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« Vital Joachim Chamorin » : différence entre les versions

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| légende = Le général de brigade Vital Joachim Chamorin (lithographie de Grégoire et Deneux, vers 1830).
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'''Vital-Joachim Chamorin''', né le {{date|16|août|1773}} à [[Bonnelles]] ([[Yvelines]]), et mort le {{date|25|mars|1811}} à [[Campo Maior (Portugal)]], est un [[Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|général français du Premier Empire]].
'''Vital-Joachim Chamorin''', né le {{date de naissance|16|août|1773}} à [[Bonnelles]] et mort le {{date de décès|25|mars|1811}} lors du [[combat de Campo Maior]], au [[Portugal]], est un [[Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|général français du Premier Empire]].


== Biographie ==
== Biographie ==

=== Premières années ===
=== Premières années ===
Vital-Joachim Chamorin, que ses parents destinent à devenir notaire, préfère s'engager au service le 23 décembre [[1788]] comme soldat enrôlé volontaire au [[régiment de Champagne]], devenu {{7e}} d'infanterie lors de l'organisation de 1791. Il est d'abord caporal aux armées du [[Armée du Midi|Midi]] en [[1792]], puis d'[[armée d'Italie|Italie]] en [[1793]] et des l'[[armée des Pyrénées orientales|Pyrénées orientales]] en 1793-1794.


Vital-Joachim Chamorin, que ses parents destinent à devenir notaire, préfère s'engager au service le 23 décembre 1788 comme soldat enrôlé volontaire au [[régiment de Champagne]], devenu {{7e}} d'infanterie lors de l'organisation de 1791. Il est d'abord caporal aux armées du [[Armée du Midi|Midi]] en 1792, puis d'[[armée d'Italie|Italie]] en 1793 et des [[armée des Pyrénées orientales|Pyrénées orientales]] de 1793 à 1794.
Il se trouve le 27 septembre 1792 à la prise de [[Nice]], et le 14 février 1793 au [[combat de Saspello]]. Passé comme simple volontaire dans le [[6e bataillon de volontaires de l'Hérault|{{6e}} bataillon de l'Hérault]] le 8 juillet de cette dernière année, il y obtient le grade d'adjudant sous-officier le 15 du même mois, se rend à l'armée des Pyrénées orientales et assiste au siège de [[Camprodon|Campredon]]. Nommé sous-lieutenant le 3 brumaire [[an II]], il entre le 11 floréal, un des premiers dans la redoute de Montesquiou ([[Bataille du Boulou (1794)|bataille du Boulou]]), où un biscaïen l'atteint à la jambe gauche. Il reçoit le grade provisoire de capitaine sur le champ de bataille.


Il se trouve le 27 septembre 1792 à la prise de [[Nice]], et le 14 février 1793 au [[combat de Saspello]]. Passé comme simple volontaire dans le [[6e bataillon de volontaires de l'Hérault|{{6e|bataillon}} de l'Hérault]] le 8 juillet de cette dernière année, il y obtient le grade d'adjudant sous-officier le 15 du même mois, se rend à l'armée des Pyrénées orientales et assiste au siège de [[Camprodon|Campredon]]. Nommé sous-lieutenant le 3 brumaire [[an II]], il participe le 11 floréal à la prise de la redoute de Montesquiou au cours de la [[Bataille du Boulou (1794)|bataille du Boulou]], où un biscaïen l'atteint à la jambe gauche. Il reçoit le grade provisoire de capitaine sur le champ de bataille<ref>{{harvsp|Six|1934|p=216 et 217}}.</ref>.
Confirmé dans ce grade par arrêté de la [[Convention nationale]] du 22 fructidor pour servir dans le [[8e bataillon de volontaires de la Côte-d'Or|{{8e}} bataillon de la Côte-d'Or]] (amalgamé en l'an IV dans la {{12e}} demi-brigade d'infanterie de ligne), il se trouve à [[Lyon]] lorsqu'il est envoyé en colonne mobile contre les rebelles de la [[Haute-Loire]]. Cette mission délicate qui dure depuis le 9 germinal jusqu'au {{1er}} floréal [[an IV]] a un résultat satisfaisant et pacifique. À son retour à Lyon, le chef de sa demi-brigade lui confie le commandement des grenadiers du {{2e}} bataillon. Bientôt, Il suit le mouvement des troupes dirigées sur l'armée d'Italie, et de l'an IV à l'[[an IX]], il prend part à toutes les opérations de cette époque. Il est sur le [[Pô]], à [[Bataille du pont de Lodi|Lodi]], à [[Pizzighettone]], à [[Bataille de Bassano|Bassano]], à [[Bataille du Pont d'Arcole|Arcole]] du 15-17 novembre [[1795]], [[Aoste]] et [[Châtillon (Italie)|Châtillon]].


