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« Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf » : différence entre les versions

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{{Ébauche |personnalité de l'Égypte antique}}
{{Infobox Personnalité de l'Égypte antique
| nom = Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf
{{Infobox Biographie2}}
| image = Statuette Sobekemsaf Petrie b.png
'''Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf {{II}}''' est le successeur de [[Sekhemrê-Oupmaât Antef-Âa]] (Antef {{VI}}).
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'''Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf {{II}}''' est un roi de la {{XVIIe dynastie égyptienne}}, probablement le prédécesseur de [[Sekhemrê-Oupmaât Antef-Âa]] (Antef {{V}} ou {{VI}}).

== Attestations ==


Il est attesté dans les [[Papyrus Abbott|papyrii Abbott]], Ambras et Amherst-Léopold {{II}}, datant du règne de {{monarque|Ramsès|IX}} et mentionnant l'inspection de sa tombe et le procès des [[Pillage des tombeaux égyptiens|pilleurs]] de cette dernière. D'autres documents portant son nom ont été retrouvés : il s'agit de la stèle d'un scribe Sobekhotep<ref>Inventaire : [[British Museum]] 1163.</ref>, d'un sanctuaire en calcaire de Thèbes<ref>Inventaire : New York, [[Metropolitan Museum of Art]] 25329.</ref>, ainsi que de peut-être deux statues et une stèle, qui pourraient également dater de l'époque de [[Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf]] et ne peuvent être clairement attribués à Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf, puisqu'ils ne mentionnent que le [[Nom de Sa-Rê|nom de Sa-Râ]] ''Sobekemsaf'' et non le [[nom de Nesout-bity]] du roi.
Roi de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] à la fin de la {{XVIIe dynastie égyptienne}}, il règne seize ans ; son règne est prospère. Il fait construire à [[Karnak]] et à [[Abydos (Égypte)|Abydos]].


== Famille ==
Sa tombe est mentionnée par les [[Papyrus (papier)|papyri]] Abbott, Ambras et Amherst-Léopold {{II}}, qui le désignent comme un grand roi pourvu d'un riche mobilier funéraire.


Il a pour reine une certaine Noubkhâes, citée dans le [[Papyrus Abbott|papyrus Abbott]] et enterrée avec lui dans la même tombe. D'après les inscriptions trouvées sur un chambranle de porte découvert dans les vestiges d'un temple de la {{XVIIe dynastie égyptienne}} à Gebel Antef sur la route [[Louxor]]-Farshut, on sait aujourd'hui que [[Noubkheperrê Antef]] et, par implication, son frère [[Sekhemrê-Oupmaât Antef-Âa]] étaient les fils d'un des deux rois Sobekemsaf. La plupart des égyptologues pensent qu'il s'agit de Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf<ref name="ryholt">{{Ouvrage | nom1 = Ryholt | prénom1 = K. S. B. | titre = The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period, c. 1800–1550 BC | éditeur = [[Museum Tusculanum Press]] | année = 1997 | lieu = Copenhague | pages = | url = https://books.google.com/books?id=ANRi7cM5ZwsC&dq=thinis | doi = | id = | isbn = 8772894210}}</ref>{{,}}<ref name="Vandersleyen">Claude Vandersleyen, Nouvelles lumières sur la nécropole de la 17e dynastie à Dra Aboul Naga, sur la rive gauche de Thèbes. Chronique d'Egypte, 85(169-170), 2010, 108-125.</ref>{{,}}<ref>Daniel Polz, Der Beginn des Neuen Reiches. Zur Vorgeschichte einer Zeitenwende. Sonderschriften des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo, 31. Berlin/New York: Walter de Gruyter, 2007</ref>. [[Claude Vandersleyen]] lui donne également comme fils le roi [[Sekhemrê-Herouhermaât Antef]]<ref name="Vandersleyen"/>.
En l'an 16 du règne de {{monarque|Ramsès|IX}}, la tombe de Sobekemsaf {{II}} ainsi que de nombreuses autres sont [[Pillage des tombeaux égyptiens|pillées]]. La plus grande partie des dix-sept coupables seront empalés.

