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À titre de comparaison, en 2006, le député socialiste [[René Dosière]] estimait le coût de la présidence de la République française à 90 millions d'euros annuels<ref>{{fr}} {{lien web |titre= "En douze ans, le budget officiel de l'Elysée a été multiplié par 9" |url= http://www.journaldunet.com/economie/business-de/president-de-la-republique-elysee/8-interview-rene-dosiere.shtml |jour= |mois= |année=2006|Le Journal du Net}}</ref>. Mais celle-ci abrite le véritable chef de l'exécutif contrairement à la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, qui est dans une situation constitutionnelle comparable au roi d'Espagne et qui percevait, en 2013, {{unité|42.5|millions}} d'euros annuels<ref>[http://www.leparisien.fr/laparisienne/actu-people/la-reine-elizabeth-savoure-son-augmentation-03-04-2013-2693751.php La reine Elizabeth savoure son augmentation] sur leparisien.fr (consulté le 3 juin 2014)</ref>.
À titre de comparaison, en 2006, le député socialiste [[René Dosière]] estimait le coût de la présidence de la République française à 90 millions d'euros annuels<ref>{{fr}} {{lien web |titre= "En douze ans, le budget officiel de l'Elysée a été multiplié par 9" |url= http://www.journaldunet.com/economie/business-de/president-de-la-republique-elysee/8-interview-rene-dosiere.shtml |jour= |mois= |année=2006|Le Journal du Net}}</ref>. Mais celle-ci abrite le véritable chef de l'exécutif contrairement à la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, qui est dans une situation constitutionnelle comparable au roi d'Espagne et qui percevait, en 2013, {{unité|42.5|millions}} d'euros annuels<ref>[http://www.leparisien.fr/laparisienne/actu-people/la-reine-elizabeth-savoure-son-augmentation-03-04-2013-2693751.php La reine Elizabeth savoure son augmentation] sur leparisien.fr (consulté le 3 juin 2014)</ref>.


La fortune du roi était estimée, en 2013, à 300 millions d'euros<ref>https://www.challenges.fr/galeries-photos/galeries-photos/20120531.CHA7037/voici-les-rois-les-plus-riches-du-monde.html</ref>.
La fortune du roi était estimée, en 2013, à 300 millions d'euros<ref>https://www.challenges.fr/galeries-photos/galeries-photos/20120531.CHA7037/voici-les-rois-les-plus-riches-du-monde.html {{Lien archive|url=https://www.challenges.fr/galeries-photos/galeries-photos/20120531.CHA7037/voici-les-rois-les-plus-riches-du-monde.html |date=20160819131225 |titre=Copie archivée }}</ref>.


== Anecdotes ==
== Anecdotes ==

Version du 16 mars 2018 à 07:20

Juan Carlos Ier
Illustration.
Le roi Juan Carlos Ier, en 2013.
Titre
Roi d'Espagne

(38 ans, 6 mois et 28 jours)
Couronnement
en l'église Saint-Jérôme-le-Royal
(Misa de Espíritu Santo)
Président du gouvernement Carlos Arias Navarro
Adolfo Suárez González
Leopoldo Calvo-Sotelo
Felipe González
José María Aznar
José Luis Rodríguez Zapatero
Mariano Rajoy
Prédécesseur Alejandro Rodríguez de Valcárcel (président du Conseil de régence)
Francisco Franco (chef de l’État)
Successeur Felipe VI
Prince héritier d’Espagne[N 1]

(6 ans et 4 mois)
Chef de l'État Francisco Franco
Prédécesseur Alphonse, prince des Asturies
Successeur Felipe, prince des Asturies
« Prince héritier d’Espagne »
(de jure)

(28 ans, 2 mois et 24 jours)
Prédécesseur Juan, « prince des Asturies »
Successeur lui-même
Biographie
Titre complet roi[N 2]
prince d'Espagne
« prince des Asturies »
« infant d'Espagne »
Hymne royal La Marcha Real
Dynastie maison de Bourbon
Nom de naissance Juan Carlos Alfonso Víctor María de Borbón y Borbón
Date de naissance (86 ans)
Lieu de naissance Rome (Italie)
Père Juan de Borbón,
comte de Barcelone
Mère María de las Mercedes de Borbón
Conjoint Sophie de Grèce
Enfants Elena de Borbón,
duchesse de Lugo
Cristina de Borbón,
infante d'Espagne
Felipe VI Souverain
Résidence Palais de La Zarzuela

Signature de Juan Carlos Ier

Juan Carlos Ier
Monarques d’Espagne

Juan Carlos Ier[N 3], né le à Rome (Italie), est un homme d'État espagnol, roi d'Espagne du au . Fils de Juan, comte de Barcelone et de María de las Mercedes de Borbón, il est un petit-fils du roi Alphonse XIII et un membre de la branche espagnole de la maison de Bourbon. Il abdique le en faveur de son fils, le prince Felipe[2].