Confirmé dans ce grade par arrêté de la [[Convention nationale]] du 22 fructidor pour servir dans le [[8e bataillon de volontaires de la Côte-d'Or|{{8e|bataillon}} de la Côte-d'Or]] (amalgamé en l'an IV dans la {{12e|demi-brigade}} d'infanterie de ligne), Chamorin se trouve à [[Lyon]] lorsqu'il est envoyé en colonne mobile contre les rebelles de la [[Haute-Loire]]. Cette mission délicate qui dure depuis le 9 germinal jusqu'au {{1er|floréal}} [[an IV]] a un résultat satisfaisant et pacifique. À son retour à Lyon, le chef de sa demi-brigade lui confie le commandement des grenadiers du {{2e|bataillon}}. Bientôt, il suit le mouvement des troupes dirigées sur l'armée d'Italie, et de l'an IV à l'[[an IX]], il prend part à toutes les opérations de cette époque{{sfn|Mullié|1852|p=290 et 291}}. Il est sur le [[Pô]], à [[Bataille du pont de Lodi|Lodi]], à [[Pizzighettone]], à [[Bataille de Bassano|Bassano]], à [[Bataille du pont d'Arcole|Arcole]] du 15 au 17 novembre [[1795]], [[Aoste]] et [[Châtillon (Italie)|Châtillon]].
Le 7 fructidor an IV, à la tête de grenadiers et de chasseurs, il culbute l'ennemi et entre dans [[Borgo-Forte]]. Le 20 brumaire [[an V]], il combat au [[pont de Ronco]] et sur la chaussée d'[[Bataille du Pont d'Arcole|Arcole]], où la {{12e}} demi-brigade se couvre de gloire. Appelé à faire partie de l'[[expédition de Circeo]], dans les [[États pontificaux]], il entre un des premiers à la tête des grenadiers polonais, dans [[Frosinone]], prise d'assaut le 5 nivôse [[an VII]].


Le général [[Antoine Girardon|Girardon]] qui commande cette expédition, demande pour lui le grade de chef de bataillon. Il suit à [[Cassino|San Germano]] la brigade de cet officier général, et facilite pendant le trajet la prise d'un parc d'artillerie autrichien de 80 bouches à feu. Pendant la [[campagne de Naples]], à la prise du [[Fort Saint-Elme (Malte)|fort Saint-Elme]], il rejette les lazzaroni dans [[Naples]], où ils sont faits prisonniers.
Le 7 fructidor an IV, à la tête de grenadiers et de chasseurs, il entre dans [[Borgo-Forte]]. Le 20 brumaire [[an V]], il combat au [[pont de Ronco]] et sur la chaussée d'[[Bataille du pont d'Arcole|Arcole]], où la {{12e|demi-brigade}} se couvre de gloire. Appelé à faire partie de l'[[expédition de Circeo]], dans les [[États pontificaux]], il entre un des premiers à la tête des grenadiers polonais dans [[Frosinone]], prise d'assaut le 5 nivôse [[an VII]]. Le général [[Antoine Girardon|Girardon]] qui commande cette expédition, demande pour lui le grade de chef de bataillon. Il suit à [[Cassino|San Germano]] la brigade de cet officier général, et facilite pendant le trajet la prise d'un parc d'artillerie autrichien de 80 bouches à feu. Pendant la [[campagne de Naples]], à la prise du [[Fort Saint-Elme (Malte)|fort Saint-Elme]], il rejette les lazzaroni dans [[Naples]], où ils sont faits prisonniers<ref name="Mullié1852p291">{{harvsp|Mullié|1852|p=291}}.</ref>.


Nommé aide-de-camp du général [[Pierre François Sauret de La Borie|Sauret]] le 16 ventôse [[an VIII]], il passe provisoirement en la même qualité auprès du général [[François Watrin|Watrin]] le 22 floréal, et se signale à la [[prise d'Ivrée]] en prairial suivant. Blessé d'un coup de feu à la hanche droite le 19 du même mois à la [[Bataille de Montebello (1800)|bataille de Montebello]], il est placé le 21 comme capitaine à la suite dans le régiment de hussards, et maintenu dans ses fonctions d'aide-de-camp. À la [[bataille de Marengo]], il a deux chevaux tués sous lui en portant les ordres de son général à travers le feu de l'ennemi. Le 4 nivôse [[an IX]], au [[Bataille de Pozzolo|passage du Mincio]], il commande les tirailleurs lorsqu'il reçoit un coup de feu au côté droit de la poitrine. Malgré la gravité de sa blessure, il reste toute la journée à son poste, traverse un des premiers la rivière, culbute les Autrichiens sur la rive opposée, et se distingue encore dans la soirée à la prise du [[moulin de la Volta]].
Nommé aide de camp du général [[Pierre François Sauret de La Borie|Sauret]] le 16 ventôse [[an VIII]], il passe provisoirement en la même qualité auprès du général [[François Watrin|Watrin]] le 22 floréal, et se signale à la [[prise d'Ivrée]] en prairial suivant. Blessé d'un coup de feu à la hanche droite le 19 du même mois à la [[Bataille de Montebello (1800)|bataille de Montebello]], il est placé le 21 comme capitaine à la suite dans le régiment de hussards, et maintenu dans ses fonctions d'aide de camp<ref name="Six1934p217">{{harvsp|Six|1934|p=217}}.</ref>. À la [[bataille de Marengo]], il a deux chevaux tués sous lui en portant les ordres de son général à travers le feu de l'ennemi. Le 4 nivôse [[an IX]], au [[Bataille de Pozzolo|passage du Mincio]], il commande les tirailleurs lorsqu'il reçoit un coup de feu au côté droit de la poitrine. Malgré la gravité de sa blessure, il reste toute la journée à son poste, traverse un des premiers la rivière, culbute les Autrichiens sur la rive opposée et se distingue encore dans la soirée à la prise du [[moulin de la Volta]]<ref name="Mullié1852p291"/>.


