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« Théodore Lescouvé » : différence entre les versions

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{{Ébauche|personnalité politique française}}
| image = Théodore Lescouvé dans Le Journal du 23 avril 1940.png

| légende = Théodore Lescouvé dans ''[[Le Journal]]'' du 23 avril 1940.
'''Théodore Lescouvé''' est un [[Magistrat (France)|magistrat]] français, né à [[Aix-en-Provence]] le {{date|12|février|1864}} et mort en octobre 1940.
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'''Théodore Lescouvé''' est un [[Magistrat (France)|magistrat]] français, né à [[Aix-en-Provence]] le {{date|12|février|1864}} et mort le {{date-|22 avril 1940}} à Paris.


== Biographie ==
== Biographie ==
Théodore Lescouvé était fils de magistrat. Attaché de chancellerie en 1887, secrétaire de la conférence des avocats en 1889, il est nommé substitut du procureur de la République à Tours (6 septembre 1890) puis à Lyon (10 avril 1894). En 1896, Théodore Lescouvé devient chef adjoint du cabinet du garde des Sceaux. Directeur du cabinet et du personnel (1900) puis des affaires criminelles (1910) au ministère de la Justice, il exerce parallèlement, de 1897 à 1907, les fonctions de substitut au Tribunal de première instance de la Seine. De 1911 à 1917, il est procureur de la République près du Tribunal de la Seine. De 1917 à 1923, il dirige la Cour de Paris. Procureur général près la Cour de cassation, il devient premier président de la Cour de cassation en 1928, à la chambre civile puis à la chambre criminelle. En 1936, il est admis à la retraite<ref>[http://daf.archivesdefrance.culture.gouv.fr/sdx-222-daf-bora-ap/ap/fiche.xsp?id=DAFANCH00AP_605AP]</ref>.
Théodore Lescouvé est fils de magistrat. Il songe à une carrière militaire mais un handicap issu d'un accident de cheval l'amène à suivre la carrière paternelle<ref name=bio>Cf. sa biographie donnée lors de l'audience d'octobre 1940 : site de la Cour de cassation</ref>. Attaché de chancellerie en 1887, il suit un stage au barreau parisien : bon orateur, il est troisième secrétaire de la [[Conférence du stage]] en 1889. Il est ensuite nommé substitut du [[Procureur de la République (France)|procureur de la République]] à Tours ({{date-|6 septembre 1890}}) puis à Lyon ({{date-|10 avril 1894}}). En 1896, Théodore Lescouvé devient chef adjoint du cabinet du [[Ministre de la Justice (France)|garde des Sceaux]] [[Jean-Baptiste Darlan]]. L’année suivante, à l’âge de 33 ans, il est nommé substitut au [[Tribunal de première instance]] de [[Seine (département)|la Seine]]. Poste qu'il occupe jusqu'en 1907. Il est parallèlement directeur du cabinet et du personnel (1900) puis des affaires criminelles (1910) au ministère de la Justice, lorsque son ami [[Louis Barthou]] est garde des sceaux<ref name=bio/>. De 1911 à 1917, il est procureur de la République près du Tribunal de la Seine. De 1917 à 1923, il dirige la [[Cour d'appel de Paris|Cour de Paris]]. [[Liste des procureurs généraux près la Cour de cassation (France)|Procureur général près la Cour de cassation]] de 1923 à 1928, il devient ensuite président de la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]], à la chambre civile puis à la chambre criminelle.


En {{date-|août 1936}}, il est admis à la retraite<ref>[http://daf.archivesdefrance.culture.gouv.fr/sdx-222-daf-bora-ap/ap/fiche.xsp?id=DAFANCH00AP_605AP]</ref> : il subit la décision du gouvernement du [[Front populaire (France)|Front populaire]] d'abaisser la limite d'âge des magistrats à la Cour de cassation de 75 à 72 ans et de ne pas lui conférer l'honorariat, contrairement à l'usage<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5866730/f2.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom ''Le Matin'', 23 avril 1940], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76363188/f2.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom ''Le Journal'', 23 avril 1940], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k637221j/f2.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom ''Le Petit journal'', 23 avril 1940], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k822689p/f5.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom ''Le Populaire'', 4 juin 1937]</ref>. C'est qu'il est peu apprécié par les gauches, qui lui reprochent sa {{citation|servilité et sa partialité}} : au moment de l'[[Affaire du conseiller Prince]] en 1934, il a examiné le cas du procureur de la République Pressard, beau-frère du ministre [[Camille Chautemps]] or il fit d'abord un rapport favorable sous le cabinet d'[[Édouard Daladier]] (gauche), puis un second, défavorable, sous le gouvernement de [[Gaston Doumergue]](centre-droit). Il aurait en outre {{citation|brimé impitoyablement les magistrats républicains [c'est-à-dire de gauche]}} en tant que président d'une commission de classement instituée en 1934 et supprimée par le gouvernement du Front populaire<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k822635f/f2.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom ''Le Populaire'', 12 avril 1937], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8223993/f2.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom Ibid., 25 août 1936], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k822372r/f2.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom Ibid., 29 juillet 1936], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k822326j/f3.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom Ibid., 12 juin 1936], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8218543/f4.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom Ibid., 2 mars 1935], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k821808w/f3.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom Ibid., 15 janvier 1935]? [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k406816j/f1.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom ''L'Humanité'', 25 août 1936], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k406813d/f2.item.r=Lescouv%C3%A9.zoom Ibid., 22 août 1936]</ref>.
== Carrière ==