Biographie

Enfance et prince héritier

Juan Carlos naît à Rome en 1938, où sa famille vit en exil. Son grand-père paternel, Alphonse XIII, a été écarté du pouvoir par la Deuxième République puis par l’avènement au pouvoir de Francisco Franco. Celui-ci désignera Juan Carlos comme futur roi après qu'il eut été formé dans des écoles militaires espagnoles réputées. Le 29 mars 1956, il tue accidentellement son frère cadet Alfonso d'une balle de pistolet en plein front, dans la résidence de ses parents à Estoril, au Portugal, les rumeurs et hypothèses abondant pour expliquer la cause exacte du drame[3],[4] : le pistolet avait été offert quelques semaines auparavant par Franco[5]. Pendant la dictature en 1969, Franco crée le titre de prince d'Espagne (plutôt que prince des Asturies) pour Juan Carlos. Il épouse la princesse Sofía de Grèce et le couple occupe le palais de la Zarzuela. Il est nommé capitaine général des forces armées dès 1975, le grade le plus élevé, avant de prêter serment le lendemain de la mort de Franco (mais il ne prendra ses fonctions que le jour suivant). Il s'applique alors à démocratiser le système espagnol et apporte une certaine modernité à son pays. Il parvient également à unifier l'armée et les différentes régions d'Espagne, soutenant Felipe González.

Roi d'Espagne

Transition démocratique

100 pesetas à l'effigie de Juan Carlos (1988).

Durant les périodes de maladie de Franco en 1974 et 1975, Juan Carlos est nommé chef de l'État par intérim. Proche de la mort, Franco avoua[réf. souhaitée] le qu'il était trop malade pour gouverner, mais ce ne sera que deux jours après la mort du dictateur, survenue le , que Juan Carlos sera proclamé roi d'Espagne. Les manifestations et les grèves se multiplient à travers le pays, malgré la répression sanglante. Face à la résistance armée de l’ETA et des communistes du Front révolutionnaire antifasciste patriotique (FRAP) et des Groupes de résistance antifasciste du premier octobre (GRAPO), le roi d’Espagne prend conscience que le maintien du franquisme est impossible et que le changement est inévitable. Ainsi, Juan Carlos promulgue des réformes démocratiques, au grand dam des éléments conservateurs, notamment les forces armées, qui s'attendaient à ce qu'il maintînt l'État franquiste (mais ce sur quoi Franco lui-même ne nourrissait aucune illusion, se considérant comme une sorte de régent, à l'instar de l'amiral Horthy en Hongrie[6]). Juan Carlos nomme pourtant Adolfo Suárez, ancien chef du Mouvement national, au poste du président du gouvernement. La pièce maîtresse des réformes démocratiques est la loi pour la réforme politique (Ley para la Reforma Política) présentée par le gouvernement Suárez, adoptée par le Parlement le et par le peuple espagnol lors du référendum du (94,2 % de oui). Cette loi, de rang constitutionnel (« loi fondamentale », selon la terminologie franquiste), crée les bases juridiques nécessaires à la réforme des institutions franquistes depuis l'intérieur et permet que se déroulent le les premières élections démocratiques depuis l'instauration de la dictature. Le Congrès des députés (Congreso de los Diputados) et le Sénat (Senado) issus de ces élections seront chargés d'élaborer, notamment, la nouvelle Constitution démocratique que le roi approuvera au cours d'une session conjointe des deux Chambres le .