Parmi eux, le tailleur de pierres Amenpanéfer qui, durant le procès, raconte le mode opératoire de leur méfait : comment les pilleurs se sont introduits à sept en creusant un tunnel, comment ils ont violé le sarcophage, pillé les bijoux en mettant le feu à la momie pour gagner du temps, comment ils ont fait subir le même traitement à celle de la reine Noubkha.
== Position chronologique ==

En tant que père d'au moins deux des trois {{page h'|Antef}}, son règne est considéré comme immédiatement antérieur à leurs règnes. Ainsi, dans la vision courte de la {{XVIIe dynastie égyptienne}}, il est positionné systématiquement au début de la dynastie : en deuxième position pour [[Kim Ryholt]]<ref name="ryholt"/>, en troisième pour Daniel Polz<ref name="polz">Daniel Polz, Der Beginn des Neuen Reiches. Zur Vorgeschichte einer Zeitenwende. Sonderschriften des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo, 31. Berlin/New York: Walter de Gruyter, 2007. {{p.|25-34 & 50}}.</ref> et en première position pour [[Claude Vandersleyen]]<ref name="Vandersleyen"/> et Julien Siesse<ref name="Siesse">Julien Siesse, Throne Names Patterns as a Clue for the Internal Chronology of the 13th to 17th Dynasties (Late Middle Kingdom and Second Intermediate Period), GM 246, 2015, p 75-98</ref>.

Sa numérotation est plus problématique. En effet, la position de [[Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf]] est un sujet débattu par les égyptologues. La plupart le positionne avant Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf, soit en début de {{XVIIe dynastie égyptienne}}<ref name="polz"/>, soit pendant la {{XVIe dynastie égyptienne}}<ref name="Siesse"/>, voire à la fin de la {{XIIIe dynastie égyptienne}}<ref name="Vandersleyen"/>. Ainsi, dans cette configuration, [[Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf]] est numéroté ''Sobekemsaf {{Ier}}'' et Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf est numéroté ''Sobekemsaf {{II}}''. Mais [[Kim Ryholt]] place [[Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf]] à la fin de la {{XVIIe dynastie égyptienne}}, juste avant [[Senakhtenrê Iâhmes]]<ref name="ryholt"/>. Ainsi, ce roi devient ''Sobekemsaf {{II}}'' et Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf est numéroté ''Sobekemsaf {{Ier}}''.

== Le pillage de sa tombe ==

Sa tombe et son pillage sont attestés dans les [[Papyrus Abbott|papyrii Abbott]], Ambras et Amherst-Léopold {{II}}, datant du règne de {{monarque|Ramsès|IX}}. Les confessions et les procès pour vol de tombe des hommes responsables du pillage de la tombe de Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf sont détaillés dans ce dernier papyrus qui est daté de l'''An 16, {{3e|mois}} de [[Peret]], {{22e|jour}}'' de {{monarque|Ramsès|IX}}. Ce document relate qu'un certain Amenpanéfer, fils d'Anhernakht, tailleur de pierre du [[Enceinte d'Amon-Rê|temple d'Amon-Rê]], {{Citation|a pris l'habitude de piller les tombes [des nobles de Thèbes-Ouest] en compagnie du tailleur de pierre Hapiour}} et mentionne qu'ils ont pillé la tombe de Sobekemsaf avec six autres complices en l'an 13 de Ramsès IX<ref name="cottrell">Leonard Cottrell, The Lost Pharaohs, Pan Books, 8th printing:1977, p.135-136</ref>. Amenpanéfer confessa :
'' ...nous sommes allés voler les tombes... et nous avons trouvé la pyramide de [roi] Sekhemrê-Shedtaouy, le fils de Rê Sobekemsaf, qui n'était pas du tout comme les pyramides et les tombes des nobles que nous avions l'habitude de voler<ref name="cottrell"/>.''

