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« Théorème de représentation de Riesz (Fréchet-Riesz) » : différence entre les versions

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{{Homon|Théorème de Riesz}}
{{confusion|texte = Ne pas confondre avec :
*le [[théorème de Riesz]], qui dit qu'un espace vectoriel normé est de dimension finie si et seulement si sa boule unité fermée est compacte,
*le [[théorème de Riesz-Fischer]], qui dit qu'une fonction est de carré intégrable si et seulement si sa [[série de Fourier]] converge dans L2.
}}
Il existe en [[Analyse fonctionnelle (mathématiques)|analyse fonctionnelle]] plusieurs théorèmes nommés '''théorème de représentation de Riesz''', en l'honneur du mathématicien [[Frigyes Riesz]].
Il existe en [[Analyse fonctionnelle (mathématiques)|analyse fonctionnelle]] plusieurs théorèmes nommés '''théorème de représentation de Riesz''', en l'honneur du mathématicien [[Frigyes Riesz]].


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# Pour tout <math>E</math> ouvert de <math>X</math> ou appartenant à <math>\mathfrak{M}</math> et vérifiant <math>\mu(E)<\infty</math>, <center><math>\mu(E)=\sup\{\mu(K), K\subset E, K \text{ compact}\}</math></center>
# Pour tout <math>E</math> ouvert de <math>X</math> ou appartenant à <math>\mathfrak{M}</math> et vérifiant <math>\mu(E)<\infty</math>, <center><math>\mu(E)=\sup\{\mu(K), K\subset E, K \text{ compact}\}</math></center>


La mesure <math>\mu</math> est construite comme suit<ref>{{Rudin}}</ref> :
La mesure <math>\mu</math> est construite comme suit<ref>Rudin, op. cit.</ref> :
*Pour tout ouvert <math>V</math> de X, on pose <math>\mu(V) = \sup\{\Lambda(f)\}</math> où <math>f</math> décrit l'ensemble des fonctions à valeurs dans [0,1] et dont le [[Support de fonction|support]] est compact et inclus dans <math>V</math>.
*Pour tout ouvert <math>V</math> de X, on pose <math>\mu(V) = \sup\{\Lambda(f)\}</math> où <math>f</math> décrit l'ensemble des fonctions à valeurs dans [0,1] et dont le [[Support de fonction|support]] est compact et inclus dans <math>V</math>.
*Pour toute partie <math>E</math> de <math>X</math>, on pose <math>\mu(E) = \inf\{\mu(V), E \subset V {\rm ouvert }\}</math>
*Pour toute partie <math>E</math> de <math>X</math>, on pose <math>\mu(E) = \inf\{\mu(V), E \subset V {\rm ouvert }\}</math>
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Version du 15 septembre 2011 à 15:20

Il existe en analyse fonctionnelle plusieurs théorèmes nommés théorème de représentation de Riesz, en l'honneur du mathématicien Frigyes Riesz.

Le théorème de représentation de Riesz dans les espaces de Hilbert

Ce théorème est aussi parfois appelé théorème de Fréchet-Riesz. Pour tout vecteur y d'un espace de Hilbert H, la forme linéaire qui à x associe <y,x> est continue sur H (sa norme est égale à celle de y, d'après l'inégalité de Cauchy-Schwarz). Le théorème de Riesz énonce la réciproque : toute forme linéaire continue sur H s'obtient de cette façon[1].

Énoncé

Soient :

Alors il existe un unique dans tel que pour tout de on ait .

Démonstration

Unicité de

Soient et deux éléments de vérifiant .

Pour tout on a et en particulier d'où .

Existence de en dimension finie

Si H est de dimension finie, l'existence se déduit de l'unicité. En effet, puisque l'application de dans son espace dual (de même dimension sur R) qui à tout y associe la forme linéaire <y, > est R-linéaire (antilinéaire dans le cas complexe) et injective, elle est surjective.

Existence de en dimension quelconque

Si , il suffit de choisir .

Supposons . Le noyau de est alors distinct de . Or c'est un sous-espace vectoriel de (par linéarité de ) et il est fermé (car c'est l'image réciproque du fermé {0} par l'application continue ). D'après le théorème du supplémentaire orthogonal d'un fermé dans un espace de Hilbert on en déduit que n'est pas réduit à {0}.

Soit donc .

Pour tout , posons .

Ainsi et en particulier .

En développant, on obtient

D'où finalement

avec .

Extension aux formes bilinéaires

Énoncé

Si est une forme bilinéaire continue sur un espace de Hilbert réel (ou une forme sesquilinéaire continue sur un Hilbert complexe), alors il existe une unique application A de dans telle que, pour tout on ait . De plus, A est linéaire et continue, de norme égale à celle de a.

Démonstration

Démontrons-le dans le cas réel (le cas complexe est analogue). Pour un vecteur fixé de , le théorème de représentation de Riesz assure de l'existence d'un unique vecteur dans tel que : pour tout ,

On pose défini tel que décrit ci-dessus. Pour tous de et tout réel on a

donc est linéaire.

Soit la norme de l'application bilinéaire continue . Pour tous vecteurs on a :

.

Pour , on en déduit . Donc l'application linéaire A est continue, et sa norme - notons-la d - est inférieure ou égale à c.

Montrons l'inégalité inverse. Pour tous vecteurs on a :

,

donc c est inférieure ou égale à d, d'où l'égalité.

Le théorème de représentation de Riesz en théorie de la mesure

Le théorème de représentation de Riesz est fondamental en théorie de la mesure, et permet entre autres une construction efficace de la mesure de Lebesgue à partir de l'intégrale de Riemann. Il est connu que l'intégrale sur un espace topologique associée à une mesure de Borel quelconque est une forme linéaire positive sur l'espace vectoriel des fonctions réelles, continues et à support compact définies sur . Le théorème de représentation de Riesz établit sous certaines hypothèses la réciproque de cette propriété : on se donne une forme linéaire sur , et on veut savoir si elle correspond à l'intégrale associée à une mesure .

Énoncé

Soit un espace séparé localement compact, et soit une forme linéaire positive sur . Alors il existe une tribu contenant les boréliens, et une unique mesure sur telles que :

  1. ,
  2. Pour tout compact de X,
  3. Pour tout ,
  4. Pour tout ouvert de ou appartenant à et vérifiant ,

La mesure est construite comme suit[2] :

  • Pour tout ouvert de X, on pose décrit l'ensemble des fonctions à valeurs dans [0,1] et dont le support est compact et inclus dans .
  • Pour toute partie de , on pose
  • La tribu est constituée des parties de telles que, pour tout compact ,

Notes et références

  1. Walter Rudin, Analyse réelle et complexe [détail des éditions] p. 77
  2. Rudin, op. cit.