En 1977, le père du roi, Juan de Borbón, est obligé par son fils[réf. nécessaire] de renoncer à ses prétentions au trône ; Juan Carlos le dédommagera en officialisant le titre de comte de Barcelone, titre suzerain appartenant à la couronne espagnole, que Juan de Borbón s'était donné comme titre de courtoisie pendant son exil. Dans son article 57 al. 1, la Constitution de 1978 désigne Juan Carlos comme l'« héritier légitime de la dynastie historique », alors que les droits de la branche aînée (infant Jacques et sa descendance) n'ont jamais été abolis par les Cortes. A fortiori, Franco ayant déclaré que la nouvelle monarchie était une instauration, non une restauration, la légitimité de Juan Carlos Ier ne pouvait s'établir sur l'histoire, mais sur sa nomination comme prince d'Espagne en 1969, puis sur le suffrage universel en 1978.

La Constitution de 1978

L'Espagne a été un pays sans Constitution de 1936 à 1978. Après la prise du pouvoir, le général Franco légiférait à coups de Fuero de los españoles, de lois organiques et de lois de succession.

Point d'orgue de l'idéal consensuel de la transition, l'élaboration du texte constitutionnel repose sur un esprit de tolérance prôné conjointement par le parti au pouvoir et les formations de l'opposition. Celles-ci — PSOE et PCE notamment — acceptent la voie ouverte par la « loi de réforme politique » et finissent par conserver le seul héritage qui leur paraît acceptable : le système monarchique, signe que le seul dilemme d'actualité se réduit désormais à l'alternative entre monarchie parlementaire et monarchie absolue, et non plus, comme en 1931, à l'alternative république-monarchie.

Le , la nomination de la Commission des affaires constitutionnelles et les libertés publiques, présidée par le centriste Emilio Atard ouvre la période constituante. De cette première émane un groupe de sept personnalités qui constituent la Ponencia Constitucional : Manuel Fraga Iribarne, Gabriel Cisneros Laborda, Miguel Herrero, Gregorio Peces Barba, José Pedro Pérez Llorca, Miquel Roca et Jordi Solé Tura. Après quatre mois de travail, les « Pères de la Constitution » achèvent la rédaction de l'avant-projet qui sera modifié par près de 2 000 amendements présentés par les députés et les sénateurs. Enfin, le , le texte est adopté par les parlementaires. Au Congrès des Députés, l'approbation est écrasante : 94,2 % sont favorables au « oui » (UCD, PSOE, PCE et la plupart des députés d'Alliance populaire — dont Manuel Fraga Iribarne et une partie du groupe mixte). Au Sénat, les résultats sont identiques : 94,5 % de « oui ». Le corps électoral apparaît cependant un peu moins motivé que ne l'est la classe politique, un tiers des électeurs ne prenant pas part au référendum du 6 décembre. Près de 88 % se prononcent en faveur du texte.

Finalement le , le roi d'Espagne se présente devant le Parlement — députés et sénateurs réunis — pour ratifier la Constitution.

Effigie du roi Juan Carlos sur les anciennes pesetas.

Le roi règne en tant que monarque constitutionnel, sans exercer de réel pouvoir sur la politique du pays. Il est considéré comme un symbole essentiel de l'unité du pays, et ses interventions et points de vue sont écoutés respectueusement par des politiciens de tous les côtés. Son discours annuel la veille de Noël est diffusé par la plupart des chaines de télévision espagnoles. Étant le chef suprême des forces armées espagnoles, son anniversaire est une fête militaire.

Coup d'État du 23 février 1981

Une tentative de coup d'État militaire surprend le Congrès des députés le . Des officiers, avec à leur tête le lieutenant-colonel Tejero, tirent des coups de feu dans la Chambre parlementaire durant une session retransmise en direct à la télévision. On craint alors la déroute du processus démocratique, jusqu'à ce que le roi étonne la nation par une allocution télévisée exigeant que l'armée apporte son soutien inconditionnel au gouvernement démocratique légitime. Le roi avait auparavant appelé plusieurs chefs de l'armée pour leur ordonner en tant que commandant en chef de défendre la démocratie.

Lors de sa prestation de serment devant les Cortes Generales (le Parlement), un chef communiste, Santiago Carrillo, lui avait donné le sobriquet « Juan Carlos El Breve »[N 4],[7], prédisant qu'il se trouverait rapidement écarté avec les autres restes du fascisme. Après l'échec du coup d'État du 23 février 1981, ce même homme politique, ému, dira aux médias : Dieu protège le Roi ![réf. souhaitée] Si les démocrates et les partis de gauche s'étaient jusque-là montrés réservés, après l'échec du coup d'État, leur soutien deviendra inconditionnel, un ancien chef de la IIe République déclarera : « Nous sommes tous des monarchistes maintenant »[réf. souhaitée]. Néanmoins, une expression courante dit que les Espagnols ne sont pas des monarchistes, mais des « juancarlistes ».