Dans son procès, Amenpanéfer témoigne que lui et ses compagnons ont creusé un tunnel dans la pyramide du roi avec leurs outils en cuivre :
''Puis nous avons percé les décombres... et nous avons trouvé ce dieu (roi) couché au fond de son lieu de sépulture. Nous avons trouvé le lieu de sépulture de Noubkhâes, sa reine, situé juste à côté de lui ... Nous avons ouvert les sarcophages et les cercueils dans lesquels ils se trouvaient, et nous avons trouvé la noble momie de ce roi, équipée d'un faucon ; un grand nombre d'amulettes et de bijoux en or étaient sur son cou, et sa coiffe en or était sur lui. La noble momie de ce roi était entièrement recouverte d'or, et ses cercueils étaient ornés d'or et d'argent à l'intérieur et à l'extérieur et incrustés de toutes sortes de pierres précieuses. Nous avons recueilli l'or sur la noble momie de ce dieu... et nous avons également recueilli tout ce que nous avons trouvé sur elle (la reine) ; et nous avons mis le feu à leurs cercueils. Nous avons pris leur mobilier... composé d'objets en or, en argent et en bronze, et nous les avons répartis entre nous... Puis nous avons traversé Thèbes. Quelques jours plus tard, le directeur du district de Thèbes a appris que nous avions volé à l'ouest, et ils m'ont saisi et emprisonné dans le bureau du maire de Thèbes. Et je pris les vingt deben d'or qui m'étaient tombés dessus comme ma part et les donnai à Khâmope, le scribe du quartier rattaché au lieu de débarquement de Thèbes. Il me libéra, et je rejoignis mes compagnons, qui me compensèrent encore une fois avec une portion. Ainsi, avec d'autres voleurs qui sont avec moi, j'ai continué jusqu'à ce jour à voler les tombes des nobles et des gens [décédés] du pays qui reposent à l'ouest de Thèbes<ref name="cottrell"/>.''

Amenpanéfer déclara que les trésors prélevés sur les deux momies royales s'élevaient à ''160 [[deben]] d'or'' (soit 14,5 kg)<ref>Peter Clayton, Chronicle of the Pharaohs, Thames & Hudson Ltd, 1994, p.171</ref>. Le document se termine par la condamnation des voleurs - avec une probable peine de mort - et note qu'une copie des transcriptions officielles du procès a été envoyée à {{monarque|Ramsès|IX}} en [[Basse-Égypte]]. Amenpanéfer lui-même aurait été condamné à mort par empalement, un châtiment qui était réservé aux crimes les plus odieux dans l'Égypte ancienne<ref>[[Anton Gill]], "Ancient Egyptians: The Kingdom of the Pharaohs brought to Life," Harper Collins Entertainment, 2003. pp.176-77</ref>.


== Titulature ==
== Titulature ==
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}}
}}

== Notes et références ==
{{Références}}


== Source ==
== Source ==

Version du 19 avril 2020 à 14:33

Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf
Image illustrative de l’article Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf
Statuette de Sobekemsaf assis, probablement provenant de la région thébaine [1]
Période Deuxième Période intermédiaire
Dynastie XVIIe dynastie
Fonction roi
Prédécesseur Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf ?
Successeur Sekhemrê-Oupmaât Antef-Âa
Famille
Conjoint Noubkhâes (ou Neboukhâs)
Enfant(s) Sekhemrê-Oupmaât Antef-Âa
Noubkheperrê Antef
Sekhemrê-Herouhermaât Antef ?

Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf II est un roi de la XVIIe dynastie, probablement le prédécesseur de Sekhemrê-Oupmaât Antef-Âa (Antef V ou VI).

