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'''Simone Dupont''', de son [[nom de plume]] '''Simone de Tervagne''' (au début, '''Simone Dupont de Tervagne'''), née Simone Maître le {{date|5 février 1911}} à [[Londres]] et morte le {{date|14 janvier 1992}} à [[Paris]]), est une [[journaliste]] et [[femme de lettres]] [[France|française]].
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'''Simone Dupont''', de son [[nom de plume]] '''Simone de Tervagne''' (au début, '''Simone Dupont de Tervagne'''), née '''Simone Maître''' le {{date|5 février 1911}} à [[Londres]] et morte le {{date|14 janvier 1992}} à [[9e arrondissement de Paris|Paris {{9e}}]]<ref>[https://deces.matchid.io/id/HdQuufwE-HCV Relevé des fichiers de l'Insee]</ref>, est une [[journaliste]] et [[femme de lettres]] [[France|française]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Elle est née de parents [[Duché de Bourbon|bourbonnais]]. Son père, François Maître (1866), et sa mère, Jeanne Henriette (1875), sont nés au [[Le Donjon|Donjon]], dans l'est de l'[[Allier (département)|Allier]]. La famille réside en [[Grande-Bretagne]], où le père est cuisinier du [[prince de Galles]]. Simone parle anglais jusqu'à l'âge de 7 ans. La famille revient en France en 1917 et s'installe au [[Le Donjon|Donjon]]. La même année, la sœur cadette de Simone, Jeanne, y voit le jour.
Elle est née de parents [[Duché de Bourbon|bourbonnais]]. Son père, François Maître (1866), et sa mère, Jeanne Henriette (1875), sont nés au [[Le Donjon|Donjon]], dans l'est de l'[[Allier (département)|Allier]]. La famille réside en [[Grande-Bretagne]], où le père est cuisinier du [[prince de Galles]]. Simone parle anglais jusqu'à l'âge de 7 ans. La famille revient en France en 1917 et s'installe au [[Le Donjon|Donjon]]. La même année, la sœur cadette de Simone, Jeanne, y voit le jour.


Son père décède en 1925 et c'est alors que Simone subit l'animosité d'une mère autoritaire et revêche<ref name="La Montagne" />. Vivant un calvaire permanent, elle fuit<ref name="La Montagne" /> ce qu'elle nomme « cet endroit sinistre » en [[1933]], à 22 ans.
Son père décède en 1925 et c'est alors que Simone subit l'animosité d'une mère autoritaire et revêche. Vivant un calvaire permanent, elle fuit ce qu'elle nomme « cet endroit sinistre » en [[1933]], à 22 ans<ref name="La Montagne" />.


Elle va alors mener une carrière littéraire loin des siens et de ses racines.
Elle va alors mener une carrière littéraire loin des siens et de ses racines.


En 1934, elle épouse [[Georges de Tervagne|Georges Dupont]], né en 1908 à [[Terwagne]] en [[Belgique]]. [[Dramaturge]] et [[poète]], il écrit sous différents [[nom de plume|noms de plume]] : Sully Georges, Georges Dupont, Max Hamel, Georges Dupont de Terwagne, et enfin de [[Georges de Tervagne|Tervagne]]<ref>{{Lien web|langue=|titre=toutes nos archives|url=http://chct.wifeo.com/nos-archives.php|site=http://chct.wifeo.com/nos-archives.php|date=|consulté le=2018-02-10}}</ref> {{incise|nom de plume que reprendra son épouse}} dans la presse belge et française mais il est essentiellement connu pour ses pièces de théâtre.
En 1934, elle épouse [[Georges de Tervagne|Georges Dupont]], né en 1908 à [[Terwagne]] en [[Belgique]]. [[Dramaturge]] et [[poète]], il écrit sous différents [[nom de plume|noms de plume]] : Sully Georges, Georges Dupont, Max Hamel, Georges Dupont de Terwagne, et enfin de [[Georges de Tervagne|Tervagne]]<ref>{{Lien web|langue=|titre=toutes nos archives|url=http://chct.wifeo.com/nos-archives.php|site=chct.wifeo.com|date=|consulté le=2018-02-10}}.</ref> {{incise|nom de plume que reprendra son épouse}} dans la presse belge et française mais il est essentiellement connu pour ses pièces de théâtre.


