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« Psychonévrose de défense » : différence entre les versions

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Les « psychonévroses », qui s'opposent aux [[Névrose actuelle|névroses actuelles]], sont les affections psychiques dont les symptômes sont {{citation|l'expression symbolique}} de conflits infantiles : la catégorie regroupe les [[Névrose de transfert|névroses de transfert]] et les [[Névrose narcissique|névroses narcissiques]]{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}.
Les « psychonévroses », qui s'opposent aux [[Névrose actuelle|névroses actuelles]], sont les affections psychiques dont les symptômes sont {{citation|l'expression symbolique}} de conflits infantiles : la catégorie regroupe les [[Névrose de transfert|névroses de transfert]] et les [[Névrose narcissique|névroses narcissiques]]{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}.


Le terme de psychonévrose apparaît très tôt chez Freud, spécialement dans l'article ''Les psychonévroses de défense'' (''{{Lang|de|Die Abwehr-Neuropsychosen}}'', 1894), dont le sous-titre explique qu'il en va d'{{citation|une théorie psychologique de l'[[hystérie]] acquise, de nombreuses [[Phobie|phobies]] et obsessions, et de certaines psychoses hallucinatoires}}{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}. Dans ''L'hérédité et l'étiologie des névroses'' (1896) et ''La sexualité dans l'étiologie des névroses ''(1898), ainsi que dans les ''Leçons d'introduction à la psychanalyse'' (''{{Lang|de|Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse}}'', 1916-1917), il s'agit toujours pour Freud d'opposer le terme de psychonévrose à celui de névrose actuelle{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}. [[Jean Laplanche]] et [[Jean-Bertrand Pontalis]] soulignent que {{citation|le terme de psychonévrose n'est pas synonyme de névrose}}, que d'une part, il ne recouvre pas les névroses actuelles, et que d'autre part, {{citation|il recouvre les névroses narcissiques que Freud nommera également psychoses}}{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}.
Le terme de psychonévrose apparaît très tôt chez Freud, spécialement dans l'article ''Les psychonévroses de défense'' (''{{Lang|de|Die Abwehr-Neuropsychosen}}'', 1894), dont le sous-titre explique qu'il en va d'{{citation|une théorie psychologique de l'[[hystérie]] acquise, de nombreuses [[Phobie|phobies]] et obsessions, et de certaines psychoses hallucinatoires}}{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}. Dans ''L'hérédité et l'étiologie des névroses'' (1896) et ''La sexualité dans l'étiologie des névroses ''(1898), ainsi que dans les ''Leçons d'introduction à la psychanalyse'' (''{{Lang|de|Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse}}'', 1916-1917), il s'agit toujours pour Freud d'opposer le terme de psychonévrose à celui de névrose actuelle{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}. [[Jean Laplanche]] et [[Jean-Bertrand Pontalis]] soulignent que {{citation|le terme de psychonévrose n'est pas synonyme de névrose}}, que d'une part, il ne recouvre pas les névroses actuelles, et que d'autre part, {{citation|il recouvre les névroses narcissiques que Freud nommera également psychoses en adoptant un usage [[Psychiatrie|psychiatrique]] qui n'a fait depuis que s'affirmer}}{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}. Laplanche et Pontalis relèvent en effet dans l'usage psychiatrique commun une ambiguïté parfois autour du terme de psychonévrose {{citation|comme si le radical “psycho” évoquait pour certains le terme de [[psychose]]}} : il arrive, précisent ces deux auteurs, qu'{{citation|on parle de psychonévrose dans l'intention erronée d'apporter au terme de névrose une nuance supplémentaire de gravité, voire d'organicité}}{{sfn|Laplanche et Pontalis|1984|p=355}}.
D'après le ''[[Vocabulaire de la psychanalyse]]'' (à l'entrée « névrose »), au cours de l'évolution du concept de [[névrose]] dans la nosographie psychanalytique, les psychonévroses comprennent :
D'après le ''[[Vocabulaire de la psychanalyse]]'' (à l'entrée « névrose »), au cours de l'évolution du concept de [[névrose]] dans la nosographie psychanalytique, les psychonévroses comprennent :

Version du 2 mai 2021 à 10:16

Psychonévrose de défense (en allemand : Abwehr-Neuropsychose) est un terme employé par Sigmund Freud dans les années 1894-96 pour désigner des affections psychonévrotiques comme l'hystérie, la phobie, l'obsession ainsi que certaines psychoses comme les psychoses hallucinatoires.

Psychonévroses

Sigmund Freud en 1891.

Les « psychonévroses », qui s'opposent aux névroses actuelles, sont les affections psychiques dont les symptômes sont « l'expression symbolique » de conflits infantiles : la catégorie regroupe les névroses de transfert et les névroses narcissiques[1].