Plus tard, une tentative d'assassinat par des membres du groupe séparatiste basque ETA avortera à Majorque, lieu de villégiature de la famille royale.

Fin de règne contestée et abdication

Le roi Juan Carlos Ier et, plus généralement, la famille royale espagnole sont ébranlés à la suite de plusieurs scandales dus à leur train de vie et à des affaires d’infidélités et de corruption[8],[9].

Portrait équestre du roi Juan Carlos Ier exposé au Musée de la Garde Royale (au Pardo). Tableau d'Augusto Ferrer-Dalmau (2014).

En avril 2012, Juan Carlos Ier est victime d’une fracture de la hanche lors d’une chasse aux trophées d'éléphant au Botswana[10]. Beaucoup se sont scandalisés de ce voyage qui a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros aux contribuables espagnols alors que le pays traversait une grave crise économique et subissait une politique d’austérité. Le roi dut présenter ses excuses à la nation le 18 avril 2012 : « Je suis profondément désolé. J’ai commis une erreur et cela ne se reproduira pas »[11].

L'affaire Nóos met en évidence le détournement de 6,5 millions d’euros de fonds publics et choque les Espagnols, car elle semble impliquer le gendre du roi, Iñaki Urdangarin, et peut-être l'infante Cristina elle-même[12],[13].

Le 2 juin 2014, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, déclare, lors d'une conférence de presse, que le roi Juan Carlos a décidé d'abdiquer en faveur de son fils, le prince Felipe, prince des Asturies. Le même jour, le monarque s'exprime pour justifier sa décision[2]. Le 18 juin, l'abdication est effective[2] et son fils Felipe devient roi le lendemain, au moment de la publication de la loi organique d'abdication au bulletin officiel[14] sous le nom de Felipe VI.

Coût de la monarchie espagnole

La monarchie espagnole perçoit de l'État environ 10 millions d'euros par an. Selon le quotidien espagnol El Economista, son coût réel est de 25 millions d'euros si l'on inclut l'entretien des édifices royaux, celui du yacht et du parc automobile du roi Juan Carlos, ainsi que les 5,8 millions d'euros versés aux 130 fonctionnaires à son service[15]. Selon La Dépêche du Midi  : « Le roi, Juan Carlos Ier, perçoit 266 436 euros par an, soit quatre fois plus que le chef du gouvernement. Le prince Felipe, 45 ans, touche 127 636 euros annuels »[16].

À titre de comparaison, en 2006, le député socialiste René Dosière estimait le coût de la présidence de la République française à 90 millions d'euros annuels[17]. Mais celle-ci abrite le véritable chef de l'exécutif contrairement à la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, qui est dans une situation constitutionnelle comparable au roi d'Espagne et qui percevait, en 2013, 42,5 millions d'euros annuels[18].

La fortune du roi était estimée, en 2013, à 300 millions d'euros[19].

Anecdotes

  • En septembre 2007 lors du 17e Sommet ibéro-américain, l'intervention de roi Juan Carlos sera rendue célèbre (par les médias et des sites de partage de vidéo) pour son fameux "¿Por qué no te callas?" (« Mais pourquoi est-ce que tu ne te tais pas ? ») à l'encontre du président vénézuélien Hugo Chávez, alors qu'il interrompait sans cesse le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, qui lui demandait de retirer le qualificatif de fasciste à l'encontre de son prédécesseur, José María Aznar.
  • Lors de la réception donnée au palais du Pardo le 9 janvier 2008, à l'occasion du 70e anniversaire du roi, son fils, le prince Felipe, s'adressa à son père en ces termes : « Merci, cher patron (Gracias, querido patrón) puisque c'est comme cela que nous t'appelons ».
  • En février 2017, le rappeur Valtònyc est condamné à trois ans et six mois de prison pour une chanson injurieuse envers Juan Carlos et la famille royale[20].