Nommé provisoirement chef d'escadron sur le champ de bataille par le général en chef [[Guillaume Marie-Anne Brune|Brune]], et attaché au [[11e régiment de hussards (France)|{{11e}} régiment de hussards]], en continuant son service d'aide-de-camp, il suit le général [[François Watrin|Watrin]] à l'[[île d'Elbe]], lorsque cet officier général alla en prendre le commandement. Les Anglais opérent une descente dans la [[baie de Bagnaja]] le 11 floréal [[an IX]]. Le commandant Chamorin les repousse vigoureusement, mais entraîné par son ardeur, les fuyards le contraignent de monter sur une de leurs chaloupes. Tandis qu'ils font force de rames, Chamorin se jette à la mer et arrive sain et sauf sur la plage. Le 28 fructidor suivant, l'escadre de l'amiral Waren débarque environ {{formatnum:3000}} hommes à la droite du camp des Français, vers [[Marciana (Italie)|Marciana]]. Après six heures d'un combat opiniâtre, le général Watrin force les Anglais à rembarquer ayant perdu {{formatnum:1200}} hommes, morts ou blessés. Le commandant Chamorin, à la tête d'une vingtaine d'hommes seulement, paralyse tous les efforts d'un bataillon ennemi qu'il repousse, et auquel il fait vingt-cinq prisonniers. Sa bravoure au combat de Châtillon où il se bat aux côtés des hussards du {{12e}} régiment, lui vaut alors d'être nommé chef d'escadron au [[6e régiment de hussards|{{6e}} Hussards]].
Nommé provisoirement chef d'escadron sur le champ de bataille par le général en chef [[Guillaume Brune|Brune]], et attaché au [[11e régiment de hussards (France)|{{11e|régiment}} de hussards]], en continuant son service d'aide de camp, il suit le général Watrin à l'[[île d'Elbe]], lorsque cet officier général vient en prendre le commandement<ref name="Six1934p217"/>. Les Anglais opèrent une descente dans la [[baie de Bagnaja]] le 11 floréal [[an IX]]. Le commandant Chamorin les repousse vigoureusement, mais entraîné par son ardeur, les fuyards le contraignent à monter sur une de leurs chaloupes. Tandis qu'ils font force de rames, Chamorin se jette à la mer et arrive sain et sauf sur la plage. Le 28 fructidor suivant, l'escadre de l'amiral Waren débarque environ {{unité|3000|hommes}} à la droite du camp des Français, vers [[Marciana (Italie)|Marciana]]. Après six heures d'un combat opiniâtre, le général Watrin force les Anglais à rembarquer ayant perdu {{unité|1200|hommes}}, morts ou blessés. Le commandant Chamorin, à la tête d'une vingtaine d'hommes seulement, paralyse tous les efforts d'un bataillon ennemi qu'il repousse, et auquel il fait 25 prisonniers. Sa bravoure au combat de Châtillon où il se bat aux côtés des hussards du {{12e|régiment}}, lui vaut alors d'être nommé chef d'escadron au [[6e régiment de hussards (France)|{{6e}} régiment de hussards]]<ref name="Mullié1852p291"/>.


=== Au service de l'Empire ===
=== Au service de l'Empire ===
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==== Du chef d'escadron au colonel de dragons ====
==== Du chef d'escadron au colonel de dragons ====


[[Fichier:Les grenadiers à cheval de la Garde à Eylau, 1807.jpg|vignette|Les grenadiers à cheval de la Garde à la [[bataille d'Eylau]], le 8 février 1807. Peinture de Louis-Ferdinand Malespina.]]
Confirmé dans son grade de chef d'escadron le {{1er}} nivôse [[an X]], il accompagne Watrin à [[Saint-Domingue (histoire)|Saint-Domingue]]. Après la mort de ce général il rentre en France à la fin de l'année et est placé, le 2 pluviôse [[an XII]], comme chef d'escadron dans le [[3e régiment de cuirassiers (France)|{{3e}} régiment de cuirassiers]]. Il fait partie de l'[[armée des côtes de l'Océan]], où il reçoit le 20 prairial suivant, la décoration de la [[Légion d'honneur]]. Passé avec son grade le 18 fructidor [[an XIII]] dans les grenadiers à cheval de la garde impériale, il fait les campagnes de l'[[an XIV]] à [[1807]] en [[Autriche]], en [[Prusse]] et en [[Pologne]]. À [[Bataille d'Austerlitz|Austerlitz]] le 2 décembre [[1805]], il s'empare d'un convoi russe dont il sabre et disperse l'escorte. Il charge en particulier lors de la grande mêlée de [[Krenowitz]]. Créé officier de la Légion d'honneur le 14 mars [[1806]], il se fait remarquer à la [[bataille d'Iéna]], au [[combat de Hoff]] et à la [[bataille d'Eylau]], le 8 février 1807. Dans cette dernière affaire, il traverse deux fois les lignes ennemies sans recevoir la moindre blessure. Nommé, le 8 février 1807, colonel de cavalerie pour servir dans la ligne, il va prendre le commandement du [[26e régiment de dragons|{{26e}} régiment de dragons]] sur les bords de la [[Passarge]]. Le 10 juin suivant, à [[Heilsberg]], il reçoit un coup de feu à la jambe droite, et malgré sa blessure, il conduit lui-même toutes les charges de son régiment jusqu'à onze heures du soir. Le 14, il donne des preuves de bravoure et d'intelligence à la [[bataille de Friedland]], et reçoit des éloges sur la manière dont le {{26e}} régiment de dragons a rempli son devoir dans cette journée.

