Aller au contenu

Parti des travailleurs (France, 2015)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Parti des travailleurs
Image illustrative de l’article Parti des travailleurs (France, 2015)
Logotype officiel.
Présentation
Fondateurs Gérard Schivardi, Daniel Gluckstein, Jean Markun
Fondation Novembre 2015 (POID)
Scission de Parti ouvrier indépendant
Siège 67, avenue Faidherbe
93100 Montreuil
Positionnement Extrême gauche[1]
Idéologie Communisme
Trotskisme[2]
Lambertisme[1],[2]
Internationalisme[3]
Euroscepticisme[3]
Site web parti-des-travailleurs.fr

Le Parti des travailleurs (PT), nommé Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) jusqu'en 2023, est un parti politique français d'extrême gauche. Fondé en 2015 à la suite d'une scission avec le Parti ouvrier indépendant (POI), il est notamment dirigé par Daniel Gluckstein.

Premier logo.

Le Parti ouvrier indépendant démocratique (POID) est issu d'une scission[4] du Parti ouvrier indépendant (POI) en 2015. Pour ne pas avoir respecté les décisions majoritaires de son courant (les deux tiers de la conférence des cadres, composée des délégués au précédent congrès), après avoir annoncé vouloir créer une tendance soutenue par plus de 700 membres du Courant communiste internationaliste (CCI) et intitulée « Revenir à une politique de construction de parti », Daniel Gluckstein est suspendu, ainsi que les autres membres de la direction nationale l'ayant soutenu, au motif qu'il ne saurait y avoir de tendance dans le CCI hors période de préparation de congrès. Un bureau national le démet, ainsi que Gérard Schivardi et Jean Markun, de leurs mandats de secrétaires nationaux.

À l'issue de deux congrès distincts se tenant les 21 et , la tendance lancée par Daniel Gluckstein décide de se former en tant que Parti ouvrier indépendant démocratique[5]. Gérard Schivardi, Daniel Gluckstein et Jean Markun, les trois secrétaires nationaux du POI (Claude Jenet étant décédé au moment de la scission), en deviennent les secrétaires nationaux[6].

Le POID se déclare internationaliste et se donne comme devise « Pour le socialisme, la République et la démocratie ». Il revendique près de 2 900 adhérents en 2022. Son journal hebdomadaire est La Tribune des travailleurs[7], qui se veut une « tribune libre de la lutte des classes ». Il revendique près de 7 000 abonnés en juin 2023[8].

Le POID se veut poursuivre l'activité du POI des origines. Il indique :

« Le Parti ouvrier indépendant a été fondé en 2008. Son sigle a été confisqué par une fraction de son bureau national qui, en 2015, a décidé à la fois de renoncer à le construire comme un parti, d’expulser la totalité de ses secrétaires nationaux, la moitié du bureau national. Sa continuité est aujourd’hui celle du Parti ouvrier indépendant démocratique[9]. »

  • « Pour le socialisme », parce qu’il se fixe d’en finir avec le régime de la propriété privée des grands moyens de production et d’échange et d’y substituer leur socialisation.
  • « Pour la République » une, indivisible et laïque, héritière de la Révolution française, fondée sur l’existence de plus de 36 750 communes et des départements et sur la séparation des Églises et de l’État.
  • « Pour la démocratie », parce que l’émancipation des travailleurs nécessite le droit à la libre organisation syndicale et politique, fondement de la démocratie. Cette démocratie politique s’appuie sur les élus, représentants du peuple et mandatés par lui.

Il existe en son sein un courant « trotskiste », la Tendance Communiste Internationaliste, membre du Comité d'organisation pour la reconstruction de la IVe Internationale (CORQI), qualifié de courant « lambertiste »[1].

Le POID fait partie du Comité ouvrier international, dont la dernière conférence mondiale d'octobre 2022 avait rassemblé des représentants de 43 pays[10],[11].

En décembre 2023, le POID change son nom en Parti des travailleurs, afin de se distinguer du POI qui avait fait campagne pour La France insoumise lors des élections législatives de 2022 et qui allait le faire à nouveau lors des élections européennes de 2024. Il reprend le nom du parti qui a précédé le POI, fondé en 1991[12].