Le couple vivra principalement à Paris, où il fréquente le [[tout-Paris]]. Il gardera néanmoins des liens étroits avec la famille et le village de Georges Dupont.
Le couple vivra principalement à Paris, où il fréquente le [[tout-Paris]]. Il gardera néanmoins des liens étroits avec la famille et le village de Georges Dupont.


Simone exerce principalement comme [[journaliste]] (''Journal de la femme'', ''Cahiers du film'', ''Dimanche illustré'', ''Samedi-soir'') ; elle réalise de grandes enquêtes, des reportages, des interviews pour les quotidiens ''[[France-Soir]]'' et ''[[L'Aurore (journal)|L'Aurore]]''. Ses articles sont relayés par la presse internationale. Elle travaille aussi pour des magazines d'un nouveau secteur de presse : la presse féminine sentimentale ou [[presse du cœur]] (''[[Nous Deux (magazine)|Nous deux]]'', ''Madrigal'', ''Festival'', ''Boléro''...) lus par des millions de lecteurs qui suivent l'actualité des vedettes de l'époque. Elle écrit régulièrement pour ''[[Cinémonde]]'', ce qui lui donne une confortable assise financière. Elle signe parfois Liliane Fox, puis opte définitivement pour le [[nom de plume]] de son mari. C'est sous ce pseudonyme, Simone de Tervagne, qu'elle publiera ''La Haine maternelle''<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Simone de Tervagne|préface=Lilyane Ducher-Grandjean|titre=La Haine maternelle|lieu=Clermont-Ferrand|éditeur=Pré-textes|lien éditeur=https://www.facebook.com/Pr%C3%A9-Textes-509016505882371/|date=2014|pages totales=240|isbn=978-2-9543529-1-6|lire en ligne=}}</ref>{{,}}<ref name="La Montagne">{{Article |auteur1= |titre=Redonner vie aux auteurs oubliés |périodique=[[La Montagne (journal)|La Montagne]] |numéro= |date=23 juin 2014 |pages= |issn= |lire en ligne=http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/allier/allier-local/2014/06/23/redonner-vie-aux-auteurs-oublies_11052181.html |consulté le=15 janvier 2018 |id= }}.</ref>.
Simone exerce principalement comme [[journaliste]] (''Journal de la femme'', ''Cahiers du film'', ''Dimanche illustré'', ''Samedi-soir'') ; elle réalise de grandes enquêtes, des reportages, des interviews pour les quotidiens ''[[France-Soir]]'' et ''[[L'Aurore (journal français, 1897-1914)|L'Aurore]]''. Ses articles sont relayés par la presse internationale. Elle travaille aussi pour des magazines d'un nouveau secteur de presse : la presse féminine sentimentale ou [[presse du cœur]] (''[[Nous Deux (magazine)|Nous deux]]'', ''Madrigal'', ''Festival'', ''Boléro''...) lus par des millions de lecteurs qui suivent l'actualité des vedettes de l'époque. Elle écrit régulièrement pour ''[[Cinémonde]]'', ce qui lui donne une confortable assise financière. Elle signe parfois Liliane Fox, puis opte définitivement pour le [[nom de plume]] de son mari. C'est sous ce pseudonyme, Simone de Tervagne, qu'elle publiera ''La Haine maternelle''<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Simone de Tervagne|préface=Lilyane Ducher-Grandjean|titre=La Haine maternelle|passage=|lieu=Clermont-Ferrand|éditeur=Pré-textes|lien éditeur=|date=2014|pages totales=240|isbn=978-2-9543529-1-6|lire en ligne=}}</ref>{{,}}<ref name="La Montagne">{{Article |auteur1= |titre=Redonner vie aux auteurs oubliés |périodique=[[La Montagne (journal)|La Montagne]] |numéro= |date=23 juin 2014 |pages= |issn= |lire en ligne=http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/allier/allier-local/2014/06/23/redonner-vie-aux-auteurs-oublies_11052181.html |consulté le=15 janvier 2018 |id= }}.</ref>.