Le terme de psychonévrose apparaît très tôt chez Freud, spécialement dans l'article Les psychonévroses de défense (Die Abwehr-Neuropsychosen, 1894), dont le sous-titre explique qu'il en va d'« une théorie psychologique de l'hystérie acquise, de nombreuses phobies et obsessions, et de certaines psychoses hallucinatoires »[1]. Dans L'hérédité et l'étiologie des névroses (1896) et La sexualité dans l'étiologie des névroses (1898), ainsi que dans les Leçons d'introduction à la psychanalyse (Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, 1916-1917), il s'agit toujours pour Freud d'opposer le terme de psychonévrose à celui de névrose actuelle[1]. Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis soulignent que « le terme de psychonévrose n'est pas synonyme de névrose », que d'une part, il ne recouvre pas les névroses actuelles, et que d'autre part, « il recouvre les névroses narcissiques que Freud nommera également psychoses en adoptant un usage psychiatrique qui n'a fait depuis que s'affirmer »[1]. Laplanche et Pontalis relèvent en effet dans l'usage psychiatrique commun une ambiguïté parfois autour du terme de psychonévrose « comme si le radical “psycho” évoquait pour certains le terme de psychose » : il arrive, précisent ces deux auteurs, qu'« on parle de psychonévrose dans l'intention erronée d'apporter au terme de névrose une nuance supplémentaire de gravité, voire d'organicité »[1].

D'après le Vocabulaire de la psychanalyse (à l'entrée « névrose »), au cours de l'évolution du concept de névrose dans la nosographie psychanalytique, les psychonévroses comprennent :

  • 1915 : psychonévroses de transfert, psychonévroses narcissiques
  • 1924 : névroses, névroses narcissiques, psychoses
  • Classification contemporaine : névroses (en partie), psychoses (maniaco-dépressive, paranoïa schizophrénie)[2].

En 1915 et 1924 : les névroses actuelles ne font pas partie des psychonévroses. Dans la classification contemporaine, les névroses actuelles se retrouvent en partie dans les psychonévroses, et sinon dans les affections psychosomatiques[2].

Les psychonévroses de défense

Selon Elsa Schmid-Kitsikis, la catégorie nosographique de psychonévrose de défense, que Sigmund Freud isole en 1894 (« Les psychonévroses de défense », 1894), désigne « les affections névrotiques et psychotiques caractérisées par les relations conflictuelles qu'entretiennent l'affect et la représentation : hystérie, obsession, phobie, psychoses hallucinatoires »[3].

Les psychonévroses de défense, 1894

Freud y entreprend, écrit-il, l'étude « approfondie d'un certain nombre de malades nerveux atteints de phobies et d'obsessions »[3]. Il s'agit alors pour lui, ainsi que le cite E. Schmid-Kitsikis, d'une contribution à « la théorie de l'hystérie ou plutôt à une modification de celle-ci qui tient compte [...] d'un important caractère commun à l'hystérie et aux névroses en question »[3]. Il y isole la notion caractéristique de la défense et ses connexions possibles avec les phobies et les obsessions[3].

Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense, 1896

À propos des différentes formes de névrose, les observations des deux années précédentes ont renforcé la tendance de Freud, ainsi qu'il le souligne, « à faire de la défense le point nucléaire dans le mécanisme psychique des névroses »[3].

Selon Laplanche et Pontalis, une fois acquise l'idée que la défense a une fonction essentielle « dans toute psychonévrose », le terme psychonévrose de défense « s'efface au profit de celui de psychonévrose »[1].

Notes et références

  1. a b c d e et f Laplanche et Pontalis 1984, p. 355.
  2. a et b Laplanche et Pontalis 1984, p. 269.
  3. a b c d et e Schmid-Kitsikis 2005, p. 1398.

Voir aussi

Bibliographie

Textes de référence

  • Sigmund Freud, « Les névropsychoses-de-défense » (Die Abwehr-Neuropsychosen, 1894), traduction de J. Altounian et A. Bourguignon ; « Nouvelles remarques sur les névropsychoses-de-défense » (Weitere Bemerkungen über die Abwehr-Neuropsychosen, 1896), traduction de J. Altounian, A. Bourguignon, P. Cotet, J. Laplanche, Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse vol. 3 : 1894-1899, Paris, PUF, 1989 (ISBN 2-13-042697-2) ; 1998 (ISBN 2-13-049106-5) ; 2005 (ISBN 2-13-055206-4), p. 1-18, 121-146.
    • 1973 : « Les psychonévroses de défense », « Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense », première traduction française par Jean Laplanche in S. Freud, Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, p. 1-14, 61-81.

Études

Articles connexes

Liens externes