Attestations

Il est attesté dans les papyrii Abbott, Ambras et Amherst-Léopold II, datant du règne de Ramsès IX et mentionnant l'inspection de sa tombe et le procès des pilleurs de cette dernière. D'autres documents portant son nom ont été retrouvés : il s'agit de la stèle d'un scribe Sobekhotep[2], d'un sanctuaire en calcaire de Thèbes[3], ainsi que de peut-être deux statues et une stèle, qui pourraient également dater de l'époque de Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf et ne peuvent être clairement attribués à Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf, puisqu'ils ne mentionnent que le nom de Sa-Râ Sobekemsaf et non le nom de Nesout-bity du roi.

Famille

Il a pour reine une certaine Noubkhâes, citée dans le papyrus Abbott et enterrée avec lui dans la même tombe. D'après les inscriptions trouvées sur un chambranle de porte découvert dans les vestiges d'un temple de la XVIIe dynastie à Gebel Antef sur la route Louxor-Farshut, on sait aujourd'hui que Noubkheperrê Antef et, par implication, son frère Sekhemrê-Oupmaât Antef-Âa étaient les fils d'un des deux rois Sobekemsaf. La plupart des égyptologues pensent qu'il s'agit de Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf[4],[5],[6]. Claude Vandersleyen lui donne également comme fils le roi Sekhemrê-Herouhermaât Antef[5].

Position chronologique

En tant que père d'au moins deux des trois Antef, son règne est considéré comme immédiatement antérieur à leurs règnes. Ainsi, dans la vision courte de la XVIIe dynastie, il est positionné systématiquement au début de la dynastie : en deuxième position pour Kim Ryholt[4], en troisième pour Daniel Polz[7] et en première position pour Claude Vandersleyen[5] et Julien Siesse[8].

Sa numérotation est plus problématique. En effet, la position de Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf est un sujet débattu par les égyptologues. La plupart le positionne avant Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf, soit en début de XVIIe dynastie[7], soit pendant la XVIe dynastie[8], voire à la fin de la XIIIe dynastie[5]. Ainsi, dans cette configuration, Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf est numéroté Sobekemsaf Ier et Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf est numéroté Sobekemsaf II. Mais Kim Ryholt place Sekhemrê-Ouadjkhâou Sobekemsaf à la fin de la XVIIe dynastie, juste avant Senakhtenrê Iâhmes[4]. Ainsi, ce roi devient Sobekemsaf II et Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf est numéroté Sobekemsaf Ier.

Le pillage de sa tombe

Sa tombe et son pillage sont attestés dans les papyrii Abbott, Ambras et Amherst-Léopold II, datant du règne de Ramsès IX. Les confessions et les procès pour vol de tombe des hommes responsables du pillage de la tombe de Sekhemrê-Shedtaouy Sobekemsaf sont détaillés dans ce dernier papyrus qui est daté de l'An 16, 3e mois de Peret, 22e jour de Ramsès IX. Ce document relate qu'un certain Amenpanéfer, fils d'Anhernakht, tailleur de pierre du temple d'Amon-Rê, « a pris l'habitude de piller les tombes [des nobles de Thèbes-Ouest] en compagnie du tailleur de pierre Hapiour » et mentionne qu'ils ont pillé la tombe de Sobekemsaf avec six autres complices en l'an 13 de Ramsès IX[9]. Amenpanéfer confessa :

 ...nous sommes allés voler les tombes... et nous avons trouvé la pyramide de [roi] Sekhemrê-Shedtaouy, le fils de Rê Sobekemsaf, qui n'était pas du tout comme les pyramides et les tombes des nobles que nous avions l'habitude de voler[9].

