Friedrich Pustet, Regensburg 1982 (ISBN 3-7917-0745-0).
  • Lionel Gossman: « The Making of a Romantic Icon: The Religious Context of Friedrich Overbeck’s “Italia und Germania », dans Transactions of the American Philosophical Society New Series, Vol. 97, No. 5, 2007
  • Lionel Gossman, Unwilling Moderns: The Nazarene Painters of the Nineteenth century, Volume 2, Issue 3, Automne 2003

Articles connexes

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Liens externes

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