Durant sa carrière, il a représenté le [[Ministère public|Parquet]] dans plusieurs procès célèbres, notamment devant la [[Haute Cour (France)|Haute Cour]] contre [[Joseph Caillaux]].

== Carrière ==
Il a, successivement, été :
Il a, successivement, été :
* [[Direction des affaires criminelles et des grâces| Directeur des affaires criminelles et des grâces]] du 24 [[mai 1910]]<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6254524f/f2 Décret du 24 mai 1910], JORF {{n°}}140 du 25 mai 1910, {{p.}}4502.</ref> au 28 [[janvier 1911]],
* [[Direction des affaires criminelles et des grâces|Directeur des affaires criminelles et des grâces]] du {{date|24 mai 1910}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6254524f/f2 Décret du 24 mai 1910], JORF {{n°}}140 du 25 mai 1910, {{p.}}4502.</ref> au {{date|28 janvier 1911}},
* [[Liste des procureurs de la République de Paris|Procureur de la République de Paris]] du 28 [[janvier 1911]]<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65225113/f2 Décret du 28 janvier 1911], JORF {{n°}}28 du 29 janvier 1911, {{p.}}718.</ref> au 12 [[décembre 1917]],
* [[Liste des procureurs de la République de Paris|Procureur de la République de Paris]] du {{date|28 janvier 1911}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65225113/f2 Décret du 28 janvier 1911], JORF {{n°}}28 du 29 janvier 1911, {{p.}}718.</ref> au {{date|12 décembre 1917}},
* [[Liste des procureurs généraux de Paris|Procureur général de Paris]] du 12 [[décembre 1917]]<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6359539p/f1 Décret du 12 décembre 1917], JORF {{n°}}339 du 14 décembre 1917, {{p.}}10149–10150.</ref> au 18 [[octobre 1923]],
* [[Liste des procureurs généraux de Paris|Procureur général de Paris]] du {{date|12 décembre 1917}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6359539p/f1 Décret du 12 décembre 1917], JORF {{n°}}339 du 14 décembre 1917, {{p.}}10149–10150.</ref> au {{date|18 octobre 1923}},
* [[Liste des procureurs généraux près la Cour de cassation (France)|Procureur général près la Cour de cassation]] du 18 [[octobre 1923]]<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64760607/f2 Décret du 18 octobre 1923], JORF {{n°}}284 du 19 octobre 1923, {{p.}}10022.</ref> au 4 [[février 1928]],
* [[Liste des procureurs généraux près la Cour de cassation (France)|Procureur général près la Cour de cassation]] du {{date|18 octobre 1923}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64760607/f2 Décret du 18 octobre 1923], JORF {{n°}}284 du 19 octobre 1923, {{p.}}10022.</ref> au {{date|4 février 1928}},
* [[Liste des premiers présidents de la Cour de cassation (France)|Premier président de la Cour de cassation]] du 4 [[février 1928]]<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65310276/f2 Décret du 4 février 1928], JORF {{n°}}31 du 5 février 1928, {{p.}}1562.</ref> au 22 [[août 1936]]
* [[Liste des premiers présidents de la Cour de cassation (France)|Premier président de la Cour de cassation]] du {{date|4 février 1928}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65310276/f2 Décret du 4 février 1928], JORF {{n°}}31 du 5 février 1928, {{p.}}1562.</ref> au {{date|22 août 1936}}

{{article détaillé|Liste des premiers présidents de la Cour de cassation}}


== Décorations ==
== Décorations ==
*[[Ordre de la Légion d'honneur]]<ref>[http://www.culture.gouv.fr/LH/LH130/PG/FRDAFAN83_OL1613005v001.htm Sa fiche sur la base léonore]</ref>
*[[Ordre de la Légion d'honneur]]<ref>[http://www.culture.gouv.fr/LH/LH130/PG/FRDAFAN83_OL1613005v001.htm Sa fiche sur la base léonore]</ref>
** Chevalier le 25 juillet 1906
** Chevalier le {{date-|25 juillet 1906}}
** Officier le 26 janvier 1912
** Officier le {{date-|26 janvier 1912}}
** Commandeur le 5 septembre 1920
** Commandeur le {{date-|5 septembre 1920}}
** Grand-Officier le {{1er}} février 1927
** Grand-Officier le {{date-|1 février 1927}}
** Grand-croix le 14 avril 1932
** Grand-croix le {{date-|14 avril 1932}}