Elle se fait connaître par ses romans d'amour ''Ève d'Amérique'' et ''Le Feu de mars''. ''La Haine maternelle'' paraît aux éditions Nagel en 1947 et reçoit une critique élogieuse<ref name=":0">La Haine maternelle, réédition de Pré-Textes en 2014, {{ISBN|978-2-9543529-1-6}}</ref>. Il s'agit d'un roman dont l'action se situe dans la commune du [[Le Donjon|Donjon]] dans l[[Allier (département)|'Allier]]. Il est largement inspiré de la jeunesse de Simone qu'elle a passée dans cette commune et au cours de laquelle, comme l'héroïne du roman, elle a subi la haine, ressentie comme injuste, de sa mère.
Elle se fait connaître par ses romans d'amour ''Ève d'Amérique'' et ''Le Feu de mars''. ''La Haine maternelle'' paraît aux éditions Nagel en 1947 et reçoit une critique élogieuse<ref name=":0">La Haine maternelle, réédition de Pré-Textes en 2014, {{ISBN|978-2-9543529-1-6}}</ref>. Il s'agit d'un roman dont l'action se situe dans la commune du [[Le Donjon|Donjon]] dans l'[[Allier (département)|Allier]]. Il est largement inspiré de la jeunesse de Simone qu'elle a passée dans cette commune et au cours de laquelle, comme l'héroïne du roman, elle a subi la haine, ressentie comme injuste, de sa mère.


Après la Libération, Simone de Tervagne rencontre [[Valentine Dencausse]], plus connue sous le nom de [[Madame Fraya]], « la plus grande voyante du siècle », dont elle est l'amie jusqu'à la mort de cette dernière en 1954. Cette rencontre provoque un changement dans la carrière de Simone de Tervagne. Elle devient historienne et spécialiste des mystères de la [[clairvoyance]]. Ses ouvrages sur le sujet seront traduits dans le monde entier.
Après la Libération, Simone de Tervagne rencontre Valentine Dencausse, plus connue sous le nom de [[Madame Fraya]], « la plus grande voyante du siècle », dont elle est l'amie jusqu'à la mort de cette dernière en 1954. Cette rencontre provoque un changement dans la carrière de Simone de Tervagne. Elle devient historienne et spécialiste des mystères de la [[clairvoyance]]. Ses ouvrages sur le sujet seront traduits dans le monde entier<ref name=":0" />.


Simone continuera à fréquenter les artistes et autres personnalités en vue de son époque. Certains d'entre eux comme [[Gaby Morlay]], [[Michel Simon]], [[Michèle Morgan]] ou [[Renée Saint-Cyr]] comptent parmi ses amis intimes.
Simone continuera à fréquenter les artistes et autres personnalités en vue de son époque. Certains d'entre eux comme [[Gaby Morlay]], [[Michel Simon]], [[Michèle Morgan]] ou [[Renée Saint-Cyr]] comptent parmi ses amis intimes.


Elle meurt à son domicile le 14 janvier 1992 et elle a été inhumée au [[cimetière du Père-Lachaise#Ensemble crématorium-columbarium|columbarium du Père-Lachaise]] à Paris. Les cendres de son mari, décédé en 2004, seront inhumées auprès d'elle.
Elle meurt à son domicile le {{date-|14 janvier 1992}} et elle a été inhumée au [[cimetière du Père-Lachaise#Ensemble crématorium-columbarium|columbarium du Père-Lachaise]] à Paris. Les cendres de son mari, décédé en 2004, seront inhumées auprès d'elle.


== Analyse et portée de l'œuvre ==
== Analyse et portée de l'œuvre ==
Simone de Tervagne créé les célèbres {{Citation|interviews-express}} bien avant la vogue des confessions radiophoniques et des ''digests''. C'est une travailleuse acharnée. Elle prépare avec rigueur ses articles et interviews. Son roman, ''La Haine maternelle'', est très remarqué et reçoit une critique élogieuse qui souligne le réalisme, la finesse et la clarté de style avec lequel elle traite tant du thème classique des relations mère-fille, que de sujets novateurs pour l'époque : les excès d'une religiosité poussé à l'extrême, l'avortement et les attouchements sexuels imposés.<ref name=":0" />


Simone de Tervagne a créé les célèbres {{Citation|interviews-express}} bien avant la vogue des confessions radiophoniques et des ''digests''. C'est une travailleuse acharnée. Elle prépare avec rigueur ses articles et interviews. Son roman, ''La Haine maternelle'', est très remarqué et reçoit une critique élogieuse qui souligne le réalisme, la finesse et la clarté de style avec lequel elle traite tant du thème classique des relations mère-fille que de sujets novateurs pour l'époque : les excès d'une religiosité poussée à l'extrême, l'[[avortement]] et les [[Attouchement sexuel|attouchements sexuels]] imposés<ref name=":0" />.
Simone de Tervagne était essentiellement une femme de plume. Elle y a consacré sa vie. Elle demeurait une personne très émancipée pour l'époque, très en avance sur son temps.