Prises de position

[modifier | modifier le code]
Cortège du POID et de la Fédération des jeunes révolutionnaires (FJR) à la manifestation contre la vie chère, le à Paris.

Le POID participe à l'organisation d'un meeting unitaire « Pour la levée de l'état d'urgence », le samedi 23 janvier 2016[13], rassemblant 1 500 participants, meeting au cours duquel prendront la parole de nombreux responsables politiques, syndicaux et associatifs[14].

Il organise un meeting le 28 mai 2016 en soutien au Brexit[15], avec la participation de travailleurs de différents pays d'Europe.

Il organise une manifestation « Macron, un an, ça suffit ! » le 13 mai 2018 à Paris, rassemblant 4 000 participants[16].

À compter de mars 2020, il engage une campagne pour la restitution des 343 milliards d'euros (vote unanime à l'Assemblée nationale sur ce sujet) consacrés par le gouvernement Macron aux aides aux entreprises, pour qu'ils soient plutôt utilisés pour les hôpitaux, l'augmentation des salaires, l'éducation.

Il participe le 5 décembre 2020 à la manifestation parisienne « Pour la liberté de la presse et la défense des droits sociaux »[17].

Dans le cadre de la guerre en Ukraine, le POID se mobilise « contre la guerre et contre le budget dédié à la défense d'Emmanuel Macron », pour « un cessez-le-feu immédiat et sans condition en Ukraine, le retrait de toutes troupes étrangères hors des pays qu'elles occupent[18],[19]. »

En 2022, le parti mène une campagne de soutien aux femmes afghanes sous l'émirat islamique d'Afghanistan[20].

Action en justice

[modifier | modifier le code]

Le 17 février 2023, le tribunal administratif de Paris rend une décision favorable au Parti ouvrier indépendant démocratique, en condamnant l'ancien préfet de Police de Paris Didier Lallement, qui avait interdit une manifestation de ce parti le 5 juin 2021[2],[21].

Lors de ses débuts, le POID a des élus (anciens élus du POI) dans un certain nombre de communes : maires, adjoints ou conseillers[22].

Le POID présente 64 candidats aux élections législatives de 2017[23],[24].

Il présente également des candidats aux élections départementales de 2021[25].

En 2022, alors que le POI rejoint l'Union populaire formée par La France insoumise pour aborder l'élection présidentielle, puis à l'occasion des élections législatives la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) portée par le parti de Jean-Luc Mélenchon[26], le POID reste sur une position d'écoute et d'attente[27],[28]. Relevant pour sa part que s'il revendique le pouvoir, « en même temps, Jean-Luc Mélenchon s’engage à respecter les institutions de la Ve République en cohabitant avec Macron (ce qui revient à "gouverner" sous son contrôle)[29] ». Le POID présente une centaine de candidats aux élections mais n'obtient que de faibles résultats[30],[31],[3],[32],[33].

En 2024, le Parti des travailleurs présente une liste aux élections européennes « Pour le pain, la paix, la liberté ». Elle est conduite par Camille Adoue, rédactrice de 23 ans[34].

Investissement dans le syndicalisme

[modifier | modifier le code]

