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La '''place des Jacobins''' est une place située dans le [[2e arrondissement de Lyon|{{2e|arrondissement}}]] de [[Lyon]].
La '''place des Jacobins''' est une place située dans le [[2e arrondissement de Lyon|{{2e|arrondissement}}]] de [[Lyon]].


== Étymologie ==
== Odonymie ==
Jusqu'en [[1782]], la place est appelée ''place Confort''. Après cette date, elle devient ''place des Jacobins'', en référence aux religieux Jacobins ou « Frères prêcheurs de l'ordre de [[Dominique de Guzmán|Saint Dominique]] » qui ont occupaient le bâtiment sur le côté sud de la place. Ces [[Dominicains]] se voient ainsi désignés quand [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] leur attribue, au {{s-|XIII}}, un bâtiment à Paris d'où les frères partent en [[Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle|pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle]] (''Jacobus'' en latin)<ref>Jean Pelletier, ''Connaître son arrondissement, le {{2e}}'', éditions lyonnaises d'art et d'histoire, p. 25</ref>.


En [[1794]], elle est rebaptisée ''place de la Fraternité'' (la [[place Bellecour]] étant alors la ''place de l'Égalité''). Elle s'appelle ensuite ''place de la Préfecture'' lorsque, sous [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]], le bâtiment des Jacobins accueille la préfecture du Rhône. C'est ensuite la ''place de l'Impératrice'' sous [[Napoléon III]], en l'honneur de son épouse [[Eugénie de Montijo]]<ref name="maynard"/>. Elle est enfin renommée ''place des Jacobins'' en février [[1871]], après la chute du [[Second Empire]]<ref>Maurice Vanario, ''Rues de lyon à travers les siècles'', ELAH, Lyon, 2002.</ref>.
Elle doit son nom aux religieux Jacobins ou Frères prêcheurs de l'ordre de [[Saint Dominique]] qui ont occupé l'immeuble sur le côté sud de la place. Ces [[Dominicains]] se voient ainsi désignés quand Philippe Auguste leur attribue un bâtiment à Paris d'où les frères partent en [[Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle|pèlerinage pour Saint-Jacques]] (''Jacobus'' en latin) de Compostelle<ref>Jean Pelletier, ''Connaître son arrondissement, le {{2e}}'', éditions lyonnaises d'art et d'histoire, p. 25</ref>. Ce bâtiment accueillera ensuite la préfecture du Rhône sous [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]].

Jusqu'en [[1782]], la place est appelée place Confort. Après cette date, elle devient place des Jacobins. En [[1794]], elle est rebaptisée place de la Fraternité. Après avoir changé de nom deux fois, place de la Préfecture, puis de l'Impératrice sous [[Napoléon III]]<ref name="maynard"/>, elle est renommée place des Jacobins en février [[1871]]<ref>Maurice Vanario, ''Rues de lyon à travers les siècles'', ELAH, Lyon, 2002.</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
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=== Les travaux du Second Empire ===
=== Les travaux du Second Empire ===
[[Image:Prequile lyon 1863.jpg|thumb|300px|Plan des projets réalisés sur la Presqu'île de Lyon en [[1863]].]]
[[Image:Prequile lyon 1863.jpg|thumb|300px|Plan des projets réalisés sur la Presqu'île de Lyon en [[1863]].]]
L'ouverture de la rue de l'impératrice (aujourd'hui rue Édouard-Herriot) rend la fontaine obsolète. La place change de nom et devient la Place de l'Impératrice. Une fontaine, œuvre de Desjardins, est inaugurée en [[1868]] pour commémorer [[Claude-Marius Vaïsse]] mais le personnage n'est pas aimé et le diamètre de la fontaine ({{unité|41.75|mètres}}) est jugé excessif. À la chute du [[second Empire]] en [[1870]], la statue n'a pas encore été installée et on la cache dans l'entrepôt des douanes. La statue pourrait être refondue pour ériger celle de [[Claude Bernard]], ce qui ne sera jamais fait, mais elle est refondue sans gloire en [[1902]]. Le cercle de la fontaine de Desjardins est démonté et remonté en [[1877]] place Carnot pour accueillir la fontaine...de la République jusqu'à sa destruction définitive en [[1975]] lors du ré-aménagement de la place et de la construction du [[métro de Lyon]] dont le cadre en béton nécessitait le déplacement du socle. On décide en [[1877]] d'ériger une nouvelle fontaine sur la place des Jacobins : un concours est lancé du 18 janvier au 30 juin.
L'ouverture de la ''rue de l'Impératrice'' (aujourd'hui [[rue Édouard-Herriot]]) rend la fontaine obsolète ; la place devient elle aussi ''place de l'Impératrice''. Une fontaine, œuvre de [[Tony Desjardins]], est inaugurée en [[1868]] pour commémorer [[Claude-Marius Vaïsse]] mais le personnage n'est pas aimé et le diamètre de la fontaine ({{unité|41.75|mètres}}) est jugé excessif. À la chute du [[Second Empire]] en [[1870]], la statue n'a pas encore été installée et on la cache dans l'entrepôt des douanes. La statue pourrait être refondue pour ériger celle de [[Claude Bernard]], ce qui ne sera jamais fait, mais elle est refondue sans gloire en [[1902]]. Le cercle de la fontaine de Desjardins est démonté et remonté en [[1877]] [[Place Carnot (Lyon)|place Carnot]] pour accueillir la fontaine de la République jusqu'à sa destruction définitive en [[1975]] lors du ré-aménagement de la place et de la construction du [[métro de Lyon]] dont le cadre en béton nécessitait le déplacement du socle. On décide en [[1877]] d'ériger une nouvelle fontaine sur la place des Jacobins : un concours est lancé du 18 janvier au 30 juin<ref group=g>p. 23</ref>.