Confirmé dans son grade de chef d'escadron le {{1er|nivôse}} [[an X]], Chamorin accompagne Watrin à [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]]. Après la mort de ce général, il rentre en France à la fin de l'année et est placé, le 2 pluviôse [[an XII]], comme chef d'escadron dans le [[3e régiment de cuirassiers (France)|{{3e|régiment}} de cuirassiers]]. Il fait partie de l'[[armée des côtes de l'Océan]], où il reçoit le 20 prairial suivant la décoration de la [[Légion d'honneur]]. Passé avec son grade le 18 fructidor [[an XIII]] dans les [[grenadiers à cheval de la Garde impériale]], il fait les campagnes de l'[[an XIV]] à 1807 en [[Autriche]], en [[Prusse]] et en [[Pologne]]<ref name="Six1934p217"/>. À [[Bataille d'Austerlitz|Austerlitz]] le 2 décembre 1805, il s'empare d'un convoi russe dont il sabre et disperse l'escorte. Il charge en particulier lors de la grande mêlée de [[Krenowitz]]. Créé officier de la Légion d'honneur le 14 mars 1806, il se fait remarquer à la [[bataille d'Iéna]], au [[combat de Hoff]] et à la [[bataille d'Eylau]], le 8 février 1807. Dans cette dernière affaire, il traverse deux fois les lignes ennemies sans recevoir la moindre blessure. Nommé, le 8 février 1807, colonel de cavalerie pour servir dans la ligne, il prend le commandement du [[26e régiment de dragons|{{26e|régiment}} de dragons]] sur les bords de la [[Passarge]]. Le 10 juin suivant, à [[Heilsberg]], il reçoit un coup de feu à la jambe droite, et malgré sa blessure, il conduit lui-même toutes les charges de son régiment jusqu'à onze heures du soir. Le 14, il donne des preuves de bravoure et d'intelligence à la [[bataille de Friedland]] et reçoit des éloges sur la manière dont le {{26e|régiment}} de dragons a rempli son devoir dans cette journée<ref name="Mullié1852p292">{{harvsp|Mullié|1852|p=292}}.</ref>.


==== Guerre d'Espagne ====
==== Guerre d'Espagne ====


Dirigé sur l'[[Espagne]] à la fin de 1807, il passe la [[Bidassoa]] en novembre [[1808]]. Affecté à la réserve de cavalerie de [[Jean-Baptiste Bessières]], il participe le 10, à la [[bataille de Burgos]], poursuit le 22 les troupes de [[José de Palafox y Melzi|Palafox]] à [[Calahorra]], et le 23, à la [[bataille de Tudela]], il met en déroute dans un défilé une colonne de {{formatnum:8000}} Espagnols, lui enlève 6 pièces de canon avec leurs caissons et lui fait un grand nombre de prisonniers. Passé momentanément sous les ordres du maréchal [[Michel Ney|Ney]], il se fait remarquer à [[Calatatayud]], et il devient le 11 décembre commandant de la Légion d'honneur. Il se trouve encore à la [[bataille d'Uclés (1809)|bataille d'Uclés]] et à [[Trujillo (Espagne)|Truxillo]] les 13 et 20 janvier [[1809]], et reçoit le 10 février le titre de [[baron de l'Empire]] avec une dotation de {{formatnum:4000}} francs de rente. Le 28 mars, il exécute plusieurs charges heureuses à la [[bataille de Medellín]], où le {{26e}} régiment de dragons se couvre de gloire, et le 28 juillet il combat à la [[bataille de Talavera]]. Enfin, le 19 novembre, arrivé dans la soirée sur le terrain d'[[Ocana]], il peut encore contribuer à la victoire.
Dirigé sur l'[[Espagne]] à la fin de 1807, il passe la [[Bidassoa]] en novembre [[1808]]. Affecté à la réserve de cavalerie du maréchal [[Jean-Baptiste Bessières|Bessières]], il participe le 10 à la [[bataille de Burgos]], poursuit le 22 les troupes de [[José de Palafox y Melzi|Palafox]] à [[Calahorra]], et le 23, à la [[bataille de Tudela]], il met en déroute dans un défilé une colonne de {{unité|8000|Espagnols}}, lui enlève 6 pièces de canon avec leurs caissons et lui fait un grand nombre de prisonniers. Passé momentanément sous les ordres du maréchal [[Michel Ney|Ney]], il se fait remarquer à [[Calatayud]] et devient le 11 décembre commandant de la Légion d'honneur. Il se trouve encore à la [[bataille d'Uclès (1809)|bataille d'Uclés]] et à [[Trujillo (Espagne)|Truxillo]] les 13 et 20 janvier 1809, avant de recevoir le 10 février le titre de [[baron de l'Empire]] avec une dotation de {{unité|4000|francs}} de rente. Le 28 mars, il exécute plusieurs charges heureuses à la [[bataille de Medellín]], où le {{26e|régiment}} de dragons se couvre de gloire, et prend part le 28 juillet à la [[bataille de Talavera]]. Enfin, le 19 novembre, arrivé dans la soirée sur le terrain d'[[Ocana]], il peut encore contribuer à la victoire.


[[Fichier:Duel entre le caporal Logan du 13e dragons légers et le colonel Chamorin du 26e régiment de dragons lors du combat de Campo Maior, 25 mars 1811.jpg|vignette|Duel entre le général Chamorin et le caporal Logan du {{13e}} dragons légers britannique au combat de Campo Maior, le 25 mars 1811.]]
Pendant les premiers mois de [[1810]], il poursuit sans relâche et détruit les bandes qui infestent la [[Sierra-Morena]]. Le 23 avril, près d'[[Ignojoza]], après avoir poursuivi et dispersé un fort parti d'insurgés, il arrive à la nuit tombante à l'extrémité d'un défilé où il aperçoit les feux d'un bivouac ennemi. Ayant fait mettre pied à terre à une partie de ses dragons, il charge les Espagnols qui, se croyant surpris par une troupe nombreuse, s'enfuient en désordre et abandonnent tous leurs bagages. Cantonné à [[Cordoue]] vers le mois de mai, il est envoyé en colonne mobile dans la [[Sierra-Morena]] et dans l'[[Estramadure]], et défait plusieurs bandes de guérillas.


