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COUM Transmissions

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COUM Transmissions
Date de création 1969
Créateur Genesis P-Orridge
Membres Cosey Fanni Tutti, Spydeee Gasmantell, Tim Poston, Brook Menzies, Haydn Robb, Les (Reverend Lelli) Maull, Ray Harvey, John (Jonji) Smith, Foxtrot Echo, Fizzy Paet, John Gunni Busck (John Lacey).
Lieu Kingston-upon-Hull (1969-1973), Londres (1973-1976)

COUM Transmissions était une troupe d'art performance et un groupe musical particulièrement porté sur la transgression dans tous les domaines, influencée par le dadaïsme et Merry Pranksters. Également adepte de Kraftwerk et du Metal Machine Music de Lou Reed[réf. souhaitée], le collectif est reconnu par certains comme le fondateur de la musique industrielle[1].

Présentation

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Il s'agissait d'une formation fantasque et conflictuelle originaire de Kingston-upon-Hull, dans le Yorkshire, dont les membres permanentes étaient le fondateur Genesis P-Orridge, et Cosey Fanni Tutti, qui rejoignit le groupe au début de 1970. Sa composition était tournante, caractéristique atypique dans les années 1960, et incluait aussi bien des éléments intellectuels que criminels[réf. souhaitée]. L'organisation était notamment fascinée par le totalitarisme, la pornographie et les tueurs en série[réf. souhaitée] ; elle fit un scandale retentissant à ses débuts grâce à une exposition de tampons hygiéniques usagés[1]. En 1975, le collectif représente la Grande-Bretagne à la Biennale de Paris.

Son existence formelle s'étend de 1969 à 1976. Parmi les membres de son entourage étaient Foxtrot Echo (aussi connu sous le nom d'Echo Foxxtrot), Fizzey Paet, Ray Harvey et "Spydee Garmantel". Bien que Peter "Sleazy" Christopherson et Chris Carter soient proches du collectif, ils ne l'ont pas rejoint sur le plan technique jusqu'à sa transformation en Throbbing Gristle[réf. souhaitée].

L'œuvre de COUM a pris différentes orientations. Parmi les plus remarquables on peut citer le modelage pornographique de Cosey et le groupe de musique industrielle Throbbing Gristle, né au cours de la performance finale de COUM en 1976. Après la dissolution du groupe en 1981, ses membres Genesis P-Orridge, Cosey Fanni Tutti, Peter "Sleazy" Christopherson et Chris Carter ont formé leurs propres projets : Psychic TV, Thee Temple ov Psychick Youth, Chris & Cosey, Coil, Thee Majesty, CTI et The Genetic Terrorists, entre autres.

La dernière performance officielle de COUM eut lieu en 1976. Ce moment donna l'occasion à Genesis de déclarer qu'il en avait terminé avec l'art performance, tandis que Cosey pressentait au contraire qu'elle ne faisait que commencer[réf. souhaitée]. Bien qu'elle soit d'avis que le nom de "COUM" soit aujourd'hui "souillé" et inutilisable, elle est connue pour avoir affirmé que ses projets individuels étaient toujours apparentés à l'œuvre de COUM. De fait, elle possède à présent un site internet nommé Coum[2].

Prince Street, à Hull, ou COUM s'établit de 1970 à 1973.

Les premières actions de COUM Transmissions ont lieu en fin 1969 à Hull. En 1970, les membres de COUM s'établissent dans deux maisonnettes délabrées de style géorgien dans le centre de Hull, sur Prince Street, qui seront surnommées "Alien Brain"[3]. Dans sa première phase, le collectif privilégie les performances musicales improvisées sur des instruments acoustiques[4]. Le titre de l'une des premières performances, Clockwork Hot Spoiled Acid Test, se réfère à deux inspirations, le roman L'Orange mécanique (1962) d'Anthony Burgess et le livre Acid Test (1968) de Tom Wolfe[5]. En tant que groupe musical, le collectif fait la première partie de Hawkwind en 1971[6] et suscite de l'intérêt de la part de John Peel, qui le diffusa dans son émission de radio[réf. souhaitée]. En mars 1972, COUM participe à un concours national de musique Rock/Folk, intitulant leur performance This Machine Kills Music[7].

Le bâtiment du 10 Martello Street, à Londres, qui abrite le studio de COUM Transmissions dès 1973.

Durant l'année 1973, P-Orridge et Tutti quittent Hull pour déménager à Londres, installant COUM dans un studio à Martello Street, dans le quartier de Hackney (l'un des districts les plus pauvres de Londres)[8]. Durant cette même année, COUM est invité par le Hull Arts Centre à participer à Fanfare for Europe, un événement célébrant l'entrée du Royaume-Uni dans l'Espace économique européen[9]. Le groupe participe également au Fluxshoe Festival, une exposition itinérante liée au mouvement artistique Fluxus organisée par David Mayor[10],[11]. Une publication intitulée Copyright Breaches est éditée à 200 exemplaires.