Autres activités

  • Passionné de voile depuis sa jeunesse, le roi Juan Carlos participe régulièrement à des régates. Début 2018, il remporte le championnat du monde de voile dans la catégorie des 6 mètres JI[21].
  • L'indicatif radioamateur du roi est EA0JC.
  • Il est membre honoraire du Club de Rome[22].
  • En tant que pilote professionnel, il a participé à un vol d'essai de l'A400M[23].
  • Amateur de chasse au gros gibier, le roi s'est rendu plusieurs fois au Botswana pour y chasser légalement l'éléphant, une espèce menacée. La chasse à l'éléphant coûte en moyenne 37 000 euros par animal tué[24].

Famille

Juan Carlos de Borbón épouse, le , d’après les rites orthodoxe et catholique, la princesse Sophie de Grèce (1938), fille du roi Paul de Grèce (1901-1964) et de la princesse Frederika de Hanovre (1917-1981)[25]. De cette union naissent trois enfants portant le prédicat d'altesse royale :

Titres, honneurs et armoiries

Juan Carlos Ier
Description de l'image Coat of Arms of Juan Carlos I of Spain.svg.
Formules de politesse
Indirecte Sa Majesté
Directe Votre Majesté
Alternative Sire

Titulature

  • 5 janvier 1938 — 8 mars 1941 : « Son Altesse royale » Juan Carlos de Borbón y Borbón-Dos Sicilias, infant d’Espagne
  • 8 mars 1941— 21 juillet 1969 : « Son Altesse royale le prince des Asturies »
  • 21 juillet 1969 — 22 novembre 1975 : Son Altesse royale le prince d’Espagne
  • 22 novembre 1975 — 18 juin 2014 : Sa Majesté le roi d'Espagne
  • depuis le 18 juin 2014 : Sa Majesté le roi Juan Carlos

Après son abdication, Juan Carlos continue de porter à vie le titre honorifique de roi et la qualification de majesté[28]. Il est parfois appelé « roi émérite » pour éviter la confusion avec le roi titulaire[29], [30].

Alors que le le roi Alphonse XIII abdique de ses droits à la Couronne en faveur de son fils, Juan, « prince des Asturies », « héritier du trône », ce dernier devient prétendant au trône d’Espagne et prend le titre de courtoisie de « comte de Barcelone »[31]. Don Juan Carlos, son fils, reçoit par la suite la Toison d’or, ce qui le désigne comme le successeur potentiel du « comte de Barcelone »[32]. Ainsi, il est désigné par les partisans de son père par le titre de courtoisie de « prince des Asturies » (non reconnu par le régime franquiste ni par les autres prétendants au trône d'Espagne), avec la qualification d’« altesse royale »[33].

Conformément à la Constitution espagnole, Juan Carlos a porté légalement le titre de roi d'Espagne et a pu utiliser « les autres titres qui reviennent à la Couronne » (deuxième alinéa de l’article 56 du titre II « De la Couronne »), sans pour autant les spécifier [34]. En outre, le décret royal 1368/1987, promulgué le en Conseil des ministres, confère au titulaire de la Couronne (le roi ou la reine d’Espagne) le prédicat de majesté et lui donne la possibilité d’utiliser les « autres titres qui correspondent à la Couronne »[35]. L’ensemble de ces titres, qui forment la titulature traditionnelle des souverains espagnols, contient une liste d’une vingtaine de royaumes faisant aujourd’hui partie d’États souverains, ce qui fait qu’il n’est utilisé ni par les agences de l’État espagnol ni par la diplomatie du royaume. La titulature espagnole complète a été officiellement utilisée avant l’instauration de la Constitution de 1837, sous le règne d’Isabelle II d’Espagne. Elle est la suivante[34],[36] :

« Sa Majesté catholique [nom de règne], roi d'Espagne, de Castille, de Léon, d’Aragon, des Deux-Siciles, de Jérusalem, de Navarre, de Grenade, de Tolède, de Valence, de Galice, de Majorque, de Minorque, de Séville, de Sardaigne, de Cordoue, de Corse, de Murcie, de Jaén, des Algarves, d’Algésiras, de Gibraltar (es), des îles Canaries, des Indes orientales et occidentales, de l'Inde et du continent océanien, de la terre ferme et des îles des mers océanes, archiduc d’Autriche, duc de Bourgogne, de Brabant, de Milan, d’Athènes, de Néopatrie, comte de Habsbourg, de Flandre, de Tyrol et de Barcelone, seigneur de Biscaye et de Molina (es), marquis d’Oristan et de Gozianosetc. »

Pour les légitimismes français, il est « petit-fils de France » en tant que fils de Juan de Borbón, comte de Barcelone, fils cadet d’Alphonse XIII (ou « Alphonse Ier » selon le courant) et frère de Jacques-Henri de Bourbon (prétendant au trône de France sous le nom de « Henri VI »). Selon cette théorie, Juan Carlos occuperait la 3e place dans l’ordre de succession derrière Alphonse de Bourbon, « duc de Berry », et devant son fils, le prince Felipe, considéré par certains comme premier prince du sang.