Pendant les premiers mois de 1810, il combat les bandes qui infestent la [[Sierra Morena]]. Le 23 avril, près d'[[Ignojoza]], après avoir dispersé un parti d'insurgés, il arrive à la nuit tombante à l'extrémité d'un défilé où il aperçoit les feux d'un bivouac ennemi. Ayant fait mettre pied à terre à une partie de ses dragons, il charge les Espagnols qui, se croyant surpris par une troupe nombreuse, s'enfuient en désordre et abandonnent leurs bagages. Cantonné à [[Cordoue]] vers le mois de mai, il est envoyé en colonne mobile dans la Sierra-Morena et dans l'[[Estrémadure]] et défait plusieurs bandes de guérillas.
Le 22 décembre, il reçoit l'ordre de se rendre auprès du maréchal [[Nicolas Jean-de-Dieu Soult|Soult]], qui fait alors l'investissement de la place de [[Badajoz]]. Pendant sa marche, il rencontre le 31, à [[Azuaga]], un fort parti espagnol qu'il culbute et auquel il fait un grand nombre de prisonnier. Il assiste ensuite aux sièges d'[[Olivenza]] et de [[Premier siège de Badajoz (1811)|Badajoz]] pendant les mois de janvier et de février [[1811]]. Le 19 février suivant, à la [[bataille de Gebora]], il enfonce avec ses dragons, un carré de {{formatnum:3000}} hommes, et prend 6 bouches à feu<ref>Après l'action, le duc de Dalmatie lui dit : « Ah ! vous voilà, colonel Chamorin ! on m'avait dit que vous étiez blessé, j'en aurais été vivement affecté ; l'armée a besoin de vos services, et vous lui avez montré aujourd'hui combien ils peuvent lui être utiles. Vous avez été, comme toujours, brave et habile, et votre beau régiment vous a vaillamment secondé. »</ref>.


Le 5 mars suivant, il est promu [[général de brigade]], et le 25, avant même d'avoir reçu sa lettre de nomination, il se fait tuer à la [[bataille de Campo Maior]] le 25 mars 1811, en chargeant à la tête du {{26e}} dragons, contre le {{13e}} dragons britanniques de Beresford<ref>Le 25 mars 1811, au cours d'une charge opposant les deux régiments de dragons, Chamorin est désarçonné et coupé du gros de son régiment ; les dragons britanniques reconnaissent le colonel à ses épaulettes et l'encerclent. Chamorin s'adosse à un arbre et sabre avec acharnement les cavaliers et les chevaux qui tentent imprudemment de l'approcher. Mais les ennemis sont plus nombreux. Sommé de se rendre, Chamorin n'écoute pas : alors qu'il vient de transpercer de son sabre un jeune officier, il est tué par un vieux dragon britannique qui lui fend la tête en deux d'un grand coup de sabre. Les Britanniques lui rendront les honneurs militaires en l'enterrant dans le cimetière de Campo-Mayor. La nuit précédente, Chamorin avait rêvé qu'il était aux prises avec les Britanniques et mourait en refusant de se rendre.</ref>{{,}}<ref>En apprenant sa mort, le [[maréchal Soult]] s'écrie en présence de son état-major : «J'en suis vraiment fâché, c'est un brave que je perds, c'était un de mes meilleurs officiers d'avant-garde. »</ref>. Lord Beresford, qui commande la cavalerie anglo-portugaise à l'affaire de Campo-Mayor, fait enterrer Chamorin avec tous les honneurs militaires dus à son rang<ref>Il écrivit au général [[Victor de Fay de La Tour-Maubourg|La Tour-Maubourg]], commandant la division de dragons dont le {{26e}} fait partie, que Chamorin a, dans cette journée, tenu une conduite au-dessus de tout éloge</ref>.
Le 22 décembre, il reçoit l'ordre de se rendre auprès du maréchal [[Jean-de-Dieu Soult|Soult]], qui fait alors l'investissement de la place de [[Badajoz]]. Pendant sa marche, il rencontre le 31, à [[Azuaga]], un fort parti espagnol qu'il culbute et auquel il fait un grand nombre de prisonniers. Il assiste ensuite aux sièges d'[[Siège d'Olivença|Olivence]] et de [[Bataille de Gebora|Badajoz]] pendant les mois de janvier et de février 1811. Le 19 février suivant, à la [[bataille de Gebora]], il enfonce avec ses dragons un carré de {{unité|3000|hommes}} et prend 6 bouches à feu<ref>Après l'action, le duc de Dalmatie lui dit : « Ah ! vous voilà, colonel Chamorin ! on m'avait dit que vous étiez blessé, j'en aurais été vivement affecté ; l'armée a besoin de vos services, et vous lui avez montré aujourd'hui combien ils peuvent lui être utiles. Vous avez été, comme toujours, brave et habile, et votre beau régiment vous a vaillamment secondé. »</ref>.
Le 5 mars suivant, il est promu [[général de brigade]], et le 25, avant même d'avoir reçu sa lettre de nomination, il se fait tuer au [[combat de Campo Maior]] le 25 mars 1811, en chargeant à la tête du {{26e|dragons}} contre le {{13e|dragons}} britanniques de Beresford<ref>Le 25 mars 1811, au cours d'une charge opposant les deux régiments de dragons, Chamorin est désarçonné et coupé du gros de son régiment ; les dragons britanniques reconnaissent le colonel à ses épaulettes et l'encerclent. Chamorin s'adosse à un arbre et sabre avec acharnement les cavaliers et les chevaux qui tentent imprudemment de l'approcher. Mais les ennemis sont plus nombreux. Sommé de se rendre, Chamorin n'écoute pas : alors qu'il vient de transpercer de son sabre un jeune officier, il est tué par un vieux dragon britannique qui lui fend la tête en deux d'un grand coup de sabre. Les Britanniques lui rendront les honneurs militaires en l'enterrant dans le cimetière de Campo-Mayor. La nuit précédente, Chamorin avait rêvé qu'il était aux prises avec les Britanniques et mourait en refusant de se rendre.</ref>{{,}}<ref>En apprenant sa mort, le [[Jean-de-Dieu Soult|maréchal Soult]] s'écrie en présence de son état-major : «J'en suis vraiment fâché, c'est un brave que je perds, c'était un de mes meilleurs officiers d'avant-garde. »</ref>. Lord Beresford, qui commande la cavalerie anglo-portugaise à l'affaire de Campo Maior, fait enterrer Chamorin avec tous les honneurs militaires dus à son rang<ref>Il écrivit au général [[Victor de Faÿ de La Tour-Maubourg|La Tour-Maubourg]], commandant la division de dragons dont le {{26e}} fait partie, que Chamorin a, dans cette journée, tenu une conduite au-dessus de tout éloge</ref>.


