« Mouvement nazaréen » : différence entre les versions
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== Les Nazaréens français == |
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Version du 20 avril 2018 à 18:03
Huile sur toile, 1813 - 1819
Düsseldorf, Kunstmuseum
Le mouvement nazaréen est un mouvement artistique fondé au début du XIXe siècle par un groupe de six élèves artistes allemands.
Histoire
Ces six élèves souhaitaient ardemment un renouveau de la peinture allemande, qui avait vu successivement l'influence notable du romantisme germanique succéder à Dürer, suivi, dans l'histoire de l'art par le mouvement Sturm und Drang puis de l'art bourgeois du Biedermeier. L'époque était aussi mouvementée : après avoir vu passer l'Aufklärung (« Les Lumières »), la sécularisation des biens ecclésiastiques, l'absolutisme et la monarchie constitutionnelle, le Saint-Empire romain germanique finissait aux alentours de 1806, c'est-à-dire à peu près au même moment que naissait le mouvement nazaréen. Ces six élèves, artistes à Vienne, définirent l'idéal nazaréen : le renouveau de l'art par la religion, en s'inspirant de Dürer et de Raphaël. De Vienne, ils partirent ensuite pour Rome. Le mouvement nazaréen allait ainsi devenir rapidement un mouvement collectif des régions catholiques du sud. Les peintres nazaréens, influencés à la fois par le catholicisme et le romantisme se donnèrent pour objectif de renouveler l'art religieux par l'étude des anciens maîtres italiens et allemands. Ainsi l'un des fondateurs du mouvement, Franz Pforr, déclara :
« Mon inclination m'attire à l'époque du Moyen Âge où la dignité de l'homme se montre encore dans toute sa vigueur. »
Les artistes suivants effectuent un voyage en Italie fondateur d'un mouvement réclamant une évolution par rapport au néoclassicisme qui les lasse : Johann Friedrich Overbeck, Franz Pforr, Ludwig Vogel (Ludwig Vogel ), Johann Konrad Hottinger (Johann Konrad Hottinger (de)), dans le monastère abandonné de Saint-Isidore, à Rome. Les rejoignent Philipp Veit, Peter von Cornelius, Julius Schnorr von Carolsfeld, Friedrich Wilhelm Schadow (entre autres). Ils rencontrent le paysagiste romantique autrichien Joseph Anton Koch, qui deviendra le chef de file. Carl Joseph Begas s'inspire d'eux. En 1827, Joseph von Führich (Joseph von Führich ) se joint au mouvement.
L'académie des Beaux-Arts de Vienne
Le mouvement artistique des nazaréens a débuté grâce à des élèves de l'académie des Beaux-Arts de Vienne. Cette académie avait une très bonne réputation dans toute l'Europe. Johann Friedrich Overbeck et Franz Pforr y ont commencé leur formation.
Le programme de l'académie, mis au point par Heinrich Friedrich Füger, était rigoureux, les aspects techniques l'emportant sur l'expression artistique. Des peintres comme Albrecht Dürer, Hans Helein, et Hans Baldung Grien étaient pris comme modèles.
La confrérie de Saint-Luc
Certains des étudiants de l'académie pensaient qu'ils manquaient cruellement de formation dans le domaine de l'esprit, ce qu'ils considéraient comme essentiel :
« sont portés disparus.. le cœur, l'âme et le sentiment. »
— dit à dix-neuf ans par Friedrich Overbeck, le 27 avril 1808, dans une lettre à son père.
Pforr, qui s'inspire déjà des anciens peintres allemands, en qui il voyait l'expression des émotions, ce qui lui manque dans sa formation, se lie d'amitié avec Overbeck. Leur point commun : leur point de vue critique sur la formation de l'académie d'art de Vienne.
Le cercle d'amis s'élargit pendant l'été 1808 grâce à l'arrivée de Joseph Sutter, de Joseph Wintergarst, de Johen Kenrad Hotting, et de Ludwig Vogel. Les amis se réunissent pour parler de thèmes artistiques. Un an plus tard, quand les amis fêtent le premier anniversaire de leur rencontre, ils se sont baptisés en « confrérie de Saint-Luc ». Ils ont choisi saint Luc, comme les confréries anciennes de peintres depuis le Moyen Âge (cet évangéliste est le patron des peintres).
La confrérie de Saint-Luc est fort inspirée par le romantisme et les idées piétistes en vogue à l'époque. Ils ont bien sûr puisé dans les théories des romantiques allemands, comme William Henry Wackenroder, Friedrich Schlegel, Novalis et Ludwig Tieck.
La confrérie à Rome
Franz Pforr, Overbeck, Vogel et Hottinger s'en vont pour Rome en 1810 et étudient là-bas leurs modèles italiens. Ils y ont alors occupé le monastère de San-Isidore vacant. Contrairement aux artistes qui ont précédemment fait le voyage, les Nazaréens ne cherchent pas la Rome de l'Antiquité, mais la Rome du Moyen Âge et la chrétienne.
Liste de peintres nazaréens
- Carl Joseph Begas
- Peter von Cornelius
- Ernst Deger
- Konrad Eberhard
- Carl Eggers
- Marie Ellenrieder
- Gebhard Flatz
- Joseph von Führich
- Josef von Hempel
- Matthias Goebbels
- Franz Ittenbach
- Gustav Jäger
- Johannes Kaspar
- Leopold Kupelwieser
- Friedrich Lange
- Ferdinand Olivier
- Friedrich Olivier
- Johann Friedrich Overbeck
- Johann David Passavant
- Carl Gottlieb Peschel
- Franz Pforr
- Johann Anton Ramboux
- Theodor Rehbenitz
- Wilhelm von Schadow
- Johann Scheffer von Leonhartshof
- Julius Schnorr von Carolsfeld
- Ludwig Schnorr von Carolsfeld
- Johann von Schraudolph
- Claudius Schraudolph der Ältere
- Joseph Anton Nikolaus Settegast
- Edward von Steinle
- Philipp Veit
- Johannes Veit
- Josef Wintergerst
- Johann Michael Wittmer
- Carl Philipp Fohr
Les Nazaréens français
- Un certain nombre d'artistes français ont été regroupés sous ce nom :
- André-Victor Orsel, Alphonse-Henri Périn, Émile Signol...
- Michel Caffort Les Nazaréens français, Rennes, 2009, Presses Universitaires de Rennes (ISBN 978-2-7535-0891-0).
Voir aussi
Liens externes
- (en) Franz Pforr and the Nazarenes sur The Art History Archive.