=== La fontaine des Jacobins de 1885 ===
=== La fontaine des Jacobins de 1885 ===
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=== Angle sud-est ===
=== Angle sud-est ===
* Angle de la [[rue Confort]] (numéro 1) et de la [[rue Childebert]] (numéro 2) : immeuble à rotonde et toit en coupole ;
* Angle de la [[rue Confort]] (numéro 1) et de la [[rue Childebert]] (numéro 2) : immeuble 2{{e}} moitié du {{s-|XIX}} avec rotonde d'angle ;
* Angle de la [[rue Confort]] et de la [[rue Édouard-Herriot]] (numéro 85).
* Angle de la [[rue Confort]] et de la [[rue Édouard-Herriot]] (numéro 85).


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Lyon - 2 rue Childebert - 1 rue Confort.JPG|Angle des rues Confort et Childebert : immeuble à rotonde et toit en couple.
Lyon - 2 rue Childebert - 1 rue Confort.JPG|Angle des rues Confort et Childebert : immeuble 2{{e}} moitié du {{s-|XIX}} avec rotonde d'angle.
Lyon - 85 rue Édouard-Herriot.JPG|85, rue Édouard-Herriot
Lyon - 85 rue Édouard-Herriot.JPG|85, rue Édouard-Herriot
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
=== Références ===
*[[Gilbert Gardes]], ''La place des Jacobins à Lyon'', extrait de ''Centre presqu'île'', {{n°|13}}, 1987.
*[[Gilbert Gardes]], ''La place des Jacobins à Lyon'', extrait de ''Centre presqu'île'', {{n°|13}}, 1987. {{plume}}
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=== Notes et références ===
=== Notes et références ===

Version du 22 août 2017 à 09:07

Place des Jacobins
Image illustrative de l’article Place des Jacobins (Lyon)
Place des Jacobins à Lyon
Situation
Coordonnées 45° 45′ 38″ nord, 4° 50′ 01″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Rhône-Alpes
Ville Lyon
Quartier(s) Bellecour (2e arr.)
Début Rue Édouard-Herriot
Fin Rue Émile-Zola
Morphologie
Type Place semi-fermée
Forme Carré
Histoire
Création 1556 - 1823 - 1860
Anciens noms Place Confort
Place de la Fraternité
Place de la Préfecture
Place de l'Impératrice
Monuments Fontaine
Protection Site du centre historique
Site du patrimoine mondial
Géolocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Place des Jacobins

La place des Jacobins est une place située dans le 2e arrondissement de Lyon.

Odonymie

Jusqu'en 1782, la place est appelée place Confort. Après cette date, elle devient place des Jacobins, en référence aux religieux Jacobins ou « Frères prêcheurs de l'ordre de Saint Dominique » qui ont occupaient le bâtiment sur le côté sud de la place. Ces Dominicains se voient ainsi désignés quand Philippe Auguste leur attribue, au XIIIe siècle, un bâtiment à Paris d'où les frères partent en pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle (Jacobus en latin)[1].

En 1794, elle est rebaptisée place de la Fraternité (la place Bellecour étant alors la place de l'Égalité). Elle s'appelle ensuite place de la Préfecture lorsque, sous Louis-Philippe, le bâtiment des Jacobins accueille la préfecture du Rhône. C'est ensuite la place de l'Impératrice sous Napoléon III, en l'honneur de son épouse Eugénie de Montijo[2]. Elle est enfin renommée place des Jacobins en février 1871, après la chute du Second Empire[3].

Histoire

Église des Jacobins

En 1556, l'emplacement situé au nord de l'église des Jacobins, affermé depuis 1514 pour les marchés devient place publique. Elle est de forme triangulaire, close de murs et est le point d'aboutissement d'une des artères principales de la ville médiévale, la rue Mercière. Au XVIe siècle, on abat les murs qui la bordent et on érige un obélisque pyramidal exécuté par Philippe Lalyame. Riverain de la place, Horace Cardon fait reconstruire à ses frais le puits de ce qui s'appelle alors la place Confort du nom d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Confort. Rabelais, dans Pantagruel évoque les « bavards de Confort ». C'est une référence aux « fainéants qui s'assemblent sur la place Notre-Dame de Confort, à Lyon, pour y débiter des sornettes, qu'autrefois, on nommait baves »[4]. Vers 1840, les bavards ne s'assemblent plus sur la place, mais il existe une salle de spectacle, appelée Gymnase lyonnais où l'on joue vaudevilles et mélodrames. Elle prend probablement son nom actuel quand l'architecte Le Pautre fait édifier le portail latéral de l'église des Jacobins. La pyramide vétuste est reconstruite en 1740 mais le puits n'est plus suffisant pour les habitants alentour, notamment en cas d'incendie. Antoine-Michel Perrache se voit confier l'érection d'une nouvelle fontaine en 1760.

Révolution française et destruction de l'église

La Révolution voit la pyramide détruite en 1793 et seul le piédestal de la fontaine semble subsister jusqu'en 1813. Entre 1812 et 1852, la préfecture s'installe dans les bâtiments désaffectés du couvent au sud de la place qui prend le nom de place de la préfecture. L'église, construite au en 1450[5] grâce au libéralités de la « nation florentine »[5],[2], est démolie entre 1817 et 1818[2]. L'arc d'entrée de la chapelle construite par Thomas Ier de Gadagne est aujourd'hui remployé comme porche d'entrée d'un immeuble au 8, rue Sully (6e arr.)[6]. Les autres chapelles étaient dues aux confréries, notamment des batteurs et tireurs d'or[5]. Une fontaine est érigée en 1856 grâce à Louis Danton, un tapissier du quartier, qui lègue sa fortune pour une œuvre dessinée par Liénard et fondue par Barbezat.

Les travaux du Second Empire

Plan des projets réalisés sur la Presqu'île de Lyon en 1863.

L'ouverture de la rue de l'Impératrice (aujourd'hui rue Édouard-Herriot) rend la fontaine obsolète ; la place devient elle aussi place de l'Impératrice. Une fontaine, œuvre de Tony Desjardins, est inaugurée en 1868 pour commémorer Claude-Marius Vaïsse mais le personnage n'est pas aimé et le diamètre de la fontaine (41,75 mètres) est jugé excessif. À la chute du Second Empire en 1870, la statue n'a pas encore été installée et on la cache dans l'entrepôt des douanes. La statue pourrait être refondue pour ériger celle de Claude Bernard, ce qui ne sera jamais fait, mais elle est refondue sans gloire en 1902. Le cercle de la fontaine de Desjardins est démonté et remonté en 1877 place Carnot pour accueillir la fontaine de la République jusqu'à sa destruction définitive en 1975 lors du ré-aménagement de la place et de la construction du métro de Lyon dont le cadre en béton nécessitait le déplacement du socle. On décide en 1877 d'ériger une nouvelle fontaine sur la place des Jacobins : un concours est lancé du 18 janvier au 30 juin[g 1].

La fontaine des Jacobins de 1885

Le conseil municipal décide de « doter les places des Jacobins et de Lyon (place de la République) d'un monument ». Deux « seconds prix » sont attribués, dont l'un à Gaspard André pour son projet « Art ». L'étude définitive lui est confiée et son projet, présenté le 28 février 1878 est approuvé en mai. Le 17 juin 1878, un second concours attribue la conception des quatre statues principales à Degeorges : la statue d'Hippolyte Flandrin sera exécutée à Paris et les trois autres, Gérard Audran, Guillaume Coustou et de Philibert Delorme sont taillées à Lyon. Bien que le contrat prévoit un achèvement pour le 1er novembre 1878, les statues ne sont achevées qu'en 1885. La réception des travaux a lieu le 20 décembre 1881 et le monument que l'on voit encore aujourd'hui est inauguré le 14 juillet 1885. La fontaine est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 18/05/1992).

Du XXe siècle à aujourd'hui

La place des Jacobins vers 1900. À l'arrière, les premiers immeubles de la rue Mercière, détruits lors du ré-aménagement de sa partie sud dans les années 1970. Vue vers le nord-ouest.

Pendant la Seconde Guerre mondiale[7], on érige le numéro 6 de la place en remplacement d'un ancien immeuble avec façade à arcs sur cour possédant un balcon au sommet de l'escalier[2]. Dans les années 1970[7], on détruit l'îlot qui occupe l'angle nord-ouest de la place, îlot délimité par les rues de Brest, de la Monnaie et de l'Ancienne-Préfecture, en conservant toutefois les immeubles en façade de la rue de l'Ancienne-Préfecture et l'Hôtel Horace Cardon, qui était à l'époque une maison-close[7]. Dans le cadre du ré-aménagement de la place qui voit le jour dans la première décennie du XXIe siècle, un concours a été lancé et remporté par la paysagiste Jacqueline Osty à l'été 2007[8]. Aujourd'hui la place a retrouvé son calme et sa splendeur, notamment par un élargissement des trottoirs qui la bordent et par une restauration pointue de la statue centrale.

Descriptif des bâtiments

Côté nord

  • Numéro 1, place des Jacobins

Angle nord-ouest

  • Numéro 11, rue de l'Ancienne-Préfecture

Côté ouest

Du nord au sud :

Angle sud-ouest

Côté sud

  • Numéro 8, place des Jacobins
  • Numéro 9, place des Jacobins

Angle sud-est

Côté est

Angle nord-est

Accessibilité

Bibliographie

Références

  • Gilbert Gardes, La place des Jacobins à Lyon, extrait de Centre presqu'île, no 13, 1987. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  1. p. 23

Notes et références

  1. Jean Pelletier, Connaître son arrondissement, le 2e, éditions lyonnaises d'art et d'histoire, p. 25
  2. a b c d e et f Louis Maynard, Histoire, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon avec indication de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, notice Place des Jacobins
  3. Maurice Vanario, Rues de lyon à travers les siècles, ELAH, Lyon, 2002.
  4. L. Duchet
  5. a b et c Jean Pelletier, Lyon, pas à pas, 1992, (ISBN 2-7171-0808-4), p. 49
  6. Édouard Lejeune, La saga lyonnaise des Gadagne, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, (ISBN 2-84147-153-5), p. 28
  7. a b c et d Agnès Dally-Martin et Charles Delfante, 100 ans d'urbanisme à Lyon, éditions LUGD, 1994, (ISBN 2-84147-004-0), p. 135
  8. Voir le site officiel du Grand Lyon
  9. Nicolas Jacquet, Façades lyonnaises, édition Laurence Solnais, septembre 2008, p. 154
  10. Saints et madones aux coins de nos rues, éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 1995, (ISBN 2-84147-019-9), p. 67

Voir aussi

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