Son nom figure sur les tables de bronze de [[Versailles]] et sur le côté Sud de l'[[arc de triomphe de l'Étoile]].
Son nom figure sur les tables de bronze de [[Versailles]] et sur le côté Sud de l'[[arc de triomphe de l'Étoile]].


== [[Armoiries]] ==
== Armoiries ==


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| '''[[Armes de baron de l'Empire|Armes du baron Chamorin et de l'Empire]]''' (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 18 février 1809).
| '''[[Armes de baron de l'Empire|Armes du baron Chamorin et de l'Empire]]''' (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 18 février 1809).


''Coupé : au I, parti d'or, à un dragon de sinople, tenant une épée d'azur et du quartier des [[Baron de l'Empire|Barons]] [[Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|militaires de l'Empire]] ; au 2, d'azur, à un palmier terrassé d'or, fruité d'argent, accosté de deux étoiles, aussi d'argent.''<ref name="PLEADE">[http://chan.archivesnationales.culture.gouv.fr/sdx-222-chan-pleade-1/pl/toc.xsp?id=BB_29_Test%20publication_d0e18739&qid=sdx_q0&fmt=tab&idtoc=BB_29_Test%20publication-pleadetoc&base=fa&n=1&ss=true&as=true&ai=standard|second PLEADE] (C.H.A.N. : Centre historique des [[Archives nationales (France)]]).</ref>{{,}}<ref name="RIETSTAP">{{Ouvrage
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Bibliographie ==

== Voir aussi ==

=== Bibliographie ===

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=== Liens externes ===
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Vital Joachim Chamorin
Vital Joachim Chamorin
Le général de brigade Vital Joachim Chamorin (lithographie de Grégoire et Deneux, vers 1830).

Naissance
Bonnelles
Décès (à 37 ans)
Combat de Campo Maior
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de brigade
Années de service 17881811
Distinctions Baron de l'Empire
Commandeur de la Légion d'honneur
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 23e colonne.

Vital-Joachim Chamorin, né le à Bonnelles et mort le lors du combat de Campo Maior, au Portugal, est un général français du Premier Empire.

Premières années

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Vital-Joachim Chamorin, que ses parents destinent à devenir notaire, préfère s'engager au service le 23 décembre 1788 comme soldat enrôlé volontaire au régiment de Champagne, devenu 7e d'infanterie lors de l'organisation de 1791. Il est d'abord caporal aux armées du Midi en 1792, puis d'Italie en 1793 et des Pyrénées orientales de 1793 à 1794.

Il se trouve le 27 septembre 1792 à la prise de Nice, et le 14 février 1793 au combat de Saspello. Passé comme simple volontaire dans le 6e bataillon de l'Hérault le 8 juillet de cette dernière année, il y obtient le grade d'adjudant sous-officier le 15 du même mois, se rend à l'armée des Pyrénées orientales et assiste au siège de Campredon. Nommé sous-lieutenant le 3 brumaire an II, il participe le 11 floréal à la prise de la redoute de Montesquiou au cours de la bataille du Boulou, où un biscaïen l'atteint à la jambe gauche. Il reçoit le grade provisoire de capitaine sur le champ de bataille[1].

Confirmé dans ce grade par arrêté de la Convention nationale du 22 fructidor pour servir dans le 8e bataillon de la Côte-d'Or (amalgamé en l'an IV dans la 12e demi-brigade d'infanterie de ligne), Chamorin se trouve à Lyon lorsqu'il est envoyé en colonne mobile contre les rebelles de la Haute-Loire. Cette mission délicate qui dure depuis le 9 germinal jusqu'au 1er floréal an IV a un résultat satisfaisant et pacifique. À son retour à Lyon, le chef de sa demi-brigade lui confie le commandement des grenadiers du 2e bataillon. Bientôt, il suit le mouvement des troupes dirigées sur l'armée d'Italie, et de l'an IV à l'an IX, il prend part à toutes les opérations de cette époque[2]. Il est sur le , à Lodi, à Pizzighettone, à Bassano, à Arcole du 15 au 17 novembre 1795, Aoste et Châtillon.