En 1974, le groupe se rend en Belgique, pour présenter une performance sonore créée en collaboration avec Paul Woodrow et nommée Marcel Duchamp's Next Work[12]. Le 17 mars est présenté au Oval Theatre à Londres Couming of Age, la première action de COUM impliquant la nudité[13], et utilisant des musiques de Nico, John Cale, Lou Reed et Vera Lynn[14]. Peter "Sleazy" Christopherson assiste à ce spectacle et propose de rejoindre le groupe[13]. À partir de cette période, COUM se réduit essentiellement à P-Orridge et Tutti, leurs partenaires Fizzy et Biggles ayant quitté Londres.

En 1975, COUM est invité à participer à des festivals d'art en Allemagne (Groß-Gerau, puis Kiel). En mars, Christopherson participe à sa première action de COUM, intitulée Couming of Youth et impliquant des actions sexuelles, qui est montrée durant quatre soirées au Melkweg à Amsterdam[14],[15]. En octobre, avec le support du British Council[16], COUM participe à la 9e Biennale de Paris, où est montrée une action intitulé Jusqu'à la balle crystal[17]. Dans cette période, les actions de COUM deviennent plus extrêmes. En parallèle, le groupe Throbbing Gristle commence à prendre forme[18], répétant dans le studio de Martello Street.

En 1976, durant février et mars, le British Council invite COUM à participer à l'exposition Arte Inglese Oggi 1960-1976, présentant des artistes anglais contemporains[19]. Tutti indique qu'à cette période, "COUM opère en parallèle à TG"[20]. Les premiers concerts publics de TG ont lieu (Air gallery le 6 juillet, Hat Fair le 21 août). En octobre, COUM est invité à montrer une exposition à l'Institute of Contemporary Arts de Londres. Cet événement, intitulé Prostitution, forme un point culminant dans la carrière de COUM, et prend la forme d'une rétrospective du collectif[14].

Réception critique

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Le livre Wreckers of Civilisation (Black Dog Publishing Company, ), de Simon Ford (conservateur au Victoria and Albert Museum de Londres), est considéré comme un travail documentaire concluant sur l'œuvre de COUM[21].

Filmographie

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  • Stocking Top And Swing (16mm, couleur). 1974
  • Omissions (16mm, couleur). 1975
  • Cease To Exist No1 (16mm n&b). 1975
  • Coudensation Mucus (16mm, couleur). 1975
  • Rectum As Inner Space (16mm, couleur). 1976
  • After Cease To Exist (16mm, n&b). 1977

Bibliographie

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Lien externe

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Notes et références

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  1. a et b Michka Assayas, Dictionnaire du rock, article "musique industrielle"
  2. www.coum.co.uk
  3. Tutti 2017, p. 73.
  4. Ford 1999, p. 9.
  5. Ford 1999, p. 29.
  6. a et b Ford 1999, p. 42.
  7. a et b Tutti 2017, p. 102.
  8. Ford 1999, p. 66-68.
  9. Tutti 2017, p. 123.
  10. Ford 1999, p. 71-72.
  11. « artcornwall.org: Fluxshoe Felipe Ehrenberg David Mayor Beau Geste Press », sur www.artcornwall.org (consulté le )
  12. Tutti 2017, p. 146.
  13. a b et c Tutti 2017, p. 148.
  14. a b et c Cuzner 2017.
  15. Tutti 2017, p. 166-168.
  16. Tutti 2017, p. 176.
  17. Ford 1999, p. 124.
  18. Tutti 2017, p. 184-185.
  19. Ford 1999, p. 134.
  20. Tutti 2017, p. 198.
  21. (en-GB) « Aesthetica Magazine », sur Aesthetica Magazine, (consulté le )
  22. Tutti 2017, p. 61.
  23. a b et c Ford 1999, p. 41.
  24. Ford 1999, p. 54.
  25. Tutti 2017, p. 123-124.
  26. a b et c Ford 1999, p. 48.
  27. Ford 1999, p. 70.
  28. Ford 1999, p. 76.
  29. a et b Tutti 2017, p. 145-148.
  30. Ford 1999, p. 84.
  31. Ford 1999, p. 88.
  32. Tutti 2017, p. 157.
  33. a b c et d Ford 1999, p. 90.
  34. Tutti 2017, p. 160.
  35. Ford 1999, p. 102.
  36. Ford 1999, p. 109.
  37. Tutti 2017, p. 166.
  38. Ford 1999, p. 112.