== Conjointe : Blanche Lescouvé ==
== références ==
Son épouse, née Morand, issue d'une famille de commerçants de Tours, est devenue une figure de la société parisienne<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6551092b/f4.image.r=%22Mme%20Lescouv%C3%A9%22 ''Bulletin de la Société archéologique de Touraine'', juillet 1937]</ref>. Elle s'occupe d'œuvres charitables et s'est engagée en politique, comme secrétaire générale de l'Union nationale pour le vote des femmes (UNVF), présidente de la Fédération nationale des femmes<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5714708x/f7.item.r=%22Mme%20Lescouv%C3%A9%22.zoom ''La France judiciaire'', 31 mai 1933, Discours de Mme Lescouvé lors du 2ème congrès de la Fédération]</ref>, fondée en 1928 par Aimée Bazy, sa secrétaire générale, et animatrice de la section féminine de la [[Fédération républicaine]], de 1935 à son décès en {{date-|juillet 1937}}; elle a intégré le conseil national de ce parti en {{date-|octobre 1936}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62968335/f122.image.r=%22Mme%20Lescouv%C3%A9%22 ''Vie sociale : cahiers du CEDIAS'', novembre 1984], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766495r/f2.item.r=%22Mme%20Lescouv%C3%A9%22.zoom ''L'Action française'', 23 octobre 1936], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2632322/f6.item.r=%22Mme%20Lescouv%C3%A9%22.zoom ''Le Temps'', 7 juin 1937]</ref>. La Fédération nationale des femmes, association non confessionnelle mais d'inspiration catholique, se voulant indépendante de tout parti - quoique proche de la Fédération républicaine<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k247291c/f6.item.r=%22f%C3%A9d%C3%A9ration%20nationale%20des%20femmes%22.zoom ''Le Temps'', 19 décembre 1928]</ref> - , milite pour le droit de vote des femmes et le vote familial, défend une vision conservatrice et traditionnelle de la famille et de la patrie et propose un programme politique républicain national, de droite<ref>Philippe Vervaecke (dir.), ''À droite de la droite: Droites radicales en France et en Grande-Bretagne au XXe siècle'', Presses Universitaires du Septentrion, 2017, {{p.|434}}, Huguette Bouchardeau, ''Pas d'histoire, les femmes...'', Perrin, 1977, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k505472s/f3.item.r=%22f%C3%A9d%C3%A9ration%20nationale%20des%20femmes%22.zoom ''Journal des débats'', 10 avril 1928], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5552593k/f3.item.r=%22f%C3%A9d%C3%A9ration%20nationale%20des%20femmes%22.zoom L'Effort algérien, 21 février 1928, "La fédération nationale des femmes : son programme"], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k793012h/f2.item.r=%22Mme%20Lescouv%C3%A9%22.zoom ''L'Intransigeant'', 12 avril 1930] </ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}
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== Chronologies ==
== Liens externes ==
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* [https://www.courdecassation.fr/institution_1/occasion_audiences_59/but_ann_60/ann_es_1940_3335/octobre_1940_10724.html Site de la Cour de cassation, Audience solennelle de rentrée du16 octobre 1940 : biographie de Théodore Lescouvé]

== Chronologie ==
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Version du 4 mars 2024 à 21:09

Théodore Lescouvé
Théodore Lescouvé dans Le Journal du 23 avril 1940.
Fonctions
Premier président de la Cour de cassation
Directeur des affaires criminelles et des grâces
Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction
Archives conservées par

Théodore Lescouvé est un magistrat français, né à Aix-en-Provence le et mort le à Paris.

Biographie

Théodore Lescouvé est fils de magistrat. Il songe à une carrière militaire mais un handicap issu d'un accident de cheval l'amène à suivre la carrière paternelle[2]. Attaché de chancellerie en 1887, il suit un stage au barreau parisien : bon orateur, il est troisième secrétaire de la Conférence du stage en 1889. Il est ensuite nommé substitut du procureur de la République à Tours () puis à Lyon (). En 1896, Théodore Lescouvé devient chef adjoint du cabinet du garde des Sceaux Jean-Baptiste Darlan. L’année suivante, à l’âge de 33 ans, il est nommé substitut au Tribunal de première instance de la Seine. Poste qu'il occupe jusqu'en 1907. Il est parallèlement directeur du cabinet et du personnel (1900) puis des affaires criminelles (1910) au ministère de la Justice, lorsque son ami Louis Barthou est garde des sceaux[2]. De 1911 à 1917, il est procureur de la République près du Tribunal de la Seine. De 1917 à 1923, il dirige la Cour de Paris. Procureur général près la Cour de cassation de 1923 à 1928, il devient ensuite président de la Cour de cassation, à la chambre civile puis à la chambre criminelle.