Le 7 fructidor an IV, à la tête de grenadiers et de chasseurs, il entre dans Borgo-Forte. Le 20 brumaire an V, il combat au pont de Ronco et sur la chaussée d'Arcole, où la 12e demi-brigade se couvre de gloire. Appelé à faire partie de l'expédition de Circeo, dans les États pontificaux, il entre un des premiers à la tête des grenadiers polonais dans Frosinone, prise d'assaut le 5 nivôse an VII. Le général Girardon qui commande cette expédition, demande pour lui le grade de chef de bataillon. Il suit à San Germano la brigade de cet officier général, et facilite pendant le trajet la prise d'un parc d'artillerie autrichien de 80 bouches à feu. Pendant la campagne de Naples, à la prise du fort Saint-Elme, il rejette les lazzaroni dans Naples, où ils sont faits prisonniers[3].

Nommé aide de camp du général Sauret le 16 ventôse an VIII, il passe provisoirement en la même qualité auprès du général Watrin le 22 floréal, et se signale à la prise d'Ivrée en prairial suivant. Blessé d'un coup de feu à la hanche droite le 19 du même mois à la bataille de Montebello, il est placé le 21 comme capitaine à la suite dans le régiment de hussards, et maintenu dans ses fonctions d'aide de camp[4]. À la bataille de Marengo, il a deux chevaux tués sous lui en portant les ordres de son général à travers le feu de l'ennemi. Le 4 nivôse an IX, au passage du Mincio, il commande les tirailleurs lorsqu'il reçoit un coup de feu au côté droit de la poitrine. Malgré la gravité de sa blessure, il reste toute la journée à son poste, traverse un des premiers la rivière, culbute les Autrichiens sur la rive opposée et se distingue encore dans la soirée à la prise du moulin de la Volta[3].

Nommé provisoirement chef d'escadron sur le champ de bataille par le général en chef Brune, et attaché au 11e régiment de hussards, en continuant son service d'aide de camp, il suit le général Watrin à l'île d'Elbe, lorsque cet officier général vient en prendre le commandement[4]. Les Anglais opèrent une descente dans la baie de Bagnaja le 11 floréal an IX. Le commandant Chamorin les repousse vigoureusement, mais entraîné par son ardeur, les fuyards le contraignent à monter sur une de leurs chaloupes. Tandis qu'ils font force de rames, Chamorin se jette à la mer et arrive sain et sauf sur la plage. Le 28 fructidor suivant, l'escadre de l'amiral Waren débarque environ 3 000 hommes à la droite du camp des Français, vers Marciana. Après six heures d'un combat opiniâtre, le général Watrin force les Anglais à rembarquer ayant perdu 1 200 hommes, morts ou blessés. Le commandant Chamorin, à la tête d'une vingtaine d'hommes seulement, paralyse tous les efforts d'un bataillon ennemi qu'il repousse, et auquel il fait 25 prisonniers. Sa bravoure au combat de Châtillon où il se bat aux côtés des hussards du 12e régiment, lui vaut alors d'être nommé chef d'escadron au 6e régiment de hussards[3].

Au service de l'Empire

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Du chef d'escadron au colonel de dragons

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Les grenadiers à cheval de la Garde à la bataille d'Eylau, le 8 février 1807. Peinture de Louis-Ferdinand Malespina.

Confirmé dans son grade de chef d'escadron le 1er nivôse an X, Chamorin accompagne Watrin à Saint-Domingue. Après la mort de ce général, il rentre en France à la fin de l'année et est placé, le 2 pluviôse an XII, comme chef d'escadron dans le 3e régiment de cuirassiers. Il fait partie de l'armée des côtes de l'Océan, où il reçoit le 20 prairial suivant la décoration de la Légion d'honneur. Passé avec son grade le 18 fructidor an XIII dans les grenadiers à cheval de la Garde impériale, il fait les campagnes de l'an XIV à 1807 en Autriche, en Prusse et en Pologne[4]. À Austerlitz le 2 décembre 1805, il s'empare d'un convoi russe dont il sabre et disperse l'escorte. Il charge en particulier lors de la grande mêlée de Krenowitz. Créé officier de la Légion d'honneur le 14 mars 1806, il se fait remarquer à la bataille d'Iéna, au combat de Hoff et à la bataille d'Eylau, le 8 février 1807. Dans cette dernière affaire, il traverse deux fois les lignes ennemies sans recevoir la moindre blessure. Nommé, le 8 février 1807, colonel de cavalerie pour servir dans la ligne, il prend le commandement du 26e régiment de dragons sur les bords de la Passarge. Le 10 juin suivant, à Heilsberg, il reçoit un coup de feu à la jambe droite, et malgré sa blessure, il conduit lui-même toutes les charges de son régiment jusqu'à onze heures du soir. Le 14, il donne des preuves de bravoure et d'intelligence à la bataille de Friedland et reçoit des éloges sur la manière dont le 26e régiment de dragons a rempli son devoir dans cette journée[5].

