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Résidence Kennedy

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Résidence Kennedy
La Tour Kennedy
Histoire
Architecte
Construction
Statut
Évacué / Inoccupé
Usage
Résidentiel
Architecture
Style
Moderne
Hauteur
Toit : 84,43 m
Étages
28
Localisation
Pays
Belgique
Région
Province
Ville
Quartier
Centre
Adresse
Coordonnées
Carte

La résidence Kennedy, souvent appelée Tour Kennedy, est un immeuble de grande hauteur construit dans le centre de Liège près de la Meuse, face au pont Kennedy, entre 1967 et 1970. Sa hauteur, de 85 mètres, en a fait pendant une petite décennie l'immeuble le plus haut de Liège, avant l'achèvement de la Tour Atlas en 1978.

Elle est conçue par les architectes Jean Poskin et Henri Bonhomme.

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, sous l'impulsion du plan Marshall et face à la demande en logements à Liège, l'urbanisme fonctionnel est en plein essor[1]. La ville de Liège est alors grandement modifiée avec notamment le quartier de Droixhe et ses premières constructions en hauteur[1]. Avec la réduction des coûts et la pression des sociétés immobiliéres, l'architecture fonctionnelle est petit à petit abandonnée à la fin des années 50[1]. La loi organique de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme de 1962 aide les promoteurs à avoir une rentabilité immédiate des futures constructions en proposant un droit d'expropriation au profit du privé[2].

Jean Lejeune, historien et échevin des travaux publics de Liège, pousse à la réorganisation du quartier situé à la croisée de la rue des Croisiers et de la rue André Dumont[3]. Il mélange alors les capitaux public et privé[3]. De plus, en 1963, la ville adopte un nouveau réglement qui lie désormais la hauteur des immeubles à la largeur de la voirie, ce qui amène à de nombreux immeubles le long des boulevards. La tour Kennedy et la Tour Simenon sont alors mises en chantier[3],[4]. La Tour Kennedy s'inscrit alors dans un complexe plus large, dénommé Chiroux-Kennedy-Croisiers. Il porte sur la création d'une bibliothèque et d'une maison de la culture, connue sous le nom des Chiroux, une école secondaire (athénée royal Charles Rogier), de bureaux et des logements[3].

La ville de Liège obtient alors un « visage hybride » et la destruction de nombreuses batisses uni-familiales de style Art nouveau est entreprise dans un « climat d'indifférence »[4].

Construction[modifier | modifier le code]

Photographie d'un batîment circulaire.
Complexe des Chiroux, la tour Kennedy étant hors cadre.
Photographie d'un immeuble et d'une passerelle.
Tour Kennedy avec une passerelle (à gauche) qui la relie aux Chiroux.

Les lignes de l'ensemble architectural sont définies par l'architecte et urbaniste français Jean Royer[3]. Il est professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris et à l'École spéciale d'architecture[3]. Le projet porte initialement sur deux tours dominant une coupole. Au final, le projet évolue pour donner place aux Chiroux, dans un batîment circulaire, la tour Kennedy et deux immeubles de bureaux qui l'encadrent[3].

La tour est conçue par les architectes Jean Poskin et Henri Bonhomme, auteurs de la Tour Simenon en 1963 et de la Cité administrative en 1967, dans le style international, un courant architectural en vogue à l’époque[5],[6]. La tour est considérée comme « l'expression la plus aboutie du brutalisme dans le centre de Liège »[3].

Le chantier a lieu de 1967 à 1970[6]. La construction est effectuée par la société Solico-Demarche[6].

Description[modifier | modifier le code]

La tour est située au no 2 du quai Paul van Hoegaerden, sur la rive gauche de la Meuse, en oblique face au pont Kennedy. Elle est haute de 85 m[3]. Elle est fabriquée en béton architectonique[3].

En 1979, la tour compte 217 unités de logement, dont 102 studios, sur 29 étages ; les taux moyens d'occupation, en 1975, sont d'environ 354 habitants pour l'immeuble et de 1,77 personnes par logement[7].

En , au moment de l'incendie, les 27 niveaux de la tour sont occupés par 252 personnes[8].