Simone de Tervagne était essentiellement une femme de plume. Elle y a consacré sa vie. Elle demeurait une personne très émancipée pour l'époque, en avance sur son temps.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
[[Fichier:Photo table Pré-Textes.jpg|alt=Portrait de Simone de Tervagne au centre|vignette|Portrait de Simone de Tervagne au centre]]
;Romans
;Romans
* ''Ève d'Amérique'', éd. Maréchal, 1943 et éd. Chantal, 1946
* ''Ève d'Amérique'', éd. Maréchal, 1943 et éd. Chantal, 1946
* ''Le Feu de mars'', éd. Bordas, 1946
* ''Le Feu de mars'', éd. Bordas, 1946
* ''La Haine maternelle'', éd. Nagel, [http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/allier/allier-local/2014/06/23/redonner-vie-aux-auteurs-oublies_11052181.html 1947], éd. Pré-Textes, 2014.
* ''La Haine maternelle'', éd. Nagel, [http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/allier/allier-local/2014/06/23/redonner-vie-aux-auteurs-oublies_11052181.html 1947], [[éd. Pré-Textes]], 2014.


;Ouvrages sur la voyance
;Ouvrages sur la voyance
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
* {{Autorité}}
{{liens}}


{{Portail|littérature française|Allier}}
{{Portail|littérature française|Allier}}
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[[Catégorie:Journaliste française du XXe siècle]]
[[Catégorie:Journaliste française du XXe siècle]]
[[Catégorie:Divination]]
[[Catégorie:Divination]]
[[Catégorie:Écrivain lié au Bourbonnais]]
[[Catégorie:Naissance en février 1911]]
[[Catégorie:Naissance en février 1911]]
[[Catégorie:Naissance à Londres]]
[[Catégorie:Naissance à Londres au XXe siècle]]
[[Catégorie:Décès en janvier 1992]]
[[Catégorie:Décès en janvier 1992]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]
[[Catégorie:Décès dans le 9e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 80 ans]]
[[Catégorie:Décès à 80 ans]]

Version du 27 avril 2024 à 20:48

Simone de Tervagne
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Columbarium du Père-Lachaise, Grave of Tervagne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Simone Marie Philiberte Maître
Nationalité
Activités
Conjoint
Vue de la sépulture.

Simone Dupont, de son nom de plume Simone de Tervagne (au début, Simone Dupont de Tervagne), née Simone Maître le à Londres et morte le à Paris 9e[1], est une journaliste et femme de lettres française.

Biographie

Elle est née de parents bourbonnais. Son père, François Maître (1866), et sa mère, Jeanne Henriette (1875), sont nés au Donjon, dans l'est de l'Allier. La famille réside en Grande-Bretagne, où le père est cuisinier du prince de Galles. Simone parle anglais jusqu'à l'âge de 7 ans. La famille revient en France en 1917 et s'installe au Donjon. La même année, la sœur cadette de Simone, Jeanne, y voit le jour.

Son père décède en 1925 et c'est alors que Simone subit l'animosité d'une mère autoritaire et revêche. Vivant un calvaire permanent, elle fuit ce qu'elle nomme « cet endroit sinistre » en 1933, à 22 ans[2].

Elle va alors mener une carrière littéraire loin des siens et de ses racines.

En 1934, elle épouse Georges Dupont, né en 1908 à Terwagne en Belgique. Dramaturge et poète, il écrit sous différents noms de plume : Sully Georges, Georges Dupont, Max Hamel, Georges Dupont de Terwagne, et enfin de Tervagne[3] — nom de plume que reprendra son épouse — dans la presse belge et française mais il est essentiellement connu pour ses pièces de théâtre.

Le couple vivra principalement à Paris, où il fréquente le tout-Paris. Il gardera néanmoins des liens étroits avec la famille et le village de Georges Dupont.

