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« Serment de Platées » : différence entre les versions

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Le '''Serment de Platées''' est un serment qu'aurait prêté les grecs avant la [[Bataille de Platées]] en -479. On trouve différentes versions du texte au IV°s chez [[Diodore de Sicile]], dans le ''Contre Léocrate'' de l'orateur athénien [[Lycurgue (orateur)|Lycurgue]] ainsi que, avec le [[serment des éphèbes]], sur une stèle retrouvée au début du XX°siècle à [[Archanès]], elle-aussi du IV°s. On ne trouve par contre aucune mention de ce serment dans les ''[[Histoires]]'' d'[[Hérodote]] qui est notre principale source sur la bataille, et [[Théopompe]] la considérait déjà comme apocryphe. Il est généralement considéré aujourd'hui comme une invention du IV° siècle pour servir la propagande athénienne.
Le '''Serment de Platées''' est un serment qu'aurait prêté les grecs avant la [[Bataille de Platées]] en -479. On trouve différentes versions du texte au IV°s chez [[Diodore de Sicile]], dans le ''Contre Léocrate'' de l'orateur athénien [[Lycurgue (orateur)|Lycurgue]] ainsi que, avec le [[serment des éphèbes]], sur une stèle retrouvée au début du XX°siècle à [[Archanès]], elle-aussi du IV°s. On ne trouve par contre aucune mention de ce serment dans les ''[[Histoires]]'' d'[[Hérodote]] qui est notre principale source sur la bataille, et [[Théopompe]] la considérait déjà comme apocryphe. Il est généralement considéré aujourd'hui comme une invention du IV° siècle pour servir la propagande athénienne.


{{citation bloc|Tous les Grecs assemblés dans l'isthme résolurent de s'engager à cette guerre par un serment qui devait garantir leur union et les obliger à braver tous les dangers. Voici la formule de ce serment : ''Je n'estimerai point la vie plus que la liberté ; je n'abandonnerai mes chefs ni vivants ni morts, et j'ensevelirai mes compagnons tués dans le combat. Vainqueur des Barbares, je ne contribuerai jamais à la destruction d'aucune des villes qui ont pris part au combat. Je ne relèverai aucun des temples brûlés ou renversés, mais je laisserai subsister ces ruines comme un monument qui doit rappeler à la postérité la fureur sacrilège des Barbares.''|[[Diodore de Sicile]]|[[Bibliothèque historique]] XI,XXIX (trad. Ferdinand Hoefer, 1851)|référence=<ref>remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre11a.htm</ref>}}
{{citation bloc|Tous les Grecs assemblés dans l'isthme résolurent de s'engager à cette guerre par un serment qui devait garantir leur union et les obliger à braver tous les dangers. Voici la formule de ce serment : ''Je n'estimerai point la vie plus que la liberté ; je n'abandonnerai mes chefs ni vivants ni morts, et j'ensevelirai mes compagnons tués dans le combat. Vainqueur des Barbares, je ne contribuerai jamais à la destruction d'aucune des villes qui ont pris part au combat. Je ne relèverai aucun des temples brûlés ou renversés, mais je laisserai subsister ces ruines comme un monument qui doit rappeler à la postérité la fureur sacrilège des Barbares.''|[[Diodore de Sicile]]|[[Bibliothèque historique]] XI,XXIX (trad. Ferdinand Hoefer, 1851)|référence=<ref>http://www.remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre11a.htm</ref>}}


{{citation bloc|C'est pour cette raison, ô juges! que près de Platée, tous les Grecs, au moment de se ranger en bataille pour combattre les forces de Xerxès, crurent devoir prendre avec eux-mêmes cet engagement sacré : et ce ne fut pas une chose nouvelle qu'ils imaginaient, ils ne firent qu'imiter la formule de serment usitée chez vous. Mais il n'en est pas moins utile de vous la faire entendre; car ou y voit avec évidence la preuve écrite de leur vertu. Donnes-en aussi lecture :''Je ne préférerai point la vie à la liberté ; je n'abandonnerai mes chefs ni vivants, ni morts ; j'ensevelirai tous ceux des alliés qui auront péri les armes à la main. Vainqueur des Barbares, je ne dévasterai aucune des villes qui auront combattu pour la Grèce; quant à celles qui auront pris le parti de l'ennemi, je les décimerai toutes. Je ne relèverai jamais aucun des temples brûlés ou renversés par les Barbares; mais je laisserai à l'avenir ce monument de leur impiété.''|[[Lycurgue (orateur)|Lycurgue]]|Contre Léocrate|référence=<ref>http://www.remacle.org/bloodwolf/orateurs/lycurgue/leocrate.htm#81</ref>}}
== Références ==
== Références ==
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Version du 12 décembre 2019 à 19:53

Le Serment de Platées est un serment qu'aurait prêté les grecs avant la Bataille de Platées en -479. On trouve différentes versions du texte au IV°s chez Diodore de Sicile, dans le Contre Léocrate de l'orateur athénien Lycurgue ainsi que, avec le serment des éphèbes, sur une stèle retrouvée au début du XX°siècle à Archanès, elle-aussi du IV°s. On ne trouve par contre aucune mention de ce serment dans les Histoires d'Hérodote qui est notre principale source sur la bataille, et Théopompe la considérait déjà comme apocryphe. Il est généralement considéré aujourd'hui comme une invention du IV° siècle pour servir la propagande athénienne.