Honneurs

En Espagne

Ordres héréditaires

La Couronne d’Espagne admet différents ordres en tant que tels et d’autres placés sous sa protection[37] :

Ordres dynastiques
Souverain grand-maître de l’ordre illustre et royal de la Toison d’or Chevalier de l'Ordre de la Toison d'or (depuis 1941), ancien souverain grand maître (14 mai 1977-18 juin 2014)
Grand-maître de l’ordre royal et distingué de Charles-III Grand-croix de l'Ordre de Charles III (1962-1975), ancien grand maître (22 novembre 1975-18 juin 2014)
Grand-maître de l’ordre royal des dames nobles de la reine Marie-Louise Ancien grand maître de l'Ordre de la reine Marie-Louise (14 mai 1977-18 juin 2014)
Grand-maître de l’ordre royal et militaire de Saint-Ferdinand Ancien grand maître de l'Ordre royal et militaire de Saint-Ferdinand (22 novembre 1975-18 juin 2014)
Grand-maître de l’ordre royal et militaire de Saint-Herménégilde Ancien grand maître de l'Ordre royal et militaire de Saint-Herménégilde (22 novembre 1975-18 juin 2014)
Grand-maître de l’ordre royal et militaire de Saint-Herménégilde Ancien grand maître de l'ordre royal d’Isabelle-la-Catholique (22 novembre 1975-18 juin 2014)
Ordres sous la protection du roi d’Espagne
Ancien grand maître de l’ordre de Montesa (14 mai 1977-18 juin 2014)
Ancien grand maître de l’ordre d’Alcantara (14 mai 1977-18 juin 2014)
Ancien grand-maître de l’ordre de Calatrava (14 mai 1977-18 juin 2014)
Ancien grand maître de l’ordre de Saint-Jacques-de-l’Épée (14 mai 1977-18 juin 2014)
Décorations militaires
Grand-croix du Mérite militaire Grand-croix du Mérite militaire (division blanche)
Grand-croix du Mérite naval Grand-croix du Mérite naval (es) (division blanche)
Grand-croix du Mérite aéronautique Grand-croix du Mérite aéronautique (es) (division blanche)

Honneurs étrangers

Grand collier de l'Ordre de l'Infant Dom Henri Grand-collier de l'ordre de l'Infant Dom Henri (Maison de Bragance, Portugal, 1978)
Chevalier de l'Ordre de la Jarretière Chevalier de l'Ordre de la Jarretière (Royaume-Uni, 1988)
Chevalier de l'Ordre de l'Empire britannique Chevalier de l'ordre de l’Empire britannique (Royaume-Uni, 1988)
Bailli grand-croix de justice avec collier de l'Ordre des Saints-Georges-et-Constantin Bailli grand-croix de justice avec collier de l'Ordre des Saints-Georges-et-Constantin (Grèce)
Bailli grand-croix d'honneur et de dévotion de l'Ordre souverain de Malte Bailli grand-croix d'honneur et de dévotion de l'ordre souverain de Malte
Grand cordon de l'Ordre du Chrysanthème Grand cordon de l'Ordre du Chrysanthème (Japon, 1980)
Grand-croix de l'Ordre de la Légion d'honneur Grand-croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur (France, 20 décembre 1976)[38]
Grand-croix de l'Ordre du mérite Grand-croix de l'Ordre national du Mérite (France)
L'ordre du Mérite national Al-Athir (algerie)
Collier de l'Ordre de Pie IX Collier de l'Ordre de Pie IX (Vatican)

Autre distinction

Lieux éponymes

De nombreux lieux, infrastructures et objets ont été nommés en hommage au roi Juan Carlos I, tant en Espagne que dans le monde. Parmi les plus emblématiques, la base antarctique Juan Carlos Primero sur l'île de Livingston (îles Shetland du Sud), le Juan Carlos I L61, Landing Helicopter Dock (LHD), navire amiral de l'Armada espagnole, le parc Juan Carlos I, l'université Roi Juan Carlos en Móstoles et le centre Rey Juan Carlos I d'Espagne (The King Juan Carlos I of Spain Center) à New York.