Simone exerce principalement comme journaliste (Journal de la femme, Cahiers du film, Dimanche illustré, Samedi-soir) ; elle réalise de grandes enquêtes, des reportages, des interviews pour les quotidiens France-Soir et L'Aurore. Ses articles sont relayés par la presse internationale. Elle travaille aussi pour des magazines d'un nouveau secteur de presse : la presse féminine sentimentale ou presse du cœur (Nous deux, Madrigal, Festival, Boléro...) lus par des millions de lecteurs qui suivent l'actualité des vedettes de l'époque. Elle écrit régulièrement pour Cinémonde, ce qui lui donne une confortable assise financière. Elle signe parfois Liliane Fox, puis opte définitivement pour le nom de plume de son mari. C'est sous ce pseudonyme, Simone de Tervagne, qu'elle publiera La Haine maternelle[4],[2].

Elle se fait connaître par ses romans d'amour Ève d'Amérique et Le Feu de mars. La Haine maternelle paraît aux éditions Nagel en 1947 et reçoit une critique élogieuse[5]. Il s'agit d'un roman dont l'action se situe dans la commune du Donjon dans l'Allier. Il est largement inspiré de la jeunesse de Simone qu'elle a passée dans cette commune et au cours de laquelle, comme l'héroïne du roman, elle a subi la haine, ressentie comme injuste, de sa mère.

Après la Libération, Simone de Tervagne rencontre Valentine Dencausse, plus connue sous le nom de Madame Fraya, « la plus grande voyante du siècle », dont elle est l'amie jusqu'à la mort de cette dernière en 1954. Cette rencontre provoque un changement dans la carrière de Simone de Tervagne. Elle devient historienne et spécialiste des mystères de la clairvoyance. Ses ouvrages sur le sujet seront traduits dans le monde entier[5].

Simone continuera à fréquenter les artistes et autres personnalités en vue de son époque. Certains d'entre eux comme Gaby Morlay, Michel Simon, Michèle Morgan ou Renée Saint-Cyr comptent parmi ses amis intimes.

Elle meurt à son domicile le et elle a été inhumée au columbarium du Père-Lachaise à Paris. Les cendres de son mari, décédé en 2004, seront inhumées auprès d'elle.

Analyse et portée de l'œuvre

Simone de Tervagne a créé les célèbres « interviews-express » bien avant la vogue des confessions radiophoniques et des digests. C'est une travailleuse acharnée. Elle prépare avec rigueur ses articles et interviews. Son roman, La Haine maternelle, est très remarqué et reçoit une critique élogieuse qui souligne le réalisme, la finesse et la clarté de style avec lequel elle traite tant du thème classique des relations mère-fille que de sujets novateurs pour l'époque : les excès d'une religiosité poussée à l'extrême, l'avortement et les attouchements sexuels imposés[5].

Simone de Tervagne était essentiellement une femme de plume. Elle y a consacré sa vie. Elle demeurait une personne très émancipée pour l'époque, en avance sur son temps.

Œuvres

Portrait de Simone de Tervagne au centre
Portrait de Simone de Tervagne au centre
Romans
  • Ève d'Amérique, éd. Maréchal, 1943 et éd. Chantal, 1946
  • Le Feu de mars, éd. Bordas, 1946
  • La Haine maternelle, éd. Nagel, 1947, éd. Pré-Textes, 2014.
Ouvrages sur la voyance
  • Madame Fraya m'a dit, les confidences de la plus grande voyante du siècle, éd. Adyar, 1955
  • C'était écrit dans les étoiles, éd. Oliven, 1961
  • Les Exploratrices de l'invisible, éd. de Trévise, 1971
  • Les Hommes politiques et leurs voyantes, éd. Jacques Grancher, 1978
  • Une voyante à l'Élysée, éd. Pygmalion, 1975 et éd. Garancière, 1984
  • L'Univers de la parapsychologie et de l'ésotérisme (collaboration au Tome 1), éd. Martinsart, 1975
  • Le Collier magique, le pouvoir magique des bijoux et des objets, éd. du Rocher, 1982 et éd. Garancière, 1986
  • L'Au-delà mène l'enquête, le testament de Madame Fraya, éd. Garancière, 1985
  • Le Livre d'or de la voyance : de Madame de Thèbes à Yaguel Didier, éd. Garancière, 1986

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b « Redonner vie aux auteurs oubliés », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « toutes nos archives », sur chct.wifeo.com (consulté le ).
  4. Simone de Tervagne (préf. Lilyane Ducher-Grandjean), La Haine maternelle, Clermont-Ferrand, Pré-textes, , 240 p. (ISBN 978-2-9543529-1-6)
  5. a b et c La Haine maternelle, réédition de Pré-Textes en 2014, (ISBN 978-2-9543529-1-6)

Liens externes