Comme le POI, le POID est présent dans le mouvement syndical, tout particulièrement au sein de la confédération Force ouvrière[28],[35],[36], du fait de l'implantation de ses militants. Les deux partis entrent en conflit au sein de FO après l'éviction de Pascal Pavageau, éphémère successeur de Jean-Claude Mailly en 2018[37]. Cependant, le POID a pour ligne de conduite l'indépendance du parti vis-à-vis des syndicats, et inversement, l'indépendance des syndicats vis-à-vis du parti.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c « Le lambertisme, une histoire clandestine de la gauche française », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c « Interdiction de manifester : un parti trotskiste obtient la condamnation de l’ancien préfet de police de Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c Loïc Marie, « Rochefort : le Parti ouvrier indépendant démocratique se dit prêt pour les législatives », sudouest.fr,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Les derniers trotskistes "lambertistes" se déchirent », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  5. Communiqué fondant le Parti ouvrier indépendant démocratique.
  6. Stéphane Alliès, « Crise finale au POI, ou le lambertisme en voie d’extinction », sur Mediapart (consulté le ).
  7. « Parti ouvrier indépendant démocratique. France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  8. La Tribune des Travailleurs, n° 396, du mercredi 28 juin 2023.
  9. « Qui sommes-nous ? », sur poid.fr, (consulté le ).
  10. « FR », sur International Workers Committee - Comité ouvrier international - Comité obrero internacional, (consulté le ).
  11. « Avignon. Le Parti ouvrier indépendant et démocratique dit "non à la guerre" », sur ledauphine.com (consulté le ).
  12. Voir sur latribunedestravailleurs.fr.
  13. « Reportage sur le meeting pour la levée de l'état d'urgence du 23 janvier 2016 » (consulté le ).
  14. Esther Benbassa, Patrick Baudoin, président honoraire de la LDH, Olivier Besancenot, Nicolas Bonnet-Oulaldj, membre du Conseil national du PCF, Claude Charmont, syndicaliste, Denis Collin, Sergio Coronado, Jacques Cotta, Dominique Coujard, ancien président honoraire de la Cour d'Appel de Paris, Daniel Dutheil, syndicaliste hospitalier, Daniel Gluckstein, Dominique Gros, universitaire, professeur de droit, Jean Hedou, syndicaliste, Jean-Jacques Karman, Eric Le Courtois, syndicaliste, Noël Mamère, Jean-Jacques Marie, Patrick Picard, syndicaliste CGT, Danielle Simonnet, Vladimir Susanj, Mathilde Zylberberg du Syndicat de la magistrature.
  15. La Tribune des travailleurs, « Vidéo du meeting du Brexit 28 mai 2016 ».
  16. « 4000 manifestants à Paris ce 13 mai pour « l’unité pour chasser Macron » », sur Arguments pour la lutte sociale, (consulté le ).
  17. « Dans le cortège parisien, «on en a assez de la précarité… et de l'Etat policier» », sur Libération (consulté le ).
  18. Centre France, « Manifestation - Le Parti ouvrier sensibilise les habitants de Chartres contre la guerre », sur lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  19. « Le POID appelait à se rassembler pour dire non à la guerre en Ukraine, à Saint-Brieuc », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  20. « Auch. Au soutien des femmes afghanes », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  21. « Didier Lallement condamné par des trotskistes », sur Libération (consulté le ).
  22. Voir Mailhac, Aucaleuc, Lagrange, Ploulec'h, Montreuil, Kerbors, Chanceaux-sur-Choisille, Gérard Schivardi.
  23. « Des candidats du Parti ouvrier indépendant démocratique aux législatives dans le Calaisis », sur La Voix du Nord, (consulté le ).
  24. « Le POID présente 64 candidats aux législatives pour la rupture avec l’Union européenne et la 5e République, pour une Assemblée constituante souveraine, pour un gouvernement ouvrier », La Tribune des travailleurs,‎ (lire en ligne).
  25. Centre France, « Politique - Départementales : travail et logement, priorités des candidats du Parti ouvrier indépendant démocratique sur le canton de Chartres 3 », sur lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  26. Voir sur partiouvrierindependant-poi.fr.
  27. « À Jean Luc Mélenchon et aux dirigeants de la France insoumise » sur poid.fr.
  28. a et b « Avec la Nupes, les liens se resserrent entre les trotskistes lambertistes et Jean-Luc Mélenchon » par Abel Mestre et Julie Carriat, sur lemonde.fr du .
  29. Voir sur poid.fr.
  30. « Nantes. Le parti ouvrier (POID) demande au gouvernement de rendre 600 milliards », sur Presse Océan, (consulté le ).
  31. « Législatives 2022. Marc Mouhanna, candidat du Parti Ouvrier Indépendant Démocratique en Seine-Maritime », sur Paris-Normandie, (consulté le ).
  32. Centre France, « Législatives 2022 - A Vernouillet, le Parti ouvrier indépendant pense déjà à l'après élection », sur lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  33. « Législatives : le Parti ouvrier indépendant démocratique aura des candidats dans les Côtes-d’Armor », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  34. Guillaume Deleurence, « Européennes : les extrêmes gauches jouent à chacune pour soi », sur POLITIS, (consulté le )
  35. « Force ouvrière face à une crise existentielle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « Les trotskistes espèrent prendre le pouvoir à FO », sur Les Echos, (consulté le ).
  37. « Force ouvrière face à une crise existentielle » par Michel Noblecourt, Le Monde du .

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]