Ascendance

Juan Carlos descend de la branche espagnole de la maison de Bourbon, ayant pour auteur le roi Philippe V d’Espagne (1683-1748), né Philippe de France, fils de France, duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV. Le roi Juan Carlos est aussi l’arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria du Royaume-Uni, par sa petite-fille Victoire-Eugénie de Battenberg (1887-1969), l’épouse d’Alphonse XIII d’Espagne (1886-1941). Au travers de différents ascendants, et notamment par son arrière-grand-mère Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine (de la branche de Teschen), épouse d’Alphonse XII, il descend de la maison de Habsbourg-Lorraine fondée par le mariage de Marie-Thérèse d’Autriche avec François de Lorraine.

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. Le roi Juan Carlos a été « prince des Asturies » à titre de courtoisie de 1941 à 1975 pour les partisans de son père, le « comte de Barcelone », prétendant au trône d’Espagne après l'« abdication » du roi Alphonse XIII. Parallèlement, le général Franco a octroyé le titre inédit de prince d’Espagne à Juan Carlos, alors « prince des Asturies », faisant de lui son héritier officiel (Ley 62/1969, de 22 de julio, por la que se provee lo concerniente a la sucesión en la Jefatura del Estado).
  2. Après son abdication, il conserve de façon honoraire le titre de roi, différent de la fonction de roi d'Espagne.
  3. Le nom du roi d’Espagne est usuellement adapté dans les autres langues officielles du royaume (en dehors du castillan) : en catalan (soit Joan Carles I), en galicien (soit Xoán Carlos I) et en basque (soit Joan Karlos I.a). Inusitée dans les médias, la francisation du nom de règne du souverain espagnol serait « Jean-Charles Ier »[1].
  4. Juan Carlos Le Bref

Références

  1. Cannuyer 1989, p. 23
  2. a b et c « Espagne : le roi Juan Carlos abdique », Le Point,‎ (lire en ligne)
  3. Laurence Debray, Juan Carlos d'Espagne, Perrin, (lire en ligne), p. 47
  4. Philippe Nourry, Juan Carlos. Un roi pour les républicains, Le Centurion, , p. 139
  5. http://www.lepoint.fr/societe/nouveau-derapage-dans-la-famille-royale-espagnole-11-04-2012-1450349_23.php, Diane Cambon, Le Point.fr.
  6. Pío Moa, « Franco, un balance histórico », Planeta 2005
  7. Monica Dorange, Civilisation espagnole et hispano-américaine, Hachette Éducation, 2013, p. 40
  8. (fr) « Justice. Ces affaires qui font trembler la couronne d'Espagne »,
  9. (fr) François Musseau, « Les faux pas de Juan Carlos », Le Point,‎ (lire en ligne)
  10. « Chasse aux éléphants : Juan Carlos avoue s'être trompé », sur liberation.fr,
  11. (fr) « 50 vérités sur le roi d’Espagne Juan Carlos I de Bourbon »
  12. El juez cita como imputada a la infanta Cristina en el ‘caso Urdangarin’, El País, 03-04-2013
  13. (es) La Fiscalía Anticorrupción recurrirá la imputación de la Infanta Cristina, El Mundo, 3/4/2013.
  14. « Felipe ne montera pas sur le trône d'Espagne avant le 18 juin », Le Nouvel Observateur, 3 juin 2014
  15. « 8,28 millions d'euros pour la monarchie espagnole », sur liberation.fr,
  16. (fr) « Espagne. La monarchie ébranlée et critiquée »,
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  23. En mars 2012, grâce à cette qualité, il rejoignit un des vols d'essai de l'A400M, en effectuant lui-même plusieurs manœuvres pendant 20 minutes. Cette proclamation est très importante, car les appareils sont assemblés à Séville en Espagne, après que le programme avait subi d'énormes difficultés, y compris certaines annulations importantes. www.airbus.com/presscentre/pressreleases/press-release-detail/detail/the-king-of-spain-becomes-first-head-of-state-to-fly-in-airbus-military-a400m.
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