Dans son procès, Amenpanéfer témoigne que lui et ses compagnons ont creusé un tunnel dans la pyramide du roi avec leurs outils en cuivre :

Puis nous avons percé les décombres... et nous avons trouvé ce dieu (roi) couché au fond de son lieu de sépulture. Nous avons trouvé le lieu de sépulture de Noubkhâes, sa reine, situé juste à côté de lui ... Nous avons ouvert les sarcophages et les cercueils dans lesquels ils se trouvaient, et nous avons trouvé la noble momie de ce roi, équipée d'un faucon ; un grand nombre d'amulettes et de bijoux en or étaient sur son cou, et sa coiffe en or était sur lui. La noble momie de ce roi était entièrement recouverte d'or, et ses cercueils étaient ornés d'or et d'argent à l'intérieur et à l'extérieur et incrustés de toutes sortes de pierres précieuses. Nous avons recueilli l'or sur la noble momie de ce dieu... et nous avons également recueilli tout ce que nous avons trouvé sur elle (la reine) ; et nous avons mis le feu à leurs cercueils. Nous avons pris leur mobilier... composé d'objets en or, en argent et en bronze, et nous les avons répartis entre nous... Puis nous avons traversé Thèbes. Quelques jours plus tard, le directeur du district de Thèbes a appris que nous avions volé à l'ouest, et ils m'ont saisi et emprisonné dans le bureau du maire de Thèbes. Et je pris les vingt deben d'or qui m'étaient tombés dessus comme ma part et les donnai à Khâmope, le scribe du quartier rattaché au lieu de débarquement de Thèbes. Il me libéra, et je rejoignis mes compagnons, qui me compensèrent encore une fois avec une portion. Ainsi, avec d'autres voleurs qui sont avec moi, j'ai continué jusqu'à ce jour à voler les tombes des nobles et des gens [décédés] du pays qui reposent à l'ouest de Thèbes[9].

Amenpanéfer déclara que les trésors prélevés sur les deux momies royales s'élevaient à 160 deben d'or (soit 14,5 kg)[10]. Le document se termine par la condamnation des voleurs - avec une probable peine de mort - et note qu'une copie des transcriptions officielles du procès a été envoyée à Ramsès IX en Basse-Égypte. Amenpanéfer lui-même aurait été condamné à mort par empalement, un châtiment qui était réservé aux crimes les plus odieux dans l'Égypte ancienne[11].

Titulature

Notes et références

  1. Flinders Petrie, A History of Egypt, vol. I, p. 223.
  2. Inventaire : British Museum 1163.
  3. Inventaire : New York, Metropolitan Museum of Art 25329.
  4. a b et c K. S. B. Ryholt, The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period, c. 1800–1550 BC, Copenhague, Museum Tusculanum Press, (ISBN 8772894210, lire en ligne)
  5. a b c et d Claude Vandersleyen, Nouvelles lumières sur la nécropole de la 17e dynastie à Dra Aboul Naga, sur la rive gauche de Thèbes. Chronique d'Egypte, 85(169-170), 2010, 108-125.
  6. Daniel Polz, Der Beginn des Neuen Reiches. Zur Vorgeschichte einer Zeitenwende. Sonderschriften des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo, 31. Berlin/New York: Walter de Gruyter, 2007
  7. a et b Daniel Polz, Der Beginn des Neuen Reiches. Zur Vorgeschichte einer Zeitenwende. Sonderschriften des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo, 31. Berlin/New York: Walter de Gruyter, 2007. p. 25-34 & 50.
  8. a et b Julien Siesse, Throne Names Patterns as a Clue for the Internal Chronology of the 13th to 17th Dynasties (Late Middle Kingdom and Second Intermediate Period), GM 246, 2015, p 75-98
  9. a b et c Leonard Cottrell, The Lost Pharaohs, Pan Books, 8th printing:1977, p.135-136
  10. Peter Clayton, Chronicle of the Pharaohs, Thames & Hudson Ltd, 1994, p.171
  11. Anton Gill, "Ancient Egyptians: The Kingdom of the Pharaohs brought to Life," Harper Collins Entertainment, 2003. pp.176-77

Source