« Tous les Grecs assemblés dans l'isthme résolurent de s'engager à cette guerre par un serment qui devait garantir leur union et les obliger à braver tous les dangers. Voici la formule de ce serment : Je n'estimerai point la vie plus que la liberté ; je n'abandonnerai mes chefs ni vivants ni morts, et j'ensevelirai mes compagnons tués dans le combat. Vainqueur des Barbares, je ne contribuerai jamais à la destruction d'aucune des villes qui ont pris part au combat. Je ne relèverai aucun des temples brûlés ou renversés, mais je laisserai subsister ces ruines comme un monument qui doit rappeler à la postérité la fureur sacrilège des Barbares. »[1]

— Diodore de Sicile, Bibliothèque historique XI,XXIX (trad. Ferdinand Hoefer, 1851)


« C'est pour cette raison, ô juges! que près de Platée, tous les Grecs, au moment de se ranger en bataille pour combattre les forces de Xerxès, crurent devoir prendre avec eux-mêmes cet engagement sacré : et ce ne fut pas une chose nouvelle qu'ils imaginaient, ils ne firent qu'imiter la formule de serment usitée chez vous. Mais il n'en est pas moins utile de vous la faire entendre; car ou y voit avec évidence la preuve écrite de leur vertu. Donnes-en aussi lecture :Je ne préférerai point la vie à la liberté ; je n'abandonnerai mes chefs ni vivants, ni morts ; j'ensevelirai tous ceux des alliés qui auront péri les armes à la main. Vainqueur des Barbares, je ne dévasterai aucune des villes qui auront combattu pour la Grèce; quant à celles qui auront pris le parti de l'ennemi, je les décimerai toutes. Je ne relèverai jamais aucun des temples brûlés ou renversés par les Barbares; mais je laisserai à l'avenir ce monument de leur impiété. »[2]

— Lycurgue, Contre Léocrate

Références

Bibliographie

  • Louis Robert, Etudes épigraphiques et philologiques, Paris, Champion 1938, p. 296-307-316 [1]
  • Donald W. Prakken, « Note on the apocryphal oath of the Athenians at Plataea », The American Journal of Philology, Vol. 61, No. 1 (1940), p. 62-65 {{JSTOR:291436}}
  • Georges Daux, « Le serment de Platées », Revue Archéologique, Sixième Série, T. 17 (JANVIER-JUIN 1941), pp. 176-183 JSTOR:41751111
  • M. Bock M, « Die Schwurgötter der Epheben von Acharnai », Wiener Jahreshefte, 33 (1941), p. 55-58
  • William Bell Dinsmoor, Hesperia, Suppl. V, 1941, p. 158, notes 332-333;
  • Greek historical Inscriptions II, 1948, No 204, pp. 304-307;
  • H. W. Parke, « Consecratio to Appolo », Hermathena, 1948, pp. 106-114 ;
  • Georges Daux, « Serments amphictioniques et serment de Platées », Studies presented to D.M. Robinson, II, 1953, pp. 775-782;
  • Christian Habicht, « Falsche Urkunden zur Geschichte Athens im Zeitalter der Perserkriege », in Hermes 1961, pp. 1-35 JSTOR:/4475146
  • Margherita Guarducci, « Nuove osservazioni sul "decreto di Temistocle », Rivista di Filologia, 1961, pp. 48-76;
  • Georges Daux, « Deux stèles d'Acharnes », Mélanges Orlandos, I, Athènes, 1965, pp. 84-90;

P. Siewert, Der Eid von Plataia, Munich, 1972 (Vestigia 16);

  • J.-M. Bertrand, Inscriptions historiques grecques; Paris, BL, 1992; no 18, pp. 48-50 (trad. fr.)
  • Danielle L. Kellogg, « The Place of Publication of the Ephebic Oath and the “Oath of Plataia” », Hesperia: The Journal of the American School of Classical Studies at Athens, Vol. 82, No. 2 (April-June 2013), pp. 263-276 {{JSTOR:10.2972}}
  • Paul Cartledge, After Thermopylae: The Oath of Plataea and the End of the Graeco-Persian Wars, Oxford University Press, 2013
  • Peter Green, Les guerres médiques: 499-449 avant J.-C [2]

Voir aussi

Liens externes