En , il est admis à la retraite[3] : il subit la décision du gouvernement du Front populaire d'abaisser la limite d'âge des magistrats à la Cour de cassation de 75 à 72 ans et de ne pas lui conférer l'honorariat, contrairement à l'usage[4]. C'est qu'il est peu apprécié par les gauches, qui lui reprochent sa « servilité et sa partialité » : au moment de l'Affaire du conseiller Prince en 1934, il a examiné le cas du procureur de la République Pressard, beau-frère du ministre Camille Chautemps or il fit d'abord un rapport favorable sous le cabinet d'Édouard Daladier (gauche), puis un second, défavorable, sous le gouvernement de Gaston Doumergue(centre-droit). Il aurait en outre « brimé impitoyablement les magistrats républicains [c'est-à-dire de gauche] » en tant que président d'une commission de classement instituée en 1934 et supprimée par le gouvernement du Front populaire[5].

Durant sa carrière, il a représenté le Parquet dans plusieurs procès célèbres, notamment devant la Haute Cour contre Joseph Caillaux.

Carrière

Il a, successivement, été :

Décorations

  • Ordre de la Légion d'honneur[11]
    • Chevalier le
    • Officier le
    • Commandeur le
    • Grand-Officier le
    • Grand-croix le

Conjointe : Blanche Lescouvé

Son épouse, née Morand, issue d'une famille de commerçants de Tours, est devenue une figure de la société parisienne[12]. Elle s'occupe d'œuvres charitables et s'est engagée en politique, comme secrétaire générale de l'Union nationale pour le vote des femmes (UNVF), présidente de la Fédération nationale des femmes[13], fondée en 1928 par Aimée Bazy, sa secrétaire générale, et animatrice de la section féminine de la Fédération républicaine, de 1935 à son décès en ; elle a intégré le conseil national de ce parti en [14]. La Fédération nationale des femmes, association non confessionnelle mais d'inspiration catholique, se voulant indépendante de tout parti - quoique proche de la Fédération républicaine[15] - , milite pour le droit de vote des femmes et le vote familial, défend une vision conservatrice et traditionnelle de la famille et de la patrie et propose un programme politique républicain national, de droite[16].

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-34nr9uzcy-1rl8nysuktar7 »
  2. a et b Cf. sa biographie donnée lors de l'audience d'octobre 1940 : site de la Cour de cassation
  3. [1]
  4. Le Matin, 23 avril 1940, Le Journal, 23 avril 1940, Le Petit journal, 23 avril 1940, Le Populaire, 4 juin 1937
  5. Le Populaire, 12 avril 1937, Ibid., 25 août 1936, Ibid., 29 juillet 1936, Ibid., 12 juin 1936, Ibid., 2 mars 1935, Ibid., 15 janvier 1935? L'Humanité, 25 août 1936, Ibid., 22 août 1936
  6. Décret du 24 mai 1910, JORF no 140 du 25 mai 1910, p. 4502.
  7. Décret du 28 janvier 1911, JORF no 28 du 29 janvier 1911, p. 718.
  8. Décret du 12 décembre 1917, JORF no 339 du 14 décembre 1917, p. 10149–10150.
  9. Décret du 18 octobre 1923, JORF no 284 du 19 octobre 1923, p. 10022.
  10. Décret du 4 février 1928, JORF no 31 du 5 février 1928, p. 1562.
  11. Sa fiche sur la base léonore
  12. Bulletin de la Société archéologique de Touraine, juillet 1937
  13. La France judiciaire, 31 mai 1933, Discours de Mme Lescouvé lors du 2ème congrès de la Fédération
  14. Vie sociale : cahiers du CEDIAS, novembre 1984, L'Action française, 23 octobre 1936, Le Temps, 7 juin 1937
  15. Le Temps, 19 décembre 1928
  16. Philippe Vervaecke (dir.), À droite de la droite: Droites radicales en France et en Grande-Bretagne au XXe siècle, Presses Universitaires du Septentrion, 2017, p. 434, Huguette Bouchardeau, Pas d'histoire, les femmes..., Perrin, 1977, Journal des débats, 10 avril 1928, L'Effort algérien, 21 février 1928, "La fédération nationale des femmes : son programme", L'Intransigeant, 12 avril 1930

Liens externes

Chronologie