Guerre d'Espagne

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Dirigé sur l'Espagne à la fin de 1807, il passe la Bidassoa en novembre 1808. Affecté à la réserve de cavalerie du maréchal Bessières, il participe le 10 à la bataille de Burgos, poursuit le 22 les troupes de Palafox à Calahorra, et le 23, à la bataille de Tudela, il met en déroute dans un défilé une colonne de 8 000 Espagnols, lui enlève 6 pièces de canon avec leurs caissons et lui fait un grand nombre de prisonniers. Passé momentanément sous les ordres du maréchal Ney, il se fait remarquer à Calatayud et devient le 11 décembre commandant de la Légion d'honneur. Il se trouve encore à la bataille d'Uclés et à Truxillo les 13 et 20 janvier 1809, avant de recevoir le 10 février le titre de baron de l'Empire avec une dotation de 4 000 francs de rente. Le 28 mars, il exécute plusieurs charges heureuses à la bataille de Medellín, où le 26e régiment de dragons se couvre de gloire, et prend part le 28 juillet à la bataille de Talavera. Enfin, le 19 novembre, arrivé dans la soirée sur le terrain d'Ocana, il peut encore contribuer à la victoire.

Duel entre le général Chamorin et le caporal Logan du 13e dragons légers britannique au combat de Campo Maior, le 25 mars 1811.

Pendant les premiers mois de 1810, il combat les bandes qui infestent la Sierra Morena. Le 23 avril, près d'Ignojoza, après avoir dispersé un parti d'insurgés, il arrive à la nuit tombante à l'extrémité d'un défilé où il aperçoit les feux d'un bivouac ennemi. Ayant fait mettre pied à terre à une partie de ses dragons, il charge les Espagnols qui, se croyant surpris par une troupe nombreuse, s'enfuient en désordre et abandonnent leurs bagages. Cantonné à Cordoue vers le mois de mai, il est envoyé en colonne mobile dans la Sierra-Morena et dans l'Estrémadure et défait plusieurs bandes de guérillas.

Le 22 décembre, il reçoit l'ordre de se rendre auprès du maréchal Soult, qui fait alors l'investissement de la place de Badajoz. Pendant sa marche, il rencontre le 31, à Azuaga, un fort parti espagnol qu'il culbute et auquel il fait un grand nombre de prisonniers. Il assiste ensuite aux sièges d'Olivence et de Badajoz pendant les mois de janvier et de février 1811. Le 19 février suivant, à la bataille de Gebora, il enfonce avec ses dragons un carré de 3 000 hommes et prend 6 bouches à feu[6].

Le 5 mars suivant, il est promu général de brigade, et le 25, avant même d'avoir reçu sa lettre de nomination, il se fait tuer au combat de Campo Maior le 25 mars 1811, en chargeant à la tête du 26e dragons contre le 13e dragons britanniques de Beresford[7],[8]. Lord Beresford, qui commande la cavalerie anglo-portugaise à l'affaire de Campo Maior, fait enterrer Chamorin avec tous les honneurs militaires dus à son rang[9].

Son nom figure sur les tables de bronze de Versailles et sur le côté Sud de l'arc de triomphe de l'Étoile.

Figure Blasonnement
Armes du baron Chamorin et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 18 février 1809). Coupé : au I, parti d'or, à un dragon de sinople, tenant une épée d'azur et du quartier des Barons militaires de l'Empire ; au 2, d'azur, à un palmier terrassé d'or, fruité d'argent, accosté de deux étoiles, aussi d'argent.[10],[11],[12]
Ou,

Coupé : 1, parti : 1, d'argent, au lion d'azur; 2, du quartier des barons militaires ; 2, d'azur, à l'arbre accosté de deux étoiles, le tout d'argent.[13]

Livrées : les couleurs de l'écu[10].

Notes et références

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  1. Six 1934, p. 216 et 217.
  2. Mullié 1852, p. 290 et 291.
  3. a b et c Mullié 1852, p. 291.
  4. a b et c Six 1934, p. 217.
  5. Mullié 1852, p. 292.
  6. Après l'action, le duc de Dalmatie lui dit : « Ah ! vous voilà, colonel Chamorin ! on m'avait dit que vous étiez blessé, j'en aurais été vivement affecté ; l'armée a besoin de vos services, et vous lui avez montré aujourd'hui combien ils peuvent lui être utiles. Vous avez été, comme toujours, brave et habile, et votre beau régiment vous a vaillamment secondé. »
  7. Le 25 mars 1811, au cours d'une charge opposant les deux régiments de dragons, Chamorin est désarçonné et coupé du gros de son régiment ; les dragons britanniques reconnaissent le colonel à ses épaulettes et l'encerclent. Chamorin s'adosse à un arbre et sabre avec acharnement les cavaliers et les chevaux qui tentent imprudemment de l'approcher. Mais les ennemis sont plus nombreux. Sommé de se rendre, Chamorin n'écoute pas : alors qu'il vient de transpercer de son sabre un jeune officier, il est tué par un vieux dragon britannique qui lui fend la tête en deux d'un grand coup de sabre. Les Britanniques lui rendront les honneurs militaires en l'enterrant dans le cimetière de Campo-Mayor. La nuit précédente, Chamorin avait rêvé qu'il était aux prises avec les Britanniques et mourait en refusant de se rendre.
  8. En apprenant sa mort, le maréchal Soult s'écrie en présence de son état-major : «J'en suis vraiment fâché, c'est un brave que je perds, c'était un de mes meilleurs officiers d'avant-garde. »
  9. Il écrivit au général La Tour-Maubourg, commandant la division de dragons dont le 26e fait partie, que Chamorin a, dans cette journée, tenu une conduite au-dessus de tout éloge
  10. a et b PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  11. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  12. Source : www.labanquedublason2.com
  13. Source : n° 17, in Edouard de Barthélemy, Armorial de la Ville de Châlons-sur-Marne, 1856, Edit. Laurent.

Bibliographie

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Liens externes

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