Faits divers[modifier | modifier le code]

Le , un incendie endommage partiellement trois appartements situés au 27e étage[9].

Le à 9h du matin, une personne se suicide en sautant de la tour et perd la vie sur place[10].

Incendie du 24 juin 2024[modifier | modifier le code]

Le , un incendie se déclare dans les caves de la tour et se répand aux gaines d'alimentation. Le bâtiment est dès lors évacué, notamment en réalisant quinze sauvetages aériens par hélitreuillage au moyen d'un hélicoptère NH-90 de la 40e escadrille Héli de la base aérienne de Coxyde, ainsi qu'avec le renfort d'un MD-902 luxembourgeois du Luxembourg Air Rescue[11]. Ce genre de sauvetage est une première en Belgique pour un incendie d'un immeuble de grande hauteur[12].Les pompiers de Liège font également appel aux pompiers d'Anvers avec leur bras élévateur articulé de 50 mètres ainsi qu'aux pompiers de Bruxelles avec leur auto-échelle de 64 mètres, la plus haute d'Europe, pour pouvoir accéder aux étages les plus hauts[13]. D'autres renforts viennent de la zone de secours Vesdre - Hoëgne & Plateau ainsi qu'une unité de secours animalier de la zone de secours Hesbaye[14]. La protection civile et le Croix-Rouge de Belgique sont également dépêchées sur place avec de nombreux services de police.

Au total, 244 personnes reçoivent des soins médicaux à la suite de l'événement. Par ailleurs, 23 animaux sont également secourus, dont trois nécessitent des soins hospitaliers[15]. Le bilan de l'incendie compte trois décès[16].

Images[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Renardy 2005, p. 108.
  2. Renardy 2005, p. 108-109.
  3. a b c d e f g h i et j Guide d'architecture moderne et contemporaine 2015, p. 68.
  4. a et b Renardy 2005, p. 109.
  5. « La Cité administrative "Zéro carbone" », Grands projets, sur liege.be (consulté le ).
  6. a b et c Claude Warzée, « Le pont Kennedy et le quartier Chiroux-Croisiers », sur Histoires de Liège, (consulté le )
  7. Monique Coppens, « Analyse d'une opération de rénovation urbaine : Les Chiroux à Liège », Bulletin de la Société géographique de Liège, vol. 15,‎ , p. 29-46 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Maryam Benayad, « L'incendie dans la tour Kennedy lié à l'ancienneté du bâtiment? "L'immeuble n'est pas récent, mais fait régulièrement l'objet de reconditionnements" », sur lalibre.be, (consulté le ).
  9. « Fin de l'incendie à la Tour Kennedy (Liège, 28 étages): pas de blessé (vidéos et photos) », sur sudinfo.be, (consulté le )
  10. M.B, « Décès tour Kennedy : il s'agirait d'un suicide », sur DHnet, (consulté le )
  11. « Un mort dans l'incendie d'une tour de Liège, 130 résidents secourus », sur L'essentiel.lu
  12. « Incendie de la tour Kennedy à Liège: intervention très difficile pour les pompiers. », sur rtl.be
  13. « Les pompiers de Bruxelles sont venus en renfort pour l’incendie de la tour Kennedy à Liège », sur bx1.be
  14. « 24 animaux secourus dans l’incendie de la tour Kennedy : "On en a retrouvé cachés derrière des radiateurs, derrière des téléviseurs, dans des tiroirs. », sur rtbf.be
  15. « Tour Kennedy : 244 personnes prises en charge par les secours - RTC Télé Liège », sur www.rtc.be (consulté le )
  16. « Une troisième victime des suites de l'incendie dans la tour Kennedy, annonce la police liégeoise », sur RTBF (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Christine Renardy, Liège et l'Exposition universelle de 1905, Renaissance Du Livre, (ISBN 978-2-87415-495-9, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Guide d'architecture moderne et contemporaine] Cellule Architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Liège: Guide d'architecture moderne et contemporaine 1895-2014, Mardaga, (ISBN 978-2-8047-0300-4, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :