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« Prise du Peñon d'Alger (1529) » : différence entre les versions

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La '''prise du ''Peñon d'Alger''''' s'est déroulé le 29 mai [[1529]] quand [[Kheireddine Barberousse]], a fait tomber la forteresse espagnole du ''[[Peñon d'Alger|Peñon]]'' qui, implantée sur un îlot, faisait face à la ville d'[[Alger]].
La '''prise du ''Peñon d'Alger''''' s'est déroulé le 29 mai [[1529]] quand [[Khayr ad-Din Barberousse]], a fait tomber la forteresse espagnole du ''[[Peñon d'Alger|Peñon]]'' qui, implantée sur un îlot, faisait face à la ville d'[[Alger]].


Considérée par Barberousse comme une « épine au cœur des Algérois »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Louis Mouilleseaux|nom2=Jean Lassus|titre=Histoire de l'Algérie : Textes de Jean Lassus|passage=162|lieu=Paris|éditeur=Imprimeries Oberthur|année=1962|pages totales=452|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, cette forteresse gênait les mouvements navals autour de la capitale de l’État des Barberousse. L'essor de la [[Forces navales algériennes|marine algéroise]] nécessite de supprimer cette menace. Le préside espagnol est lui en mauvaise posture : il est mal ravitaillé par l'[[Empire espagnol]] et commandé par un vieux capitaine, Don Martin de Vargas, à la tête de 200 soldats. Kheireddine Barberousse est doté d'une artillerie solide ; il fait battre le fort pendant vingt deux jours. Les Espagnols répliquent par des coups d'artillerie sur la ville qui subit des dommages. Finalement, les soldats de Kheireddine finissent par investir le fort le 27 mai 1529<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Mahfoud Kaddache|titre=L'Algérie des Algériens|passage=354|lieu=Alger|éditeur=EDIF2000|année=2009 (1re éd. 1982)|pages totales=786|isbn=978-9-961-96621-1|lire en ligne=}}</ref>.
Barberousse est doté d'une artillerie solide ; il fait battre le fort pendant vingt deux jours. Les Espagnols répliquent par des coups d'artillerie sur la ville qui subit des dommages. Finalement, les soldats de Kheireddine finissent par investir le fort le 27 mai 1529<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Mahfoud Kaddache|titre=L'Algérie des Algériens|passage=354|lieu=Alger|éditeur=EDIF2000|année=2009 (1re éd. 1982)|pages totales=786|isbn=978-9-961-96621-1|lire en ligne=}}</ref>.


== Contexte ==
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Khair ad-Din, succéde à Arudj après que ce dernier eut été tué en bataille contre les Espagnols lors de la [[Bataille de Tlemcen (1518)|bataille de Tlemcen]] en 1518. La [[Prise d'Alger (1516)|capture d'Alger]] en 1516 est rendue possible grâce au soutien du sultan ottoman [[Sélim Ier|Sélim {{Ier}}]]. Ce soutien cesse avec la mort du sultan Sélim en 1520, ce qui a amené Barberousse à perdre la ville au profit du chef kabyle local en 1524<ref name="Houtsma5">''E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936,'' Martijn Theodoor Houtsma p. 258.</ref>, et à se retirer dans son fief de [[Jijel|Djidjelli]]<ref name="Garnier 20">Garnier, p.20</ref>.
Khair ad-Din, succéde à Arudj après que ce dernier eut été tué en bataille contre les Espagnols lors de la [[Bataille de Tlemcen (1518)|bataille de Tlemcen]] en 1518. La [[Prise d'Alger (1516)|capture d'Alger]] en 1516 est rendue possible grâce au soutien du sultan ottoman [[Sélim Ier|Sélim {{Ier}}]]. Ce soutien cesse avec la mort du sultan Sélim en 1520, ce qui a amené Barberousse à perdre la ville au profit du chef kabyle local en 1524<ref name="Houtsma5">''E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936,'' Martijn Theodoor Houtsma p. 258.</ref>, et à se retirer dans son fief de [[Jijel|Djidjelli]]<ref name="Garnier 20">Garnier, p.20</ref>.

Considérée par Barberousse comme une « épine au cœur des Algérois »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Louis Mouilleseaux|nom2=Jean Lassus|titre=Histoire de l'Algérie : Textes de Jean Lassus|passage=162|lieu=Paris|éditeur=Imprimeries Oberthur|année=1962|pages totales=452|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, cette forteresse gênait les mouvements navals autour de la capitale de l’État des Barberousse. L'essor de la [[Forces navales algériennes|marine algéroise]] nécessite de supprimer cette menace. Le préside espagnol est lui en mauvaise posture


== Reconquête ==
== Reconquête ==

Version du 8 juillet 2017 à 09:14

Prise du Peñon d'Alger
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Peñon et son îlot dans la baie d'Alger au début du XVIe siècle
Informations générales
Date 29 mai 1529
Lieu Alger, Algérie
Casus belli Volonté d'écarter toute menace espagnole
Issue Victoire Ottomane
Changements territoriaux Prise du Peñon par les ottomans.
Belligérants
Régence d'Alger Empire espagnol
Commandants
Khayr ad-Din Barberousse Martin de Vargas ✝
Forces en présence
2 000 janissaires 200 soldats
Pertes
inconnues 25 survivants.

Guerres hispano-algériennes

La prise du Peñon d'Alger s'est déroulé le 29 mai 1529 quand Khayr ad-Din Barberousse, a fait tomber la forteresse espagnole du Peñon qui, implantée sur un îlot, faisait face à la ville d'Alger.

Barberousse est doté d'une artillerie solide ; il fait battre le fort pendant vingt deux jours. Les Espagnols répliquent par des coups d'artillerie sur la ville qui subit des dommages. Finalement, les soldats de Kheireddine finissent par investir le fort le 27 mai 1529[1].

Contexte

Carte historique d'Alger, et de Béjaïa par Piri Reis.

En 1510, les Espagnols s'étaient établis sur une petite île en face d'Alger et contraignaient le dirigeant local Sālim al-Tūmī a accepter leur présence par un traité et payer un tribut[2],[3]. Des fortifications ont été construites sur l'îlot, et une garnison de 200 hommes a été créée[4]. Sālim al-Tūmī a dû se rendre en Espagne pour prêter serment d'obéissance à Ferdinand d'Aragon[5].

En 1516, cependant, l'émir d'Alger Sālim al-Tūmī invita les frères corsaires Arudj et Khayr ad-Din Barberousse afin d'expulser les Espagnols. Arudj, avec l'aide de troupes ottomanes[6], est venu à Alger, et a ordonné l'assassinat de Sālim, celui-ci complotait avec les Espagnols afin d'assassiné Arudj, et expulsé les pirates[7], et a saisi la ville. Des expéditions espagnoles ont été réalisées pour reprendre la ville, d'abord en 1516 sous Don Diego de Vera, puis en 1519 sous Don Ugo de Moncada, mais les deux expéditions furent un échec total[8].

Khair ad-Din, succéde à Arudj après que ce dernier eut été tué en bataille contre les Espagnols lors de la bataille de Tlemcen en 1518. La capture d'Alger en 1516 est rendue possible grâce au soutien du sultan ottoman Sélim Ier. Ce soutien cesse avec la mort du sultan Sélim en 1520, ce qui a amené Barberousse à perdre la ville au profit du chef kabyle local en 1524[9], et à se retirer dans son fief de Djidjelli[10].

Considérée par Barberousse comme une « épine au cœur des Algérois »[11], cette forteresse gênait les mouvements navals autour de la capitale de l’État des Barberousse. L'essor de la marine algéroise nécessite de supprimer cette menace. Le préside espagnol est lui en mauvaise posture

Reconquête

Quand Soliman le Magnifique déclare la guerre à Ferdinand de Habsbourg en janvier 1529, il souhaite mener l’offensive dans la Méditerranée occidentale et choisit donc de renouveler le soutien ottoman à Barberousse[12].

Barberousse reçoit de l'Empire ottoman 2 000 janissaires, de l'artillerie et un soutien financier important[13]. Grâce à la corruption, Barberousse obtient le ralliement du Cheikh d'Alger[14]. Après avoir pris la ville , Barberousse commença alors à assiéger El Peñón de Argel, la forteresse espagnole à l'entrée du port. Après 22 jours de tirs d'artillerie, Don Martin de Vargas s'est finalement rendu le 29 mai 1529, avec seulement 25 survivants, et sans avoir reçu l'aide de l'Espagne péninsulaire[15],[16]. Vargas a été condamné à mort, la forteresse a été démantelée, et la pierre a été utilisée pour construire une digue. Barberousse utilisa ses esclaves chrétiens comme main d'œuvre[17],[18].

Conséquences

Au cours des années suivantes, Barberousse fit d'Alger une base majeure afin de lancer des raids[19][19][19][17]. L'immense expédition d'Alger a été entreprise par Charles Quint en 1541 pour reprendre Alger, mais cela a également été un lourd échec[20]. Alger est resté pendant trois siècles sous domination ottomane, jusqu'à l'expédition d'Alger de 1830[21].

Notes et références

  1. Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, Alger, EDIF2000, 2009 (1re éd. 1982), 786 p. (ISBN 978-9-961-96621-1), p. 354
  2. International Dictionary of Historic Places: Middle East and Africa, Trudy Ring p. 54.
  3. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936 by Martijn Theodoor Houtsma p. 258.
  4. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Martijn Theodoor Houtsma, p. 258.
  5. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Martijn Theodoor Houtsma p. 258.
  6. International Dictionary of Historic Places: Middle East and Africa, Trudy Ring p. 54.
  7. Gilbert Meynier, L’Algérie, cœur du Maghreb classique : De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 p. (ISBN 9782707152312), p. 313
  8. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Martijn Theodoor Houtsma p. 258.
  9. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Martijn Theodoor Houtsma p. 258.
  10. Garnier, p.20
  11. Louis Mouilleseaux et Jean Lassus, Histoire de l'Algérie : Textes de Jean Lassus, Paris, Imprimeries Oberthur, , 452 p., p. 162
  12. Garnier, p. 19-20.
  13. Garnier, p.20
  14. Garnier, p. 20.
  15. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Martijn Theodoor Houtsma, p. 258.
  16. Garnier, p. 20.
  17. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936 by Martijn Theodoor Houtsma p. 258.
  18. Garnier, p. 20.
  19. Garnier, p. 21.
  20. E.J. Brill's first encyclopaedia of Islam, 1913-1936, Martijn Theodoor Houtsma p. 258.
  21. International Dictionary of Historic Places: Middle East and Africa Trudy Ring p. 54.

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, Alger, EDIF2000, (1re éd. 1982), 786 p. (ISBN 978-9-961-96621-1) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Louis Mouilleseaux et Jean Lassus, Histoire de l'Algérie : Textes de Jean Lassus (o.fl.a.)., Imprimeries Oberthur pour le compte des Productions de Paris, (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article